Le 7 août comme tous les ans, les Argentins ont fêté San Cayetano, le saint qui veille sur ceux qui ont besoin de pain et de travail. Comme tous les ans, l’affluence dans les sanctuaires et la participation aux processions servent de baromètre social et cette année, la San Cayetano a démontré qu’il y a vraiment beaucoup de monde qui cherche un toit, du travail, du pain. Les sanctuaires étaient pleins. A Buenos Aires, la file d’attente pour entrer dans la minuscule église du quartier de Liniers et faire ses dévotions au saint qu’elle honore faisait le tour de plusieurs pâtés de maison.
Les évêques ont souvent
prononcé des homélies soulignant la nécessité d’une politique
de redistribution des richesses et de soutien aux plus vulnérables,
les pauvres, les chômeurs, ceux qui travaillent au noir, les
handicapés, les retraités.
Les statistiques officielles prétendent que le taux de pauvreté est le plus bas jamais enregistré : il serait de 31 %. Ah bon ? Avec une telle foule à la San Cayetano ? On ne dirait pas.
Chose exceptionnelle : la
journée s’est terminée par une grosse manifestation sur Plaza de
Mayo, pour protester contre la politique de Mileí. Or Plaza de Mayo
est située à l’autre extrémité de la ville. De San Cayetano de
Liniers à Plaza de Mayo, on doit traverser Buenos Aires d’ouest en
est sur plus d’une dizaine de kilomètres. Il est d’ailleurs
probable que les gens n’étaient pas tous les mêmes aux deux
endroits, les fidèles étaient sans doute plus nombreux à Liniers
et les syndicalistes à Monserrat.
Trois quotidiens nationaux en ont fait leur Une hier. Clarín a soigneusement évité de mettre une photo. Quant à La Nación, elle n’en parle même pas en une et il faut fouiller dans le site pour trouver l’article qu’ils ont publié.
Pour aller plus loin :
lire l’article de Rosario/12, l’édition locale de Página/12, sur l’événement dans la province de Santa Fe
lire l’article de La Prensa
lire l’article de Clarín sur les prises de position des évêques
lire l’article de Clarín sur la manifestation de Plaza de Mayo
lire l’article de La Nación