lundi 28 mars 2022

Début de la Semaine du souvenir des Malouines [Actu]

"Le long chemin des soldats argentins
qui peuvent enfin reposer en paix", dit le gros titre
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Samedi prochain, ce sera le quarantième anniversaire du début de la Guerre des Malouines, un désastre militaire pour l’Argentine, avec de nombreux morts parmi les appelés envoyés par la dictature militaire sur ce front insulaire, mais aussi un moment historique clé dans la politique argentine visant à récupérer cet archipel saisi par la Royal Navy en janvier 1833 sans déclaration de guerre préalable alors que le Royaume-Uni et l’Argentine entretenaient déjà des relations diplomatiques depuis neuf ans.

Le souvenir de l’événement est le thème national de l’année dans toute l’Argentine, sous le slogan Las Malvinas son Argentinas.

Depuis quelques jours, la plupart des journaux publient des articles spéciaux, parfois consacrent des dossiers entiers à cette guerre, aux soldats morts au combat et enterrés aux Malouines, souvent encore sans avoir pu être identifiés, aux anciens combattants et à leurs terribles souvenirs, à la situation actuelle de l’archipel avec la toponymie originale en espagnol (alors que les Britanniques ont tout rebaptisé dès les premières années de l’occupation).

Hier dimanche, La Nación a consacré à ce souvenir l’intégralité de son supplément culturel hebdomadaire, El Berlinés. Un dossier très émouvant et très éclairant sur ce que représentent l’archipel et la guerre de 1982.

© Denise Anne Clavilier

Pour aller plus loin :

Le Nutriscore argentin s’impose dans les rayons [Actu]

"Bon appétit" souhaite le nouveau logo
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Après avoir surmonté plusieurs obstacles, mis sur sa route par les acteurs de l’industrie agro-alimentaire, le Nutriscore argentin, baptisé Étiquetage facial, fait son apparition dans les rayons des épiceries de quartier et des grandes surfaces.

Il se présente sous la forme d’un octogone noir dans lequel s’inscrivent clairement les taux des principaux composants du produit. C’est un progrès de la défense du consommateur et une aide à la santé publique qui réjouit la rédaction de Página/12, le quotidien généraliste argentin le plus mobilisé sur ces questions, pour qui l’entrée en vigueur de cette nouvelle loi fait de l’Argentine un leader dans sa région.

Pour autant, ce n’est pas le premier pays du sous-continent à mettre en place ce type de système.

© Denise Anne Clavilier

Pour aller plus loin :

De retour à Plaza de Mayo, le 24 mars consacre la division à gauche [Actu]

"Avec le souvenir pour drapeau", dit le gros titre
Toute la presse était d'accord vendredi pour reconnaître
que la manifestation était un succès de fréquentation
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Jeudi dernier, le 24 mars, l’Argentine célébrait comme tous les ans le souvenir des victimes de la dernière dictature militaire, au jour anniversaire du coup d’État de Videla, en 1976.

Après deux ans de confinement ou semi-confinement, les actes publics retrouvaient enfin les places des grandes villes. A Buenos Aires, les militants se sont retrouvés sur Plaza de Mayo, là où les mouvements d’opposition à la junte militaire s’étaient constitués dès la première année de la dictature.

En haut, la guerre en Ukraine
En bas : "Máximo se régale"
sur cette photo du défilé qu'il a conduit
à la tête de sa formation, La Cámpora,
qui organise la jeunesse kirchneriste
(très critiquée pour ses nombreux aspects sectaires)
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Ce qui aurait dû se concentrer en une manifestation digne et glorieuse, symbole de la victoire de l’État de droit sur l’arbitraire et la violence politiques, a débouché sur la mise en lumière éclatante (et assez peu digne) de la division à l’intérieur de la majorité péroniste entre des partisans de la politique actuelle et, autour de Máximo Kirchner et de sa mère, Cristina, qui occupe le second poste de la République (elle en est l’actuelle vice-présidente), d’une opposition interne radicalisée, hargneuse, arrogante et particulièrement sectaire qui a mis à profit tout le week-end (jeudi était un jour férié) pour accumuler les déclarations agressive contre l’actuel président (dont plusieurs attaques ad hominem) et son accord, pourtant si difficilement négocié, avec le FMI en vue de rééchelonner la dette gigantesque contractée par l’Argentine sous le précédent gouvernement, libéral et plutôt antisocial, censé représenter l’antithèse de leur projet de société. Máximo Kirchner s'en est même pris à l'ensemble des habitants de Buenos Aires, les accusant de voter pour des négationnistes des crimes de la dictature, ce qui a mis en colère le chef de la majorité portègne (droite libérale) puisqu'il est lui-même le fils d'une victime de ces crimes.

