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mercredi 24 novembre 2021

Attentat contre Clarín, heureusement sans victime [Actu]

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Hier soir, alors que la nuit était déjà tombée depuis longtemps, peu après 23 h, neuf personnes (au moins), cagoulées et vêtues de noir, ont jeté sur le trottoir, devant l’une des entrées (alors fermée) du quotidien Clarín, une huitaine de cocktails Molotov confectionnés dans des bouteilles en verre. Les explosifs n’ont fait ni victime ni dégât important. L’incendie provoqué par les projectiles a été très vite maîtrisé par les pompiers arrivés sur les lieux dix minutes plus tard.

Le gros titre est consacré à un nouvel accord
de gel de prix entre gouvernement et distribution
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Sitôt leur forfait commis, les individus ont pris la fuite en faisant le tour du quartier pour se disperser finalement dans Parque Lezama, à quelques jets de pierre au nord-est des locaux de Clarín. Dans la première rue dans laquelle ils ont bifurqué, ils s’étaient délestés de leurs vêtements de camouflage. Ce faisant, ils ont laissé de nombreux indices de leur identité et la police s’est aussitôt mise à les exploiter. Leurs faits et gestes devant leur cible ont été filmés grâce à diverses caméras de vidéo-suveillance et leur fuite a aussi pu être reconstituée.

Trois des malfaiteurs seraient des femmes et il semblerait que l’un des assaillants soit connu d’Interpol. Pour le moment, la police n’a rien trouvé les concernant dans les données conservées par la police aux frontières.

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L’attentat a fait l’unanimité contre lui : tout le personnel politique, à commencer par le président, a manifesté sa solidarité avec le quotidien. Les organismes professionnels ont fait de même.

Les locaux du journal sont désormais gardés par la police. En l’absence de revendication, on attend les résultats de l’instruction pour comprendre ce qu’il s’est passé, même si bon nombre de politiques font déjà des déclarations plus tonitruantes les unes que les autres, pour servir comme d’habitude leurs intérêts partisans. Le magistrat en charge du dossier se contente d’instruire pour « intimidation publique ».

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Quant aux habitants du quartier de Barracas, où l’incident s’est produit, ils mettront sans doute quelque temps à récupérer un sommeil tranquille.

© Denise Anne Clavilier

Pour aller plus loin :

lire l’article de Página/12, le seul à traiter discrètement l’événement sur sa une (il est probable qu’il en aurait été autrement s’il y avait eu des dégâts)
lire l’article principal de La Prensa
lire l’article de La Prensa relatant les faits
lire l’article principal de Clarín qui consacre plusieurs de ses pages intérieurs à l’événement

Ajouts du 25 novembre 2021 :
L’enquête judiciaire s’oriente vers un groupe anarchiste mais un député péroniste avance la thèse (un chouia complotiste à ce stade des investigations) d’une réaction de vengeance de la police locale de Buenos Aires à la suite de l’arrestation de trois collègues suspects d’avoir causé la mort d’un jeune homme de 17 ans par mauvais usage de leurs armes à feu (trois cas de gâchette facile comme on nomme les « bavures » en Argentine –
gatillo fácil). Mais pourquoi donc s’en prendre à Clarín ? Le journal n’est pas un champion de la lutte contre les violences policières.
Pour en savoir [un peu] plus :
lire l’article de Clarín
lire l’article de La Nación

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Ajouts du 14 décembre 2021 :
L’Argentine a lancé un mandat d’arrêt international mandat contre deux des personnes, aujourd’hui en fuit, qui ont perpétré l’attentat au cocktail Molotov contre la rédaction de
Clarín (voir une ci-dessus). Ces deux auteurs ont été formellement reconnus grâce aux enregistrements de la vidéo de surveillance dans la rue. L’un de leurs complices est sous les verrous depuis quelques jours.
Pour aller plus loin :
lire l’entrefilet de La Prensa
lire l’article de Clarín

mardi 12 mai 2020

Le San Lorenzo met son stade au service de la détection Covid-19 [Actu]

Capture d'écran de la page d'accueil du site Internet du CASL
En haut au centre, l'écusson du club
et dominant la photo, ses couleurs emblématiques : le bleu et le rouge-violet
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Toujours fidèle à ses engagements humanistes et aux valeurs de la doctrine sociale de l’Église portées par son fondateur, le Club Atlético de San Lorenzo de Almagro a mis gratuitement son stade actuel à la disposition du SAME (le samu argentin) et du ministère de la santé de la Ville Autonome de Buenos Aires pour faire des tests gratuits à la population locale qui ne compte pas parmi les plus privilégiées.

Le président du club, Marcelo Tinelli, grosse vedette de la télévision populaire qui ne cache pas son engagement politique à gauche (1), doit venir faire une visite sur les lieux.

