dimanche 31 octobre 2021

Juana Viale a offert à un Mauricio Macri au creux de la vague une nouvelle tribune sans contradicteur [Actu]

"Juana Viale en tête à tête avec Mauricio Macri"
"Hashtag La Table avec un grand T"


Quelle bizarrerie, n’est-ce pas ? Cette animatrice-productrice, qui a hérité son plateau sur Canal 13 de sa grand-mère, Mirtha Legrand (nonagénaire et bien vivante), le tout grâce à la pandémie et aux confinements successifs, n’invite jamais aucune personnalité de gauche à venir se défendre et encore moins de cette manière : toute seule, en direct, pendant toute une soirée !

En Argentine, il n’y a pas d’autorité de l’audiovisuel qui veille aussi scrupuleusement qu’en France à l’égalité du temps de parole donné à chaque famille politique pendant les campagnes électorales. La législation sur le sujet est des plus légères et ne garantit en aucune manière l’égalité de traitement ni des candidats ni de leurs soutiens. En revanche, la loi empêche le gouvernement de prendre toute mesure, de quelque nature qu’elle soit, qui puisse paraître électoraliste.

C’est ainsi que ces dernières semaines, la droite a obtenu que la justice interdise au gouvernement de distribuer certains fonds et subventions destinés à compenser la perte d’activité ou de revenu subie par certaines catégories de la population à cause de la crise sanitaire : c’est ainsi qu’il a été impossible de subventionner les traditionnels voyages de fin d’étude des lycéens qui quittent l’école secondaire (alors que les revenus des parents ont fondu comme neige au soleil et que le secteur touristique a beaucoup souffert), interdiction même, il y a quelques jours, de payer aux artistes les aides qui leur sont régulièrement versées pour compenser leur perte d’activité (et donc de revenus)…

Comme par hasard, ces sommes d’argent dérisoires (au niveau de ce que reçoivent les bénéficiaires) représenteraient, selon l'argumentaire des plaignants, une énorme distorsion de l’équité électorale. En revanche, toute une soirée sur une chaîne privée au bénéfice exclusif de l’ancien président qui se voudrait leader de l’opposition mais peine à le devenir, le tout au surlendemain de sa première comparution devant un juge d’instruction pour des écoutes illégales ignobles contre les membres des familles des sous-mariniers du ARA San Juan, disparu en mission ; là, il n’y a aucun problème.

Hier soir, Mauricio Macri a donc pu impunément venir faire son numéro tout seul à la table de l’animatrice dans le cadre d’une émission où d’habitude plusieurs invités bavardent (chacun vendant ce qu'il a à vendre sur le moment) en dégustant en direct, dans une luxueuse vaisselle, un repas sophistiqué, servi selon les codes surannés de la haute société argentine qui s’efforce elle-même de copier l’aristocratie européenne afin d'imposer une légitimité sociale uniquement fondée sur le pouvoir de l'argent, sur son capital, ses propriétés foncières et immobilières. Ce dîner « à table avec Mirtha » donne un spectacle surréaliste, très éloigné des standards de vie du commun des mortels dans le pays : dans le studio, on ne retrouve rien de ce qui fait le charme de la convivialité argentine, ni sa chaleur humaine, cette bonne franquette si caractéristique du dîner argentin, ni la cuisine simple et savoureuse qui va avec.

Parmi les téléspectateurs, il y en a que ce spectacle frelaté impressionne, séduit ou fait rêver. D’autres sont considérablement agacés par ce snobisme et le partialité politique et idéologique qui ne laisse aucune place aux autres points de vue – alors qu’on est en campagne électorale, rappelons-le encore et toujours.

Tandis que les journaux de droite reproduisent avec complaisance les propos de Macri, ses attaques gratuites contre la majorité, ses rodomontades (« si nous avions gagné les élections [en 2019], nous aurions réglé le problème de la dette en cinq minutes »), la promotion de son prochain livre (sur son père, qu’il a traîné dans la boue quelques jours seulement après son inhumation) et les arguties de sa défense dans les affaires pour lesquelles la justice lui demande des comptes comme elle pourrait (devrait) le faire envers n’importe lequel des citoyens de ce pays démocratique et constitutionnel qu’est l’Argentine.

