lundi 19 mai 2025

Après quarante ans de démocratie, les Argentins capitulent [Actu]

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Mauvaise journée pour la démocratie en Argentine : les élections législatives de mi-mandat dans la Ville Autonome de Buenos Aires a consacré la victoire de LLA, le mouvement pourtant ultra-minoritaire de Javier Mileí, avec un très faible taux de participation, à peine supérieur à la moitié des inscrits.

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Le parti jusqu’à présent majoritaire et qui tient la ville depuis 5 mandats, le PRO, les ultra-libéraux capitalistes intégrés à la démocratie, s’effondre en n’obtenant que la troisième place de la nouvelle Legislatura. Est-ce la fin de la carrière de Mauricio Macri, qui avait quasiment créé ce parti ? C’est possible même si l’homme a de la ressource et l’a démontré plusieurs fois au cours de sa vie, tant politique que personnelle.

Après les scrutins peu encourageants de quatre provinces qui ont déjà voté pour les législatives locales, San Luis, Chaco, Salta et Jujuy, où l’on avait déjà enregistré des taux de participation d’autant plus inquiétants qu’ils étaient faibles et révélaient l’apathie des citoyens, cette élection dans la capitale fédérale montrent que citadins comme ruraux abandonnent le cours de leur démocratie pourtant chèrement conquise il y a quarante ans.

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Pourtant ailleurs dans le monde, ce modèle trumpien qui n’a pas le triomphe modeste aujourd’hui à Buenos Aires a été défait ailleurs par une forte mobilisation des électeurs : en Australie, au Canada, en Allemagne, hier encore en Roumanie avec éclat et peut-être aussi en Pologne pour laquelle il faut encore attendre un second tour de scrutin présidentiel. Même la Hongrie et la Turquie semblent bouger puisque leurs leaders actuels ont peur.

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Hier à Buenos Aires, l’opposition péroniste a conservé sa place de seconde force politique locale. Les candidats espéraient mieux au regard des dégâts entraînés par la politique de Mileí. La carte des résultats est instructive : LLA l’a emporté dans le nord traditionnellement bourgeois et patriciens et dans une moindre mesure dans l’ouest, où vit une classe moyenne tranquille qui dispose souvent de maisons particulières avec jardinet. Le sud et le centre de la ville, que le gouvernement municipal de droite néglige et abandonne davantage que les autres quartiers, ont plutôt voté pour les péronistes.

L'homme à gauche : Pour finir, je ne suis pas allé voter
L'autre : OK, mais tu n'es pas allé voter pour Santoro
ou tu n'es pas allé voter pour Adorni ?
Traduction © Denise Anne Clavilier
Dessin de Une de Página/12 ce matin
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LLA a emporté 30 % des votes, les péronistes 27 % et le PRO 16 %, relégué à la condition de force d’appoint et il y a des chances que toute honte bue, les élus rejoignent LLA lors des votes en séance. Le reste des groupes se partage les miettes.

© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :
lire l’article principal de Página/12
lire l’article principal de La Prensa
lire l’article principal de Clarín
lire l’article principal de La Nación