Le quartier voisin est l’un des plus gros foyers de contagion dans la capitale argentine.

Toutes les personnes chez qui le virus sera détecté seront conduites à l’hôpital pour des examens plus approfondis et des solutions de prophylaxie.

Pour en savoir plus :



(1) Ce qui ne l’empêche pas de faire des émissions de télévision dont l’intelligence et la profondeur culturelle ne sont pas toujours les grandes vedettes.

jeudi 28 septembre 2017

Place au tango expérimental au festival Nuevo Baires Tango [à l'affiche]

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A l'initiative du compositeur et pianiste Marcelo Lodigiani, c'est un nouveau festival de tango qui commence ce soir à Buenos Aires. Un festival consacré aux nouvelles tendances musicales du genre et aux expériences dans un esprit d'ouverture et de liberté. Le mot d'ordre était le suivant : "venez et faites ce que vous voulez".

Le festival se déroulera dans trois quartiers, sur trois sites distincts, dont l'Alliance Française de Palermo (l'Alliance Française a plusieurs locaux à Buenos Aires).

Au programme, des concerts et une table ronde, avec remise de prix pour la clôture, lundi soir.

Entrée libre et gratuite avec réservation à l'avance obligatoire.

Página/12 a consacré un article-interview à l'événement dans son édition de ce matin.

Le festival dispose d'une page Facebook.

samedi 12 mars 2016

Nouvelle édition de la Noche de las Librerías ce soir [à l'affiche]


Conférences, tables-rondes, dédicaces, spectacles et présentation d'ouvrages récents, jeux et autres activités à l'intention des petits, tel est le programme de cette nouvelle nuit des librairies qui se tient ce soir, principalement le long de Avenida Corrientes, piétonnisée pour une nuit sur près d'un kilomètre entre les rues Junín et Libertad, ainsi que dans divers quartiers, San Telmo, Almagro, Barracas, Caballito, Balvanera, Recoleta, Palermo et Nuñez.


Cette nuit, de 18h à minuit, les librairies gardent leurs portes ouvertes et les Portègnes se promènent, en profitant de cette belle nuit de la fin de l'été.

Cliquez sur les images pour lire les textes

L'opération, qui en est à sa neuvième édition, est aussi une formidable opération commerciale pour le secteur du livre, à quelques semaines de l'ouverture de la Feria del Libro de Buenos Aires et tout le monde en profite : les librairies participantes, les bars et les restaurants situés sur le parcours.

Pour en savoir plus :
lire l'annonce officielle faite par le Gouvernement de la Ville Autonome de Buenos Aires

mercredi 4 novembre 2015

Lucrecia Merico chante à la milonga de Los Laureles [à l'affiche]


Samedi 7 novembre 2015, à 22h, la chanteuse Lucrecia Merico donnera un récital, accompagnée par son guitariste habituel, Juan Nacho Iruzubieta, au Bar Los Laureles, avenida Iriarte 2290, au cœur de Barracas, avant que ne commence la milonga qui durera une partie de la nuit.

Il s'agit d'une milonga peu fréquentée par les touristes, et qui fait revivre l'atmosphère cordiale et bon enfant des bals populaires inscrits dans la tradition portègne, avec restauration maison et sans chichi.

Une bonne adresse où il est recommandé de réserver à l'avance.

On trouve dans le blog Maldito Tango, hébergé par La Nación, un article qui en rend compte avec sincérité (en espagnol, bien entendu).

lundi 21 septembre 2015

Danse et handicap : une première rencontre à Buenos Aires en forme de festival [à l'affiche]


A partir d'aujourd'hui et jusqu'à samedi, au CC Kirchner, à Palermo et à Barracas, se tient un festival de danse très particulier : les danseurs y sont handicapés moteur.

Ateliers, conférences, tables-rondes, documentaires, happenings et spectacles sont ouverts à tout le public et les activités sont gratuites.

Qui plus est, la manifestation revêt un caractère international grâce à la participation de compagnies spécialisées venues des Etats-Unis, de la Colombie, du Venezuela et de l'Uruguay et plusieurs compagnies nationales de ballet qui souhaitent pouvoir partager leurs expériences avec ces danseurs hors du commun.

La manifestation dispose d'une page Facebook qu'en ma qualité de membre du Conseil International de la Danse à l'UNESCO, je vous invite instamment à aller visiter.

Página/12, toujours très sensible au thème de l'intégration des handicapés au reste de la société, apporte son soutien en faisant de l'interview de la directrice de cette Rencontre, Mariana Chilutti, la une de ses pages culturelles du jour. Pour une fois et eu égard au caractère exceptionnel de cette manifestation, je prends l'initiative de la traduire intégralement, ce qui ne vous empêche nullement d'aller directement sur le site du journal pour la lire in extenso dans la langue originale.