© Denise Anne Clavilier

Pour aller plus loin :

lire l’article de Página/12 qui tourne en ridicule les propos de Macri
lire l’article de Página/12 qui donne la parole à l’avocate des plaignants, les familles des disparus du San Juan (il est bien le seul à faire entendre ce son de cloche dans le paysage journalistique national)
lire l’article de Clarín
lire l’article de La Nación
lire l’article de La Nación qui intègre l’intégralité de l’émission en vidéo à voir et à revoir pour ceux qui l’auraient ratée

Le Qùinteto Sudestada rend hommage à Piazzolla ce soir à Rosario [à l’affiche


Ce soir, dimanche 31 octobre 2021, à 20h30, le Quinteto Sudestada donnera un concert consacré au répertoire de Astor Piazzolla, dans le cadre de l’année du centenaire de sa naissance, au Centro Cultural Atlas, à Rosario (rue Mitre).

Au programme : les grands classiques comme Adiós Nonino, Chiquilín de Bachín, Escualo, Revirado, Michelángelo 70 et La última grela mais également des morceaux de leur propre répertoire, des œuvres originales de leur propre composition.

Le concert est payant. L’entrée est vendue 700 pesos dans une salle qui respecte la jauge mise en place par les autorités provinciales et municipales, avec port du masque obligatoire. Eu égard à ces conditions exceptionnelles, le concert sera tout de même retransmis en direct sur la chaîne Youtube du CCA.

Pour aider les artistes et leur permettre de vivre, la salle a donc mis en place une caisse virtuelle avec Paypal pour que les spectateurs distanciels payent leur contribution au cachet de l’ensemble.

© Denise Anne Clavilier

Pour en savoir plus :

lire l’article de Página/12 édition de Rosario
lire la présentation du concert sur le site Internet du CCA
accéder à la chaîne Youtube du CCA

samedi 30 octobre 2021

La Noche de los Museos, c’est ce soir [à l’affiche]

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Cette nuit, jusqu’à 2 heures du matin, Buenos Aires redécouvre la Noche de los Museos qui revient après deux ans d’interruption.

Le programme de la nuit chez Carlos Gardel
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Comme à chaque édition de cette manifestation, la plupart des musées de la ville vont participer, les nationaux, les municipaux et les privés. Les Portègnes (et les banlieusards) sont invités à déambuler dans la nuit printanière entre visites guidées ou libres, conférences, projections, expositions et concerts. Il existe même quelques pistes de danse…

Le ministère de la Culture de la Ville Autonome de Buenos Aires a mis à disposition un épais catalogue de propositions, organisées en différents parcours aux quatre points cardinaux de cette mégalopole.

La nuit au musée national des Beaux-Arts
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L’entrée est libre et gratuite partout, sous réserve du respect des règles sanitaires habituelles, dont le masque dans les lieux clos et une jauge dans certains lieux.

Le programme au CETBA
(le centre de formation du Tango de Buenos Aires)
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A partir de 18 h ce soir, le métro (subte) est gratuit jusqu’à la fin du service et à cette occasion, la ligne A qui traverse Buenos Aires du nord au sud ressort les wagons historiques de la Brugeoise, la société belge qui en 1913 a équipé en matériel roulant ce tout premier métro d’Amérique latine. La totalité du parcours dure 40 minutes. Ces rames très élégantes, aux banquettes en bois vernis, sont restées en service pendant un siècle. Elle ont été remplacées il y a peu par du matériel chinois, plus moderne, moins bruyant, plus confortable mais résolument sans âme.

© Denise Anne Clavilier

Pour aller plus loin :

lire l’article de Página/12
lire l’article de La Prensa
lire l’article de Clarín
lire l’article de La Nación
consulter le programme sur le site du ministère de la Culture portègne
lire le communiqué du métro de Buenos Aires sur la remise en service temporaire des rames historiques.

Ajouts du 31 octobre 2021 :
lire cet article de Página/12 sur le succès de la manifestation
lire cet article de Clarín

vendredi 29 octobre 2021

Mauricio Macri : popularité en berne [Actu]

"J'ai une dette de foule envers toi", dit le gros titre
Remarquez cette une consacrée toute entière aux ennuis
de la droite ultralibérale
En haut à gauche : l'affaire Vicentin,
et à droite : l'allié (l'UCR) prend ses distances
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Hier, Mauricio Macri devait se présenter devant le juge qui instruit l’affaire des écoutes illégales réalisées contre certains membres des familles des sous-mariniers du ARA San Juan, disparu en mission dans les eaux territoriales argentines.

