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samedi 8 mai 2021

Un « Caras y Caretas » spécial Homero Manzi [Actu]

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Il y a 70 ans, le 3 mai 1951, le poète Homero Manzi disparaissait, vaincu par le cancer, à l’âge de 43 ans, laissant un fils de 17 ans, lui aussi poète, Acho Manzi (1), et deux filles adoptives, les filles que sa femme avait eues d’un premier lit.

Demain, Página/12 met en vente son numéro de mai du mensuel culturel Caras y Caretas, consacré à cet homme exceptionnel qui fut à la fois poète (il est entre autres l’auteur de Barrio de Tango, avec son ami, le compositeur Aníbal Troilo), scénariste de cinéma et réalisateur, écrivain et homme politique. Grand militant de la Unión Cívica Radical, un parti alors de gauche et souverainiste qui militait pour une plus juste répartition des richesses, il passa au Justicialismo, le courant idéologique animé par Juan Domingo Perón, lorsque celui-ci entama sa carrière politique en prenant en charge le nouveau secrétariat d’État au Travail dans le gouvernement militaire qui s’était imposé en 1943 pour soutenir le maintien de l’Argentine dans la neutralité pendant la seconde guerre mondiale.

Le nouveau numéro de Caras y Caretas rassemblera les signatures prestigieuses habituelles de la rédaction (Felipe Pigna, le directeur, et María Seoane, la principale éditorialiste) mais aussi celle du chroniqueur tango de La Nación, Gabriel Plaza, qui joint à ses talents de plume des dons de DJ de milonga...

Le 3 mai dernier (2), son petit-fils, Homero Mancione, fils de Acho (qui est décédé il y a quelques années), rendait hommage à son grand-père dans les colonnes de La Prensa, le seul quotidien à avoir évoqué le souvenir du poète avant Página/12.

© Denise Anne Clavilier

Pour aller plus loin :

lire l’annonce de Página/12
lire l’hommage de Homero Manzione à son grand-père
lire l’article de fond sur Homero Manzi dans La Prensa


Ajout du 9 mai 2021
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(1) Acho Manzi était, entre autres, l’auteur de El último organito, un tango voulu par son père qui, se sachant malade, avait souhaité écrire quelque chose avec lui pour lui laisser un souvenir et une fierté. Cette fierté, Acho Manzi, un délicieux vieux monsieur, la portait encore en lui en 2007 lorsque un ami commun, le peintre, lui aussi disparu, Chilo Tulissi, nous fit nous rencontrer à la Esquina Homero Manzi, qui doit avoir souffert le martyre depuis mars 2020 avec cette épidémie insupportable. El último organito, Barrio de Tango, Malena, Discepolín et Sur faisaient déjà partie de l’anthologie bilingue que je préparais alors et qui est sortie trois ans plus tard aux Éditions du Jasmin sous le titre de Barrio de Tango, recueil bilingue de tangos argentins.

(2) Le 3, j’ai manqué le coche parce que j’étais un peu trop occupée à structurer ma prochaine conférence à l’Ambassade, le 28 mai prochain, qui portera sur un sujet très éloigné du tango et de son histoire : un parallèle entre Napoléon et San Martín, le genre de chose qui ne s’improvise pas !

mardi 13 octobre 2020

Deux conférences sur les poètes du tango par Solange Bazely [ici]

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Solange Bazely propose à travers Zoom deux conférences sur les poètes du tango, en commençant au tout début (Angel Villoldo) et en allant jusqu’aux grands classiques que sont Homero Manzi et Enrique Cadícamo, pour n’en citer que deux.

Chaque conférence sera donnée à deux dates différentes.

Il faut s’inscrire à l’avance.

Droit d’inscription : 5 €.

© Denise Anne Clavilier

samedi 8 octobre 2016

El Chino Laborde est Homero Manzi [à l'affiche]


Depuis le début du mois de septembre (j'en avais vu les affiches un peu partout dans le centre de Buenos Aires), se joue le dimanche soir une comédie musicale qui fait revivre le poète Homero Manzi. C'est la deuxième œuvre de ce genre cette année. La première s'était donnée pendant l'été sous le titre Manzi La Vida en Orsai et racontait les amours de Barba avec Nelly Omar, la Malena de sa chanson... Cette fois-ci, avec une autre distribution et dans une autre salle, il s'agit de faire resurgir les quatre dernières années de vie du poète, entre la nouvelle de son cancer en 1946, quand cette maladie était encore incurable, et sa mort, intervenue en mai 1951. Quatre années particulièrement féconde dans sa carrière artistique et dans ses engagements politiques, lorsqu'il était à fond derrière le couple Perón et sa politique de conquêtes sociales.


Le spectacle s'intitule Homero, el Color de la sudestada (1), et c'est l'ex-chanteur de la Fernández Fierro, Walter Chino Laborde, qui tient le rôle titre tandis que le premier rôle féminin est tenu par une autre grande voix, celle de Roxana Fontán (2). Le chanteur s'est fait la tête de Homero Manzi au point d'en être méconnaissable. Adieu la tignasse de révolté qui permettait de reconnaître de loin sa silhouette. La métamorphose est impressionnante !

A noter que le directeur musical n'est autre qu'un ancien directeur en poste dans le secrétariat d'Etat à la culture du temps de Jorge Coscia, un responsable national, avec une ligne du budget national, le Festival Indépendant de Tango de Buenos Aires (qui n'était donc nullement indépendant et a malheureusement disparu avec le changement de majorité, à cause du retrait des crédits publics).

Homero El Color de la Sudestada est à voir demain, dimanche 9 octobre 2016, à 20h, au Centro Caras y Caretas, Sarmiento 2037

Entrée : 200 $ ARG.

Pour en savoir plus :
lire l'article de La Nación du 4 septembre 2016
écouter l'interview de Laborde sur Radio Nacional
écouter l'interview de Laborde sur AM Radio del Plata
Pour en savoir plus sur Homero Manzi (3), consulter son dossier sur le site encyclopédique Todo Tango (il y a beaucoup à lire et à écouter)
Le spectacle s'est offert une page Facebook sur laquelle il est possible de voir quelques extraits du spectacle et autres éléments de la campagne de communication.



(1) La sudestada est un phénomène météorologique propre au Río de la Plata : un vent tourbillonnant d'une force considérable accompagné d'averses violentes et une brusque baisse de la température (je l'ai expérimenté cette année pour la troisième fois et il m'a obligée à rebrousser chemin, un jour, à midi : je ne pouvais pas avancer et la force du vent était telle que j'ai craint des décrochés de pierre, de tuile ou de verre).
(2) Roxana Fontán est une excellente chanteuse qui produit plus souvent dans les cena-shows à touristes que dans les tanguerías fréquentées par les Argentins. En vertu de quoi, il est à espérer qu'elle parvient à vivre correctement de son art...
(3) Homero Manzi est l'un des principaux poètes présentés dans Barrio de Tango, recueil bilingue de tangos argentins, que j'ai publié aux Editions du Jasmin, en mai 2010. Le tango Malena, inspiré par son amour clandestin pour la chanteuse Nelly Omar, en fait naturellement partie.

vendredi 26 février 2016

Hommage à Manzi et à ses amis sur la scène du Tabarís [à l'affiche]


A la hauteur du 831 de Avenida Corrientes s'élevait autrefois un cabaret nommé Tabaris, auquel a succédé le Royal Pigall. Quand les cabarets ont disparu après le coup d'Etat contre Perón (1955), un théâtre s'est installé au même endroit et a repris le vieux nom qui n'était pas tombé dans l'oubli.

