Affichage des articles dont le libellé est exposition. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est exposition. Afficher tous les articles

vendredi 5 avril 2024

Exposition de Hermenegildo Sábat au Museo de Arte decorativo à Buenos Aires [à l’affiche]

Affiche de l'exposition


Le défunt peintre et dessinateur de presse Hermenegildo Sábat, dit Menchi, qui a fait la majeure partie de sa carrière journalistique dans la rédaction de Clarín, fait l’objet depuis hier d’une rétrospective, la première depuis sa mort, au Museo Nacional de Arte Decorativo à Buenos Aires.

L’exposition a été inaugurée avec le ban et l’arrière-ban du groupe Clarín et durera jusqu’au mois de juin.


Beaucoup de portraits et de caricatures, pour lesquels Sábat avait un talent exceptionnel et un trait tout à fait reconnaissable.

© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :

lire l’article de Clarín d’avant-hier
lire l’article de Clarín d’aujourd’hui
lire l’artilcle de La Nación d’hier

mercredi 13 décembre 2023

Exposition de Prilidiano Pueyrredón pour son bicentenaire [à l’affiche]

Cliquez sur l'image pour une haute résolution


Depuis le 24 novembre, se tient au Museo Nacional de Bellas Artes, à Palermo, une exposition en hommage au fondateur de la peinture argentine, Prilidiano Pueyrredón, né il y a deux cents ans à Buenos Aires, où vivait son père, Juan Martín de Pueyrredón, héros de la Révolution et premier chef d’État de l’Argentine indépendante, sous le titre de Directeur suprême.

Alto en el campo (1861) : une halte dans la campagne
Cliquez sur l'image pour une haute résolution
Ce tableau est une merveille...

Le fils a accompagné le père en exil en France sous la dictature de Juan Manuel de Rosas (1835-1852). La famille s’est installé à Bordeaux, non loin des Pyrénées originelles puisque c’était de là qu’un ancêtre, protestant, avait quitté la France après la révocation de l’Edit de Nantes pour vivre en Espagne son catholicisme de converti, là où son pedigree religieux était inconnu et où il a été traité comme un paroissien ordinaire. De là, il s’embarqua pour les Indes Occidentales et fit racine à Buenos Aires. Pendant cet exil sous la Monarchie de Juillet, Prilidiano Pueyrredón fit de brillantes études à Paris, des études d’ingénieur à Polytechnique (on lui doit des ouvrages d’art en Argentine ainsi que l’actuelle résidence présidentielle de Olivos) et des études d’art aux Beaux-Arts.

La salle des portraits de Pueyrredón au Museo Nacional de Bellas Artes
Cliquez sur l'image pour une haute résolution

La famille est rentrée d’exil en 1850 parce que Juan Martín voulait mourir sur cette terre natale qu’il avait si puissamment contribué à libérer de l’oppression coloniale. C’est à partir de ce moment-là que s’envole la carrière artistique de son fils qui obtient assez vite, malgré le passé politique de sa famille, des commandes officielles dont en 1851 ce célébrissime portrait de Manuelita (celui de l’affiche), la fille bien aimée de Rosas, qui faisait presque office de Première dame avant la lettre depuis la mort de sa mère vingt ans plus tôt.

L'un des murs des paysages dont Alto en el campo,
son tableau le plus connu avec Manuelita
Cliquez sur l'image pour une haute résolution

Connu et reconnu de son vivant comme portraitiste à la mode (à juste raison), il a aussi inventé la représentation des paysages de la Pampa et les scènes de genre, ce qui en fait l’un des tout premiers témoins de la vie quotidienne à Buenos Aires à la jonction de l’ère romantique et de l’époque réaliste et dans tous les milieux sociaux.

Patio porteño en 1850 (1860) - Arrière-cour de Buenos Aires en 1850
C'est la maîtresse qui nourrit les poules avec sa fille (à droite)
tandis que la servante noire est à l'extrême gauche
Le peintre a dû être étonné en revenant dans sa ville natale
qu'il avait quitté tout jeune
A l'arrière-plan, l'église pourrait être Santo Domingo,
aujourd'hui sur avenida Belgrano
Cliquez sur l'image pour une haute résolution

Il osa aussi représenter des nus et notamment des nus féminins, des scènes de bain, très courantes alors dans les milieux artistiques en Europe. Elles valurent la même condamnation morale de la part de la bonne société que souffraient ses confrères à Paris ou à Londres.