¿Cuál es el estado de situación de la danza que busca la integración en Argentina?
En danza que contempla las personas con discapacidad por suerte hay varios proyectos. En la Universidad Nacional de las Artes, por ejemplo, hay un proyecto de danza integradora que tiene una antigüedad de más de 12 años, muy interesante. Hay en Neuquén. Está viniendo gente de San Juan, de Bariloche. Hay como cuatro o cinco compañías que vienen al Encuentro. Creo que estamos en una situación en que se está empezando a construir y plantar bandera. Todos tienen raíces como para brotar y florecer.
Página/12

- Quelle est la situation de la danse qui recherche l'intégration en Argentine ?
- En matière de danse qui envisage les personnes en situation de handicap, heureusement, il y a plusieurs chantiers. A l'Université Nationale des Arts, par exemple, il y a un très intéressant chantier de danse ouvert aux handicapés ouverte depuis déjà plus de 12 ans. Il y en a aussi à Neuquén. Il y a des gens qui viennent de San Juan, de Bariloche. Il y a quatre ou cinq compagnies qui viennent à la Rencontre. Je crois que nous sommes dans la situation où l'on commence à construire et à planter le drapeau. Tous les chantiers sont assez enracinés pour bourgeonner et fleurir.
(Traduction © Denise Anne Clavilier)

¿Tienen conflictos y obstáculos comunes?
Los obstáculos aparecen más cuando uno empieza a articular hacia el afuera, porque el que se acerca ya tiene parte del camino recorrido. Ya el solo hecho de acercarte, te da la posibilidad de haber dicho “esto existe, esto sucede”. Los obstáculos son a trabajar: inaccesibilidad de todos los espacios culturales. Pensar un espacio para personas con discapacidad casi no existe. Los hay, pero no son la mayoría. Los traslados, los tiempos, los costos que manejamos. Es mucho.
Página/12

- Rencontrent-ils des tensions et des obstacles en commun ?
- C'est quand on commence à projeter les choses vers l'extérieur que les obstacles apparaissent parce que celui qui vient y voir a déjà parcouru une partie du chemin. Le seul fait d'aller voir te donne la possibilité de dire Cela existe. Les obstacles sont à travailler : inaccessibilité de tous les espaces culturels. Penser un espace pour les personnes atteintes de handicap, ça n'existe presque pas. Il y en a mais ce ne sont pas la majorité. Les transferts, les heures passées, les coûts que nous gérons, ce n'est pas rien !
(Traduction © Denise Anne Clavilier)

¿Cómo trabajan las compañías la puesta de estas obras?
Supongo que igual que cualquier otra experiencia artística. En la compañía Danza sin Fronteras, trabajamos desde lo sensorial, desde la necesidad de cada persona y el encuentro con el otro. Con técnicas de autoconocimiento, con improvisación. Me parece que el hecho artístico surge desde lo humano. Está muy naturalizado en nosotros este hacer.
Página/12

- Comment les compagnies travaillent-elles la réalisation de ces œuvres ?
- Comme n'importe quelle autre expérience artistique, je suppose. Dans la compagnie Danza sin Fronteras, nous travaillons à partir des sens, du besoin de chaque personne et la rencontre avec l'autre. Avec des techniques de connaissance de soir, avec l'improvisation. Il me semble que le fait artistique surgit de l'humain. Cette façon de faire est maintenant devenu très naturel chez nous.
(Traduction © Denise Anne Clavilier)

Antes hablaba de obstáculos de infraestructura, ¿los hay también desde lo artístico?
Para los bailarines que no tienen ninguna discapacidad, el primer obstáculo es el ¿qué hago? Al comienzo se plantean que van a ayudar a otro con una discapacidad, pero todos devuelven que fueron más contenidos, más ayudados por las personas con discapacidad que ellos hacia los otros.
Página/12

- Vous avez parlé d'obstacles d'infrastructure. Y en a-t-il aussi dans le domaine artistique ?
- Pour les danseurs qui n'ont aucun handicap, le premier obstacle, c'est Qu'est-ce que je fais ? Au début, ils se disent qu'ils vont aider l'autre qui est en situation de handicap mais tous révèlent qu'ils ont été plus soutenus, plus assistés par les personnes en situation de handicap que eux n'ont aidé les autres.
(Traduction © Denise Anne Clavilier)

