mercredi 8 octobre 2025

Caras y Caretas met Estela de Carlotto en couverture [Actu]

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Caras y Caretas, le mensuel culturel du groupe Octubre qui possède aussi Página/12, consacre son numéro de ce mois à la figure solaire de Estela de Carlotto, la nonagénaire présidente de l’association des droits de l’Homme Abuelas de Plaza de Mayo, les grands-mères qui cherchent leurs petits-enfants enlevés en bas-âge à leur famille sous la dictature militaire, entre 1976 et 1983.

Il y a quelques années, Estela de Carlotto a pu retrouver son petit-fils, l’enfant que sa fille avait mis au monde dans une prison clandestine du régime après avoir été arrêtée arbitrairement avec son compagnon. Les deux sont morts, assassinés par le régime, peu de temps après la naissance du bébé.

Comme d’habitude, c’est l’historien Felipe Pigna, en tant que rédacteur en chef du magazine, qui fait l’éditorial de ce nouveau numéro.

© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :

La justice s’empare de l’affaire Espert [Actu]

"Haché de chez haché", dit le gros titre
sur cette photo du député mis au ban de la vie politique
Jeu de mot avec le nom de son financeur, Fred Machado.
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José Luis Espert est cuit. En tout cas, il sera difficile aux juges de ne pas le condamner vu la qualité des preuves trouvées par la presse, en l’occurrence La Nación, un journal clairement à droite pourtant. La justice s’empare enfin du scandale et inculpe le député ultra-libéral de blanchiment d’argent, les sommes qu’il semble avoir reçues d’un chef du trafic de drogues, un certain Fred Machado, ayant servi à financer l’une de ses campagnes électorales.


La Prensa préfère rester très discrète sur l'affaire
Rien sur l'inculpation en Une
Et juste un petit insert, en bas à gauche, sur
l'extradition du narcotrafiquant condamné
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Sans doute quelque peu choqués par la gravité des faits, les juges de la Cour Suprême ont décidé à l’unanimité de leurs trois voix de déférer à la demande d’extradition du bonhomme que les États-Unis ont adressée à l’Argentine. Aussitôt dit, aussitôt fait, les forces de l’ordre sont allées appréhender le trafiquant chez lui, où il purge une peine de prison transformée en résidence surveillée, et elles s’apprêtent à le mettre dans l’avion. Qu’est-ce qu’on ne ferait pas, quand on est le gouvernement d’une Argentine au bord du gouffre, pour faire plaisir à Donald Trump pour qu’il accorde une grosse montagne de dollars, à la veille des élections de mi-mandat !

Destination de l’avion : le Texas. Machado devrait y être jugé pour trafic de drogues et s’il est reconnu coupable, adieu la résidence surveillée dans sa belle demeure de maître en pleine nature ! Quant à Espert, il pourrait lui aussi faire le quatre-heures de la justice de l’Oncle Sam car les sommes incriminées en Argentine ont transité en dollars par des comptes aux États-Unis. Ce n’est pas bien malin de la part du grand Manitou de l’ultra-libéralisme ! Il ne savait donc pas à quel point les États-Unis sont chatouilleux quand des étrangers font des vilaines tâches sur leurs jolis billets verts ?


Rien sur Espert ici non plus
En revanche, Machado a droit à sa photo
en plein milieu de la page !
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Reste à savoir si la justice électorale argentine acceptera maintenant que Santilli, le remplaçant désigné avant-hier par Mileí, prenne ainsi au dernier moment la place d’Espert sur la liste officielle des candidats LLA pour l’élection des députés nationaux de la Province de Buenos Aires le 26 octobre prochain. Le parquet s’est déjà exprimé contre.

Même pudeur de gazelle pour La Nación
qui préfère parler d'un trafiquant que d'un député
en Une et pourtant, c'est eux qui ont sorti l'affaire !

Mileí risque donc de ne pas s’en sortir à aussi bon compte qu’il le souhaiterait. D’autant que dimanche, furieux du scandale qui faisait rage autour de son ami Espert, il a avoué, par une insigne maladresse de langage, que l’ordre (nécessairement illégal) de faire mettre en prison Cristina Kirchner venait bien de lui, or l’ex-présidente n’a été condamnée que parce que les tribunaux ont jugé qu’en tant que chef de l’État, elle était censée savoir tout ce que faisait chacun de ses subordonnés dans tous les services de l’État et à ce titre, tous les niveaux de juridiction l’ont estimée coupable de n’avoir pas su que telle et telle personne s’en étaient mis plein les poches grâce à des chantiers routiers dans la province de Santa Fe, en Patagonie !

© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :

sur l’inculpation de José Luis Espert
lire l’article de Página/12
lire l’article de Clarín
lire l’article de La Nación
sur l’extradition de Machado
lire l’article de Página/12

Découverte en direct sur le nouveau streaming du CONICET [Actu]


Il y a quelques mois, le CONICET, le centre national de la recherche et de la technologie, avait bouleversé l’Argentine en diffusant en direct les plongées d’une équipe de scientifiques au fond de la mer, au large de Mar del Plata. Il en était ressorti des images impressionnantes et splendides qui ont beaucoup fait pour sensibiliser le grand public aux enjeux de la science, que le gouvernement de Javier Mileí s’efforce de tuer en privant de budget universités et laboratoires.

Il y a quelques jours, le CONICET a repris ses caméras cette fois sur la terre ferme, du côté des Andes, pour montrer au public ce qu’est une fouille sur un champ de fossiles de dinosaures dans la province de Río Negro, une de celles qui donnent le plus de découvertes en la matière.

Et hier, en direct, les paléontologues sont tombés sur un œuf de dinosaure presque entier et parfaitement fossilisé.

C’est La Nación ce matin qui en parle avant que sans doute d’autres journaux reprennent eux aussi la nouvelle.

© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :

mardi 7 octobre 2025

Festival de cinéma amérindien à l’Alliance Française de Buenos Aires [à l’affiche]

"Un autre récit", dit le gros titre
sur une sélection d'images des films projetés
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Depuis hier et pour toute la semaine, l’Alliance Française de Buenos Aires, avenue Córdoba, dans le centre de la capitale argentine, propose un festival de cinéma autochtone américain avec des films de courts et moyens métrages couvrant tout le continent, des Inuits du Canada aux Mapuches de la pointe sud de la Patagonie, les peuples originaires comme on les appelle en Argentine.

Ces films témoignent de narratifs originaux, ou du moins peu exploités dans l’industrie cinématographiques, et pour cause.

Página/12 en fait la Une de son supplément culturel, Cultura & Espectáculos, hier.

Hélas, pour l’heure, il ne faut pas attendre des pouvoirs publics locaux l’organisation de ce type de manifestation. Heureusement que les instituts culturels étrangers s’en occupent a minima.

© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :

En pleine campagne électorale et au fond des sondages, Mileí se prend pour une rock-star [Actu]

Sur le pont du "Titanic", dit le gros titre
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Avant-hier, José Luis Espert, le député ultra-libéral très compromis avec un narco-trafiquant notoire, aujourd’hui en prison domiciliaire dans sa luxueuse demeure dans la campagne argentine et réclamé par les États-Unis qui veulent le condamner très sévèrement, a renoncé à sa candidature à sa réélection aux prochaines élections de mi-mandat, qui doivent se tenir dans tout le pays le 26 octobre prochain. Il était le candidat de LLA, La Libertad Avanza, le parti de Javier Mileí qui a voulu le soutenir jusqu’au dernier instant.

"Tu ne seras bientôt plus qu'une ombre",
dit le gros titre en citant une chanson
à la Une de l'édition de La Plata de Página/12
La photo reprend l'image peu digne
d'Espert s'enfuyant à l'arrière d'une moto
d'un meeting raté à Lomas de Zamorra,
dans la Province de Buenos Aires, il y a quelques semaines
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Espert a aussi dû dans la foulée démissionner de sa participation à plusieurs commissions parlementaires, mais il garde encore sa qualité de député pour une circonscription de la province de Buenos Aires.

La couverture mégalomane du nouveau livre du président

Mileí a aussitôt nommé un autre de ses proches, à peu près aussi sulfureux, et il prétend maintenant faire réimprimer tous les bulletins de vote. En Argentine, on ne vote pas avec des bulletins qui portent le nom d’un candidat mais un grand A4 (ou l’équivalent) qui propose la liste de tous les candidats, avec la photo de chacun, dans laquelle l’électeur coche son choix. Cette impression serait payée par l’argent du contribuable. Cela provoque plus que des remous dans l’opinion publique…

