"Sous la garde d'experts", dénonce le gros titre qui reproche à Macri de bénéficier d'une armée de juristes qui arrangent les dossiers à son bénéfice Cliquez sur l'image pour une meilleure résolution |
La persévérance aura gagné : Mauricio Macri (photo ci-dessus à la une de Página/12) a obtenu de la cour de Cassation qu’elle renvoie l’affaire des écoutes illégales conduites sous sa présidence contre certaines familles de l’équipage du ARA San Juan qui s’étaient portées partie civile pour savoir comment l’explosion du sous-marin a pu se produire et quels en sont les responsables.
Le juge d’instruction du tribunal fédéral siégeant à Dolores, en province de Buenos Aires, où le sous-marin était basé, a préféré remettre son dossier, devant les attaques dont il était l’objet de la part des magistrats de cassation.
C’est donc un tribunal réputé acquis à Mauricio Macri qui reprend l’affaire et il y a fort à parier que l’ancien président n’aura qu’à s’en féliciter. Le caractère partisan de ce tribunal fédéral siégeant à Buenos Aires est connu de tous et il faut une bonne dose de mauvaise foi pour prétendre le contraire. D’ailleurs, Macri n’aurait pas déployé autant d’efforts si cela n’avait pas été le cas. Une portion considérable du monde judiciaire argentin continue à défendre avec acharnement des intérêts de classe. Le milieu demeure encore beaucoup trop endogamique. Qui plus est les magistrats sont formés dans le même moule que les avocats (il n’existe qu’une seule filière universitaire de droit pour les deux métiers, l’un relevant de la fonction publique, l’autre d’une activité libérale avec dimension commerciale et lucrative). Il n’existe rien qui ressemble à une école de la magistrature.
Sans surprise, l’information n’a que fort peu retenu l’attention des journaux mainstream. Il est vrai que depuis plusieurs jours, l’actualité a été dominée par une affreuse affaire de cocaïne adultérée qui a fait de nombreux morts, le tout en pleine saison estivale, pendant les vacances.
Página/12, qui a traité ce retournement judiciaire dès le 2 février, en remet une couche ce matin en y consacrant sa une. De la sorte, les Argentins qui achètent leur quotidien en kiosque, quand bien même ils ne seraient pas lecteurs de celui-ci, savent que ce sujet est d’actualité. Après quoi ils sont libres de l’ignorer délibérément, notamment s’ils sont persuadés que Página/12 ment (c’est un argument d’autorité que j’ai très souvent entendu dans la bouche de personnes qui ne lisent jamais ce journal et ont de fortes convictions sinon de droite du moins anti-kirchneristes).
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