lundi 8 décembre 2025

Requiem pour la science en Argentine [Actu]

"Sans la science, il n'est pas de futur", dit
la pancarte de la manifestante.
Le masque à gaz est une référence à un classique
de la science-fiction argentine, la bande dessinée El Eternauta,
portée récemment à l'écran avec un grand succès
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Le gouvernement argentin vient d’annuler tous les appels à concours annuels pour les projets scientifiques qui doivent être financés par l’État, comme c’est le cas dans tous les pays civilisés.

Cela veut dire qu’en 2026, il n’y aura pas de nouveaux projets de recherche en Argentine, pays qui se classe au premier rang en Amérique du Sud pour ce qui est de la science et de l’économie de la connaissance.

Il est inutile de dire que cette décision est catastrophique puisqu’elle obère l’avenir du pays. Elle va sans doute accentuer la fuite des cerveaux et faire entrer encore davantage les chercheurs argentins en concurrence avec leurs homologues des États-Unis, lesquels se cherchent eux aussi une porte de sortie au Canada, en Europe, en Océanie, au Japon ou en Corée du sud… Peut-être le Brésil pourra-t-il accueillir quelques voisins.

A cela s’ajoute le fait que le gouvernement n’applique pas la loi de financement universitaire sur laquelle le président Javier Mileí avait posé son veto mais qui a été remise en selle par le Congrès, qui l’a approuvée une nouvelle fois, ce qui rend le veto présidentiel nul et non avenu… à condition que l’Exécutif respecte la constitution. Ce qu’il n’a pas l’intention de faire.

Cela conduit à des premières décisions d’universités qui annoncent d’ores et déjà que les cours ne reprendront pas à la rentrée de mars prochain, après les vacances d’été, faute de budget.

Dans la presse quotidienne nationale, seul Página/12 semble se soucier de cette crise pourtant majeure, à court, moyen et long terme.

© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :

lire l’article de Página/12 sur la suppression des concours scientifiques
lire l’article de Página/12 sur la non-rentrée programmé à la UTN, l’université technologique nationale. Autant de techniciens et d’ingénieurs qui manqueront sur le marché du travail et pmour le développement souverain du pays lorsque le cauchemar actuel aura enfin pris fi