Ces deux cabarets successifs, le poète Homero Manzi (1) l'aura nécessairement fréquenté tout comme d'autres personnages du spectacle : le compositeur et bandonéoniste Aníbal Troilo, le poète et compositeur Cátulo Castillo, et un homme politique radical (Homero Manzi militait au sein de l'UCR avant de passer au Partido Justicialista fondé par Perón en 1943).

Le spectacle est une comédie musicale qui évoque les amitiés et certains moments-clé de la vie du poète, qui inventa le thème du quartier dans la poésie du tango.

La présentation du spectacle dans la revue du groupe Multiteatro

Il semblerait que l'acteur principal, Néstor Caniglia, réalise de véritables prouesses sur scène et émeuve aux larmes les spectateurs. C'est en tout cas ce qu'en pense le critique de La Nación.

Le spectacle se donne le mercredi, le jeudi et le vendredi à 20h, le samedi à 19h et à 21h30 et le dimanche à 20h.

Entrée : 400 $ ARG (toutes les places sont au même prix).

Pour en savoir plus :
lire l'article de La Nación, qui propose en vidéo deux minutes du spectacle (et c'est vrai que c'est une merveille). A vous donner envie de prendre l'avion demain !
lire la présentation du spectacle sur le site du groupe Multiteatro.


(1) Homero Manzi et Cátulo Castillo font partie des poètes présentés dans Barrio de Tango, recueil bilingue de tangos argentins, que j'ai publié aux Editions du Jasmin, en mai 2010.

mercredi 14 octobre 2015

Le nouveau disque de Noelia Moncada [Disques & Livres]


La chanteuse Noelia Moncada s'apprête à présenter le 22 octobre 2015 à 21h son nouveau disque, Llorarás, un choix de tangos dus pour la moitié d'entre eux à la plume du poète Homero Manzi (1907-1951).

Ce disque, qui sort sous un label indépendant, est le quatrième album de l'artiste en tant que soliste. Elle y est accompagnée par la Orquesta Victoria, sous la direction musicale de Alejandro Drago.

La présentation aura lieu au Centro Cultural Caras y Caretas, Sarmiento 2037.

Entrée: 120 $ ARG.

Le disque rassemble des morceaux du répertoire des années 1940, qui restent dans le souvenir comme les années de l'apogée du genre. On y trouve des classiques comme Volver et Soledad de Gardel et Le Pera, Fruta amarga et Torrente du duo Gutiérrez-Manzi, la célèbre milonga Pena Mulata où Sebastián Piana et Homero Manzi font revivre la Buenos Aires afro-américaine, et des chansons beaucoup moins fréquemment reprises comme Llorarás, llorarás, qui donne son titre au CD, et Duerme.

Vous pouvez retrouver Noelia Moncada dans l'interview qu'elle vient d'accorder à Leonardo Liberman (téléchargeable depuis le blog du journaliste grâce à Ivoox).
Noelia Moncada a également sa page Facebook officielle.
Voir enfin la présentation de la soirée sur le site Internet du centre culturel.

vendredi 24 avril 2015

Carlos Gardel, le danseur, dans Mosaicos Porteños [Troesmas]

Le poète Luis Alposta, grand amateur des mots et des anecdotes de Buenos Aires, nous propose depuis hier dans son blog, Mosaicos Porteños, une tesselle, agrémentée de vidéos, concernant Carlos Gardel, dont le patronyme signifie à présent « parfait ».

Hoy vamos a recordar dos hechos que rescatan a Carlos Gardel como bailarín de tango.
Miguel Ángel Morena, en su libro Historia Artística de Carlos Gardel, refiriéndose a las actuaciones del dúo Gardel – Razzano, en Chile, en 1917, dice lo siguiente: « El 5 de octubre, en el Teatro Olimpo de Viña del Mar, se presentan los cantores, compartiendo los programas con la tonadillera Roxana. Para hacer más interesante la velada del debut como grato número extra Gardel y Roxana bailan el tango “Montevideo” de Roberto Firpo. »
Luis Alposta

Aujourd'hui, nous allons rappeler deux faits qui révèlent Carlos Gardel en danseur de tango.
Miguel Angel Morena, dans son livre História artística de Carlos Gardel, se référant aux représentations du duo Gardel-Razzano au Chili en 1917 dit ce qui suit : Le 5 octobre, au Teatro Olimpo de Viña del Mar, les chanteurs se présentent, partageant l'affiche avec la chanteur de tonada Roxana. Pour rendre plus intéressante la soirée initiale, en guise d'attraction exceptionnelle, Gardel et Roxanan danzse le tango Montevideo de Roberto Firpo.
(Traduction Denise Anne Clavilier)

Le couple de gauche est celui de Gardel et Rosita Moreno.
Photo extraite de Tango Bar

Y otro dato, que considero importante destacar, considerando que lleva la firma de Homero Manzi. Luego del accidente de Medellín, el autor de “Milonga del 900” publicó en la revista Radiolandia un homenaje al cantor que terminaba con estas palabras:
En una de las últimas películas que filmó Carlitos Gardel, en “Tango Bar”, aparece en un determinado momento vestido con el traje característico de los muchachos porteños de hace muchos años: pantalón a cuadritos, saquito con trencilla, el botín enterizo con un taquito en punta, lengue al pescuezo y funghi a lo Massera. Y allí, muchacho lindo, nos hizo el regalo de un tango canyengue bailado por él. Y Gardel era un gran bailarín de tango. En ese aspecto no lo conocía el público, pero en el ambiente de sus colegas y amigos se lo sabía capaz de traducir al tango, también, el compás decidido de sus piernas, moviéndolas sin alardes grotescos, pero con sensibilidad de hombre conocedor de la simpleza en el sentido rítmico.”
En síntesis: ¡Hasta bailando el tango, Gardel era Gardel!
Luis Alposta

Et autre fait, qu'il me semble important de souligner, puisqu'elle porte la signature de Homero Manzi (1). Après l'accident de Medellín (2), l'auteur de Milonga del 900 publia dans la revue Radiolandia un hommage au chanteur qui se terminait sur ces mots :
« Dans l'un des derniers films qu'a tournés Carlos Gardel, dans Tango Bar, il apparaît à un certain moment revêtu du costume caractéristique des garçons de Buenos Aires d'il y a de nombreuses années : pantalon à carreaux, veston avec liseré, souliers fermés avec talon effilé, pochette près du revers et chapeau Massera (3). Et là, quelle classe !, il nous offrit un tango canyengue qu'il dansa lui-mpeme. Et Gardel était un très grand danseur de tango. Sous cet aspect-là, le public ne le connaissait pas mais parmi ses confrères et ses amis, on le savait capable de traduire aussi en tango le rythme décidé de ses jambes, qu'il mouvait sans ostentation grotesque mais avec la sensibilité d'un homme connaisseur en simplicité pour ce qui est du sens du rythme. »
En résumé : même quand il dansait le tango, Gardel était parfait !
(Traduction Denise Anne Clavilier)



(1) Homero Manzi, poète de tango. Il est en particulier l'auteur de Barrio de Tango (musique de Aníbal Troilo).
(2) 24 juin 1935 : mort accidentelle de Carlos Gardel à Medellín en Colombie.
(3) Chapeau de facture italienne très à la mode à Buenos Aires dans les années 20.

mercredi 5 mars 2014

Noelia Moncada rentre au Café Vinilo samedi [à l'affiche]


La chanteuse Noelia Moncada fait sa rentrée, ce samedi 8 mars 2014 à 21h, au Café Vinilo, Gorriti 3780, dans le quartier de Palermo.