L’ancien président s’est bien présenté mais pour aussitôt refuser de répondre au magistrat : il s’est retranché derrière le secret d’État. Le juge a immédiatement adressé à la Casa Rosada une demande de levée de ce secret dans le chef de l’ancien président et l’actuel occupant du palais, qui est professeur de droit pénal, a immédiatement signé le décret de levée du secret, avant de s’envoler pour Rome où Alberto Fernández doit assister au sommet du G20 (sans audience pontificale, campagne électorale oblige) puis se rendre à Glasgow pour la COP 26. Sans doute Macri a-t-il cru que son objection de mauvaise foi et le départ imminent à l’étranger du chef de l’État allaient lui permettre de gagner encore du temps. Raté !

En haut, en jaune : "Comédie de pataquès"
En bas : "L'extrême-gauche de plus en plus folle"
La photo principale cache et le lieu et la foule clairsemée
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L’interrogatoire va donc reprendre (la date est déjà fixée au 3 novembre) et Macri a demandé qu’il se tienne par Zoom. Cela lui épargnerait la double humiliation à laquelle il a été exposé hier : d’abord celle de comparaître en justice comme prévenu et ensuite de faire face au très peu de monde venu le soutenir à l’extérieur du tribunal, alors qu’à la première comparution en justice de sa rivale politique, Cristina Kirchner, en 2016, une foule compacte était venue la soutenir et l’acclamer. Pourtant Macri et consorts avaient fait ce qu’il fallait : au début de la semaine, ils avaient affrété 400 cars de tourisme pour faire venir des partisans des quatre coins du pays. Les photos en attestent : hier, il n’y avait pas grand monde.

Le journal a choisi de faire le service minimum
Minuscule photo qui cache le lieu et la foule clairsemée
Un gros titre sur l'ouverture des frontières européennes
aux touristes argentins, même non vaccinés
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Devant sa poignée de partisans, au sortir du cabinet du juge, Mauricio Macri, qui cultive toutes sortes de théories de la persécution pur justifier les nombreuses enquêtes dont il fait l’objet, a prétendu que s’il y avait si peu de monde, c’était à cause des contrôles routiers dont le nombre inhabituel hier ralentissait partout la circulation. Ses suiveurs se disent persuadés que tout cela est un dossier artificiel monté par la majorité (on croirait relire les articles sur l’affaire Fillon).

"Macri empêché de s'expliquer dans le dossier
d'espionnage à cause d'une erreur du juge Bava"
Le quotidien ose montrer la foule mais de telle sorte
qu'il est difficile d'en estimer l'importance
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La presse de droite n’est pas loin d’embrayer sur cette thèse : sur ses unes, elle tente de faire passer le juge pour un incompétent après l’avoir décrit comme un militant kirchneriste acharné à perdre l’ancien leader de la droite ultra-libérale. Ce nouveau renvoi de ce premier interrogatoire serait dû selon eux à une erreur de procédure grossière de la part du juge. Comme si un magistrat pouvait connaître par avance le système de défense d’un prévenu et prendre des mesures préventives avant de l’avoir entendu. D’après les quotidiens de droite, le magistrat aurait dû demander la levée du secret avant de recevoir le prévenu. Un raisonnement par l’absurde qui ressemble à celui des complotistes : tout concourt à confirmer leurs convictions, y compris l’absence de preuve puisque le fait qu’aucune preuve ne soit disponible prouve qu’il y a bien eu complot.

Les parties civiles quant à elles ont fait savoir que tout ce cirque ne méritait de leur part que du mépris. Seul Página/12 rapporte leurs commentaires.