Patiemment, tout au long de ces quatre jours, le président Alberto Fernández a tendu la main à cette partie de la coalition de gauche qui l’a porté au pouvoir il y a deux ans et demi. Il a multiplié les offres de paix au nom de l’avenir d’une politique de gauche et de l’avenir du pays lui-même. Des appels à un peu de calme et plus de raison. En pure perte. Ce qui nourrit bien entendu l’opposition de droite : elle se régale de ce spectacle désastreux et qui risque de mettre le pays en difficulté dans la crise multiple qu’il traverse.

"Le christinisme défile pour affirmer son pouvoir
et accentue sa bagarre contre le Président"
dit le gros titre
au-dessus de la photo du bâtiment russe atteint par un projectile ukrainien
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Máximo et sa mère ont donc délibérément déterré la hache de guerre contre le président et ses soutiens et ils montrent qu’ils ne sont prêts à aucun compromis, à aucune négociation, au risque de faire repasser la droite dans deux ans. Ils préfèrent visiblement revoir la droite au pouvoir à la perte de leur position d’influence dans la configuration actuelle où leur réputation de sectarisme, développée par la campagne électorale l’hiver dernier, leur a déjà valu de perdre la majorité au Sénat. Une lamentable histoire de fous !

Il n’est pas impossible que ce qui a fait finalement déborder leur fureur soit la rupture politique de l’Argentine avec Poutine quelques jours après le début de l’invasion de l’Ukraine et juste après le vote au Congrès de l’accord avec le FMI, obtenu avec une marge confortable pour le gouvernement.

Ils n’auront pas digéré ce double désaveu de leur politique passée consistant à faire ami-ami avec Poutine et à considérer irrémédiablement comme ennemi le Fonds Monétaire International.

La Nación a traité le défilé en titre secondaire
(en haut, sous le titre, à droite)
En gros titre : "La Cámpora condamne l'accord avec le FMI
et a de nouveau pris ses distances avec le Gouvernement"
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Pendant ce temps, le ministre de l’Économie argentin, Martín Guzman, était en France pour négocier avec le Club de Paris. C’est donc à l’Ambassade qu’il a présidé l’hommage aux victimes du terrorisme d’État, loin de la fureur portègne… Le lendemain, Clarín et La Nación publiaient des interviews du ministre enregistrées dans la résidence de l’Ambassadeur, non loin de l’Arc de Triomphe. Pas Página/12 !

© Denise Anne Clavilier

Pour aller plus loin :

mercredi 23 mars 2022

Le couple Piro-Rinaldi se reforme ce soir pour un récital au CCK [à l’affiche]


La chanteuse Susana Rinaldi et le bandonéoniste et compositeur Osvaldo Piro, qui ont divorcé il y a plusieurs décennies et sont remontés ensemble sur scène de loin en loin depuis quelques années, se produiront ce soir, mercredi 23 mars 2022, à 20 h, au Centro Cultural Kirchner, avec la Orquesta Nacional de Música argentina Juan de Dios Filiberto qui pour l’occasion sera dirigé par Osvaldo Piro.

L’entrée est libre et gratuite mais le spectacle se donnera à guichets fermés.

Au programme : de nombreux grands classiques du répertoire tanguero avec quelques morceaux signés Osvaldo Piro.

Ce sera un hommage largement mérité à deux grands artistes octogénaires et qui n’ont rien perdu de leur dynamisme.

© Denise Anne Clavilier

Pour aller plus loin :

Prochaines dédicaces à Chevilly-Larue [ici]


La Médiathèque Boris Vian, à Chevilly-Larue (94), en banlieue parisienne, organise le vendredi 1er et le samedi 2 avril 2022 le premier salon du conte.

J’y dédicacerai le recueil Contes animaliers d’Argentine que j’ai publié aux Éditions du Jasmin en 2014. Pour l’heure, j’ignore si mes autres livres seront à disposition mais l’éditeur sera là : il sera donc facile de les lui commander en direct pour un envoi postal rapide.



Ce salon se tiendra à la médiathèque, 25 avenue Franklin Roosevelt, à Chevilly-Larue, le samedi de 15 h à 21 h et le dimanche de 10 h à 18 h.