"Mileí courtise (à sa façon) le vote des jeunes",
dit le gros titre
En-dessous, la photo du ministre de l'Economie
aux Etats-Unis où il n'a obtenu que des bonnes paroles
mais aucun soutien effectif
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Hier, donc, au milieu de ce désastre difficilement imaginable à l’avance, Mileí a présenté son nouveau bouquin où il prétend décrire les recettes du miracle qu’il aurait réalisé en Argentine, celui d’un pays sauvé du désastre et aujourd’hui prospère. Un pays qui n’existe que dans son imagination, semble-t-il. Il s’est donc rendu dans une immense salle d’événement, l’Arena Movistar (du nom d’un fournisseur d’accès Internet-téléphonie mobile). Il a donc présenté son livre devant ses partisans fanatisés comme les MAGA et il a enchaîné sur un récital où il a démoli sept des principaux classiques du rock argentin, au grand scandale des artistes, trahis par cette interprétation en contresens complet.

"Façon rock-star, Mileí relance sa campagne
et cherche à laisser derrière lui l'épisode Espert",
dit le gros titre avec cette photo de Mileí
portant sur ses genoux le drapeau national
comme un drap de lit fatigué !
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Dans son groupe, constitué pour l’occasion et baptisé Banda presidencial, ce qui veut dire à la fois groupe présidentiel et écharpe présidentielle, l’emblème du chef de l’État dans la plupart des pays d’Amérique latine, Mileí a intégrée trois députés de sa faction, deux femmes et un homme, lui à la batterie et elles pour faire les chœurs.

"Le gouvernement fait pression pour réimprimer
les bulletins et pour imposer Santilli en tête de liste",
dit le gros titre
au-dessus d'un des moments les plus grotesques
du show présidentiel d'hier
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De la gauche à la droite, toute la presse dénonce cette communication électorale démagogique, vulgaire et artistiquement hérétique, comme en témoignent les Unes de ce matin. Hier, sur scène, Mileí a d’ailleurs aligné tous les médias en dénonçant les fake-news et leur hostilité qu’il estime illégitime contre lui…

Mileí, enveloppé dans le drapeau national
comme un champion olympique après sa victoire,
salue son public en quittant la scène
(photo Rodrigo Néspolo)

Página/12 multiplie depuis quelques temps les analyses qui démontrent que c’est le pouvoir lui-même qui est corrompu par le trafic de drogue et que la dérégulation tous azimuts qu’il met en place n’a pas d’autre but que de permettre aux gangsters de prospérer, ce qui expliquerait le fait que Mileí soit sorti de nulle part à l’assaut de la présidence il y a quatre ans seulement.


© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :

samedi 4 octobre 2025

La Chicana s’est reformée et joue ce soir au Torcuato Tasso [à l’affiche]


Le groupe de tango contemporain La Chicana avait disparu lorsque ses deux animateurs et fondateurs, le guitariste et compositeur Acho Estol et la chanteuse Dolores Solá, s’étaient séparés. Ils avaient fait l’essai de travailler à nouveau ensemble et il faut croire que le couple y a pris goût.

Vingt-cinq ans après la fondation de leur ensemble, les voici qui sortent un nouveau disque, Puro Tango, qu’ils présenteront au Centro Cultural Torcuato Tasso, Defensa 1575, dans le quartier de San Telmo, les trois samedis qui viennent, à 22h.

Ils reviennent fidèles à eux-mêmes avec le même talent et la même force. Le disque a été enregistré au mois d’avril en public à Maipú, dans la province de Mendoza, dans une ancienne maison de maître bâtie en 1870, restée dans son jus et devenue par conséquent un bâtiment classé de la province.

Prix des places : 25 000 $.

Entrée du public à partir de 20h pour le repas et début du spectacle à 22h, comme d’habitude.



Le disque est disponible sur toutes les plateformes.

© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :

vendredi 3 octobre 2025

Los Hermanos Rivas du Palacio Carlos Gardel au CAFF la semaine prochaine [à l’affiche]

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Les Rivas sont une dynastie de guitaristes-chanteurs dont l’actuel représentant le plus actif est Hugo Rivas qui a constitué un quatuor auquel il a donné son nom. La famille s’est fait connaître dans les années 1960 dans le domaine du folklore puis du tango.

Lundi prochain, le 6 octobre 2025, les deux patriarches auront les honneurs de la Academia Nacional del Tango. Ils seront au centre du Plenario présidé par Gabriel Soria pour la remise d’un Gobbi de Oro, qui récompense les trajectoires des artistes blanchis sous le harnais.