L’exposition qui dure jusqu’à la fin du mois de février est accessible gratuitement. Elle se compose de 40 œuvres, dont des œuvres sans doute rapportées d’Europe comme ce paysage suisse.

Splendide exposition !

© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :

lire l’article de Clarín, très richement illustré dans sa version en ligne
lire l’article de La Nación, fort bien illustré lui aussi
lire la présentation de l’exposition sur le site du musée, qui regorge d’informations.

vendredi 9 juin 2023

La Biblioteca Nacional propose une exposition sur les LGTBI dans la presse populaire argentine [à l’affiche]


Le Museo del Libro y de la Lengua, récemment rebaptisé du nom de Horacio González, célèbre et brillant sociologue qui fut directeur de la Bibliothèque Nationale argentine, propose depuis la fin mai et jusqu’à la fin de cette année une exposition originale. Elle porte sur les archives du journal disparu Crónica remise à l’institution en 2014.

Le fonds remonte à 1964 et les commissaires de l’exposition ont choisi de suivre ce que l’on a pu dire depuis dans ses colonnes sur les sexualités minoritaires et, comme vous pouvez l’imaginer, c’est plein de tous les préjugés qu’on pouvait avoir dans les années 1960 et jusqu’à il y a très peu de temps.

Cliquez sur l'image pour une meilleure résolution

Cela nous paraît néolithique mais ce n’est rien d’autre que le demi-siècle qui nous précède. Le gouvernement actuel s’efforce de normaliser tous ces phénomènes socio-culturels, avec plus ou moins de réussite. On verra ce que cela donnera aux élections à la fin de l’année. Dans les urnes, la vérité.

Entrée libre et gratuite, tous les après-midi, du mardi au dimanche, et ça vaut son pesant de cacahuètes, pour le dire familièrement.

© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :

lire l’article que Página/12 consacre à l’exposition dans son supplément sur la marginalité culturelle militante, Soy (je suis)
lire la présentation officielle sur le portail des activités nationales.

mercredi 7 juin 2023

A Olavarría, ils ont tous quelque chose en eux du Beauvaisis [à l’affiche]

Cliquez sur l'affiche pour une haute résolution


Samedi prochain, le 10 juin 2023 à 18 h, le musée municipal de Olavarría, ville située dans l’ouest de la province de Buenos Aires, inaugure une exposition qu’il organise autour de son principal trésor, le portrait en pied de Manuel Belgrano (1770-1820), que celui-ci avait fait faire pendant sa mission diplomatique à Londres, dans la deuxième moitié de 1815.

Un portrait réalisé par un disciple de David et d’Ingres qui s’était récemment réfugié dans la capitale britannique pour ne pas être contraint par la Restauration de renier ses engagements politiques : Casimir Carbonnier.

Casimir Carbonnier était né à Beauvais en 1787. Fils d’un maître menuisier, il avait attiré l’attention de ses enseignants et avait ainsi obtenu une place au lycée du département (à cette époque, il n’y en avait qu’un et il se situait dans la préfecture). Le jeune garçon y avait fait reconnaître en particulier ses talents de dessinateur. Plus tard, il était allé se former à Paris et avait pu intégrer l’atelier de Jacques Louis David, à peu près à l’époque où cet atelier réalisait l’immense tableau du Sacre de Napoléon. Carbonnier a fait une jolie carrière à Paris sous l’Empire, participant à tous les salons annuels où la reine de Naples, Caroline Murat, finit par le remarquer en 1812. Elle lui commanda diverses œuvres pour son palais italien, dont un portrait dont il semble qu’on ait perdu la trace aujourd’hui.

A Londres, où Carbonnier s’est installé depuis quelques mois, Manuel Belgrano est l’un de ses tout premiers clients prestigieux. Il n’en manquera pas par la suite. Sans doute ont-ils pu communiquer en français, car le général argentin parlait notre langue et plutôt bien, disent les contemporains. Ce qu’on peut facilement croire car la maîtrise de notre langue était alors indispensable à tout travail diplomatique.

On doit la majeure partie de ce que l’on sait de sa vie à un prêtre féru d’histoire locale qui s’est attaché à sauvegarder l’histoire de cet artiste qui avait illustré sa Picardie natale.