© Denise Anne Clavilier

Pour en savoir plus :

sur Macri au tribunal de Dolores
lire l’article de Página/12
lire l’article de La Prensa
lire l’article de Clarín
lire l’article de La Nación
sur la levée du secret

jeudi 28 octobre 2021

Grande soirée tango ce soir sur le parvis du CCK [à l’affiche]


Ce soir, jeudi 28 octobre 2021, à 18 h, une grande soirée de tango se tiendra sur le parvis du CCK dans le cadre de la grande campagne de relance économique des activités culturelles et notamment du spectacle vivant conduite par le ministère national de la Culture, Argentina Florece (l'Argentine en fleur).

Ce sont les chanteurs Osvaldo Peredo et Cucuza Castiello qui ouvriront le bal avec leur récital commun Amores Tangos, sur la scène centrale.

Il y aura aussi une piste de danse. Premiers abrazos à partir de 18 h 35.

Autres musiciens programmés : la Orquesta Típica Fernández Fierro un peu plus tard, avant que la nuit arrive, puis la chanteuse Dolores Solá et enfin, le chanteur Ariel Ardit avec son orchestre.

Tout au long de la soirée, plusieurs milongas avec différents DJ et musiciens en direct.

© Denise Anne Clavilier

Pour aller plus loin :

Malgré l’inflation, la consommation a augmenté en août [Actu]

Synthèse du rapport sur la consommation
en supermarchés (vert) et hypermarchés (rose)
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L’INDEC a publié hier deux rapports concernant le montant des achats effectués pour l’un dans les super et les hypermarchés, pour l’autre dans les centres commerciaux, qui étaient fermés pendant le confinement. Les comparaisons par rapport au même mois l’année dernière reflètent donc ce niveau zéro du chiffre d’affaire.

Ces deux rapports révèlent que malgré l’inflation très forte, tout un secteur de la population argentine a pu consommer davantage que ce qu’elle avait fait dans la période précédente.

Synthèse générale du rapport
sur la consommation en centre commercial
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Le chariot moyen en supermarché a augmenté de 4,5 % en valeur constante par rapport au mois d’août 2020. Dans les hypermarchés, souvent situés en marge des villes et auquel on ne peut souvent accéder qu’en voiture (comme en Europe), ce chariot a augmenté de 2,4 %.

Le rapport sur les centres commerciaux s’intéresse d’abord et avant tout aux types de produits et de services que les clients y achètent. Les comparaisons avec le mois d’août précédant montrent ces lieux étaient en reprise d’activité à la sortie de l’hiver : 245,2 % d’augmentation des achats pour l’ensemble du pays. Mais la répartition est très inégalitaire : 990 % à Buenos Aires et dans sa région contre 75,5 % pour ce qu’on appelle « l’Intérieur » (c’est-à-dire l’ensemble des provinces en dehors du Gran Buenos Aires).

Synthèse des variations régionales
de la consommation dans les centres commerciaux
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On constate aussi que l’habillement et les chaussures constituent le poste le plus important des achats réalisés en centres commerciaux tandis que la librairie et le divertissement (cinéma par exemple) arrivent assez bas dans le classement, alors qu’en France, le secteur du livre et notamment les libraires est l’un de ceux qui, dans l’ensemble, s’en sont le mieux sortis.

© Denise Anne Clavilier

Pour aller plus loin :

lire l’article de Página/12
lire l’article de La Nación
accéder au rapport de l’INDEC sur la consommation dans la grande distribution
accéder au rapport de l’INDEC sur la consommation dans les centres commerciaux.

Página/12 se penche sur la mouvance antivax [Actu]

"Epidémie antivaccins", dit le gros titre
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Le journal de gauche sort ce jeudi son traditionnel supplément hebdomadaire consacré au monde universitaire et à la recherche, Universidad, et met en une une étude approfondie sur la mouvance antivax, ses fondements religieux et/ou irrationnels, ses enjeux politiques.

Comme aux États-Unis, l’Argentine est parcourue par des mouvements de droite radicale, pour ne pas parler d’extrême-droite, qui combattent la vaccination (surtout celle contre le covid-19 mais pas que), les gestes barrière et les confinements. Dans cette mouvance, il y a aussi des négationnistes de la maladie et de la pandémie, qui imitent Donald Trump et Jair Bolsonaro, et des complotistes en tout genre qui alimentent le brouillard toxique répandu par les réseaux sociaux.

