Nora Cortiñas avait 94 ans. Cette psychologue de formation avait perdu son fils aîné pendant la Dictature militaire de 1976 et avait alors fondé l’association des Mères de la Place de Mai (Madres de Plaza de Mayo). Elle était la présidente de Madres de Plaza de Mayo Línea Fundadora, celle des deux associations issues de la scission du mouvement pendant la démocratie qui fait le plus consensus (celle qui a conservé la dénomination originelle divise beaucoup la société argentine à cause des prises de position politique et idéologique très clivantes de son ancienne présidente).
Nora Cortiñas n’a jamais su ce qu’était devenu son fils. On n’a jamais à ce jour retrouvé ses traces ni dans les archives ni physiquement.
Ce matin, toute la presse lui rend hommage avec décence. Página/12 consacre une grande part de son édition du jour à la disparition de cette figure solaire d’une militante de tous les droits des personnes (elle avait pris fait et cause pour la légalisation de l’avortement). Sur Whatsapp, je reçois des statuts de plusieurs de mes contacts argentins qui publient des photos d’elle.
Pour aller plus loin :
P. S. : Comme d’ordinaire dans ce blog
lorsqu’il y a un deuil significatif dans la vie culturelle du pays,
je ne publierai rien d’autre aujourd’hui. Les autres faits qui
méritent qu’on s’y arrête feront l’objet d’articles que je
mettrai en ligne demain.