Le tableau de Londres, non signé, destiné à la famille du modèle tout là-bas, dans la lointaine Argentine, est resté dans la famille pendant quelque cent-cinquante ans et il a été donné, il y a plusieurs années, à ce musée de la ville où une branche de la famille vit toujours.

Belle exposition autour de ce portrait récemment nettoyé et restauré par les soins du musée. Inauguration en présence de Manuel Belgrano, le président de l’Instituto Nacional Belgraniano, descendant du général à la sixième génération et qui a connu ce tableau chez lui dans sa jeunesse. Olavarría, c’est loin de Buenos Aires mais ça vaut le coup !

© Denise Anne Clavilier


En 2017, à Buenos Aires, dans l’une des salles de la caserne du Régiment de Patricios, à l’invitation du président Manuel Belgrano et de l’équipe qui anime l’Instituto Nacional Belgraniano, j’avais pu donner une conférence sur la vie et l’œuvre de Casimir Carbonnier, mort à Paris, en 1873, dans la maison provinciale des Missions étrangères de Paris où il avait pris l’habit quelques années plus tôt et où on lui doit une grande partie de l’actuelle décoration religieuse, tant dans la chapelle que dans les parties communautaires.

mercredi 26 avril 2023

Le Museo de Arte y Memoria de La Plata propose une exposition sur les 40 ans de démocratie [à l’affiche]

Une installation de l'artiste Daniel Ontiveros
qui reprend les derniers de Manuel Belgrano mourant, le 20 mai 1820 à l'aube
Cliquez sur l'image pour une meilleure résolution


Le Musée de l’art et de la mémoire de La Plata propose jusqu’à la fin de cette année une exposition, intitulée Objeto Histórico, où des artistes contemporains ont créé des installations et des œuvres originales autour de ce thème qui marque l’année 2023 : il y a quarante ans, l’Argentine renouait avec la vie démocratique et constitutionnelle après sept ans de la plus terrible dictature militaire que le pays ait pu subir dans les deux cents ans de son existence indépendante.


La libertad de decisión, reprise d'une œuvre de Paula Senderowicz
qui, en 2018, retourne la carte de l'Argentine
le sud en haut puis l'ouest à droite
pour la transformer en une vague de tsunami
Cliquez sur l'image pour une meilleure résolution

© Denise Anne Clavilier
www.barrio-de-tango.blogspot.com


Pour aller plus loin :

lire l’article de Página/12 hier sur l’événement
visiter la page Internet très dynamique que le musée a consacrée à son exposition

lundi 24 avril 2023

Une exposition s’ouvre demain sur Belgrano au Museo Mitre [à l’affiche]

Cliquez sur l'affiche pour une haute résolution


Le Museo Mitre, situé dans la rue San Martín, derrière la cathédrale de Buenos Aires, est installé dans la maison de maître qu’a habité le général Bartolomé Mitre (Buenos Aires, 1821 - ibidem, 1906), qui fut l’un des géants de la vie intellectuelle argentine dans la seconde moitié du 19e siècle.

Lecteur infatigable, maîtrisant plusieurs langues, il est considéré, non sans raison, comme le premier historien argentin puisqu’à partir de 1856, il publia de nombreuses études sur les débuts de l’indépendance, consacrant en particulier des biographies plus que fournies de Manuel Belgrano, José de San Martín et Miguel Martín Güemes. D’orientation libérale, philo-britannique, plutôt hostile à la culture espagnole ou en plus exactement à ce qu’il en percevait dans le nouvel Etat qui se dégageait avec difficulté de la gangue coloniale tricentenaire, Bartolomé Mitre fut aussi un acteur incontournable de la presse quotidienne (il a fondé et dirigé La Nación, le quotidien qui brille encore aujourd’hui au firmament des journaux sud-américains), un poète (dont les œuvres ont beaucoup souffert des outrages du temps), un précieux collectionneur de documents historiques (on lui doit la conservation d’une impressionnante quantité d’archives)n et un homme politique d’une grande importance, puisqu’il fut président de la République, au tout début des vingt années connues dans l’histoire comme La República Conservadora (de 1862 à 1968, quand la constitution prévoyait encore un mandat de six ans).

Lorsqu’en 1903, on installa les restes de Manuel Belgrano dans le fastueux mausolée qu’on venait de lui construire sur le parvis de l’église provinciale des dominicains, la basilique de Santo Domingo y Santo Rosario, c’est lui qui prononça l’éloge funèbre en présence de quelques descendants et du gratin de la République.