¿Por qué pasa eso?
Porque uno se cree que es un ser completo. Por toda una concepción de la modernidad, que si tenés brazos, piernas, respondés a la norma perfectamente, sos un ser completo. Y no te das cuenta de la gran o pequeña discapacidad que quizás tenés en otras áreas, que tenemos todos como desafíos. Hay discapacidades emocionales, sociales. Entonces vos, que te ves como un ser completo, te encontrás con una persona en silla de ruedas y pensás “¿cómo lo ayudo?”. ¿Pero por qué no es que podemos ayudarnos mutuamente?
Página/12

- Pourquoi cela se passe-t-il ainsi ?
- Parce qu'on croit être quelqu'un de complet. A cause de toute une conception de la modernité, que si tu as des bras, des jambes, tu réponds parfaitement à la norme, tu es quelqu'un de complet. ET tu ne te rends pas compte du handicap, petit ou grand, que tu as peut-être dans d'autres domaines, qui sont des défis pour nous tous. Il y a des handicaps émotionnels, sociaux. Alors toi, qui te vois comme quelqu'un de complet, tu te trouves face à une personne en chaise roulante et tu penses : comme l'aider ? Mais pourquoi ne pourrions-nous pas nous aider mutuellement ?
(Traduction © Denise Anne Clavilier)

El programa del Encuentro está recorrido por la idea de sanación, no física sino emocional.
Sí, claro. Es una sanación que tiene que ver con reconocernos humanos y acercarnos a cada acción desde la amorosidad. Por ahí pasa. Un abrazo o una mirada a los ojos de otra persona te ayudan tanto, dan tanta fortaleza. Y uno no se detiene en la mirada del otro.
Página/12

- Le programme de la Rencontre est parcouru par l'idée de guérison, non pas physique mais émotionnelle ?
- Oui, c'est sûr ! C'est une guérison qui a quelque chose à voir avec le fait de nous reconnaître humains et aller vers chaque action depuis l'amour. Cela passe par là. Une étreinte ou un regard dazns les yeux de l'autre personne, cela t'aide tellement, cela te donne une telle force. Et on se s'arrête pas dans le regard de l'autre.
(Traduction © Denise Anne Clavilier)

¿Qué aspiran a generar en el público?
Queremos transmitir la naturalización con que vivimos cada situación. Sabemos que la gente cuando ve un espectáculo pasa por una situación humana, pero no natural. Es mucha emoción, se desborda. No todos, pero la gran mayoría sale totalmente conmovido. Te sorprende cuando es algo sumamente natural. Entonces poder naturalizar estas prácticas en lo cotidiano sería maravilloso.
Página/12

- Qu'est-ce que vous souhaitez provoquer chez le public ?
- Nous voulons transmettre le naturel avec lequel nous vivons chaque situation. Nous savons que les gens, quand ils voient un spectacle, passent par une situation humaine mais qui n'est pas naturelle. C'est beaucoup d'émotion, ça nous déborde. Pas tous, mais la grande majorité s'en trouve émue de la tête aux pieds. Cela te surprend quand c'est quelque chose d'éminemment naturel. Alors pourvoir rendre naturelles ces pratiques dans la vie quotidienne, ce serait merveilleux.
(Traduction © Denise Anne Clavilier)

El Encuentro es latinoamericano, ¿cómo está el sector en el resto del continente?
Por lo que pude ver, hay muchos países con mucha ayuda a nivel gubernamental. De hecho creo que todos consiguieron los pasajes por esa vía. No sé si se pueden solventar con funciones, me parece que no. Pero forma parte de la complejidad latinoamericana, de las dificultades, pero también del resurgimiento, del decir “sí, puedo”. Uno repasa y vienen venezolanos, colombianos, uruguayos, norteamericanos. Mirá todo lo que hay. En el arte se mira mucho el Viejo Continente, ¿no? Pero nosotros somos, estamos siendo, hemos sido mutilados, pero no dejamos nunca de ser quienes somos, con nuestras raíces. Poder reflotar eso, ver el potencial que hay en Latinoamérica, es buenísimo. Igual creo que es algo que te voy a poder responder mejor el 27 de septiembre, después de que termine el Encuentro.
Página/12

- Cette rencontre est une rencontre latino-américaine. Comment se trouve le secteur dans le reste du continent ?
- Pour que ce que j'ai pu en voir, il y a beaucoup de pays où il y a beaucoup d'aide au niveau de l'Etat. De fait, je crois que tout le monde a obtenu son billet d'avion par ce moyen. Je ne sais pas s'ils peuvent se rendre solvables avec les spectacles, il me semble que non. Mais ça fait partie de la complexité latino-américaine, des difficultés mais aussi de la renaissance, de pouvoir dire Oui, je peux. On prend le temps de regarder tout ça et les Vénézuéliens, les Colombiens, les Uruguayens et les Nord-Américains se pointent. Regarde un peu tout ce qu'il y a. En art, on regarde beaucoup vers le Vieux Continent, non ? Mais nous sommes nous-mêmes, nous sommes en train d'être nous-mêmes, nous avons été mutilés mais nous ne cessons jamais d'être ceux que nous sommes, avec nos racines. Pouvoir remettre le navire à flot, voir le potentiel qu'il y a en Amérique latine, c'est très très bien. Et je crois aussi que c'est quelque chose à quoi je pourrais te répondre mieux le 27 septembre, après la fin de la Rencontre.
(Traduction ©Denise Anne Clavilier)