Elle sera accompagnée par la Orquesta Victoria.

Ce sera pour elle l'occasion de présenter le répertoire qu'elle enregistre dans son prochain disque, avec des arrangements de Alejandro Drago, le pianiste de Victoria, une des grandes formations actuelles, avec ses onze musiciens et son technicien.

Che Bandoneón, de Aníbal Troilo et Homero Manzi (1), chanté par Noelia Moncada
le soir des adieux à la scène du danseur classique Julio Bocca (2011)

Le choix des morceaux s'est fait autour de la poésie de Homero Manzi, au sommet de sa maturité, dans les années 1940.

Entrée : 80 $ (peso argentin, à ne pas confondre avec le billet vert dont la devise argentine emprunte le sigle).

Pour plus d'information : rendez-vous sur le site Internet de la salle.


(1) Che bandoneón fait partie du corpus traduit dans Barrio de Tango, recueil bilingue de tangos argentins, Editions du Jasmin, mai 2010.

vendredi 16 août 2013

Homero Manzi à l'honneur au Museo Casa Carlos Gardel dimanche [à l'affiche]


Ce dimanche 18 août 2013, le Museo Casa Carlos Gardel accueille une conférence sur le poète Homero Manzi, auteur du tango qui a donné son titre à ce blog mais aussi de la première milonga ciudadana (milonga de la ville, alors que c'était avant un genre de la campagne), Milonga sentimental, créée par Carlos Gardel qui en fit le tube de l'été 1933.

La conférence, à 17h, au siège du musée, Jean Jaurés 735, sera suivie d'un concert.
Entrée libre et gratuite.

dimanche 5 mai 2013

Manzi, la vida en orsai, au Teatro La Comedia [à l'affiche]


Bizarrement, ce visage présente une plus grande ressemblance
avec Horacio Ferrer qu'avec Homero Manzi


Manzi, la vida en orsai (Manzi, la vie partie dans le décor), est une comédie musicale, avec trois musiciens en scène, proposée par le Teatro La Comedia, Rodríguez Peña 1062, depuis vendredi dernier, 3 mai 2013, anniversaire de la mort du grand poète Homero Manzi (1907-1951) (1).

L'idée est née lorsque la metteur en scène, Betty Gambartes, a appris que le comédien Jorge Suárez savait chanter. Elle lui a donc donné le rôle du poète et associé à la chanteuse Julia Calvo, pour être sa partenaire dans cette biographie revue et corrigée d'un séducteur impénitent. Jeune homme, Manzi traînait tous les cœurs après lui, il en a fait des chansons plus tard (dont Barrio de Tango, Esquinas porteñas, Manoblanca, Mi taza de café, Milonga sentimental, Milonga triste...).Marié, il s'est perdu dans un amour adultère avec la chanteuse Nelly Omar et sa vie s'est achevée dans un drame déchirant d'amours contradictoires dont Nelly Omar reste encore blessée (si on l'écoute en parler aujourd'hui à plus de cent ans). C'est elle qui lui a inspiré ce chef d'œuvre qu'est Malena (2). Manzi, la vida en orsai, repasse cette histoire d'amour ainsi que les deux fortes amitiés que le poète eut avec Aníbal Troilo, son presque frère (le compositeur de Barrio de Tango et de Sur), et le poète-compositeur Cátulo Castillo, son ami d'adolescence, qui lui succéda à la présidence de la Sadaic (la société des auteurs et compositeurs argentins).

Représentations les vendredis à 21h, le samedi à 20h et 22h30 et le dimanche à 20h. Página/12 ajoute qu'il y aura aussi des représentations le jeudi à 21h (vérifier auprès du théâtre dont depuis hier je ne parviens pas à ouvrir le site Internet).
Prix des places à partir de 170 $.

Hier, Página/12 publiait une interview des artistes du spectacle. Elle me donne envie d'aller voir le spectacle, sans être tout à fait sûre toutefois de sa qualité. Je trouve le ton des artistes parfois un peu suffisant, mais ça ne veut rien dire car les Argentins peuvent jouer sur une certaine prétention à prendre au 28e degré. C'est donc difficile à percevoir à travers une interview écrite et sans pouvoir visionner aucun extrait du spectacle.
Extraits.

“Manzi nos regaló una identidad. En su preocupación de la búsqueda de lo argentino, configuró una idiosincrasia, una forma de pensar y de sentir. Manzi vive en una búsqueda del pasado, en rememorar lo perdido, y nos regala un espacio donde cada uno puede encontrar su propio arrabal, su propia luna, su propio patio. Es uno de los poetas más grandes de la canción ciudadana, que logra evocar en cada uno de nosotros un espacio propio. En sus letras nos pinta ese lugar en el que nos reconocemos y del que podemos apropiarnos para evocar nuestros propios sueños”, reflexiona la directora en diálogo con Página/12.
Betty Gambartes, citée par Página/12

Manzi nous a offert une identité (3). Dans son souci de chercher ce qui est proprement argentin, il a formé une façon de sentir particulière, une manière de penser et de ressentir les choses. Manzi vit dans une quête du passé, en remémorant ce qui est perdu, et nous offre un espace où chacun peut trouver son propre faubourg, sa propre lune, son propre patio (4). C'est l'un des plus grands poètes de la chanson citadine, qui réussit à évoquer en chacun de nous un espace personnel. Dans ses textes, il nous dépeint ce lieu-là dans lequel nous nous reconnaissons et que nous pouvons nous approprier pour évoquer nos propres rêves, commente la metteur en scène en parlant à Página/12.
(Traduction Denise Anne Clavilier)

–¿Qué aspectos de Manzi ilumina la obra?
Jorge Suárez: –Por un lado, el romance oculto con Nelly Omar, un romance prohibido, tortuoso, porque estaban los dos casados cuando se conocieron. Ella se separó y él no. El no pudo dejar a su mujer: ése es uno de los grandes nudos de la obra. Mantuvo con Nelly una relación de siete años hasta que él se enfermó de cáncer y ella lo visitaba por las noches en el hospital. Manzi amaba a Nelly, no a su mujer, y toda la biografía indica que le escribió varios tangos: “Malena”, “Ninguna”, “Solamente ella”, “Fuimos”. Por otro lado, su vida política: Homero estuvo muy inserto en la raíz del radicalismo. En un momento de la obra él dice: “Estuve luchando veinte años para que el radicalismo haga lo que ahora está haciendo Perón”. Y finalmente lo expulsaron del radicalismo. El ansiaba una cultura popular, para todos, una cultura con identidad propia, con los ojos hacia adentro y no mirando siempre para afuera. Y lo que sobrevuela en el espectáculo es su mundo poético.
Página/12