Demain, le Museo Mitre inaugure une exposition temporaire qui mettra en scène quelques uns des documents écrits de la main de Manuel Belgrano (1770-1820), le premier penseur de l’indépendance, le premier économiste sud-américain, l’un des tout premiers généraux ayant combattu pour l’indépendance, dès 1811, contre les restes de l’armée coloniale espagnole.

Cela promet une très belle et passionnante visite pour tous les amoureux de l’histoire.

L’exposition partira en tournée un peu plus tard.

© Denise Anne Clavilier

lundi 17 avril 2023

Exposition sur les 40 ans de démocratie en Argentine au Congrès [à l’affiche]

Cliquez sur l'image pour une haute résolution


Demain, mardi 18 avril 2023, la Bibloteca del Congreso de la Nación (BCN), une institution culturelle de plus en plus active vis-à-vis du grand public donnant sur Plaza de Congreso, dans le cœur institutionnel de Buenos Aires, inaugurera une exposition consacrée aux quarante ans de la démocratie en Argentine, de retour après la plus sanglante dictature subie par le pays, la dernière dictature militaire, de 1976 à 1983.

Entrée libre et gratuite.

Il y a quelques années, la BCN a commencé à rendre accessible en ligne une partie de son précieux fonds bibliographique, devenant ainsi une source précieuse pour les chercheurs du monde entier, dans plusieurs disciplines de sciences sociales (histoire, économie, droit, sociologie…).

Cliquez sur l'image pour une meilleure résolution

Les célébrations de ces quarante années devraient culminer le 10 décembre prochain, anniversaire de la prestation de serment du président Raúl Alfonsín (décédé en 2009). Ce jour verra aussi la prestation de serment du nouveau président issu des élections dont le premier tour se sera tenu en octobre et qui a fort peu de chance d’être Alberto Fernández, actuel locataire de la Casa Rosada (1). Inutile de dire que ces festivités seront très largement gâchées par les querelles politiciennes et idéologiques qui minent actuellement le pays.

© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :

lire l’article de Clarín
lire la présentation officielle sur le site Internet de la BCN



(1) Les premiers scrutins exécutifs se sont tenus en Patagonie hier et les résultats sont catastrophiques pour la majorité nationale actuelle : dans la province de Neuquén, le parti local soutenu par Cristina Kirchner vient d’être sévèrement battu après 60 ans de règne sur la province au profit d’un candidat gouverneur libéral soutenu par Mauricio Macri (qui a lui-même renoncé à se présenter au niveau fédéral). Dans la province de Río Negro, le gouverneur en place, soutenu par l’aile la plus radicale de la majorité kirchneriste, a sauvé son poste de justesse et devrait donc faire un troisième mandat. Ces provinces ont beau être peu peuplées, donc peu représentatives de la totalité du pays, ce n’en est pas moins un début électoral assez peu auspicieux pour le péronisme de gauche dont se réclament tout ensemble la vice-présidente Cristina Kirchner et le président Alberto Fernández, dans deux sous-camps aujourd’hui opposés.

lundi 27 février 2023

Exposition sur le patrimoine architectural portègne menacé de disparition [à l’affiche]

 

Cliquez sur l'image pour une haute résolution

Une architecte se rebelle devant le massacre patrimonial auquel se livre depuis une quinzaine d’années le gouvernement de la Ville autonome de Buenos Aires, à la majorité ultra-libérale, qui se fiche de l’histoire comme d’une guigne et préfère de loin la destruction (souvent pour faire édifier des immeubles de grande hauteur) à la restauration des bâtiments qui font le cachet de la capitale argentine depuis le milieu du 19e siècle.

Pour lutter contre l’oubli qu’entraîne une telle politique urbanistique, Natalia A. Kerbabian, quarante ans, dessine tout ce que sa mémoire conserve des paysages citadins. Elle garde aussi précieusement la documentation photographique de ce patrimoine singulier.

Cliquez sur l'image pour une meilleure résolution

Depuis quelques jours, sous le titre Ilustro para no olvidar (j’illustre pour ne pas oublier), elle propose dans l’espace culturel Chimera Arte, rue Tres Arroyos, 402, dans le quartier de Villa Crespo, une exposition de ses dessins. Sous le même nom, l’artiste anime une plateforme militante consacrée à la sauvegarde des paysages portègnes.