L'ensemble du programme - Cliquez sur l'image pour lire le contenu

Pour aller plus loin :
et connectez-vous à la page Facebook de l'événement.

lundi 17 août 2015

Corazón criollo, nouveau disque de Angel Pulice et Ruth De Vicenzo [Disques & Livres]


Il suffit de regarder cette jaquette (si j'ose dire) pour deviner que ces deux-là, lui chanteur et guitariste, Angel Pulice, elle chanteuse et accordéoniste, Ruth De Vicenzo, tous deux compositeurs et paroliers, ont le sens de l'humour. Et il est vrai qu'ils savent prendre très au sérieux leur travail (car ils font de la très, très bonne chanson) sans se prendre au sérieux, selon la bonne vieille formule qui sert toujours dans ce cas-là.

Le duo de créateurs, entouré de leurs quatre musiciens habituels, présenteront ce troisième disque le samedi 22 août 2015, à 22h, au bar Los Laureles, Iriarte 2290, dans le quartier de Barracas.

Le disque a déjà été récompensé au titre de la diversité culturelle, un aspect de la culture qui compte beaucoup actuellement dans l'élaboration du patrimoine d'un art vivant qui reflète l'identité du pays, avec tout son métissage issu de trois continents (Amérique, Europe, Afrique et même un peu l'Asie car les Japonais, et plus récemment les Chinois, les Vietnamiens, les Laotiens et les Cambodgiens sont arrivés en nombre eux aussi).

Comme toujours lorsque je me trouve en Argentine, le temps me manque pour développer mes articles, mes fidèles lecteurs ont dû le remarquer. Ce matin, Página/12 publiait une interview des deux artistes que je vous invite à aller lire (en vous faisant aider par Reverso, le cas échéant, que vous trouverez en bas de la Colonne de droite).

Quelques jours plus tard (alors que je me trouverai à Mendoza), démarre le cinquième festival de tango de Barracas pour une semaine et Los Laureles en sera l'épicentre : ce bar notable, qui ressuscite grâce à la volonté de fer de la patronne, porte en lui l'héritage tanguero du quartier qui n'est autre que celui de Villoldo et Arolas (excusez du peu !).



Pour aller plus loin :
consulter le site Internet de LosLaureles (l'agenda des spectacles n'est pas à jour)
se connecter à la page Facebook du bar.

vendredi 10 avril 2015

Barracas se fait son petit Moyen-Age [à l'affiche]


Pour la troisième année consécutive, le Centro Cultural del Sur, dans le quartier de Barracas, offre ce week-end, 11 et 12 avril 2015, de midi à 20h, des activités autour du Moyen-Age, une époque inconnue en Amérique. Le CC del Sur va donc pour deux jours se transformer en Burgos del Sur et recevoir jongleurs, forgerons, chevaliers et dames à hennin, tir à l'arbalète, défis et tournois, musique et gastronomie avec les recettes authentiques tirées des vieux grimoires du Vieux Continent !

Les activités sont gratuites.

Un millénaire en deux jours, qui dit mieux !

Reportage officiel avec un petit anachronisme...
Une sono médiévale !

Pour en savoir plus :
lire la présentation sur Agenda Cultural de Buenos Aires

mercredi 17 décembre 2014

Une loi pour protéger le patrimoine architectural de Barracas [Actu]

Bar El Progreso, esquina California y Montes de Oca
Au cours de sa dernière session 2014, au milieu d'un ordre du jour surchargé, la Legislatura de Buenos Aires a voté une loi qui protègent définitivement quarante bâtiments historiques du quartier de Barracas, des maisons de maîtres et des hôtels particuliers à l'origine, que leurs propriétaires abandonnèrent pendant l'été 1871 lorsque une épidémie de fièvre jaune décima la capitale argentine. Tous les gens qui en avaient les moyens fuyaient alors le sud, réputé malsain, pour s'installer dans le nord, essentiellement dans le quartier de La Recoleta, qui ne comptait alors que des demeures de campagnes, où ces belles gens trouvèrent refuge jusqu'au moins l'été suivant.