- Quels aspects de Manzi éclairent la pièce ?
Jorge Suárez : d'un côté, l'histoire d'amour caché avec Nelly Omar, une histoire interdite, tortueuse, parce qu'ils étaient mariés tous les deux lorsqu'ils se sont connus. Elle a quitté son mari, lui est resté avec sa femme. Lui n'a pas pu quitter sa femme : c'est là un des grands nœuds de la pièce. Il a maintenu avec Nelly une relation de sept ans jusqu'au moment où il a eu ce cancer et elle lui rendait visite nuitamment à l'hôpital (5). Manzi aimait Nelly, pas sa femme (6) et toute la biographie indique qu'il a écrit pour elle plusieurs tangos : Malena, Ninguna, Solamente ella, Fuimos (7). D'un autre côté, sa vie politique : Homero a été très intégré dans la racine du radicalisme. A un moment, dans la pièce, il dit : J'ai lutté vingt ans pour que le radicalisme fasse ce que Perón est en train de faire. Et pour finir, il s'est fait exclure du radicalisme (8). Il aspirait à une culture populaire,pour tous, une culture qui ait une identité à soi, avec le regard vers l'intérieur et qui ne regarderait pas toujours vers l'étranger (9). Et ce qui surnage dans le spectacle, c'est son univers poétique.
(Traduction Denise Anne Clavilier)

–¿Qué tratamiento le dan a lo musical?
Betty Gambartes: –El teatro musical, tal como lo entendemos, da muchísimo trabajo porque cada situación tiene un episodio musical. Los tangos no están tratados como canciones, sino como parte del relato. Esto requiere de parte de los actores una forma de cantar muy particular al interpretar desde el personaje y desde la situación. Es lo que le pasa a Julia: muchos de los tangos los ha cantado siempre, pero acá lo hace desde otro lugar, desde su composición de Nelly Omar. Y además, cuando los personajes no cantan, también hay música en escena con el trío. Es un entramado de música que sostiene siempre la acción y que es como un pulso que cae milimétricamente.
Julia Calvo: –Para este espectáculo tuve que salirme del eje que conocía. “Milonga del 900”, “Gota de lluvia”, “Fuimos”, “Parece mentira” o “Tal vez será su voz” son tangos que conozco muchísimo, pero aquí empezamos a encararlos desde las escenas, desde lo dramático, desde lo que estamos contando. Y apareció otra forma: soy yo componiendo un personaje que canta en ciertos momentos. Siento que estoy haciendo algo totalmente nuevo con los mismos tangos que canté siempre.
Página/12

- Comment avez-vous traité la comédie musicale ?
Betty Gambartes : Le théâtre musical comme nous l'entendons, c'est beaucoup de travail parce que chaque situation a son épisode musical. Les tangos ne sont pas traités comme des chansons mais comme une partie du récit (10). Cela demande de la part des acteurs une façon de chanter très particulière en les interprétant dans la peau du personnage et dans la situation. C'est ce qui se passe pour Julia : beaucoup des tangos, elle les a toujours chantés, mais ici elle le fait dans un autre contexte, avec la composition qu'elle fait de Nelly Omar. Qui plus est, quand les personnages ne chantent pas, il y a encore la musique sur la scène avec le trio. C'est une trame de musique qui soutient toujours l'action et qui est comme un battement de pouls qui tombe d'une manière millimétrique.
Julia Calvo : Pour ce spectacle, il a fallu que je sorte de l'axe que je connaissais. Milonga del 900, Gota de lluvia, Fuimos, Parece mentira ou Tal vez será su voz (11) sont des tangos que je connais très bien mais ici, nous les envisageons d'emblée à l'intérieur des scènes, dans le fil dramatique, avec ce que nous sommes en train de raconter. Et une autre forme est apparue : c'est moi qui suis en train de composer un personnage qui chante à certains moments. Je sens que je suis en train de faire quelque chose de complètement nouveau avec les mêmes tangos que je chante depuis toujours.
(Traduction Denise Anne Clavilier)

[...]

J. S.: –Creo que es un espectáculo para sentarse a disfrutarlo y dejar que venga despacito. Es la primera vez que canto en escena y al comienzo estaba muerto de miedo. Pero me siento muy acompañado por el equipo, volví a tomar clases de canto y me juego a cantar desde el corazón. De hecho, que Manzi cante es obviamente una licencia que nos tomamos porque él no cantaba. El logra evocar en nosotros nuestras propias experiencias, nuestros propios recuerdos. Es un autor sutil que no pinta el Buenos Aires de la queja, sino en todo caso el dolor de vivir.
Página/12

J.S. : Je crois que c'est un spectacle où il faut s'asseoir, le savourer et laisser venir doucement. C'est la première fois que je chante en scène et au départ, j'étais mort de peur. Mais je me sens bien entouré par l'équipe, j'ai repris des cours de chant et je me suis jeté à l'eau en chantant avec le cœur. De fait, que Manzi chante est évidemment une licence que nous prenons parce que lui ne chantait pas. Il réussit à évoquer en nous nos propres expériences, nos propres souvenirs. C'est un auteur subtil qui dépeint sinon le Buenos Aires de la complainte, en tout cas la douleur de vivre (12).
(Traduction Denise Anne Clavilier)

Pour aller plus loin :
Lire l'interview complète de Página/12
Visiter le site Internet du théâtre (pourvu qu'il marche !)



