mardi 2 janvier 2018

Página/12 se joint à la dénonciation du vandalisme affairiste d'un promoteur sans scrupule [Actu]


Le 29 décembre 2017, je vous racontais comment un promoteur un peu trop pressé avait profité des fêtes de Noël pour détruire un site archéologique identifié par la Direction du Patrimoine de la Ville Autonome de Buenos Aires et je m'étonnais que Página/12, toujours si prompt à dénoncer les pratiques éhontées des entreprises prêtes à tout sacrifier aux bénéfices, reste muet sur la question, laissant son adversaire, le quotidien Clarín, seul sur le sujet.

Le lendemain, le quotidien de gauche a publié un article sur un supplément, M², sur lequel l'acte de vandalisme fait la une. Il faut dire que le silence du journal était d'autant plus étonnant que Juan Manuel de Rosas, auquel la découverte archéologique pouvait être reliée, est l'un des personnages historiques les plus populaires. Aussi populaire pour le soutien apporté aux Afro-argentins et aux peuples aborigènes (en tout cas certains) que contesté pour sa violence inouïe à l'égard de ses adversaires politiques, avec son slogan officiel : Mueren los salvajes unitarios (mort aux sauvages unitaires).

Dans la même édition de M², Página/12 se réjouit de la restauration d'un joyau du patrimoine architectural de Buenos Aires, l'Hôpital Rivadavia, admirablement ravalé et illuminé pour ces fêtes de fin d'année, et dénonce, dans un entrefilet, le manque de respect d'un cycliste pour les très belles grilles historiques du Palacio de las Aguas, photo à l'appui. L'Hôpital Rivadavia est l'établissement sanitaire le plus ancien de l'histoire de Buenos Aires, pour ce qui est des institutions qui ont conservé leur vocation initiale. L'Hôpital Rivadavia a été construit en 1880. Il a précédé de peu l'actuel Borda, qu'on appelait autrefois Vieytes (dans le tango Balada para un loco, par exemple) (1), un hospice de fous réservés aux hommes et qui accueillit de nombreux malades atteints de syphilis, aujourd'hui l'un des meilleurs hôpitaux psychiatriques du pays.

Pour aller plus loin :
lire l'article de Página/12 sur le site archéologique vandalisé à Monserrat
lire l'article de Página/12 sur la restauration de l'Hôpital Rivadavia
lire l'entrefilet de Página/12 sur les grilles du Palacio de las Aguas



(1) Balada para un loco, grand classique du duo Piazzolla-Ferrer, est inclus dans mon livre, Barrio de Tango, recueil bilingue de tangos argentins, toujours disponible chez son éditeur et en commande dans toutes les bonnes librairies (Editions du Jasmin, France)