mardi 21 avril 2009

Pélerinage à Balvanera pour le saint patron des causes justes et urgentes [coutumes]

Samedi 18 avril 2009, c’est toute l’Argentine (92% des Argentins se déclarent catholiques, au plus récent recensement) qui a convergé vers les sanctuaires où l'on vénère particulièrement un saint martyr romain du 4ème siècle victime des persécutions de l’Empereur Dioclétien.
A Buenos Aires, le grand sanctuaire se trouve être Notre Dame de Balvanera, en plein centre de la capitale (Bartolome Mitre, 2411). Et ce sont des foules compactes qui se sont pressées aux nombreuses messes, plus ou moins solennisées, qui se sont succédées de minuit à 21h le soir, avec des intentions de prière qui portent surtout sur la guérison d’une maladie grave ou d’un conflit familial, le gain d’un procès ou la recherche d’un travail. On vient demander ces grâces. On vient aussi remercier de les avoir reçues. La première messe à minuit s’est célébrée avec un grand carillon de cloches (de toute manière, Buenos Aires est une ville bruyante même la nuit et les cloches de Nuestra Señora de Balvanera, c’est toujours mieux que les sirènes des ambulances, de la police ou des pompiers). La procession de l’image de San Expedito (Saint Expédit) a été accompagnée par la fanfare Alto Perú (1) du Corps des Grenadiers à cheval General San Martín. A minuit.

Vous souvenez-vous de ce sketch de Fernand Reynaud : "les voisins !" ?

Dans Buenos Aires, des messes particulières ont été célébrées en l’honneur du saint dans une quinzaine d’églises qui possèdent une image ou une statue de lui, dans cette journée de samedi.

Dans la province de San Juan, le petit village de Bermejo, à 100 km de la ville de San Juan, a vu affluer dans son sanctuaire quelque 80 000 pélerins.
C’est cela aussi, l’Argentine, le poing levé en criant "¡Viva el Che!" et le signe de croix à genoux, le football et le tango... Et cette diversité paradoxale, bagarreuse et néanmoins étrangement harmonieuses, est l’un des charmes sans pareil de ce pays et de sa capitale...

(1) du nom d’un glorieux moment des guerres d’indépendance menées par San Martín, le Père de la Patrie pour les Argentins.