Il
l’avait
annoncé. Il l’a fait. Hier
midi, Lula
a profité
de
la
réunion du Mercosur à
Buenos Aires pour la passation de témoin entre Mileí et lui à la
présidence tournante de
l’alliance
pour rendre visite à Cristina, détenue
chez elle
depuis
l’arrêt contesté de la Cour suprême.
Le juge d’application des peines n’avait
pas osé lui
refuser
l'autorisation de
visite d’un
homme aussi charismatique dans les milieux populaires sud-américains.
Dans
le froid intense qui règne actuellement sur les rives du Río de la
Plata (1),
la
voiture du président brésilien a dû se frayer un passage dans une
foule très dense, répartie des deux côtés de cette rue assez
étroite,
jusqu’à la porte d’entrée de l’immeuble. Les images sont là.
Elles
ont tourné sur toutes les chaînes de télé, argentines et
étrangères… Celles-là
même
que la droite argentine s’est bataillée pour qu’elles n’existent
pas, celles
qui prouvent la popularité intacte de Cristina Kirchner.
Encore raté !
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"On prévoit une inflation de 22,7% par an et le dollar à 1229 pesos en décembre" En-dessous, l'une des deux photos de la rencontre Cliquez sur l'image pour une haute résolution |
Et
pendant que Mileí, flanqué
de son éternelle sœur-épouse,
faisait étalage de
sa
hargne toujours
aussi
immature
et de
sa
haine démentielle
envers
le
Mercosur, n’hésitant pas dans son dernier discours de président
de
l’alliance à
menacer de la
quitter si ses caprices déréglementariens n’étaient pas
satisfaits, Lula, sans
dire un mot,
rendait espoir à la gauche argentine par
sa seule présence,
pendant une heure, chez
la madone toute de blanc vêtue du péronisme modernisé,
dans un
appartement meublé d’une manière simple, de bon goût et sans
ostentation, au deuxième étage de
cet immeuble typique
d’un
quartier ordinaire du centre historique de Buenos Aires.
Lui
aussi a été condamné à de la prison et il s’est retrouvé
littéralement derrière les barreaux pour des histoires de
corruption dont il a été établi plus tard qu’elles étaient un
tissu de mensonges,
une conspiration de la droite brésilienne pour l’écarter du
scrutin présidentiel
où sa victoire s’annonçait.
Puis
il a fini par retrouver
sa liberté et son éligibilité et il a de
nouveau et brillamment été porté à la tête de son pays !
De l’entretien lui-même, on n’a presque rien : deux photos publiées sur le compte X de l’ex-présidente, avec un commentaire combatif et rudement bien tourné, et le tour est joué. Une sobriété à toute épreuve.
Pour
aller plus loin :
lire
l’article
de Página/12
lire
l’article
de La
Prensa
lire
l’article
de Clarín
lire
l’article
de La
Nación
(1) Et nettement au-delà. Très au nord de Buenos Aires, dans la province subtropicale de Corrientes, on a photographié des carpinchos (les plus gros rongeurs au monde, ils ont la taille d’un gros chien) patiner sur la glace exceptionnelle des étangs de Iberá, immense réserve naturelle qui est l’un de leurs habitats ordinaires. Comme dans un dessin animé de Walt Disney de la grande époque, ils ont l’air de ne pas en croire leurs yeux ! Pauvres bêtes qui payent les pots cassés de nos bêtises humaines...