Dans les quartiers sud, comme Barracas ou San Telmo, une partie des belles maisons furent envahies par le petit peuple qui cherchait un toit ou furent réquisitionnées par les autorités municipales pour les transformer en hôpitaux pour soigner ou plutôt isoler les victimes de la maladie. Ces bâtiments changèrent parfois définitivement de fonction. Souvent les riches propriétaires ne revinrent pas les habiter et se résignèrent à les louer.

Aujourd'hui, l'un de ces bâtiments sert d'agence au Banco de la Nación, l'autre abrite un café ou un centre culturel ou un club de quartier.

C'est donc une protection pour un patrimoine historique et architectural précieux qui vient d'être apportée à ces immeubles. Pourvu que le Gouvernement de la Ville la respecte. Pour une fois !

Pour en savoir plus :
lire l'article de Clarín du 15 décembre 2014.

dimanche 13 avril 2014

Fête médiévale à Barracas [à l'affiche]

La Ville Autonome de Buenos Aires propose ce week-end une fête médiévale gratuite au centre d'exposition de Mataderos, samedi et dimanche, de midi à 20h. J'avais compté vous présenter l'information hier mais le décès de Alfredo Alcón et ma règle de ne pas parler d'autre chose que du disparu quand survient une telle perte m'ont fait reporter à aujourd'hui cet article.

La manifestation doit avoir un sacré cachet parce que, pour les Américains, qu'ils habitent le nord ou le sud et quelle que soit leur langue, anglais, français, espagnol ou portugais, rien n'est plus exotique que cette époque improbable qu'est le Moyen-Age...



On trouvera de tout l'Espacio Cultural del Sur : le musicien ambulant, le débarquement des Vikings, des tournois (avec une version initiatique pour les minots), du cirque, du tir à l'arc et de l'escrime, de la cuisine et du travail à la forge, des costumes, de la musique grégorienne, j'en passe et des meilleures, dont de la photographie médiévale (faut le faire, non ?). Il y aura une foire artisanale médiévale et une taberne, des jongleurs et des conteurs, bref tout pour vous refaire les Visiteurs version Buenos Aires...

Le tout dans le joli décor de Espacio Cultural del Sur, avenida Caseros 1750... Allez y faire un tour !


Pour savourer la tentative de médiévaliser l'argentin dans le texte, rendez-vous sur la présentation de l'événement sur l'agenda culturel de la Ville.

mercredi 19 mars 2014

Villa 21, un documentaire ce soir sur KTO [ici]

La paroisse du bidonville Villa 21 à Barracas
Ce soir, pour marquer le premier anniversaire de l'ouverture du pontificat du Pape François, qui coïncide avec la visite d'Etat en France de la Présidente argentine et l'inauguration demain du Salon du Livre de Paris, qui a cette année pour invité d'honneur l'Argentine, la chaîne de télévision de l'archidiocèse de Paris, KTO (prononcez catéo, comme catéchèse) propose un documentaire de 52 minutes sur la villa miseria 21 de Buenos Aires, dans le quartier de Barracas, où l'année dernière le Secrétariat d'Etat à la Culture, de Jorge Coscia, a installé ses bureaux et une Maison de la Culture, qui rehausse quelque peu ce coin défavorisé de la capitale argentine.

La Villa 21 est un peu l'emblème des bidonvilles à Buenos Aires, elle résume très bien tous les enjeux sociaux, politiques et urbanistiques du développement argentin. Du côté religieux, avec sa paroisse de Notre Dame de Caacupe, elle représente aussi une certaine pastorale mise en œuvre dans de nombreux pays sud-américains et que l'élection du Pape François a soudain mise en lumière il y a un an.

Sans cette élection, il est peu probable que nous aurions eu ce type d'émission sur une chaîne française, fût-elle confessionnelle.

Le premier passage, par câble et par satellite, est programmé pour ce soir, mercredi 19 mars 2014, à 20h40. Il sera rediffusé à différents créneaux de la grille de la chaîne et disponible en visionnage libre sur le site Internet de KTO.

Ajout du 20.03.2014 :
Excellent documentaire, qui n'élude aucun des problèmes de fonds et qui s'arrête sur des figures humaines attachantes, dotées d'un courage inédit comme ce jeune père de famille drogué qui parle à visage découvert face à la caméra ou ce chauffeur de bus, qui fut autrefois un chef de bande violent et qui s'est élevé, dans son vocabulaire, sa clarté de raisonnement et son engagement communautaire grâce au travail et à la foi. Le Padre Pepe, qui fut douze ans durant le curé de cette paroisse avant même que Jorge Bergoglio ne devienne l'archevêque de Buenos Aires, y occupe une place centrale bien méritée.
Le réalisateur est parvenu à faire une chose rare sur les chaînes françaises : rendre parfaitement la singularité du fond culturel portègne.
Autre détail à souligner : les particularismes de la langue sont respectés dans la traduction, que ce soit dans la voix off ou dans les sous-titres. C'est la première fois que je vois ça. En général, les propos sont traduits comme s'il s'agissait d'espagnol d'Espagne.

mercredi 29 janvier 2014

Lucrecia Merico chante samedi aux Laureles [à l'affiche]


Une nouvelle qui tombe à pic le jour (mensuel) des ñoquis (version argentine des gnocchi italiens) : samedi 1er février 2014, la chanteuse Lucrecia Merico reprend sa série de récitals intitulé Bohemia pour la nouvelle saison. Ce sera à 22h, au Bar Los Laureles, Iriarte 2290.

La carte du restaurant est affichée sur des ardoises au mur :
pizza, ñoquis et milanesa, des classiques de la table populaire portègne...
La photo est extraite du site Internet du bar.

La chanteuse sera accompagnée par Nacho Iruzubieta et plusieurs invités.

Un lieu typique à découvrir à Barracas, avec une carte dont je vous montre une photo (plats simples, de cuisine maison, très bon marché, comme on en trouve beaucoup à Buenos Aires, dont les fameux ñoquis du 29 de chaque mois, qui s'affichent à 22 pesos la portion individuelle).

Un décor typique des quartiers sud de Buenos Aires,
avec la porte d'entrée dans le pan coupé, le kiosque à journaux que l'on voit à gauche et les arbres...
Ah, les arbres de Buenos Aires !


Vous pouvez aussi visiter le site Internet de l'établissement mais attention, ce sont les grandes vacances en ce moment, le site n'est pas mis à jour.

lundi 2 décembre 2013

Hommage aux Laureles au Museo Casa Carlos Gardel [à l'affiche]


Ce bar de Barracas, le quartier natal de Eduardo Arolas, Los Laureles, fête en ce moment ces 120 ans, ce qui est un âge vénérable pour un café à Buenos Aires.

La soirée musicale du lundi soir sera consacré à lui rendre hommage à cette occasion, avec un spectacle partage entre la chanteuse Lucrecia Merico et le groupe Sueño de bandoneones ainsi que deux couples de danseurs...

A voir ce soir, lundi 2 décembre 2013, à 18h30, Jean Jaurés 735.

Entrée libre et gratuite, comme d'habitude.

jeudi 14 novembre 2013

Le Festival Populaire de Tango de Barracas commence aujourd'hui [à l'affiche]

Le Festival Populaire de Tango de Barracas investit dès ce soir et jusqu'à dimanche ce quartier du sud de Buenos Aires, qui fait l'objet de toutes les convoitises des promoteurs immobiliers emmenés par le Gouvernement de la Ville autonome de Buenos Aires, dont le chef est un homme d'affaires actif dans les travaux publics (tiens donc !).

Ce festival revendique sadimension politique dans un quartier très pauvre, qui compte une villa de emergencia (ou villa miseria), en bon français un bidonville important, immatriculé Villa 21-24. Il y a quelques semaines, le ministère national de la Culture s'y est installé et y a établi une Casa de la Cultura, dont les propositions se situent à l'opposé de celles de la Casa de Cultura du Gouvernement portègne.

Le programme va donc être marqué par des enjeux locaux importants et des participations engagées, comme celle de Radio Gráfica, une radio associative installée dans des locaux industriels abandonnés et squattés par différents chantiers culturels comme c'est très fréquent dans tout le sud et l'ouest de la capitale argentine. Parmi les lieux significatifs, il faut parler de l'hôpital Borda, grand hôpital psychiatrique fondé en 1864 (et que vient de toucher un scandale médical qui laisse tout le monde bouche-bée), et le Bar Los Laureles, qui fête cette année les 120 ans de sa fondation (autrement dit, ça remonte au Moyen-Age, à l'échelle du temps argentin)...

De nombreux artistes vont se succéder dans tout le quartier, en salle et en plein air. Les festivités se concluront à la Casa de la Cultura, dimanche soir, et ce sera la première fois qu'un festival se terminera dans une villa miseria, un lieu où la culture a tant de mal à pénétrer (1).

Entrée au chapeau partout (a la gorra, en argentin dans le texte).

Página/12 a consacré un article à l'événement dans son édition de ce matin avec des interviews croisés de divers acteurs du festival.

Pour aller plus loin :
connectez-vous à la Page Facebook du Festival.