Entrée libre et gratuite dans le respect des règles sanitaires qui vaudront à cette date (eu égard à la remontée spectaculaire des cas de covid en France depuis quelques jours, il est fort possible que les pouvoirs publics remettent en vigueur le port du masque et la présentation du passe vaccinal).

La médiathèque Boris Vian dispose d’un important fonds de contes et organise régulièrement des activités autour d’eux.

© Denise Anne Clavilier

Pour aller plus loin :

lire la présentation de la manifestation sur le site Internet de la médiathèque.

mardi 22 mars 2022

Guerre contre l’inflation : le gouvernement lance un ultimatum [Actu]

"En arrière toute", disent les mots écrasés
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La semaine dernière, devant la perspective d’une politique nationale de lutte contre la hausse des prix, un certain nombre de producteurs, dont plusieurs grandes marques nationales alimentaires, et de distributeurs ont brutalement augmenté leurs prix finaux avec une hausse qui a pu atteindre le taux de 9 %

La une de dimanche
"Serials étiqueteurs", dit le gros titre
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Dimanche, Página/12 a dénoncé la manœuvre à la une. Avec l’inventivité et l’humour graphique qui sont la marque de fabrique de ce quotidien, l’enquête n’est pas passée inaperçue. Même les journaux de droite reconnaissent aujourd’hui l’existence du phénomène.

La Prensa traite l'info en bas, avec photo d'un ministre
qui entre d'un pas résolu dans la salle de conférence
En haut, la guerre en Ukraine qui n'a plus souvent
les honneurs de la une de Página/12 mais reste à celles de la presse de droite
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Alertés par le quotidien de la gauche de gouvernement, les ministres concernés sont passés à la contre-offensive. Le ministre du Développement productif, Matías Kulfas, accompagné de son secrétaire d’État au Commerce intérieur, a convoqué hier les représentants de la grande distribution et de l’industrie agro-alimentaire. Sitôt terminée cette réunion qui semble avoir été houleuse, Kulfas a tenu une conférence de presse. Il y a annoncé qu’il accordait 24 heures aux industriels et aux grandes enseignes pour justifier les hausses de prix qui ont été appliqués dans les rayons des supermarchés.

L'info est traitée dans un titre secondaire
en haut sous le titre, à droite
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Fini de rigoler ! Sans justification valable, les commerçants devront rétrograder les produits aux prix qui était les leurs le 8 mars dernier.

Deux gros titres qui se passent de traduction !
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Pendant ce temps-là, les organisations patronales agricoles se portent en justice contre l’État pour faire lever les limitations à l’exportation que le gouvernement a récemment imposées aux produits dérivés du soja (farine et huile), probablement en vue de les taxer davantage lorsqu’ils sortent du territoire pour rapporter beaucoup de dollars aux exportateurs, dollars qui la plupart du temps (ce n’est un secret pour personne) atterrissent sur des comptes off-shore. Il est donc plus efficace de taxer à la source !


La vignette de Paz et Rudy ce matin en une de Página/12
pastiche le ton martial des experts qui commentent la campagne russe contre l'Ukraine
Le journaliste (hors champs) : Où en est la guerre contre l'inflation ?
L'expert : La situation du régiment des boulangers à cheval est critique (1)
Traduction © Denise Anne Clavilier

© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :


Ajouts du 23 mars 2022 :
580 produits auraient subi des hausses « préventives ». Pour ces produits, le gouvernement exige des producteurs et des distributeurs qu’ils remettent en selle les prix qui avaient cours le 10 mars dernier.
Pour aller plus loin :
lire l’article de Página/12
lire l’article de Clarín
lire l’article de La Nación




(1) Allusion au régiment des Grenadiers à cheval, l'un des deux plus prestigieux corps de la République argentine (Regimiento de Granaderos a Caballo ou MGC). Il fut fondé en 1812 par le futur général José de San Martín et participa à son épique campagne continentale, libérant tour à tour le Chili en 1817-1818 puis le Pérou en 1820-1821. Aujourd'hui, le régiment assure les services de sécurité et de protocole auprès du président de la République et des institutions nationales. Pour des raisons métriques, on ne peut pas faire le même calembour avec l'autre régiment historique, el Regimiento de Patricios (régiment d'infanterie n° 1).

samedi 19 mars 2022

L’Argentine se dote d’un fonds pour réguler le cours du blé [Actu]

"L'autre fonds", dit le gros titre avec ce profil du président
sur fond noir, en référence au FMI
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Ce matin, non sans surprise, les journalistes ont découvert dans les premières pages du Bulletin officiel de la République Argentine (B.O.R.A.) le décret présidentiel qui crée un fonds fiduciaire pour la stabilisation du blé argentin. Il s’agit d’un fonds qui pourra réguler le prix du blé destiné aux meuneries argentines qui alimentent le marché domestique.