Natalia Kerbabian propose en marge de son exposition un poster de 82 de ses illustrations contre quelques cafés… Ce n’est pas cher payé et c’est du troc très très local !

Entée libre et gratuite jusqu’au 3 mars 2023.

Pourvu qu’elle puisse en faire un livre bientôt. Cela vaudra le coup.

© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :

vendredi 9 décembre 2022

Une expo pour clore l’année consacrée aux Malvines [à l’affiche]

Cliquez sur l'image pour une meilleure résolution


Sí, yo estuve ahí (pour sûr, moi, j’étais là-bas), tel est le titre de l’exposition photographique qui se tient actuellement à la galerie Arte x Arte, Lavalleja 1062, dans le quartier de Villa Crespo.

Les photos de la guerre et de ces îles ont été prises en avril-mai 1982 par vingt-cinq conscrits qui avaient alors une vingtaine d’années. Le parcours prend environ une heure. Pour la plupart de ces appelés, ils foulaient un sol mythique. Tous les Argentins grandissent en effet face à cette carte de géographie, à côté du tableau, laquelle comprend toujours et obligatoirement les îles ultra-découpées de l’archipel fiché au large de la côte patagonienne.

Entrée libre et gratuite jusqu'au 22 décembre prochain.

L’exposition est ouverte du mardi au vendredi de 14h à 20h et le samedi de 14h à 19h.
Fermée les dimanches et jours fériés (c’est le cas ces jours-ci où l’Argentine fait le pont après l’Immaculée Conception !)

La silhouette si reconnaissable de l'archipel
photographiée par un soldat depuis un avion de transport des troupes

Ce conflit, qui ne s’est jamais réglé, s’est produit il y a quarante ans. A cette occasion, le président a placé cette année sous le sceau de l’archipel. Occupées par la Grande-Bretagne qui a le droit international pour elle malgré la faiblesse de ses arguments juridiques, les Malouines sont considérées comme faisant partie intégrante du territoire national argentin depuis 1810. L’Argentine les a héritées de l’empire colonial espagnol puisque l’archipel avait été donné par le roi de France à son cousin d’Espagne en 1767 et confié par celui-ci à la garde du gouverneur de Buenos Aires puis du vice-roi du Río de la Plata. En 1833, la Royal Navy s’en est emparée sans déclaration de guerre au détriment d’un pays dont le Parlement de Westminster avait reconnu l’indépendance en 1824. En 1863, la souveraineté de droit de l’Argentine sur ces îles a été inscrite dans la constitution du pays.

© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :

lire l’article de Página/12 qui l’annonce ce matin en une de son supplément culturel quotidien Cultura & Espectáculos
lire la présentation de la galerie d’exposition.

jeudi 17 novembre 2022

Un demi-siècle plus tard, le souvenir de Perón [Actu]

Pub presse pour l'espace historico-péroniste ouvert
par le Groupe Octubre à Palermo
Cliquez sur l'image pour une haute résolution


Il y a cinquante ans aujourd’hui, Juan Domingo Perón revenait en Argentine après dix-sept ans d’exil depuis le coup d’État militaire animé en sous-main par la CIA, qui avait interrompu son second mandat présidentiel constitutionnel en septembre 1955.

Cliquez sur l'image pour une meilleure résolution

En ce jour de printemps, la pluie tombait dru à l’aéroport international de Ezeiza et en descendant de l’avion Alitalia, il eut un geste que l’iconographie péroniste a immortalisé : il a levé les deux bras pour saluer la foule de ses partisans qui avaient accouru pour le voir atterrir, dont un bon nombre de jeunes qui étaient prêts à prendre les armes pour soutenir ce gouvernement, voire l’entraîner dans une révolution à forte dimension sociale, les futurs montoneros que Isabel Perón puis la junte militaire de Videla allaient pourchasser avec acharnement et cruauté.

Une de Clarín le 18 novembre 1972
Cliquez sur l'image pour une haute résolution

Dans l’histoire de l’Argentine, c’est donc un événement très ambigu, d’abord parce qu’il divise les citoyens entre péronistes et anti-péronistes (pensez à ce que fut pour la France le retour de De Gaulle en 1958 et vous aurez une idée de la question), ensuite parce que la suite des événements fut nettement moins heureuse que ce qui suivit la prise du pouvoir à Paris de l’homme du 18 juin.