(1) On doit à Homero Manzi de grands classiques du tango, au premier rang desquels Barrio de Tango, Sur, Malena, Milonga sentimental, pour ne citer que ceux-là qui font partie des 23 letras de lui que j'ai traduites dans Barrio de Tango, recueil bilingue de tangos argentins (Editions du Jasmin).
(2) "Malena canta el tango como ninguna. Malena tiene voz de bandoneón..."
(3) En effet, ce fut une des idées phares de Homero Manzi que de travailler à la mise en forme de cette identité culturelle argentine. D'autres grands artistes ont participé à cette quête très consciente qui nous rappelle par bien des traits la politique culturelle d'un Louis XIV en France : des gens comme le peintre Benito Quinquela Martín, l'écrivain-penseur Jorge Luis Borges, l'intellectuelle Victoria Ocampo, le journaliste et essayiste Raúl Scalabrini Ortiz entre autres.
(4) La lune, la nuit, le faubourg, le patio, la remise et le parc à bestiaux sont des grands topos littéraires dans l'œuvre de Homero Manzi.
(5) De qui tiennent-ils cette information ? D'une des quelques interviews de Nelly Omar sans doute car ils nient l'amour entre les époux. L'autre source est la biographie du poète écrite par l'historien Horacio Salas, où cette relation se montre beaucoup plus complexe (et techniquement très bien documentée) mais qu'ils ne semblent pas avoir consultée.
(6) Pour autant qu'on le sache, ceci est faux. Manzi aimait sa femme (même si Nelly Omar a eu quelques paroles qui pourraient laisser imaginer le contraire) et c'est même là le cœur du drame qu'a vécu Manzi. S'il n'avait pas aimé sa femme, il l'aurait sans doute quittée. Or il l'aimait au point d'avoir adoptée ces deux filles, nées d'une union précédente (probablement illégitime, sans quoi les fillettes n'auraient pas pris le nom du mari de leur mère, elles auraient conservé celui de leur défunt père). Nelly Omar elle-même est restée muette sur son histoire secrète avec lui jusqu'en 1994, date du décès de Doña Casilda Iñiguez.
(7) traduit dans Barrio de Tango, ouvrage cité, p 214.
(8) Raccourci historique qui laisse bien apparaître l'approximation dans les connaissances historiques des gens du commun en Argentine... Le radicalisme en question est en fait la Unión Cívica Radical (UCR), le plus vieux parti moderne de l'Argentine, fondée en 1891 par Leandro Alem et son neveu, Hipólito Yrigoyen. Inutile de vous dire que Homero Manzi, né en 1907, n'y est pour rien. L'exclusion de Manzi de l'UCR a eu lieu sous le gouvernement du GOU (1943-1946) parce qu'il soutenait Perón, qui proposait une politique nationale active et avait pris l'initiative contre les gouvernements de la Década Infame des années 1930. Manzi travaillait à faire une forme d'union sacrée entre le courant péroniste et les radicaux. A sa mort, en 1951, les députés et sénateurs radicaux refusèrent de se joindre à la minute de silence de leurs assemblées respectives. Ils furent les seuls à ne pas se joindre au deuil général que cette disparition suscita non seulement à Buenos Aires mais plus largement dans le pays. On le leur reproche encore aujourd'hui.
(9) Eternelle dialectique argentine entre une culture autochtone, qui vient du peuple, et la culture des élites qui est, encore à ce jour, une copie de la culture européenne, avec depuis cinquante ans une bonne dose d'imitation des Etats-Unis (la côte Est surtout). Par définition, cette culture copie ne pourra jamais devenir une culture nationale. Toutefois, beaucoup de militants de la culture populaire nationale éprouvent beaucoup de difficultés à la défendre face aux étrangers et s'étonnent que nous puissions nous y intéresser, nous dont il croit que la culture est supérieure à la leur (ce qui est aberrant : il n'y a pas de hiérarchie entre les cultures nationales). Cet écartèlement, le général José de San Martín (1778-1850) l'avait lui-même très bien identifiée et il l'a combattu sur place pendant tout le temps qu'il a vécu en Amérique et il a continué, sous d'autres formes, lorsqu'il est venu vivre en Europe (d'abord à Londres, puis à Bruxelles et enfin à Paris).
(10) En général, ce genre d'utilisation des chansons est assez périlleux. Cela apparaît souvent comme une bonne idée sur le papier mais sur scène par la suite, cela sonne faux, forcé et artificiel. Les chansons individuelles sont des œuvres qui ont en elles-mêmes leur propre conclusion, elles ne sont pas conçues comme des airs d'opéra, d'opérette ou de comédie musicale. Quand je lis ça, je vois s'allumer un feu clignotant à l'orange.
(11) Grave erreur historique : ce tango (publié en version bilingue dans Barrio de Tango, ouvrage cité) s'intitule Tal será mi alcohol (Si ça se trouve, c'est la bouteille), un titre interdit pendant la terrible censure des années 1943-1949, qu'une partie du magistère catholique et différents courants de droite avaient obtenue du GOU (groupe d'officiers unis) qui, après le putsch du 6 juin 1943, avait mis en place un gouvernement de quasi-union nationale pour éviter l'entrée en guerre de l'Argentine sous la pression de plus en plus forte des Etats-Unis et, un peu moins, du Royaume-Uni (investisseur industriel et partenaire commercial historique de l'Argentine). En 1949, trois ans après son élection triomphale (46% des voix au premier tour), Perón s'était politiquement assez affermi pour lever cette censure au risque de se brouiller avec le courant conservateur catholique. Ce tango, qui parle d'un homme qui s'enivre régulièrement pour oublier le deuil de son amour, dût changer de titre pendant la censure sous prétexte de ne pas encourager l'alcoolisme qui faisait des ravages dans les couches populaires. Pour la même raison, il était interdit de parler de prostitution, d'adultère, de jeux (qui étaient alors tous clandestins), de drogue, de suicide, etc... L'enseignement de l'histoire étant très défectueux en Argentine, comme je l'ai souligné dans ce blog à plusieurs occasions au fil de l'actualité, un nombre considérable d'Argentins ignorent aujourd'hui encore l'ampleur, parfois même l'existence, de cette censure et donnent pour authentiques des textes adultérés sous la contrainte et des titres frelatés. C'est le cas ici.
(12) C'est un peu étrange de faire de Homero Manzi une sorte de romantique attardé. Cette interprétation sentimentaliste me paraît assez éloignée du poète que j'ai traduit et du portrait de l'homme que m'en a fait son fils, le Maestro Acho Manzi.

mardi 10 mai 2011

Exposition sur Homero Manzi et le cinéma au Museo Casa Carlos Gardel [à l'affiche]

L'exposition intitulée Homero Manzi y el Cine s'ouvrira au Museo Casa Carlos Gardel, rue Jean Jaurès 735, le jeudi 12 mai 2011. Le public pourra la visiter du mercredi au lundi, de 11h à 18h. L'entrée au Musée est de 1 $ tous les jours d'ouverture, sauf le mercredi, où l'entrée est libre et gratuite.

Homero Manzi (1907-1951) est l'un des tout premiers poètes du tango. C'est à lui qu'on doit le texte de Barrio de Tango, Sur, Malena, Discepolín, El último organito ou Milonga sentimental (1). C'est aussi un militant politique de la cause nationale et des droits de l'homme, à une époque où l'Argentine était sous la coupe de l'impérialisme britannique. C'est aussi un scénariste de cinéma et même un co-réalisateur pour ses deux derniers films, El último payador et Pobre mi madre querida (son double hommage au payador José Betinotti, né en 1878 et décédé en 1915). Ces dernières années, il a lui-même été le sujet de deux long-métrages, l'un Manzi, un poeta en la tormenta (Manzi, un poète dans l'orage), qui est un film sur sa vie, à travers un scénario supervisé par son fils, le poète et compositeur Acho Manzi (voir mon article du 22 septembre 2009), et Manzi, una geografía, un documentaire de 65 minutes dont l'avant-première a eu lieu au Museo Casa Carlos Gardel le 2 mai, veille du 60ème anniversaire de la disparition du poète (voir mon article du 28 avril 2011).

Au cinéma, Homero Manzi a caressé le projet de fonder un cinéma argentin qui aurait pu porter la légende de l'Argentine, comme le western porte la légende de la Conquête de l'Ouest si constitutive de la culture profonde des Etats-Unis. Malgré ses efforts, il n'aura pas vu surgir ce type de cinéma mais depuis quelques années, les cinéastes argentins reprennent ce flambeau, ce que la stabilisation progressive de la démocratie rend peu à peu possible.

L'exposition propose un parcours dans la carrière et l'oeuvre cinématographiques de Manzi et des grandes collaborations avec l'écrivain Ulyses Petit de Murat, son co-scénariste sur plusieurs films, les compositeurs Sebastián Piana, Lucio Demare et Aníbal Troilo, les acteurs qu'il fit jouer, dont le chanteur, comédien et lui-même réalisateur Hugo del Carril. Partitions, affiches, photos, disques, contrats, articles parus dans la presse de l'époque ainsi que des documents sur les projets que sa mort précoce laissa inachevés.

