mercredi 25 juin 2025

Mileí met son veto à la loi d’aide aux sinistrés de Bahía Blanca [Actu]

Le gros titre est un calembour :
"Noyés par ma loi"
(Mileí et Mi ley se prononcent de la même manière)
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Le 7 mars (voir photo ci-dessus), la ville balnéaire de Bahía Blanca, tout au sud de la Province de Buenos Aires, était victime d’une inondation très soudaine et monstrueuse qui a fait plusieurs morts, dont deux bébés, et des dégâts matériels très importants : l’eau recouvrait les voitures ou les avaient emportées vers l’océan. De nombreuses maisons ont été détruites ou tenaient encore debout mais étaient pour toujours inhabitables, des commerces ont disparu sous les eaux, la voirie a été défoncée, etc.

Le Congrès a donc voté ces derniers jours une loi d’urgence pour venir en aide aux sinistrés et reconstruire la ville grâce à une participation financière nationale.

Or la Province de Buenos Aires est gouverné par Axel Kiciloff, un ancien ministre de Cristina Kirchner, donc un homme de gauche, que le gouvernement actuel traite de « communiste », voire de « soviétique », montrant par là que comme les MAGA qui ont élu Trump, ils ne savent pas de quoi ils parlent.

La Une de l'édition provinciale joue elle aussi avec les mots
Cette fois-ci, il s'agit d'une expression idiomatique :
Llover sobre mojado, littéralement "pleuvoir sur [sol] mouillé"
ce qui signifie "Quand c'est fini, ça recommence"
ou "de Charybde en Scylla"
Ici, mojado (mouillé) est remplacé par "llovido" (il a plu)
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Javier Mileí vient donc de mettre son veto à cette loi, ce qui oblige le Sénat à en débattre une seconde fois, pour passer outre les caprices de « Monsieur Veto », alors que des élus LLA (Mileí) avaient voté pour. On voit mal d’ailleurs comment on peut voter contre quand on regarde la situation effective à Bahía Blanca !

Il va s’entendre chanter La Carmagnole dans pas longtemps s’il continue comme ça ! (1)

C’est tellement scandaleux que même la presse de droite en parle...

© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :
lire l’article de Página/12, édition nationale
lire l’article de Buenos Aires/12 (édition locale de La Plata de Página/12)
lire l’article de La Prensa
lire l’article de Clarín
lire l’article de La Nación



(1) Pour mes lecteurs argentins, par exemple les amis des Alliances françaises, qui ne connaîtraient pas cet épisode de l’histoire de France, lorsque celle-ci était, pour quelques mois encore, une monarchie constitutionnelle :

I. Madame Veto [Marie-Antoinette] avait promis (bis)
De faire égorger tout Paris (bis) [à la différence de l’Argentine actuelle, c’était faux, mais ce qui a fait l’histoire, c’est que le peuple de Paris le croyait]
Mais son coup a manqué
Grâce à nos canonniers
Refrain : Dansons la carmagnole
Vive le son, vive le son
Dansons la carmagnole
Vive le son du canon

II. Monsieur Veto [Louis XVI] avait promis (bis)
D’être fidèle à son pays (bis)
Mais il y a manqué
Ne faisons plus d’quartier !
Refrain : Dansons la carmagnole, etc

A écouter, par exemple, sur Youtube dans la collection Chants et Musiques de France - Chants du Patrimoine