L’actuelle pandémie a eu le mérite de mettre ces gens en lumière alors qu’ils étaient déjà agissant depuis de nombreuses années : on leur doit une baisse vaccinale contre la rougeole, une maladie qui provoque à nouveau des morts dans toute l’Amérique.

Les enjeux pour la démocratie et la santé publique sont donc assez similaires aux nôtres, nous qui vivons en Europe.

© Denise Anne Clavilier

Pour aller plus loi n :

La Justice s’attaque à la délinquance en col blanc [Actu]

"Flageolants sur les papiers", dit le gros titre
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Avant-hier, un juge a inculpé tous les administrateurs de Vicentín, une grosse holding de commerce des produits agricoles bruts et transformés qui a son siège dans la province de Santa Fe. Vicentín vend des céréales, du soja, des huiles, des tourteaux pour l’alimentation du bétail, des semences, etc. C’est un pilier de l’économie argentine. L’entreprise en pleine déconfiture a failli être nationalisée il y a presque deux ans lorsque l’actuel gouvernement a pris les rênes du pays mais les propriétaires se sont ligués pour empêcher l’opération. Ils préféraient une entreprise coulée, incapable d’opérer, au détriment des producteurs mais comme ils font tous partie du même monde, ce n’est pas eux qui en subissent les inconvénients.

Motifs de cette inculpation multiple : ces messieurs ont présenté des faux bilans pour masquer la faillite frauduleuse de la société.

Quatorze puissants hommes d’affaires en pleine activité économique poursuivis pour escroquerie ! C’est presque une première (on a quelques précédents, dont les inculpations qui visent Mauricio Macri et sa famille pour les affaires de la concession de Correo Argentino, lui aussi conduit à la faillite sans doute délibérée par les concessionnaires). Cette ouverture de procès montre les progrès de la justice argentine en matière d’impartialité.

Il n’en va pas de même dans la presse. Página/12 en fait beaucoup : article dans les pages intérieures de l’édition publiée à Buenos Aires et la une pour l’édition publiée à Rosario, la capitale économique de Santa Fe. Dans le reste de la presse, il faut chercher longtemps pour trouver bien peu. Étonnant, non ?

Aujourd’hui, se tient une audience où le procureur spécialisé en droit commercial devrait requérir la prison préventive pour plusieurs inculpés. Si les actuels chefs d’inculpation sont retenus lorsque l’affaire sera remise à l’instance de jugement, ces hommes encourent 50 ans de prison.

© Denise Anne Clavilier

Pour aller plus loin :

Ajouts du 29 octobre 2021 :

Malgré les réquisitions demandant la prison préventive contre eux, les administrateurs de Vicentin sont ressortis de leur première comparution d’instruction libres mais sous caution (à hauteur de 10 millions de dollars US). Le magistrat leur a toutefois rappelé qu’ils encouraient bel et bien des peines de prison ferme et leur a interdit la sortie du territoire national.
Sur les sites des journaux de droite, il faut chercher pour trouver trace de cette première audience au cours de laquelle ces quatorze puissants hommes d’affaires se sont assis devant le juge et derrière leurs avocats, au sein d’un centre pénitentiaire, sous des chefs d’inculpation d’escroquerie et de faux en écriture comptable.
Pour aller plus loin :
lire l’article de Página/12 (édition de Buenos Aires)
lire l’article de Rosario/12
"Allons à l'essentiel", dit le gros titre
avec un jeu de mot
(grano : le grain, le blé mais aussi l'essentiel dans cette tournure familière)
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Le festival international de documentaires revient à Buenos Aires [à l’affiche]


Hier, commençait le festival Doc Buenos Aires qui reprend après deux ans d’interruption. Le festival se clôturera dimanche soir (la Toussaint n’est pas un jour férié en Argentine).

Il s’agit d’un festival international et la France y est fort bien représentée : le film de Florent Marcie, sur les dernières guerres (Afghanistan, Libye, Syrie), faisait l’ouverture hier, dans la salle Leopoldo Lugones du Teatro San Martín au cœur de l’avenue Corrientes, l’avenue du spectacle par excellence. Quant à la cinéaste Clarisse Hahn, elle présente deux courts-métrages et un documentaire de 85 minutes.

La sélection argentine compte une dizaine d’œuvres.