L'exposition est présentée par le conservateur du Museo del Cine Pablo Ducrós Hicken, le musée du cinéma de Buenos Aires.

L'exposition durera quelques semaines.

(1) Tous ces tangos sont présentés, en version originale et en traduction en français, dans Barrio de Tango, recueil bilingue de tangos argentins, que j'ai publié en 2010 aux Editions du Jasmin. Ils se trouvent respectivement aux pages 48, 234, 42, 187, 235, 22.

jeudi 28 avril 2011

Manzi, una geografía : nouvel hommage cinématographique au grand poète [à l'affiche]


C'est un nouveau film sur le poète Homero Manzi que le Museo Casa Carlos Gardel projetera en avant-première lundi 2 mai 2011, à 18h30, avec des sous-titres en anglais (pour permettre aux touristes d'en profiter eux aussi). La projection sera aussi un hommage à l'artiste, à la veille du 60ème anniversaire de sa mort, intervenue à Buenos Aires le 3 mai 1951.

Entrée libre et gratuite au Museo Casa Carlos Gardel, Jean Jaurès 735, dans le quartier de l'Abasto.

Manzi, Una Geografía est un documentaire de 65 minutes, réalisé en 2007 (pendant l'année Homero Manzi, l'année de son centenaire) en Argentine, par Mario Bellochio, d'après un ouvrage de Diego Ruiz. Leonardo Busquet prête sa voix au poète et Pablo Bellochio lui-même dit les commentaires en voix off.

Le film étudie Manzi, comme on étudie un pays, en cartographiant l'itinéraire de sa vie, qui fut courte (il était né en 1907), depuis Añatuya, le domaine où il vit le jour dans la province lointaine de Santiago del Esterro, son arrivée tout jeune (à l'âge de 5 ans) à Buenos Aires, son parcours dans la ville, où il marqua particulièrement les quartiers de Boedo et de Nueva Pompeya.

Pour en savoir plus sur Homero Manzi et la trace indélébile qu'il a laissée dans l'univers du tango, cliquez sur son nom dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search, ci-dessus. Vous accéderez ainsi à l'ensemble des articles qui lui sont reliés dans ce blog sur l'actualité et la culture du tango argentin tel qu'il est vécu sur les rives du Río de la Plata.

mardi 1 mars 2011

Prochain Rendez-vous littéraire à l'Académie Esprit Tango, samedi 19 mars à 18 h [ici]

Le samedi 19 mars 2011, à 18h, aura lieu le quatrième Rendez-vous littéraire Tangos d'hier et d'aujourd'hui à l'Académie Esprit Tango, 3 rue des Vignoles, 1er étage, M° Avron (Paris, 20ème).

Nous continuerons l'exploration thématique entamée le 5 février, avec le tango Mi noche triste, autour de l'amour et de ses différentes déclinaisons poétiques et archétypales, à travers les vers, les interprétations chantées et les arrangements jusqu'aux artistes actuels.

Nous verrons donc ce chef d'oeuvre de Homero Manzi (paroles) et Sebastián Piana qu'est Milonga triste, une milonga remarquable de sobriété, et cet autre chef d'oeuvre, de l'autre Homero, Homero Expósito, le tango Yuyo verde (musique de Domingo Federico). Les deux parlent de nature et d'une bien-aimée emportée dans l'au-delà avec le désespoir qui accompagne l'amant survivant.

Les deux morceaux ont donné naissance à une pléiade d'interprétations très personnelles et très différentes les unes des autres. On en touchera deux mots, et un peu plus sans doute.

Yuyo verde fait partie de Barrio de Tango, recueil bilingue de tangos argentins, que j'ai publié en mai dernier aux Editions du Jasmin (p 253).

Photo publiée par le site encyclopédique Todo Tango (voir rubrique Les institutions, dans la Colonne de Droite, partie inférieure)

Pour participer à ce rendez-vous, vous êtes invités à vous inscrire dès à présent en m'envoyant un mail (dactango@hotmail.fr). Ce faisant, vous m'aiderez à organiser la rencontre en me permettant de savoir combien de personnes viendront, donc combien de documents je dois imprimer. Et vous vous assurez de participer, puisque le nombre de places est limité, les chaises n'apparaissant pas par génération spontanée.
PAF : 15 € par personne.

Il n'y aura pas de Rendez-vous littéraire à l'Académie Esprit Tango le 5 mars (en revanche, à la même heure et à la même adresse, ce samedi, je donne à 18h une causerie pour présenter mes deux anthologies, Barrio de Tango et Deux cents ans après), ni le 12 mars, puisque je me trouverai ce week-end là dans la banlieue de Lille, au Salon du Livre de Bondues où vous pouvez aussi me retrouver sur le stand des éditions du Jasmin (voir mon article du 10 février 2011 à ce sujet).

D'un autre côté, les Cafés littéraires de l'Espace Tango Negro, qui commencent ce soir, à Paris, et qui auront lieu un mardi sur deux à 20h, au cours du mois de mars (voir mes articles sur ces autres rencontres autour du patrimoine littéraire populaire du Río de la Plata).

Pour en savoir plus sur les Rendez-vous littéraires à l'Académie Esprit Tango, cliquez sur le mot-clé RVL dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search, ci-dessus. Ce clic vous ouvrira l'ensemble des articles concernant cette activité.
Le mot-clé CLT regroupe les articles sur les Rendez-vous littéraires et les Cafés littéraires.
Le mot-clé AET vous permet d'ouvrir les articles de ce blog concernant l'Académie Esprit Tango, dont vous trouverez le lien vers le site Internet dans la rubrique Eh bien, dansez maintenant !, dans la partie inférieure de la Colonne de droite.

lundi 21 février 2011

Tangos d'hier et d'aujourd'hui : le programme du samedi 26 février 2011 [ici]

Prenant appui sur ce qui se passe lors des Rendez-vous littéraires du samedi et des conférences, je persiste à explorer dans ces premières séances de Tangos d'hier et d'aujourd'hui la thématique de l'amour dans le tango-canción (tango à texte, en français). Une thématique qui lui est fortement associée, parfois jusqu'au cliché et à la caricature, et dont, en se penchant sur les textes, on discerne sans peine l'immense variété et l'inépuisable richesse littéraire, musicale, culturelle et sociologique.

Le Rendez-vous du 26 février 2011 sera donc consacré à une première approche d'un des poètes fondateurs du tango-canción (1) : Homero Manzi (1907-1951), avec deux de ses plus célèbres titrs sur ce thème, Fuimos (2) et, si nous avons le temps, Milonga triste.

Un seul auteur et deux compositeurs, José Dames pour Fuimos et Sebastián Piana pour Milonga triste, deux musiciens dont le nom nous est peu connu parce qu'ils ne furent pas à la tête de leur propre orchestre. Pourtant Sebastián Piana est vraiment un créateur primordial, un pilier porteur de la construction du répertoire, comme j'aurai l'occasion de l'exposer.

4ème de couverture d'un disque de Susana Rinaldi, A Homero Manzi
(avec une citation du tango Malena)

On profitera aussi de ces deux morceaux ou seulement du premier, pour aborder les figures des deux chanteuses fabuleuses, qui sont deux légendes vivantes du tango, Nelly Omar et Susana Rinaldi, dont vous savez, grâce à l'actualité culturelle traitée dans Barrio de Tango (ce blog), qu'eles sont toutes les deux en activité. Pourtant, la première fêtera en septembre ses 100 ans.

Ce tango et cette milonga nous feront entrer dans l'oeuvre très autobiographique sans être jamais anecdotique ni indiscrète d'un poète au spectre expressif très vaste, depuis les métaphores presque surréalistes, ou du moins oniriques, de Fuimos, jusqu'au dépouillement extrême de Milonga triste.

Après une première découverte de Roberto Goyeneche, ce sont deux nouvelles grandes voix qu'il faut connaître.

Rendez-vous le samedi 26 février 2011, à 18h, à l'Académie Esprit Tango, 3 rue des Vignoles, 1er étage, 75020 Paris, M° Avron.
Participation : 15 € par personne.

Pour la bonne organisation de la rencontre, il vous est demandé de vous inscrire dès à présent par mail (dactango@hotmail.fr). Un grand merci à tous ceux qui ont la courtoisie de se plier à cette demande et de nous faciliter ainsi la tâche de préparation.

Pour en savoir plus sur ces Rendez-vous littéraires, cliquez sur le mot-clé RVL dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search, ci-dessus.
Pour en savoir plus sur l'ensemble des rencontres littéraires que j'anime, pour le moment uniquement à Paris, cliquez sur le mot-clé CLT.
Pour en savoir plus sur mes conférences, cliquez sur le mot-clé ABT (pour Agenda de Barrio de Tango).
Pour lire l'ensemble de mes articles sur l'Académie Esprit Tango, cliquez sur le mot-clé AET.

(1) On peut dire que le tango-canción a eu cinq poètes fondateurs, par l'envergure de leur oeuvre : Pascual Contursi (1888-1932), le créateur en 1916, avec le tango Mi noche triste, abordé lors du Rendez-vous du 5 février 2011 et que j'ai mis au programme du Café littéraire de l'Espace Tango Negro, à Paris, que j'animerai le mardi 1er mars prochain à 20h, Enrique Cadícamo (1900-1999), Celedonio Esteban Flores (1896-1947), Enrique Santos Discépolo (1901-1951) et Homero Manzi (1907-1951).
(2) Fuimos fait partie des 231 textes de tango regroupés dans Barrio de Tango, recueil bilingue de tangos argentins, que j'ai publié aux Editions du Jasmin en mai 2010. A la page 214.

jeudi 3 février 2011

Tangos d'hier et d'aujourd'hui : programme du Rendez-vous littéraire de samedi prochain [ici]

Tangos d'hier et d'aujourd'hui est le titre des Rendez-vous littéraires que je vous donne le samedi après-midi à 17h, à l'Académie Esprit Tango, 3 rue des Vignoles, à Paris (M° Avron), à partir de ce mois de février.

De retour à la maison après quelques jours passés à Vienne, avec Mozart, Haydn, Beethoven et Brahms, histoire de changer d'air (tout en évitant les gelures des frimas continentaux grâce à la chaleur du chocolat viennois), je vous donne enfin le programme rédigé là-bas, sur un coin de table, au sortir du Mozarthaus, superbe musée, dit entre nous, qu'il faut impérativement visiter sur place (1).

Samedi 5 février, ce sera notre toute première réunion dans cette série destinée à faire découvrir le dessous du tango, ce que raconte le chanteur. J'ai donc choisi trois classiques du répertoire (des tangos d'hier par conséquent) : Mi noche triste, Milonga del 900 et Yira yira (2) autour desquels tournera notre discussion.

Ensemble, nous lirons ces trois textes fondateurs, dans leur version originale et en traduction française (bien sûr), nous écouterons comment texte et mélodie se marient ou semblent se contredire dans quelques interprétations qui ont fait date dans l'histoire du genre et je vous en apprendrai un peu plus sur ces trois auteurs majeurs des débuts du tango-canción que sont Pascual Contursi, Homero Manzi et Enrique Santos Discépolo. Bien entendu, je vous parlerai aussi du contexte, qui éclaire chacune de ces oeuvres et permet de les apprécier mieux. En partant de l'expérience que j'ai moi-même faite il y a plusieurs années lorsque j'ai découvert cette culture très riche, dont je ne connaissais rien alors. Il m'a donc fallu défricher le terrain pas à pas avec la méthodologie classique acquise au cours de mes études de lettres et d'histoire (la littérature ne peut pas se comprendre sans l'histoire dans laquelle elle se développe. Et on peut dire la même chose avec la musique ou la peinture...).

Ce programme (Mi noche triste, Milonga del 900 et Yira yira) est donné à titre indicatif. Il se peut que la ferveur et la richesse des échanges ne nous permettent pas de voir les trois, mais ce sera alors partie remise, l'essentiel étant d'entrer dans ces oeuvres en évitant de rester à la surface et de pouvoir échanger entre nous. Après tout, le tango est historiquement l'art de vivre ensemble et de s'entendre entre gens venus d'horizons géographiques et linguistiques très différents.

Une invitation à un déplacement culturel dans un fauteuil, adressée à tous, danseurs et non danseurs (3)

L'Académie Esprit Tango et moi-même vous attendons nombreux pour cette première rencontre. Sur le prix et les autres indications, voir mon premier article sur le sujet, en date du 24 janvier 2011, en cliquant sur le lien.

Pour en savoir plus sur les Rendez-vous littéraires, vous pouvez cliquer sur le mot-clé CLT dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search ci-dessus ou élargir vos recherches à l'ensemble de mes propositions en cliquant sur le mot-clé ABT (pour Agenda de Barrio de Tango).
Pour en savoir plus sur le retentissement aujourd'hui encore de Contursi, Manzi et Discépolo, trois poètes populaires fondateurs, cliquez sur leur nom dans ce même bloc. Vous accéderez ainsi à l'ensemble des articles où j'ai parlé d'eux.

(1) Sur les liens qui existent entre l'oeuvre de Mozart et la trace qu'il a laissée dans l'histoire de la musique jusques et y compris dans le tango argentin, voir la conférence donnée en deux occasions par Pepe Kokubu, en juillet 2010 à Toulouse (Tangopostale), en lisant mon article du 5 octobre 2010,  et sur une radio anglosaxone (avec audio in english) en lisant mon article du 14 juin 2009, qui avait inspiré à l'équipe de Tangopostale de l'inviter dans la Ville Rose l'année dernière.
(2) Ces trois tangos ont déjà fait l'objet d'une traduction publiée de ma part, deux d'entre elles dans Barrio de Tango, recueil bilingue de tangos argentins, ed. du Jasmin, l'autre sur le site Internet de Gisela Passi et Rodrigo Rufino, l'année dernière, dans le cadre d'un partenariat pédagogique qui n'a pas encore repris cette année (retrouvez le site de Gisela et Rodrigo, dans la rubrique Eh bien, dansez maintenant !, dans la partie basse de la Colonne de droite).
(3) Pour les danseurs, il y a une pratique à partir de 18h et jusque tard dans la nuit (9 € par personne, boissons à volonté).

lundi 1 novembre 2010

Séance cinéma ce soir au Museo Casa Carlos Gardel : hommage à Homero Manzi en son anniversaire de naissance [à l'affiche]

En ce jour du 1er novembre, qui est l'anniversaire de naissance du poète et cinéaste Homero Manzi, l'auteur de Barrio de Tango, qui a donné son titre à ce blog comme à mon livre, le Museo Casa Carlos Gardel invite à la projection du film tourné sur la vie du poète, sur une idée originale de son fils, le Maestro Acho Manzi, qui a signé la musique de El último organito (texte de Homero Manzi, bien sûr, p 235 dans Barrio de Tango, aux Editions du Jasmin, mai 2010).