(1) C'est une des raisons pour lesquelles lorsque Human Trip (www.humantrip.fr) m'a demandé quelle action solidaire nous pouvions associer au voyage que nous proposons à Buenos Aires après Pâques prochain, j'ai très vite pensé au Proyecto de Orquestas Infantiles, vaste chantier d'enseignement collectif de la musique initié et dirigé par le Maestro Claudio Espector au bénéfice des enfants de ces zones de pauvreté de la capitale argentine. Voir mon Retour sur images du 4 octobre 2013.

mardi 12 novembre 2013

Lucrecia Merico au Festival Borda [à l'affiche]


Samedi prochain, 16 novembre 2013, à 16h30, la chanteuse Lucrecia Merico se produira au Festival de Tango de Barracas, à l'Hôpital Borda, le grand établissement psychiatrique dont je vous parle de temps en temps, à la fois parce que c'est une des meilleures institutions thérapeutiques du pays, parce qu'il s'y développe des expériences d'art-thérapie dont la qualité est reconnue au niveau mondial et parce qu'il est en but à l'hostilité quasi-permanente du Gouvernement portègne (qui se détourne de tout ce qui n'est pas le secteur marchand).

Entrée libre et gratuite, comme toutes les activités au sein de ce festival alternatif, dans le quartier natal du grand du bandonéon qu'était Eduardo Arolas, le compositeur de Comme il faut entre autres...


jeudi 31 octobre 2013

Pino Solanas à l'Institut Lumière, à Lyon [ici]


L'Institut Lumière invite le cinéaste argentin Fernando "Pino" Solanas pour une présentation de son film phare sur le tango, Sur (le Sud), sorti en 1988 et couronné à Cannes la même année, avec pour interprète principal ce géant du tango qu'était Roberto Goyeneche, el Polaco, le plus grand chanteur que, dit-on, la Terre ait porté depuis Carlos Gardel. Et il faut avouer que l'expression, pour hyperbolique qu'elle paraisse, n'est pas exagérée... Le film a été tourné en extérieur, en décors urbains, à Barracas, dans et autour d'un café qui en garde le souvenir. L'acteur français Philippe Léotard fait partie de la distribution.

Ce sera le jeudi 14 novembre 2013, à 20h30, au siège de l'Institut, 25 rue du Premier-Film, dans le 8e arrondissement de Lyon.

La rencontre avec le cinéaste dont le talent artistique ne peut être contesté (1) a lieu à l'occasion de la remise de l'ensemble de ses films à la cinémathèque de l'Institut, qui l'aidera à sauvegarder ces œuvres en les restaurant et en les numérisant.



Beau rendez-vous à ne pas manquer surtout quand on sait qu'une bonne partie de la bande-son de Sur est due à Piazzolla, ni plus ni moins.

Pour en savoir plus :
visitez la page du film sur le site Internet (en espagnol) du cinéaste.

(1) En revanche, ses positions politiques le sont davantage. Il vient toutefois, dimanche dernier, d'être élu sénateur pour la capitale argentine, à l'issue de son mandat de député municipal à la Legislatura de la Ville Autonome de Buenos Aires.

jeudi 3 octobre 2013

Festival artistique et solidaire du Centro Cultural Borda ce dimanche [à l'affiche]


Dimanche 6 octobre 2013, le Borda (re)lève les couleurs avec son vingtième festival multidisciplinaire qui se déploiera toute l'après-midi de 14h à 19h, sous la présidence de Rodrigo Peiretti. Il s'agit bien entendu aussi d'une réponse à l'attaque violente que les annexes de l'hôpital psychiatrique ont subie au début de l'année lorsque la police municipale a démoli un atelier protégé où travaillaient les patients, leurs formateurs et leurs thérapeutes.

Ce festival, qui comprend musique, théâtre, peinture, cinéma (courts-métrages) etc., poursuit un but strictement solidaire. Il est sans fin lucrative, comme vous pouvez l'imaginer. Tous les dons, en vêtements, aliments non périssables et matériel de toute sorte pour activités artistiques (pinceaux, couleurs, papier, palette, etc.) sont les bienvenus. Une grande partie des activités de thérapie sociale de l'établissement, l'un des meilleurs hôpitaux psychiatriques du pays, que ce soit les ateliers de travail ou les programmes d'art-thérapie, dépendent désormais de budgets privés puisque le Gouvernement portègne a réduit la participation publique dans tous les hôpitaux, les écoles publiques (au profit des écoles privées) et les nombreux programmes artistiques de la Ville, laissant même dans un triste état de véritables institutions comme le Complexe culturel San Martín, qui est l'un des fleurons de Buenos Aires.

Le Centro Cultural Borda est installé dans le domaine de l'hôpital, à Barracas (désormais judiciairement protégé des gigantesques projets immobiliers de Mauricio Macri), rue du Docteur Ramón Carrillo au numéro 375.

Pour en savoir plus :
connectez-vous au site du festival et au blog de la manifestation.