Ce fonds sera alimenté par les taxes qui frappent les exportations de blé, lesquelles pourront être modifiées par le ministère du Développement productif et son secrétariat d’État au Commerce intérieur. L’objectif est de garantir un prix de la tonne de blé qui permette à la chaîne de production de la farine, du pain et des pâtes (et autres produits dérivés) d’appliquer au produit fini des prix acceptables pour les consommateurs argentins.

"Malgré sa promesse, le président n'a fait aucune annonce
contre l'inflation", dit le gros titre
En dessous : "Poutine monte une manifestation à Moscou
pour attiser le nationalisme"
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Il s’agit d’une mesure exceptionnelle pour répondre à l’urgence provoquée par la situation internationale. De ce fait, elle est exemptée de passer par les débats parlementaires.

Cela veut dire aussi que l’Argentine va d’abord satisfaire les besoins de sa population avant d’exporter son blé vers des pays qui vont en avoir un cruel besoin. On pense avant tout à l’Afrique du Nord, au Liban et à la Syrie, qui sont menacés de disette, voire de famine, d’ici la prochaine récolte et au-delà puisque ces différents pays dépendent du blé ukrainien et russe. Mais le blé argentin excédentaire pourrait bien être accaparé par des importateurs plus riches, notamment européens. Pendant ce temps en France, la principale organisation agricole tente d'obtenir de l'Union Européenne qu'elle laisse les exploitants mettre en culture les jachères obligatoires pour augmenter les prochaines récoltes de céréales et d'oléagineux.

Les limitations à l’exportation pour les produits du soja (farine et huile) sont plus que jamais maintenues.

"Fernández remet à plus tard les mesures
qu'il avait promises contre l'inflation", dit le gros titre
L'autre titre, sur Poutine, se passe de traduction, non ?
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Par ailleurs, le gouvernement argentin serait en train de négocier une nouvelle liste, plus longue, de prix garantis (opération Precios Cuidados). Ces mesures devraient contenir une petite partie de l’inflation qui est très forte dans le secteur alimentaire.

Si Página/12 célèbre ces mesures, Clarín et La Nación la tiennent pour rien ou pas grand-chose. Aucune mesure de régulation des prix n’agrée à la droite en Amérique du Sud. En revanche, l'apparition de Poutine hier dans le grand stade de Moscou a retenu leur attention mais pas celle de la rédaction de Página/12 qui relègue le sujet en pages intérieures.

Sur le plan diplomatique, il faut noter que le décret parle de l'invasion de l'Ukraine par la Russie sans tourner autour du pot. La rupture avec Moscou semble bel et bien consommée. Le président Alberto Fernández l'avait nettement acté dans les propos qu'il a tenus à Santiago du Chili auprès de la presse chilienne et internationale en marge de la cérémonie d'investiture présidentielle de Gabriel Boric, le 11 mars dernier.

© Denise Anne Clavilier

Pour aller plus loin :

vendredi 18 mars 2022

Le CCK inaugure sa salle immersive avec Piazzolla [à l’affiche]

La nouvelle salle du CCK et sa première exposition


Avant-hier, en présence du président Alberto Fernández et du ministre de la Culture, le cinéaste et documentariste Tristán Bauer, accompagnés de membres de la famille de Astor Piazzolla, le Centro Cultural Kirchner a inauguré sa salle immersive et multisensorielle en y déployant une partie de l’exposition Piazzolla Cien años, installée l’année dernière pour le centenaire de la naissance du grand musicien qui a révolutionné le tango dans les années 1950.

Le président au premier plan applaudissant les effets multisensoriels du CCK
Photo Casa Rosada
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Cette salle dont l’accès est gratuit et libre, sans réservation préalable, du mercredi au dimanche, de 14h à 20h, est située au deuxième étage de ce très beau bâtiment historique, qui a accueilli pendant des années les services centraux de la Poste (Correo Central) avant d’être reconverti en un centre culturel national à la programmation richissime, avec des spectacles gratuits.