Le film a reçu plusieurs récompenses, dont une dans un festival cinématographique en Inde.

Sur Homero Manzi, je vous invite à lire mon anthologie bilingue Barrio de Tango,  déjà citée, où j'ai inclus 23 oeuvres de lui (1) (j'ai écrit l'anthologie en 2007, qui était l'année Homero Manzi : le centenaire de sa naissance, à Añatuya, un domaine perdu au coeur d'une province rurale du nord de l'Argentine, la province de Santiago del Estero). Je vous invite aussi à vous reporter à l'article du 22 septembre 2009 que j'avais consacré au film au moment de sa sortie il y a un an et à celui que j'ai publié le 27 septembre 2010 pour annoncer une conférence récente qui s'est tenue au CCC Floreal Gorini au sujet de l'oeuvre politique du poète, qui fut un militant nationaliste, un militant social et un militant de la démocratie dans cette période agitée que furent les années 30 et 40.
Captures d'écran du mail envoyé par le Museo Casa Carlos Gardel
cliquez sur les images pour les agrandir et pouvoir les lire

Homero Manzi était né à Añatuya le 1er novembre 1907. Il est décédé à Buenos Aires au matin du 3 mai 1951. Et c'est avec émotion que j'ai moi-même présenté Barrio de Tango en France le lundi 3 mai 2010, à la Maison de l'Argentine, à la Cité Internationale Universitaire de Paris (voir mon article du 17 avril 2010 sur cette présentation et le retour sur images du 19 juillet 2010).

Cette projection est la première d'un cycle consacré au cinéma et qui s'intitule Tango, pasión de celuloide, co-produit par le Museo Casa Carlos Gardel et le Museo del Ciné Pablo C. Ducrós Hicken. La séance s'ouvre à 18h30. L'entrée est libre et gratuite. Le film sera présenté en version originale bien sûr, mais avec les sous-titres en anglais pour que les touristes présents en ville puissent aussi en bénéficier (résultat : pour aller faire du tourisme à Buenos Aires, Mesdames et Messieurs les Francophones sont priés d'apprendre l'espagnol et l'anglais. C'est ça qui est bien dans le tango, non seulement ça dégourdit les jambes et ouvre les oreilles mais en plus, ça donne le goût des langues, que le système scolaire, je ne parle ici que du système français, développe si mal).

(1) Voir à ce propos mon article du 8 mars 2010 sur la table des matières de Barrio de Tango, recueil bilingue de tangos argentins, ed. du Jasmin, mai 2010.

lundi 18 octobre 2010

Clarín se penche sur la Esquina Centenera y Tabaré [Troesma]

La esquina Centenera y Tabaré (pour le mot esquina, voir Trousse lexicale dans la partie médiane de la Colonne de droite) est un carrefour du quartier de Nueva Pompeya. C’est le poète Homero Manzi qui l’a rendu célèbre en la citant précisément dans un tango intitulé Manoblanca, et qui reproduit le discours qu’un cuarteador (ce qu'on pourrait traduire par désembourbeur) tient à une paire de chevaux de trait, Manoblanca et Porteñito : une scène de désembourbement d’une carriole vue mille fois dans les chemins de terre de ce coin, après la pluie (et Dieu s’il peut pleuvoir à Buenos Aires, du début du printemps jusqu’à la fin de l’automne), un croquis comme pris sur le vif de la vie quotidienne dans ce sud de la ville de Buenos Aires, en fait un souvenir raconté à 20 ans d’écart, alors même que ces scènes se faisaient de plus en plus rares à Nueva Pompeya avec les progrès techniques de l’urbanisation (dallage des trottoirs, asphaltage des chaussées, travaux hydrauliques de drainage…).

Dans Manoblanca, le cuarteador a rendez-vous avec sa bonne amie dans cette esquina ce soir-là et il presse les chevaux pour ne pas arriver en retard.

La esquina Centenera y Tabaré est aussi un coin de la ville que décrivent d’autres tangos du même Homero Manzi, Barrio de Tango, Sur, Mi taza de café (1), et qu’un autre poète, Cátulo Castillo, lui aussi pensionnaire à la même époque que Manzi dans le même collège Luppi, établi à cette adresse, fait revivre dans d’autres tangos, comme Tinta Roja (Encre rouge), sous des formes littéraires qui semblent parfois mystérieuses et difficiles à comprendre mais qui cessent de l’être dès qu’on peut se figurer ce quartier et ce qu’il fut pour les deux jeunes garçons de leurs 12 à leurs 17 ans.

Si uno quiere encontrar datos para adentrarse en la vida cotidiana de la ciudad y su gente, la poesía del tango siempre es referencia ineludible. Y vale tanto para antes como para ahora. Por eso, si se trata de conocer cómo era el barrio de Nueva Pompeya y qué se mantiene aún en esa zona del sur porteño, hay que recurrir a la obra de Homero Manzi, un santiagueño nacido en Añatuya pero que supo reflejar y querer a Buenos Aires como pocos.
Eduardo Parise, Clarín, 18 octobre 2010

Si on veut trouver des faits pour pénétrer la vie quotidienne de la vie et de ses habitants, la poésie du tango est toujours une référence incontournable. Et elle est valable pour hier autant que pour aujourd’hui. Ainsi donc, s’il s’agit de savoir comment était le quartier de Nueva Pompeya et ce qu’il en reste encore dans cette zone du sud portègne, il faut recourir à l’œuvre de Homero Manzi, un homme né dans la province de Santiago del Estero, à Añatuya, mais qui sut refléter et aimer Buenos Aires comme peu de poètes.
(Traduction Denise Anne Clavilier) (2)

Le reste de l’article de Clarín raconte l’histoire de la relation entre Manzi adolescent et ce quartier, dans des termes, une langue et sous une forme tous différents de ce que j’ai moi-même tâché de faire en français à la page 240 de mon bouquin mais pour un contenu très similaire, pour ne pas dire identique.

Alors si ça vous dit d’aller lire ça dans le texte, avec la saveur d’origine, n’hésitez pas à vous connecter à cette page de Clarín dans l’édition digitale d’aujourd’hui, 18 octobre 2010.

(1) Ces trois tangos figurent dans le corpus traduit dans mon livre, Barrio de Tango, paru en mai 2010 aux Editions du Jasmin. Ils se trouvent respectivement aux pages 48, 234 et 99. Je n'ai pas intégré Manoblanca... On ne peut pas tout intégrer dans un seul volume qui soit à peu près commode à consulter et à lire, y compris hors de chez soi.
(2) J’ai rarement trouvé dans les colonnes d’un quotidien argentin une aussi sûre formule de la constatation quasi ethnographique qui me poussa moi-même à écrire cette anthologie hors norme dont la structure originale fut si difficile à imposer à une maison d’édition (ou plus exactement qui rendit si difficile la rencontre avec une maison d’édition qui veuille bien l’accepter et la respecter comme telle).