Entrée libre et gratuite à 18h, Avenida de Mayo 833, au premier étage.

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Le dimanche suivant, le 12 octobre 2025, à 20h, c’est l’ensemble de la famille qui se retrouvera sur la scène du CAFF, dans le quartier populaire dit El Abasto, pour une soirée placée sous le signe de Tangos inútiles, un cycle mis en place par les musiciens de Guitarras del Once (el Once est un sous quartier juste à côté).

Prix des places : 15 000 pesos, avec une possibilité de réserver à l’avance.

Página/12 profite de l’occasion et ouvre ses colonnes au groupe pour un article très amical.

© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :

lire l’article de Página/12
lire la présentation du spectacle sur le site Internet du CAFF

Mileí échec et mat sur le Garrahan et l’université ou l’opposition s'oppose, Acte III, scène 2 [Actu]

L'info est traitée en haut à droite sous le titre :
"Encore deux penalties contre Mileí"
En-dessous : le scandale Espert
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Hier, après la Chambre il y a quelques jours, le Sénat a rejeté à son tour le veto du président Javier Mileí sur deux lois votées par le Congrès concernant l’une le fonctionnement économique de l’hôpital pour les enfants, le Garrahan, et l’autre le budget des universités nationales.

Le veto sur le Garrahan a été rejeté par 59 voix contre 7 pour son maintien et 3 abstentions.

Celui sur le financement des universités a été rejeté par 58 voix contre 7 pour le maintien et 4 abstentions.

L'info est traitée dans la colonne de droite sous le titre
"Encore un rejet retentissant du veto contre
les universités et le Garrahan au Sénat"
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Mileí n’a plus d’autre choix constitutionnel que de promulguer les deux lois. Va-t-il le faire ? Il ne semble pas pour le moment en prendre le chemin.

Les élections de mi-mandat à l’échelle nationale auront lieu dans trois semaines et, un malheur n’arrivant jamais seul, voilà que l’un des principaux alliés de Mileí, l’ultra-libéral José Luis Espert, qui sévit depuis des années au Congrès (il est bien plus ancien que le président dans le paysage politique argentin), se voit confondu dans le scandale qui l’associe à un narco-trafiquant notoire. Les preuves éclatantes de leur collusion sont publiées.

L'info est là encore traitée dans la colonne de droite
"Garrahan et universités : les vetos du président sont tombés"
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Espert s’agite depuis plusieurs jours comme un beau diable. Il a d’abord tenté de nier les faits (avoir pris l’avion privé du trafiquant à 36 reprises au sens propre du nombre et avoir touché des virements à hauteur de 200 000 dollars de sa part), il a même évoqué un invraisemblable complot de l’opposition kirchneriste contre lui. Maintenant, il tente de justifier les faits en prétendant notamment que l’homme en question était l’un de ses clients et que la somme correspond à un travail qu’il a effectué pour lui. Tout cela, selon lui, ne relève que d’affaires privées, on ne peut plus légales. Ces explications désespérées aggravent encore son cas. Comment un honorable membre du Congrès, qui, de surcroît, dénonce à longueur de temps la corruption kirchneriste, peut-il frayer avec une telle engeance ? Sarko fait des émules, on dirait !

Malgré cela, Mileí lui maintient coûte que coûte son soutien d’une manière qui semble passablement suicidaire (à moins qu’elle ne soit poutino-trumpienne) tandis que plusieurs membres du gouvernement estiment plus prudent de lâcher la brebis galeuse.

"Chute libre", commente Miguel Rep, l'un des dessinateurs de presse
de Página/12, avec ce petit Mileí grimaçant et ceint de son écharpe présidentielle bicolore
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Quant à l’Administration Trump, avec le shutdown en cours et le scandale que l’argent promis à l’Argentine a déclenché aux États-Unis pendant la tenue de l’Assemblée Générale de l’ONU, elle est devenu beaucoup moins allante pour aider Mileí et compagnie. Le FMI aussi par la même occasion qui conditionne désormais son aide financière à un fort soutien à la politique de Mileí par les électeurs argentins. Tiens donc !

Bref, quand ça veut pas, ça veut pas !

© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :

lire l’article de Página/12, qui préfère faire sa Une sur le scandale Espert
lire l’article de La Prensa
lire l’article de Clarín
lire l’article de La Nación

mercredi 1 octobre 2025

Encore raté : l’opération de sauvetage par Trump fait plouf – Article n° 7700 [Actu]

Página/12 a préféré mettre un dessin en Une
pour être parfaitement compris des Argentins
Le dessin fait référence à une déclaration triomphaliste
du ministre de l'Economie (assis) lorsqu'il espérait
convertir l'économie argentine au dollar US
Le triomphalisme d'il y a quelques semaines
se transforme en une défaite cinglante et
que tout le monde peut constater...
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Et c’est la deuxième fois, en plus ! Déjà au cours de son premier mandat, Trump avait essayé de sauver la peau de son copain Mauricio Macri qui venait de noyer l’Argentine sous une dette démentielle auprès du FMI, sans accord du Congrès, lequel doit pourtant s’exprimer sur le sujet. Trump avait volé à son secours en essayant de lui assurer sa réélection. Et c’était Alberto Fernández qui était passé et largement encore !

"Avec la Bourse qui flambe, Mileí ira à la Maison Blanche"
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Le même schéma se répète aujourd’hui avec Javier Mileí qui implante une politique ultra-libérale + + (encore pire que Macri), se plante dans les grandes largeurs avec un effondrement de la production et de la consommation partout dans le pays, endette à nouveau l’Argentine auprès du FMI qui reprend ses bonnes vieilles stratégies de mise en difficulté des pays au secours desquels il prétend venir et Trump, qui n’apprend jamais ou presque jamais rien, tente de sauver la mise à son copain. Et patatras ! Le peso s’effondre, l’indice boursier, le Merval, aussi, le risque pays grimpe en flèche, les industriels font la grimace ou boivent la tasse et même le patronat agraire y perd des plumes puisque Trump ou son administration ont exigé de Mileí qu’il remette en vigueur les mesures fiscales sur les produits agricoles exportés qu’il venait tout juste de lever complètement (les produits argentins font en effet de l’ombre aux produits états-uniens sur le marché mondial, leur imposer des taxes au départ, c’est bon pour le paysan du Middle West qui a perdu le marché chinois à cause des droits de douane imposés par Trump à la va-comme-je-te-pousse).

Rien en va donc plus en Argentine pendant que, pour faire encore et encore la cour à Trump, Mileí permet à la marine US de s’entraîner sur la base argentine de Ushuaía, à l’extrême pointe du continent, le tout sans consulter le Congrès qui doit pourtant se prononcer sur cette entorse à la souveraineté de l’Argentine et à l’inviolabilité de son territoire !

"Avec le dollar et le risque pays à la hausse,
Trump reçoit à nouveau Mileí à 12 jours du vote",
dit le gros titre
qui laisse la photo vedette à l'arrestation au Pérou
d'un chef de gang soupçonné d'avoir commandité
l'assassinat en direct sur les réseaux sociaux
de trois jeunes femmes qui l'auraient trahi.
Il y avait 45 spectateurs au cours de ce live criminel
L'affaire tient en haleine tout le pays !
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En tournée électorale dans le grand sud, Mileí a reçu, en début de semaine, un accueil plus que frais de la part de la population locale. Il essaye aujourd’hui de faire diversion en annonçant qu’il se rendra pour la Neme fois aux États-Unis où il va aller lécher les bottes de son protecteur et ami… JDT ou Taco pour ses féroces critiques (Trump Always Chickens Out : cette poule mouillé de Trump ou Trump se dégonfle toujours). Le 14 octobre, il se peut que Trump soit prodigue en gestes amicaux envers Mileí. Ce sera pour la galerie et cela ne voudra pas dire grand-chose dans la réalité de l’appui politique et diplomatique qu’il peut et entend lui apporter. Trump n’agit jamais que dans l’intérêt de Trump et de sa famille. Le chef de l’État argentin, il s’en contrefiche ! Le scrutin national des élections de mi-mandat doit se tenir 12 jours plus tard dans toute l’Argentine. Il est peu probable que cela cause un renversement en faveur du président, s’il est bien en chute libre dans les intentions de vote.

"25 jours avant les élections, Mileí reconnaît
que l'économie "freine" beaucoup", dit le gros titre
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Et pendant ce temps, l’un des alliés ultra-libéraux de Mileí, José Luis Espert, se voit mouillé jusqu’au cou et au-delà dans un scandale de trafic de drogue puisqu’il aurait été financé et aidé depuis des années par un homme connu pour ses activités criminelles dans ce domaine.

Quelle engeance !

L’Argentine va mettre des décennies à se remettre de ce saccage.

© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :