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lundi 26 mai 2025

Franchise d’archevêques en leur cathédrale [Actu]

"Très dures critiques de l'Eglise contre Mileí :
"On a passé toutes les bornes", dit le gros titre
avec pour illustrer l'appel de l'article
cette photo de Mileí ignorant ostensiblement
la main tendue de Jorge Macri
La photo centrale est reliée à un incident qui
vient de gripper le déroulement du procès
contre les responsables potentiels de la mort de Maradona
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Hier, c’était la fête nationale majeure de l’Argentine, qui en compte deux (le 25 mai, anniversaire de la Révolution de Mai, et le 9 juillet, anniversaire de la déclaration d’indépendance, qui a été votée six ans plus tard). Il est de tradition que se célèbre à la cathédrale de Buenos Aires, qui a assisté aux événements de cette journée du 25 mai 1810, un Te Deum tous les 25 mai depuis 1811.

Página/12 a préféré titrer sur le discours
tenu par Cristina Kirchner (en photo) contre
la politique notamment économique de ce gouvernement
Elle a prédit que le 10e défaut de paiement de l'histoire
argentine se profilait à l'horizon proche.
En haut, entre dessin et photo : "L'Argentine elle aussi saigne"
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La cérémonie est présidée par l’archevêque de Buenos Aires, lui-même imité par les autres évêques et archevêques dans chaque capitale provinciale ainsi que dans la plupart des municipalités du pays. A Buenos Aires, viennent se recueillir à la cathédrale le président de la Nation, la vice-présidente, les membres du gouvernement, les autres autorités constituées tant nationales que municipales, chacune de son côté de l’allée centrale dans la nef. Il est aussi d’usage de laisser, au moins pour cette journée, les querelles partisanes au placard.

Même chose pour la Une de l'édition de La Plata
"Ils ne travaillent que 15 jours et ne touchent que cela",
a dit dans son homélie l'archevêque de La Plata
en dénonçant la pauvreté galopante dans le pays
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Cette année, rien de tout cela. Au sein même de la cathédrale, Javier Mileí a refusé de saluer sa vice-présidente et il a ostensiblement ignoré la main que lui tendait Jorge Macri, chef du gouvernement de la Ville de Buenos Aires (assimilable à un maire). Ce dernier s’était franchement opposé à lui pendant la récente campagne électorale et devant le résultat catastrophique pour la majorité portègne des élections législatives locales, il y a 10 jours. Quant à la vice-présidente, Mileí ne peut plus la voir en peinture et on se demande même s’il l’a un jour véritablement appréciée tant ils semblent se haïr et se mépriser.

"Des festivités marquées par le libertarianisme", dit le gros titre
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Quant à l’archevêque, il n’a pas mâché ses mots lors de son homélie, décrivant d’une part la situation sociale très dégradée du pays, avec des pauvres de plus en plus abandonnés et des riches de plus en plus insensibles au reste de leurs semblables, et d’autre part la situation politique avec un gouvernement qui fait tout, mais vraiment ce qu’il peut pour approfondir les fractures et les dissensions entre les Argentins, utilisant à tout instant l’insulte et la calomnie, pour détruire tout ce qui a été réalisé pendant les 40 ans de démocratie et discréditer quiconque s’oppose à ses projets, et dépassant toutes les bornes de la décence démocratique et de la morale commune tandis que, devant ce déplorable tableau, une partie de la population se laisse gagner par le désespoir et ne se rend même plus aux urnes pour construire et défendre l’avenir du pays.

Son confrère de La Plata a lui aussi prononcé une homélie bien sentie. Et ainsi en va-t-il d’autres lieux de ce pays « qui saigne », selon l’expression qu’on a entendu au pupitre de la cathédrale de Buenos Aires.


"Devant Mileí, García Cuerva a critiqué
la haine et les agressions : On a dépassé toutes les limites",
dit le gros titre sur une impressionnante photo
montrant Mileí passant outre la main tenue par Jorge Macri
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Il n’y a donc pas que les évêques épiscopaliennes qui savent dire leurs quatre vérités aux puissants imbéciles qui refusent de les entendre, comme à Washington le 20 janvier dernier. Il y a aussi quelques hommes du même acabit du côté catholique, au moins en Argentine.

© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :
lire l’article de Página/12
lire l’article de Página/12 sur l’homélie prononcé par Monseigneur Carrara, archevêque de La Plata, autre prélat nommé par François dans le modèle social voulu par le défunt pontife
lire l’article de La Prensa
lire l’article de Clarín
lire le premier article de La Nación, dès hier
lire le texte complet de l’homélie de Monseigneur García Cuerva, archevêque de Buenos Aires, publié par La Nación, le seul quotidien à le faire.

mercredi 21 mai 2025

La Legislatura de la Province de Buenos Aires rend hommage à Haroldo Conti [Actu]

"L'écrivain des gens ordinaires qui résistent", dit le gros titre
de cette Union de l'édition locale de Página/12


Haroldo Conti était écrivain. Il a disparu pendant la dictature militaire de 1976-1983. Il était né à Chacabuco dans la province de Buenos Aires, il y a cent ans.

Son nom avait été donné au centre culturel du ministère de la Justice installé dans le domaine de l’ex-ESMA, un vaste campus culturel et artistique consacré aux droits de l’homme et placé sous le parrainage de l’UNESCO, là où pendant la dictature se trouvait un centre de détention clandestin, de torture et d’exécutions extra-judiciaires. Le gouvernement Mileí a supprimé ce Centro Cultural Haroldo Conti.

La Legislatura de La Plata, dominée par les péronistes, donc la gauche de gouvernement, a donc mis en scène avec solennité ce centenaire d’une personnalité mise au banc de la mémoire nationale par ce gouvernement fédéral trumpo-fasciste.

© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :
lire l’article de Página/12 (édition de la Province)

Ajout du 23 mai 2025 :
lire cet article de Página/12 sur l'interview de l'ancien directeur du Centro Cultural Haroldo Conti qui invite à le lire, la seule forme d'hommage qui reste aux Argentins en ce qui le concerne.

vendredi 13 septembre 2024

Hommage à Alorsa pour les quinze ans de sa mort [à l’affiche]

"Le tango est de retour", dit le titre du spectacle
en citant celui d'un des textes les plus connus de Alorsa

A La Plata, la ville où il est né, où il vivait et où un infarctus aigu est venu nous le voler par une nuit caniculaire du mois d’août (32° à Luján ce jour-là, à la fin de l’hiver !), demain, samedi 14 septembre 2024, de nombreux artistes se réuniront sur la scène du Planetarium de l’Université Nationale de La Plata (UNLP) pour rendre hommage à leur ami, l’auteur-compositeur interprète Alorsa, décédé en 2009, à l’âge d’à peine 39 ans (il les aurait eus au mois de novembre suivant).

La soirée commencera à 20h.

Parmi les nombreux artistes annoncés : Cucuza, Lucio Arce (qui vint me prendre à Buenos Aires pour me conduire à ses obsèques à La Plata en ce mois d’août qui nous a tous si douloureusement marqués), Facundo Radice, Julieta Cabrera et bien entendu ses musiciens, qui formaient avec lui La Guardia Hereje (1) et qui ne l’ont pas oublié.

Parmi eux, Leo Gianibelli a assuré la promotion de la soirée : il a donné de nombreuses interviews dans lesquelles il dresse un portrait attachant de l’homme et fait une analyse vue de l’intérieur de l’œuvre inachevée qu’Alorsa nous a laissée avec cette mort terriblement précoce.

Alorsa sur scène. Il brandit un horrible nain de jardin
Entendant un jour qu'il y avait en France un mouvement
"pour la libération des nains de jardin", qui volaient ces objets de décor
chez les particuliers, il avait fait une chanson pleine de son humour
si subtil et délicat
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Permettez-moi d’évoquer ici deux souvenirs : avec son accord, j’avais intégré une dizaine de ses textes à ma seconde anthologie bilingue, Le Bicentenaire de l’Argentine à travers le patrimoine littéraire du tango, parue en décembre 2010 comme numéro thématique spécial de la revue Triages (Tarabuste Editions), un volume que l’éditeur avait publié avec l’aide et le soutien du Conseil National du Livre.

Son hymne à Maradonna, que beaucoup de chanteurs de sa génération ont désormais inscrit à leur répertoire, Para verte gambetear (pour pouvoir te voir dribbler), fait, quant à lui, partie de la première, Barrio de Tango, recueil bilingue de tangos argentins, parue en mai 2010 et toujours disponible aux Éditions du Jasmin, que je pourrai donc, non sans émotion, dédicacer dimanche prochain à la Fête de l’Huma, un rendez-vous culturel international qui lui aurait beaucoup plus avec ce public de toutes les couleurs et venu de toute la France. Comme si c’était hier, je me souviens de la découverte de cette chanson en août 2007, au tout début de mon tout premier séjour en Argentine : c’était chez Walter Alegre, le coordinateur de la Ciudad del Tango, au CCC Floreal Gorini, devenu un ami précieux depuis. Pendanr qu’il préparait un modeste et délicieux asado sur son balcon, Walter avait mis en route le magnétoscope pour me faire entendre cette chanson et à peine le morceau était-il terminé que le chanteur lui-même frappait à la porte pour un petit coucou à l’improviste parce qu’il était de passage à Buenos Aires. C’était Alorsa et son inséparable guitare. Il a pris part à ce dîner à la bonne franquette (à la mode argentine), nous avons échangé jusqu’à pas d’heure et je lui ai exposé mon projet de bouquin pour obtenir l’autorisation d’y traduire sa chanson.

Pour les besoins des deux livres, Alorsa et moi avons ensuite beaucoup échangé, par mail interposé (on ne parlait pas encore de Whatsapp), sur les nuances dont je voulais tenir compte dans mes traductions et en 2009, alors que les livres ne sont sortis que l’année suivante, j’ai appris que cela l’avait touché. C’est sa mère, Olga, partie elle aussi beaucoup trop tôt, qui me l’a raconté dans ce salon où elle nous servait le café quelques heures après les obsèques de son fils.

© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :




(1) La Guardia Hereje : la Garde hérétique. Une allusion à l’histoire du tango où l’on a défini deux époques fondatrices, la Guardia Vieja (la Vieille Garde), où régnaient les musiciens amateurs (avant 1910 approximativement), et la Guardia Nueva (la Nouvelle Garde), où sont apparus les premiers musiciens professionnels, souvent issus de conservatoires et de théâtres européens, lesquels ont donné au tango toute sa complexité orchestrale et harmonique.

mercredi 26 avril 2023

Le Museo de Arte y Memoria de La Plata propose une exposition sur les 40 ans de démocratie [à l’affiche]

Une installation de l'artiste Daniel Ontiveros
qui reprend les derniers de Manuel Belgrano mourant, le 20 mai 1820 à l'aube
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Le Musée de l’art et de la mémoire de La Plata propose jusqu’à la fin de cette année une exposition, intitulée Objeto Histórico, où des artistes contemporains ont créé des installations et des œuvres originales autour de ce thème qui marque l’année 2023 : il y a quarante ans, l’Argentine renouait avec la vie démocratique et constitutionnelle après sept ans de la plus terrible dictature militaire que le pays ait pu subir dans les deux cents ans de son existence indépendante.


La libertad de decisión, reprise d'une œuvre de Paula Senderowicz
qui, en 2018, retourne la carte de l'Argentine
le sud en haut puis l'ouest à droite
pour la transformer en une vague de tsunami
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© Denise Anne Clavilier
www.barrio-de-tango.blogspot.com


Pour aller plus loin :

lire l’article de Página/12 hier sur l’événement
visiter la page Internet très dynamique que le musée a consacrée à son exposition

vendredi 24 mars 2023

Comme tous les 24 mars, l’Argentine se souvient : Nunca más [Actu]

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Tout en bas : "Face à face avec Joe Biden" :
le président Fernández vient de partir pour un sommet
des Amériques où il doit avoir un entretien particulier avec
son homologue des Etats-Unis


En Argentine, le 24 mars est un jour férié consacré au souvenir du dernier coup d’État militaire intervenu le 24 mars 1976 et à toutes ses victimes : Nunca más – Pus jamais ça !

"La culture n'est pas amnésique", dit le gros titre
sur les photos des disparus de la Dictature
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La presse de droite en fait à peine mention. Quelques articles pour indiquer les lieux où les manifestations officielles et les défilés militants auront lieu. C’est tout. Les unes sont consacrées à la victoire de la Scaloneta, nouveau surnom de l’équipe nationale de foot, dans un match amical qui a permis aux supporters de fêter une fois encore la troisième étoile de leurs champions. La droite prend ce jour pour des vacances comme les autres et cette année, chic, ça tombe un vendredi, ça fait donc un long week-end.

"Nous aimons tellement Nora" dit le gros titre
de ce supplément féministe
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En revanche, c’est la presque intégralité de son édition de ce jour que Página/12 consacre à la question des Droits de l’Homme et à l’histoire du coup d’État comme à celle des associations militantes de victimes de la répression. Les unes nationale et locales y font référence. Celles de plusieurs suppléments thématiques aussi !

"La Province a eu son Hitler", dit le gros titre
En rouge au-dessus : Rapport spécial sur la dictature à l'école
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Le plus choquant dans tout cela, c’est que, depuis que la CPI a émis l’ordre d’arrestation contre Poutine et sa blonde commissaire aux droits des enfants, ce journal, si prompt à relayer (à juste titre) toutes les informations concernant la recherche des enfants volés à leur famille sous la Dictature, prend fait et cause contre l’Ukraine et pour Poutine au sujet des enfants volés par l’ennemi, déportés en Russie et adoptés là-bas sous des identités falsifiées rendues possibles par un décret tout ce qu’il y a de plus officiel du président de la Fédération de Russie ! Au moins, la Junte avait-elle conscience de commettre un crime. Elle a tout manigancé en secret ! A longueur d’articles et d’éditoriaux, Página/12 parle à ce sujet de « soi-disant crimes », exactement comme le fit en son temps cette même Dictature que la rédaction honnit ce matin.


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Au mois d’août lorsque j’étais à Buenos Aires, j’ai été sidérée par l’hostilité à l’Ukraine et le mépris abyssal que beaucoup de mes amis de gauche professaient contre le président Zelensky dont ils ne savent finalement que fort peu de choses et la plupart du temps, en plus, ce sont des choses fausses. Et ils ne manifestaient aucune curiosité pour sortir de leurs croyances, toutes moulées par la propagande russe qui agit avec la force d’une secte. Désolant !

© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :

lire l’article du supplément quotidien Cultura & Espectáculos sur le programme culturel de la journée sur ce thème
lire l’article de Las 12, le supplément féministe hebdomadaire, sur les souvenirs de Nora Cortiñas, militante des droits de l’Homme, féministe, militante de la dépénalisation de l’avortement et elle n’est plus de prime jeunesse !
lire l’article de l’édition de La Plata, Buenos Aires (pour la province homonyme), consacré à un responsable de la Police d’il y a 47 ans, comparé à Hitler (mais la même comparaison rapportée à Poutine fait ricaner les mêmes journalistes)
lire l’article de l’édition de Rosario où l’ancien président bolivien, Evo Morales, doit participer aux manifestations locales (un président qui a voulu se représenter alors qu’il n’en avait pas le droit constitutionnel, mais cela ne dérange personne à Página/12, tout au contraire !)

lundi 13 mars 2023

Les mémoires posthumes de Hebe de Bonafini sortent bientôt à La Plata [Disques & Livres]

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Reconnaissable entre tous et toutes à son vocabulaire fleuri, depuis l’au-delà, Hebe de Bonafini (ci-dessus en photo noir et blanc), la défunte et emblématique présidente des Mères de la Place de Mai, fait parler d’elle dans Página/12 : au moment de sa mort, elle préparait en effet un livre de souvenirs que l’antenne de Madres de Plaza de Mayo à La Plata s’est chargée de mener à terme.

La sortie de l’ouvrage est désormais imminente et Página/12 en fait la une de son édition locale de la Province de Buenos Aires avec, d’entrée de jeu, une insulte adressée au fort antipathique évêque de La Plata en cette époque dominée par la Junte de Videla et consorts…

Et prends ça dans la figure !

Le tout le jour du 10e anniversaire d’un pape argentin qui a lutté, souvent à ses risques et périls lui aussi, contre l’oppression des militaires.

© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :

jeudi 12 mai 2022

Une bière artisanale argentine se distingue au championnat du monde [Actu]

Extrait du compte Facebook de Astor Birra


Il y a quelques mois, une bière argentine a été distinguée lors d’un concours international qui se tenait aux États-Unis. Il s’agit de la Astor Birra (bière en italien) qui sort d’une petite brasserie artisanale installée dans le quartier de Tolosa, à La Plata, la capitale de la province de Buenos Aires.

C’est la première fois qu’une bière argentine était ainsi distinguée.

L'équipe des brasseurs
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Après une huile d’olive de Mendoza repérée dans un concours mondial il y a quelques mois, cette récompense brassicole démontre la montée en gamme des produits gastronomiques argentins.

Les fondateurs
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Peu à peu, le pays est en train de découvrir les vertus du terroir… La brasserie artisanale gagne du terrain dans toute l’Argentine depuis quelques années, une tendance qu’on observe dans de très nombreux pays un peu partout sur la planète.

Hier, Clarín saluait l’exploit.

© Denise Anne Clavilier

Pour aller plus loin :

jeudi 5 mai 2022

Rubén Rada en tournée en Argentine [à l’affiche]


Rubén Rada, grand musicien uruguayen, l’un des plus grands représentants du candombe, que l’Uruguay a fait inscrire récemment au patrimoine mondial de l’UNESCO, est en tournée en Argentine.

Il vient apporter la bonne parole de ce genre que les Argentins redécouvrent depuis quelques décennies mais qui avait pratiquement disparu à l’ouest du Río de la Plata, où la culture afro-argentine avait été invisibilisée entre les années 1870 et la fin de la dernière dictature militaire (1976-1983), malgré une tentative (qui avait tourné court) de la relancer sous la présidence radicale de Hipólito Y.rigoyen (1916-1922). A l’est en revanche, la culture afro-rioplatense s’est développée de façon continue, comme au Brésil voisin. Et inséré dans cette tradition nationale, Rubén Rada a infusé dans le candombe une dose de beat-rock, qui est l’une de ses signatures musicales.


En Argentine, Rubén Rada intégrera à son répertoire et arrangera à sa façon plusieurs chansons de quelques grands artistes du pays, comme entre autres le rockeur Fito Páez.

Rada est déjà arrivé à Buenos Aires où il se produira demain, vendredi 6 mai 2022, au Teatro Ópera-Orbis (la salle a été reprise par une société d’assurance qui a mis son nom au fronton). Le 7, le musicien sera à La Plata, au Coliseo Podestá. Il passera ensuite à Córdoba, où il chantera au Quality Espacio le 12 mai avant d’achever sa tournée à Rosario, au Teatro municipal La Comedia, le lendemain.

A Buenos Aires, les places se vendent à partir de 2 910 $ argentins. A La Plata, les prix vont de 3 000 à 4 500 $. A Córdoba, ils s’étendent entre 310 $ (sic) et 4 500 $ ! Enfin, à Rosario, les fauteuils sont mis en vente entre 700 $ et 4 200 $. Autrement dit, dans l’ensemble, c’est pas vraiment donné ! Il est vrai que toutes ces salles sont de très grandes salles, privées pour les unes, publiques (et donc subventionnées) pour les autres.

"Il joue et il chante cool", dit le gros titre
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Ce matin, Página/12, le seul quotidien à annoncer cette tournée, publie une longue interview de l’artiste, en tête de son complément culturel quotidien Cultura y Espectáculos (ci-dessus).

© Denise Anne Clavilier

Pour aller plus loin :

lire la présentation sur le site de Ópera-Orbis
lire la présentation sur celui du Coliseo Podesta
lire la présentation sur celui de Quality Espacio
lire la présentation sur celui de La Comedia à Rosario

Ajout du 6 mai 2022 :
lire l’article de Clarín
lire l’article de La Nación

vendredi 29 avril 2022

Affaire « Gestapo » : les inculpations pleuvent [Actu]

Jeu de mot entre "Gestapo" et Pro, le nom du parti
de Mauricio Macri et María Eugenia Vidal
Le jaune est la couleur du Pro
Pour le reste, ça se comprend tout seul
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Lors du précédent mandat à la Province de Buenos Aires, le 15 juin 2017, le gouvernement provincial (de droite) (1), alors présidé par María Eugenia Vidal, avait organisé, bizarrement dans les locaux d’une banque publique (eux-mêmes à son insu placés sous surveillance vidéo) plutôt que dans l’un ou l’autre des ministères provinciaux, une réunion avec des représentants patronaux où l’ordre du jour portait sur la stratégie à déployer pour envoyer derrière les barreaux pour un bon moment certains dirigeants syndicaux, au premier chef celui du secteur bancaire, afin de laisser le champ libre à la mise en place d’une politique patronale musclée.

Pendant les débats, l’un des ministres provinciaux avait exprimé aux dirigeants économiques son regret de ne pas disposer d’une police aussi efficace que la Gestapo (en allemand dans le texte) pour en finir avec tous ces syndicalistes empêcheurs de faire du profit à tout crin.

Il y a peu, les enregistrements de ces échanges inimaginables ont fuité dans les médias et la justice s’est emparée de l’affaire. Une instruction a été ouverte à La Plata (capitale de la province) et le juge vient d’annoncer qu’il entamait des poursuites contre plusieurs participants à cette réunion, parfaitement reconnaissables sur les vidéos, et autres complices.

L'information est traitée discrètement (dans la colonne de droite)
mais elle est bien en une.
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Les chefs d’inculpation sont ceux d’espionnage illégal et pèsent sur les têtes de plusieurs ministres provinciaux ainsi que celles de hauts responsables des services de renseignement nationaux ; L’instruction fait remonter le début de l’affaire à une autre réunion qui s’est tenue à la Casa Rosada (palais présidentiel de Buenos Aires), le 4 mai 2017, et à laquelle assistait le chef de l’État en personne, Mauricio Macri, lui-même déjà inculpé pour une autre affaire d’écoutes illégales (cette fois-ci au détriment des parties civiles dans l’enquête sur la disparition en mission du sous-marin ARA San Juan). C’est en effet à cette date que cette solution gravement illégale aurait commencé à être envisagée par les plus hautes autorités de l’État, au niveau fédéral et provincial.

Le scandale est tel que toute la presse en rend compte, celle de droite comme celle de gauche, cette dernière en faisant naturellement beaucoup plus que l’autre.

© Denise Anne Clavilier

Pour aller plus loin :

lire l’article principal de Página/12, qui relève aussi le soutien de plusieurs magistrats à leur collègue qui instruit une autre affaire d’espionnage, celle du mauvais usage fait par le gouvernement municipal de Buenos Aires (droite néolibérale) du système de reconnaissance faciale officiellement mis en œuvre pour suivre à la trace les auteurs de méfaits sur la voie publique et qui a été utilisé pour suivre les faits et gestes de nombreuses personnalités de gauche, y compris ceux de l’actuel chef d’État ;
lire l’article de Clarín