Une de La Prensa aujourd'hui
La date est citée sous la photo d'une statue de Perón
comme "17 N"
et le plus important, cela reste tout de même le foot !
Cliquez sur l'image pour une haute résolution

Quatre ans plus tard seulement, une junte militaire mettait fin à la présidence de la veuve du leader souverainiste, Isabel Perón, après qu’elle avait elle-même donné à son mode de gouvernement une tournure de plus en plus autoritaire et de moins en moins démocratique.

Une de La Nación du 18 novembre 1972
Cliquez sur l'image pur une haute résolution

Aujourd’hui, toute la presse argentine rappelle ce tournant historique, Clarín et La Nación offrant dans leurs pages ou leurs suppléments des fac-similés de leur une de l’époque. On trouve même des pleines pages de publicité en quadrichromie pour l’exposition permanente que le groupe Octubre (propriétaire de Página/12, Radio Malena et Caras y Carestas entre autres) a installée à Palermo !

Reproduction de la une de Página/12
du 17 novembre 2002
au milieu de la plus grande crise économique avant cette année
Cliquez sur l'image pour une meilleure résolution

© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :

lire l’article de Página/12 en tête de son supplément spécial dont la une reproduit celle du 17 novembre 2002 (Página/12 n’existait pas encore en 1972))
lire l’article de Página/12 dans son supplément hebdomadaire sur le monde universitaire, Universidad
lire l’article de La Prensa

lundi 14 novembre 2022

Caras y Caretas fête le cinquantième anniversaire du retour de Perón [Disques & Livres]

Cliquez sur l'image pour une haute résolution


Le 17 novembre prochain, les péronistes vont commémorer l’anniversaire du retour en Argentine de Juan Domingo Perón, rentré de son exil espagnol pour reprendre le pouvoir pendant quelques mois, jusqu’à sa mort en 1973.

Sans grande surprise, c’est le thème qu’a choisi la rédaction de la revue mensuelle Caras y Caretas pour ce mois de novembre. Caras y Caretas appartient au groupe médiatique Octubre, comme Página/12, qui proposait hier la revue avec son édition dominicale.

Sur le site de la revue, on peut lire un certain nombre des articles de ce numéro consacré à un épisode marquant de l’histoire argentine. La mort de Perón a en effet provoqué l’arrivée au pouvoir de sa vice-présidente non élue, sa troisième femme, Isabel Perón (dite Isabelita), dont l’incompétence politique allait provoquer des réactions de toutes sortes qui ont à leur tour inspiré à certains officiers le dernier et le plus terrible des coups d’État qui ont affecté le pays : la dictature militaire de 1976.

© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :


Ajout du 16 novembre 2022 :
lire cet article de
Página/12 sur une exposition organisée par le Grupo Octubre sur le même thème

lundi 3 octobre 2022

Exposition à Buenos Aires sur la « conquête du Delta » [à l’affiche]

Cliquez sur l'image pour une meilleure résolution


Retratos anfibios (portraits amphibies), tel est le titre d’une exposition historique qui ouvre demain, mardi 4 octobre 2022, à La Boca, au siège de la Fondation CIFHA, le centre de recherche sur la photographie historique en Argentine, General Daniel Cerri, 1101.

Il s’agit d’une vingtaine de clichés qui remontent à un siècle et demi et qui montrent les colons qui se sont installés sur les rives du Delta du Paraná au 19e siècle, à quelques dizaines de kilomètres au nord de Buenos Aires, alors que ces territoires étaient encore sauvages, sans ponts, ni quais, ni ports, sujets aux caprices du fleuve qui entrait en crue pour un oui ou pour un non et dont les fourrés abritaient encore des jaguars, nommés en Argentine « tigre » (d’où le nom d’une des villes emblématiques de la zone, Tigre, où les Portègnes aiment aller se détendre à la belle saison et dont les habitants peuvent accéder à la capitale grâce à de charmants et tranquilles ferries fluviaux).

La qualité des clichés est très impressionnante : ils montrent un niveau de détail exceptionnel et le tout a une valeur autant documentaire qu’esthétique.