"Le pouls d'aujourd'hui", dit le gros titre
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Les autres pays représentés sont Cuba, la Colombie, le Paraguay, le Mexique, le Portugal, la Palestine, la Roumanie, la République Dominicaine, le Canada, l’Espagne, l’Allemagne et le Brésil.

Le festival bénéficie d’un partenariat de l’INCAA (l’institut national du cinéma et des arts audiovisuels) et, entre autres, de l’International Film Festival de Marseille et de l’Ambassade de France.

Cette 21e édition est organisée en présentiel et en distanciel pour respecter les protocoles sanitaires. Elle se déploie sur six lieux différents, dont la salle de l’Alliance Française.

© Denise Anne Clavilier

Pour aller plus loin :

Le Nutriscore arrive en Argentine [Actu]

"Savoir pour manger", dit le gros titre
au-dessus de cette photo où est reproduit
l'hexagone noir du futur étiquetage de façade
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Après plusieurs mois de débat parlementaire et un long retard dû aux confinements, c’est une Chambre des députés revenue à la session plénière en présentiel qui a adopté avant-hier, avec une large majorité, malgré la résistance de la droite libérale, une loi qui impose un étiquetage nutritionnel sur la façade des produits issus de l’industrie agro-alimentaire.

Ce système de nutriscore est déjà en place dans plusieurs pays voisins comme le Chili et le Pérou et il vise le même objectif : permettre aux consommateurs de comprendre les qualités et les défauts de ce qu’ils achètent dans les grandes enseignes. On n’est pas étonné d’apprendre que les groupes de pression de l’industrie ont tout fait pour discréditer le système et ça continue d’ailleurs ce matin même sur la une de La Nación (journal libéral qui se fait volontiers l’écho du grand patronat), qui suggère que le système ne fait pas consensus dans la communauté scientifique. La stratégie du doute, comme toujours…

L'info est traitée tout en bas :
"Vote de la loi qui informe sur le contenu des aliments"
C'est discret, n'est-ce-pas ?
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La loi va aussi réglementer le marketing des produits : il sera désormais interdit d’utiliser certaines tactiques pour attirer les enfants comme d’utiliser l’image d’un personnage auquel ils puissent s’attacher ou s’identifier. Cette loi va donc compliquer à court terme la vie de certains producteurs qui vont devoir changer leur packaging.

Hier, Página/12, qui milite depuis toujours pour une loi en la matière, en faisait sa une tandis que l’information était absente des premières pages des autres titres. Il fallait parfois fouiller longtemps à l’intérieur des sites pour trouver un article se rapportant à ce nouvel étiquetage.

Il faut dire qu’en Argentine, la malbouffe fait des ravages : les produits que l’on trouve dans les supérettes, les supermarchés et les kiosques à friandises et autres snacks du sucre à gogo et beaucoup de graisses (en particulier de l’huile de palme hydrogénée en pagaille). Il suffit d’observer la rue et notamment dans les alentours des écoles à l’heure où les élèves entrent ou sortent pour constater l’obésité qui galope dans la classe moyenne et les classes populaires. A table, il est fréquent qu’enfants comme adultes accompagnent leur repas d’un soda ou d’une eau aromatisée (laquelle contient beaucoup de glucides, comme on le sait bien maintenant en Europe). Comme par ailleurs, les desserts sont souvent très sucrés (abondance de dulce de leche dans un nombre considérable de recettes) et que la consommation de fruits et légumes est globalement basse, vous imaginez assez facilement la bombe sanitaire que la nourriture ultra-transformée représente pour la population, même si les plats préparés sont beaucoup moins nombreux et nettement moins fréquents que sous nos latitudes. A la maison, en Argentine, matin, midi et soir, on continue de cuisiner bien davantage qu’en France. Il faut déjà un certain pouvoir d’achat pour faire appel aux plateformes et se faire livrer par un coursier sous-payé un repas inscrit à la carte d’un restaurant qui ne fait pas toujours sa propre cuisine (les restaurants argentins ont eux aussi recours à pas mal de produits industriels livrés tout prêts).