(1) Le gouvernement national était alors d’une seule et même couleur politique : les deux exécutifs appartenaient à la même alliance électorale néolibérale. La gouverneure d’alors est maintenant parlementaire nationale et se présente comme l’une des possibles rivales de l’ancien président à la tête de ce courant politique. Les deux exécutifs actuels sont tous deux péronistes (de l’autre côté de l’arc politique) et ont été élus sur la même plateforme programmatique électorale.

samedi 9 octobre 2021

Le Teatro Argentino de La Plata rouvre ce soir pour Piazzolla [à l’affiche]


Ce soir, samedi 9 octobre 2021, le Teatro Argentino, la grande salle publique de la Province de Buenos Aires, dans sa capitale, La Plata, rouvre ses portes après le cauchemar du covid.

Ce concert inaugural rendra hommage au centenaire provincial, Astor Piazzolla, né en mars 1921 à Mar del Plata, le grand port maritime de la Province. Le spectacle s’intitule les « Huit saisons » (Ocho Estaciones) et reprendra les Quatre Saisons de Vivaldi puis celles de Piazzolla… Joli clin d’œil de printemps au compositeur tanguero régional, connu dans le monde entier au même titre que son homologue, baroque et italien.

Comme les beaux jours sont là, ces deux premiers concerts, ce soir et demain dimanche à 18h, se tiendront en plein air, sur une scène montée à cet effet sur la place proche du théâtre. L’orchestre résident interprétera les œuvres citées, avant d’aller dans la capitale fédérale répéter l’opération au Centre Cultural Kirchner, le 15 octobre prochain.

Ces deux concerts sont le signal de départ d’une saison artistique enfin libérée (en tout cas on l’espère) de ce maudit covid qui a mis en coma artificiel tout le monde du spectacle vivant en Argentine comme ailleurs dans le reste du monde.

© Denise Anne Clavilier

Pour aller plus loin :

mercredi 9 décembre 2020

Le football argentin une nouvelle fois en deuil [Actu]


Début d’été décidément bien noir pour le Río de La Plata… Hier, le dernier entraîneur national argentin qui ait emmené l’équipe en finale d’une coupe du monde est mort dans une clinique cardiologique de Buenos Aires. Alejandro Sabella y avait été admis le 25 novembre : il avait fait un accident cardiaque chez lui en apprenant la mort de Diego Maradona.

"Prof dans son pays"
Profeta et profesor en espagnol permettent un jeu de mot
que l'orthographe interdit en français
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Alejandro Sabella avait soixante-six ans. Il souffrait de multiples problèmes cardiovasculaires et il y a plusieurs années, il avait traversé un cancer qu’il l’avait laissé très affaibli.

L'info est traitée à droite
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Après une brillante carrière qui l’avait lui-même conduit à porter le maillot albiceleste au début des années 1980 et à jouer successivement dans les clubs de River Plate à Buenos Aires, de Sheffield United en seconde division britannique avant de passer à Leeds, en première division, il était revenu en 1981 à Estudiantes avant de gagner le Mexique pour une fin de carrière à Irapuato en 1989.

Hommage en bas de page
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Retraité des crampons, il revint à son cher club de Estudiantes qu’il allait conduire en 2009, en tant qu’entraîneur, à la victoire dans la Copa Libertadores où s’affrontent les meilleurs clubs d’Amérique du Sud.

L'info est traitée en bas à droite
Le gros-titre est réservé au nombre de morts du covid dans le pays
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Même l’Université nationale de La Plata, la ville du club Estudiantes, lui avait rendu hommage en août 2018.

Quand Sabella portait le numéro 10 de l'équipe nationale

Ce matin, la presse le salue des titres de maestro et de profe (maître et prof.). Les footballeurs qu’il a coachés ont toujours apprécié son sens de l’humain et le respect qu’il portait à tout le monde.

Sa veillée funèbre se tient dans le domaine officiel de la fédération nationale de football (AFA).

© Denise Anne Clavilier

Pour aller plus loin :