samedi 19 juillet 2025

Pour trouver des dollars, Mileí privatise le réseau d’eau potable [Actu]

"Envoie la flotte", dit le gros titre
avec l'étiquette "à vendre" qui pendouille
au robinet de la cour de la maison ou de l'immeuble
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Depuis des mois, de plus en plus empêtré dans différents scandales, Javier Mileí cherche à réalimenter l’économie argentine avec du dollar frais, puisqu’à l’inverse du discours officiel, l’économie du pays se porte très mal : les réserves sont très basses, le cours du dollar en hausse permanente, les PME industrielles et manufacturières ferment et licencient ou externalisent tout ou partie de leur production à l’étranger, les grandes enseignes internationales s’en sont déjà allées depuis un bon moment ou font planer le doute sur leur maintien dans le pays, le chômage sévit, la consommation s’est effondrée et ne se relève pas, comme on l’a vu de manière spectaculaire à la rentrée scolaire (en mars) et, plus récemment, lors de la fête des Mères puis celle des Pères, l’inflation résiste et, pour tâcher de le dissimuler, le gouvernement fait en vain modifier les listes de produits dont le prix est suivi par l’INDEC.

Il y a quelques mois, Mileí avait lancé l’opération du dolar-colchón (dollar-matelas), pour faire apparaître l’argent liquide conservé par des particuliers fortunés et le faire circuler dans l’économie officielle sans conséquence fiscale pour ces fraudeurs. En vain. Les billets verts n’ont pas montré le bout de leur nez.

Maintenant, avant les élections de mi-mandat, le président ne sait plus quoi faire pour sauver sa situation et éviter que les électeurs constatent l’échec de sa politique démente, aussi retentissant et rapide que prévisible. Il vient donc d’avoir l’idée, dont la nocivité a pourtant été prouvée il y a moins de trente ans, de privatiser la compagnie publique AySA, qui puise, traite et distribue l’eau potable dans tout le pays. Le président Carlos Menem, d'affreuse mémoire, qui avait précipité l’Argentine dans les faillites de Noël 2001, l’avait déjà fait dans les années 1990 et cela avait abouti à des pénuries en tout genre, dues à des détériorations du réseau faute d’investissement et à de l’eau non potable qui coulait au robinet...

Avec ce gouvernement de branquignols, d’affairistes corrompus et d’énergumènes vociférant sur les réseaux sociaux, on ne voit pas bien pour quelle raison cela se passerait mieux cette fois-ci !

© Denise Anne Clavilier


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