Ces photos sont l’œuvre d’un Norvégien devenu argentin, Juan Müller, qui s’embarqua à l’âge de 16 ans sur un voilier pour parcourir le Delta en 1868 et le photographier sous tous les angles. Il a laissé environ 400 clichés qui nous sont parvenus malgré l’humidité régnant dans la région. Ce sont quelques unes de ces photographies que les commissaires de l’exposition ont mis en valeur, en en faisant des tirages soignés et présentés dans les règles d’une muséographie moderne.

Un voyage dans le temps à faire avant le 4 novembre, l’exposition se clôturant le 3.

L’exposition est ouverte tous les mercredis de 13 h à 17 h et les samedis de 14 h à 18 h. Il faut s’inscrire à l’avance auprès de la Fondation.

© Denise Anne Clavilier

Pour aller plus loin :

lire et regarder l’article de Clarín

vendredi 18 mars 2022

Le CCK inaugure sa salle immersive avec Piazzolla [à l’affiche]

La nouvelle salle du CCK et sa première exposition


Avant-hier, en présence du président Alberto Fernández et du ministre de la Culture, le cinéaste et documentariste Tristán Bauer, accompagnés de membres de la famille de Astor Piazzolla, le Centro Cultural Kirchner a inauguré sa salle immersive et multisensorielle en y déployant une partie de l’exposition Piazzolla Cien años, installée l’année dernière pour le centenaire de la naissance du grand musicien qui a révolutionné le tango dans les années 1950.

Le président au premier plan applaudissant les effets multisensoriels du CCK
Photo Casa Rosada
Cliquez sur l'image pour une haute résolution

Cette salle dont l’accès est gratuit et libre, sans réservation préalable, du mercredi au dimanche, de 14h à 20h, est située au deuxième étage de ce très beau bâtiment historique, qui a accueilli pendant des années les services centraux de la Poste (Correo Central) avant d’être reconverti en un centre culturel national à la programmation richissime, avec des spectacles gratuits.

De gauche à droite : Tristán Bauer, Laura Escalada de Piazzolla, veuve de Astor,
et le président, qui ont pu enlever le masque pour poser
Photo Casa Rosada
Cliquez sur l'image pour une haute résolution

© Denise Anne Clavilier


Pour en savoir plus :

lire le communiqué officiel de la Casa Rosada (services de presse de la présidence)

dimanche 30 janvier 2022

Une expo sur le rock argentin comme témoin de l’histoire [à l’affiche]

Cliquez sur l'image pour une haute résolution


Le Museo Histórico Nacional de Buenos Aires, installé dans une ancienne et superbe demeure patricienne du Parque Lezama, à San Telmo propose en ce moment une exposition sur le rock argentin dans les années 1980 (de 1982 à 1991 pour être plus précise, c’est-à-dire à la sortie de la dictature et de la guerre des Malouines, qui a eu lieu en avril et mai 1982).

Il s’agit d’une exposition gratuite puisqu’au retour de la gauche au pouvoir, la gratuité publique des musées nationaux a été rétablie (elle avait été abolie par le gouvernement ultra-libéral de Mauricio Macri).

L’exposition présente plus de 800 objets et documents, qui vont d’instruments de musique à des affiches, des disques vinyle ou des affiches de spectacle en passant par des vêtements de scène. Deux panneaux sont même consacrés au rock underground et contestataire de ces années de revanche sur la bien-pensance militaro-dictatoriale.

Les deux panneaux consacrés au rock contestataire
Cliquez sur l'image pour une meilleure résolution

Cette exposition temporaire ne fermera ses portes qu’à la fin du mois de mai, après la fête nationale du 25 mai.

Du mercredi au dimanche et les jours fériés, de 11h à 19h et une nocturne jusqu’à 22h chaque vendredi. Attention toutefois : quelques jours fériés sont aussi des jours de fermeture pour le musée.

Le même thème sera repris à travers des programmations diversifiées par d’autres musées nationaux comme la Manzana de las Luces (ancienne maison provinciale des jésuites d'avant 1767) ou le Museo Malvinas e Islas del Atlántico Sur (très à l'honneur en cette année dédiée au souvenir de la guerre des Malouines, il y a quarante ans).

© Denise Anne Clavilier

Pour aller plus loin :

lire l’article de Página/12
lire la présentation proposée par le musée lui-même, actuellement dirigé par Gabriel Di Meglio, un authentique historien auquel on doit aussi une extraordinaire série de documentaires de vulgarisation pour enfants autour d’un personnage, prénommé Zamba, qui a fait son apparition au MHN depuis que son papa en a pris les commandes.