De gauche à droite : Tristán Bauer, Laura Escalada de Piazzolla, veuve de Astor,
et le président, qui ont pu enlever le masque pour poser
Photo Casa Rosada
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© Denise Anne Clavilier


Pour en savoir plus :

lire le communiqué officiel de la Casa Rosada (services de presse de la présidence)

Une femme accède à la vice-présidence du Boca Juniors [Actu]

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Hier, le conseil administratif du Club Atlántico Boca Juniors s’est réuni pour notamment remplacer l’un des deux vice-présidents, après le décès du titulaire. Et c’est une jeune femme qui accède à ce poste en vue : Adriana Bravo.

Le bureau du CABJ au grand complet
Cherchez la femme !
(photo CABJ)

C’est la première fois qu’une femme arrive à ce niveau de responsabilité dans ce club, qui règne sur une grande partie du sud de Buenos Aires et possède l’une des meilleures équipes professionnelles de football du pays. Le Club offre aussi à ses adhérents des activités culturelles, une école (avec vue imprenable sur la pelouse du stade de La Bombonera), un dispensaire et une foultitude de sports d’équipe.

Comme la photo en témoigne, le bureau est encore assez loin de la parité !

© Denise Anne Clavilier

Pour en savoir plus :

Malgré le refus de Cristina, le Sénat ratifie l’accord avec le FMI [Actu]

"Un accord à désaccords", dit le gros titre
sur cette image de l'écran indiquant les votes au Sénat
la nuit dernière
Página/12 est le seul quotidien qui ne traite plus
systématiquement la guerre en Ukraine en une
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Hier, lors du débat et du vote sur l’accord avec le FMI, Cristina Kirchner, qui en sa qualité de vice-présidente préside normalement le Sénat, a choisi la tactique inverse de celle adoptée par son fils, Máximo Kirchner, à la Chambre basse, la semaine dernière.

Elle a participé les débats à sa place présidentielle et elle a quitté l’hémicycle au moment du vote, qui a donc été acquis, largement, malgré son opposition radicale à cet accord. Ce faisant, elle a laissé sa place à la cheffe du groupe Juntos por el Cambio (ensemble pour le changement), qui représente l’aile ultralibérale de l’opposition contre laquelle elle s’est battue pendant toute sa vie politique. Cette attitude peu conciliante de sa part pourra marquer un déclin de son influence sur la gauche de gouvernement en Argentine même si un premier sondage laisse penser qu’elle l’emporterait haut-la-main sur l’actuel président en cas de primaire pour les élections de 2023 (prochaine présidentielle).

"L'accord avec le FMI est désormais une loi
Cristina s'est effacée", dit le gros titre
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Malgré cet incident de basse politique, la restructuration de la dette argentine a été ratifiée, tard dans la nuit, par 56 voix. Trois sénateurs se sont abstenus et treize ont voté contre. Parmi ces derniers, se trouvent quelques kirchneristes forcenés qui n’hésitent pas à montrer au grand jour leur opposition au gouvernement dont ils faisaient officiellement jusqu’alors partie de la majorité, dans un Sénat renouvelé en décembre dernier et désormais dominé par l’opposition de droite, dont une partie a émis la nuit dernier un vote positif.

Pour éviter les incidents violents de la semaine dernière, lors du vote à la Chambre des Députés, le palais du Congrès était protégé par des barrières anti-émeutes. Les manifestants d’extrême-gauche se sont regroupés sur la place, mais très loin du Congrès qui était donc hors de portée de leurs pierres, pots de peinture et autres cocktails Molotov. Du coup, la manifestation a été plus calme.

L'information est traitée en titre secondaire
en haut, sous le titre, à droite
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De son côté, le FMI s’est manifesté hier. La guerre en Ukraine et les sanctions généralisées contre la Russie déstabilisent en effet toute l’économie mondiale et déclenche un surplus d’inflation qui retombe sur l’Argentine, l’un des pays pour lesquels c’est une catastrophe sur deux autres catastrophes, la crise sanitaire et l’endettement géant (à hauteur de 45 milliards de dollars US dus au Fonds). L’organisme international a fait part de ses craintes sur la capacité du pays à respecter l’accord qui vient d’être ratifié.

"L'accord avec le FMI est devenue une loi
mais la fracture de la majorité s'approfondit"
La photo est consacrée à un bébé
conçu par GPA et né en Ukraine
Au début de la guerre, beaucoup d'Argentins
étaient en Ukraine par la naissance d'enfants conçus par GPA
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Aux termes de cet accord, l’Argentine doit faire reculer l’inflation (actuellement de 51 % l’an) mais bénéficie d’une liberté d’investissement public sans autre condition au moins jusqu’en 2026, année où elle devra commencer à rembourser sa dette. C’est la première fois que le FMI s’abstient d’étrangler son débiteur. L’équipe des négociateurs argentins a peut-être réussi à lui faire quitter sa nature de boa constrictor.

© Denise Anne Clavilier

Pour aller plus loin :

sur la ratification de l’accord

sur les doutes manifestés par le FMI

Le taux d’indigence encordée à l’inflation sur l’Aconcagua [Actu]

Infographie de synthèse
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Comme on pouvait s’y attendre lorsque le rapport sur l’inflation mensuelle observée en février est sorti le 15 mars dernier, les seuils de pauvreté et d’indigence ont grimpé de façon spectaculaire : celui de la pauvreté, mesuré à l’aide d’un panier de vivres et de services de base, avait augmenté en février de 6,6 %, atteignant le revenu de 27 122 pesos argentins pour survivre.

Le seuil d’indigence, mesuré par un panier de vivres sans service, ne pouvait que monter, l’inflation moyenne pour l’alimentation à Buenos Aires ayant atteint en février le taux de 9,1 %. Et effectivement, le seuil d’indigence est maintenant à 12 108 $, soit une augmentation de 9 %. Ces deux seuils sont calculés en fonction du niveau de vie de Buenos Aires et sa grande banlieue, là où la densité démographique est la plus forte du pays et où se concentrent la majorité des populations en difficultés économico-sociales.

Seule La Prensa traite cette information en une ce matin.

© Denise Anne Clavilier

Pour aller plus loin :

mercredi 16 mars 2022

En Argentine, l’inflation s’entraîne à escalader l’Aconcagua [Actu]

"Des chiffres dans le rouge", dit le gros titre
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Synthèse générale du rapport de l'INDEC
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En février, les chiffres de l’inflation, relevés et analysés tous les mois par l’INDEC, l’institut national des statistiques, battent des records de hausse avec une moyenne générale de 4,7 % sur un seul mois et un taux catastrophique en ce qui concerne la nourriture (hors boissons alcoolisées) de 7,5 %.


"La guerre à laquelle on ne pensait pas", ricane le gros titre
sur cette photo de la bonne entente entre le président (droite) et le gouverneur (gauche)
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En seulement deux mois, l’inflation cumulée en 2022 atteint déjà les 8,8% et celle cumulée sur douze mois les 52,3 %, soit celui auquel elle se trouvait à la fin de l’année 2018, lorsque Mauricio Macri a quitté le pouvoir après une politique économique désastreuse (emprunt gigantesque auprès du FMI et inflation record).

Synthèse des différentes variations
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A Buenos Aires et dans sa région, le panier alimentaire a augmenté de 9,1 %, ce qui nous laisse augurer d’autres chiffres dramatiques lorsque l’INDEC publiera les indices de pauvreté et d’indigence pour le mois de février, dans quelques jours. Dans un tel contexte, aggravé depuis le 24 février par la guerre en Ukraine qui affecte aussi l’économie argentine, il convient donc de remarquer que lorsque le rapport de l’INDEC se penche sur les disparités régionales, le panier alimentaire ne figure parmi les 5 postes de dépenses les plus significatifs que dans trois des six régions qui composent le pays : à Buenos Aires et dans la province homonyme avec ce terrible 9,1, dans la région de Cuyo (grand ouest, au pied des Andes) à hauteur de 7,8 % et dans la région des pampas où le poste occupe la deuxième position avec un taux de 7,1 %.

Le gros titre se passe facilement de traduction
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L’autre poste de dépense qui a fortement augmenté est celui qui comprend tout ce qui est lié aux déplacements personnels : carburant et autres frais liés à la voiture. Alors que l’Argentine produit et raffine les hydrocarbures et le gaz, le pays n’échappe pourtant pas à l’augmentation mondiale qui frappe ces produits. Dans quatre régions sur six, ce poste se retrouve dans les deux premiers rangs des dépenses pour les particuliers.

Là encore, la traduction s'impose d'elle-même
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Devant ces chiffres, le président Alberto Fernández, accompagné par le gouverneur de la province de Buenos Aires, a fait une allocution au cours de laquelle il a annoncé déclarer la guerre à l’inflation, ce qui dans la presse de droite fait pas mal ricaner les commentateurs mais qui correspond à son discours de politique générale prononcé au début du mois devant le Congrès.

Synthèse des variations régionales
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© Denise Anne Clavilier

Pour aller plus loin :

lire l’article principal de Página/12 (notez que le journal fait sa une de cette très mauvaise nouvelle pour le gouvernement qu’il soutient)