© Denise Anne Clavilier

Pour aller plus loin :


Ajout du 31 octobre 2021 :


Ajouts du 12 novembre 2021 :
lire cet article de Clarín qui visent les dix spécialités cuisinées argentines qui n’auront pas le nutri-score (ce qui est normal, ce ne sont pas des produits industriels)
lire cet article de La Nación qui fait l’effort pédagogique d’expliquer le bon usage de ce nouvel étiquetage à ses lecteurs)

Cinq jours de musique à Bariloche : le festival andin est de retour [à l’affiche]


San Carlos de Bariloche est la station de sports d’hiver la plus connue et la plus fréquentée du sud de l’hémisphère sud. Alors que la saison du ski prend fin, la ville lance son festival international de musique, abandonné pendant les deux ans de la pandémie.

Au programme de ces cinq jours, d’hier à dimanche, du 27 au 31 octobre 2021, on trouve de tout, en version présentielle et distancielle : du tango avec les violonistes et compositeurs Ramiro Gallo et Pablo Agri, du folklore avec l’auteur-compositeur interprète Peteco Carabajal, qui a joué hier, ou le guitariste Juan Falú, de nombreux hommages à Astor Piazzolla (qui aurait eu 100 ans en mars), avec notamment du jazz grâce à la présence de son petit-fils, Pipi Piazzolla, avec son Ensamble Escalandrum, un spectacle pour les enfants, de la musique lyrique, de la musique classique, de la musique orchestrale avec plusieurs interventions de l’orchestre de la Province de Entre Ríos, un documentaire sur la vie et l’œuvre du docteur Milstein, prix Nobel de médecine argentin dont 2021 est l’année sur tout le pays.


Ce documentaire sera accompagné de musique vivante, grâce à l’orchestre philharmonique de la province et à plusieurs artistes invités.

La plupart des artistes participants sont originaires de la province et y vivent. Une belle vitrine pour eux en ce printemps d’après-vaccination.


Accès libre et gratuit à toutes les activités.

© Denise Anne Clavilier

Pour aller plus loin :


Ajout du 30 octobre 2021 :
lire cet article de Clarín


Ajout du 31 octobre 2021 :
lire cet article de Página/12

lundi 25 octobre 2021

Présentation de mes livres le dimanche 28 novembre à Paris [ici]

 


Le dimanche 28 novembre 2021, à 11h45, je ferai une présentation globale de tous mes livres au salon L’autre Livre qui se tiendra à Paris, dans le 4e arrondissement, à la Halle des Blancs-Manteaux. La dernière édition remontait à 2019...


Ma présentation aura pour thème la culture populaire argentine, laquelle, comme toute culture nationale, se décline en expression artistique à la ville et à la campagne (tango, contes...) comme en grands mythes qui structurent le rapport des Argentins à leur histoire.

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Le Salon L’autre Livre regroupe des éditeurs indépendants dont le dynamisme et l’audace sont inversement proportionnelles à la petite taille. La manifestation se tient du vendredi au dimanche et les Éditions du Jasmin y animeront, comme d’habitude, un stand avec une grande variété de publications : littérature jeunesse, albums illustrés, contes du monde entier, littérature générale, romans policiers pour adultes ou pour enfants, biographies rigoureuses à lire comme des romans, collection Le Simoun (textes francophones du 19e siècle sur l’Afrique du Nord) et plein d’autres ouvrages originaux que vous ne trouverez nulle part ailleurs.

Sans doute, y aurai-je un créneau pour des dédicaces au milieu de tous les auteurs de la maison qui se succéderont au cours du week-end. Nous sommes nombreux à vouloir retrouver le contact avec les lecteurs...

Le salon bénéficie du très beau décor de la Halle des Blancs-Manteaux, ancien marché couvert implanté par Napoléon pour faciliter le ravitaillement des Parisiens, l’un des rares issus de ce grand chantier urbanistique dont le bâtiment ait survécu jusqu’à nos jours.

© Denise Anne Clavilier

Entrée libre et gratuite, avec masque et passe sanitaire.

M° Saint-Paul ou Hôtel de Ville.

De toute façon, quelque soit votre moyen de transport pour venir nous trouver, vous n’aurez pas beaucoup de marche à pied : le centre historique de Paris n’est pas bien grand.

Ajout du 28 octobre 2021 :
Séances de dédicace au stand du Jasmin :
le vendredi de 14h à 20h
le dimanche de 11h à 11h45 et de 12h30 environ à 13h