dimanche 31 décembre 2017

Changer d'année avec Lukas pour sourire un peu [Fin d'année]

Ce matin, dans Página/12, Miguel Rep se fend d'une petite plaisanterie de fin d'année avec son personnage toujours morose, nommé Lukas....

Miguel Rep, dans Página/12
On m'a chargé de prendre congé de cette année.
Dehors ! Va-t-en, vieille année !
Et ne reviens plus jamais !
Traduction Denise Anne Clavilier

vendredi 29 décembre 2017

Francisco de Miranda dans la Revue du Souvenir Napoléonien [Disques & Livres]

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En octobre 2016 (voir mon article du 26 septembre 2016), j'ai fait à la Mairie du 8ème arrondissement une conférence sur Francisco de Miranda (1750-1816), dans le cadre du programme du Souvenir Napoléonien, délégation de Paris-Ile de France, laquelle avait été approchée par l'Ambassade du Venezuela qui souhaitait marquer, à Paris, le bicentenaire de sa mort, dans une prison de Cadix, alors que ce héros caraquègne avait été l'un des généraux de la Première République Française, combattant à Valmy et dans l'Armée du Nord, et qu'à ce titre, le roi Louis-Philippe, qui avait servi sous ses ordres avant de faire défection devant la Terreur, fit graver son nom sur l'un des piliers de l'Arc de Triomphe.

A l'issue de cette soirée, qui avait beaucoup intéressé l'auditoire, le délégué parisien du Souvenir m'avait demandé d'en faire un article à publier dans la revue de l'association. Ce qui fut fait.

Lors de ma conférence sur Miranda, le 20 octobre 2018, à Paris

L'article, sous le titre Miranda, héros de trois révolutions, vient de sortir dans le numéro 513 (octobre-novembre-décembre 2017) de cette belle publication, en vente au siège national de l'Association et auprès de certaines des délégations régionales, au prix de 15 €. Il est possible de s'abonner (la revue est d'une grande qualité, tant pour son contenu que pour la qualité de sa fabrication). L'abonnement peut être lié à une adhésion. Les délégations régionales proposent toutes un programme culturel, avec des conférences, des sorties, des voyages, autour des thèmes liés à l'ensemble des napoléonides et surtout des deux empereurs, Napoléon 1er et Napoléon III, étudiés sous tous les angles (politique, militaire, artistique, économique, sociologique, juridique, institutionnel etc.).

Hommage à Miranda, sous l'Arc de Triomphe, en juillet 2016
Ambassade du Venezuela, Délégation du Venezuela à l'UNESCO et Souvenir Napoléonien

C'est au titre de ce programme culturel que je donnerai à Strasbourg, le mercredi 7 mars 2018, une conférence sur le général José de San Martín (1778-1850), à quelques jours du bicentenaire de la victoire chilienne de Maipú (5 avril 1818).

Une lettre de Miranda, adressée en français à Madison,
aux Etats-Unis, en 1806
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Pour en savoir plus et trouver la délégation la plus proche de chez vous, en région ou à l'étranger, visitez le site Internet de l'association (qui est reconnue d'utilité publique en France).
La revue est en vente en ligne.
Attention, pour le moment, trêve des confiseurs oblige, c'est encore le n°512 qui s'affiche.
Il est aussi possible d'adhérer en ligne.

Un scandale à Monserrat : le vandalisme d'un promoteur [Actu]

Les restes d'une citerne, photographiée la semaine dernière, sur le chantier
Photo publiée par Clarín

Dans la rue Moreno, en plein centre historique de Buenos Aires, dans le quartier de Monserrat, on avait découvert la semaine dernière les vestiges de ce que qui a dû être la maison familiale des Ezcurra, une famille patricienne très importante dans toute la première moitié du XIXème siècle. Le dictateur Juan Manuel de Rosas (1793-1877), qui fut gouverneur fédéral de la Province de Buenos Aires de 1835 à 1852, avait épousé une fille Ezcurra, doña Encarnación qui jouit dans la ville d'une popularité considérable en son temps. Et la sœur de celle-ci fut la maîtresse de Manuel Belgrano (1770-1820), l'un des deux pères de la Patrie (avec San Martín). Ensemble ils eurent un fils, qui fut adopté par Encarnación Ezcurra et Juan Manuel de Rosas, pour protéger l'identité de la mère, qui était mariée mais avait été abandonnée par son époux, espagnol, au début de la Révolution de Mai (elle était donc censée lui rester fidèle, elle ne pouvait pas avoir un enfant).

Le poète tanguero Horacio Ferrer Ezcurra (1933-2014) était très fier de descendre de cette prestigieuse famille, passablement excentrique.

Clarín a mis l'information à la une
Gros titre en bas à gauche

Comme beaucoup de découvertes archéologiques, celle-ci est due au hasard. Celui de travaux publics à la hauteur du numéro 550 de la rue Moreno. Ce sont des voisins qui ont averti le service du patrimoine de la Ville de Buenos Aires pour qu'ils viennent faire une évaluation scientifique du site. Dès qu'ils ont été avertis, les archéologues sont passés et ils ont posé leur diagnostic : le site était très important car nous n'avons pratiquement aucune trace de Rosas. Après sa défaite le 3 février 1852, ses successeurs ont soigneusement détruit tout son patrimoine architectural, dans l'espoir de le rayer de la mémoire des hommes (c'est totalement raté, par ailleurs). La maison dont les vestiges ont été identifiés correspondrait aussi au siège du gouvernorat provincial, qui est très peu documenté par ailleurs.

Des archéologues découvrant un mur en brique sur le chantier
Photo publiée par Clarín

En Argentine, il n'y a pas de loi qui oblige les promoteurs à faire des fouilles préventives. Ces pratiques sont laissées au bon sens des citoyens que sont les chefs d'entreprise. Le maître d'ouvrage a profité des faits pour faire démolir les vestiges après la première visite des archéologues de la Ville. C'est ce que ceux-ci ont découvert en revenant sur le site juste après Noël. Il n'y a plus rien !

Le direction du Patrimoine de la Ville de Buenos Aires envisage de poursuivre en justice ce promoteur vandale. Seul Clarín relève le fait. On se serait attendu à ce que Página/12 dénonce en termes plus que vifs le saccage dû à l'indécente et cynique cupidité de cette société.

De cette époque pré-révolutionnaire et révolutionnaire, il ne nous reste qu'une seule maison particulière dans tout Buenos Aires, celle de l'avant-dernier vice-roi, Santiago (Jacques) de Liniers (Niort, 1753 – Córdoba, 1810), une belle maison qui avait été celle de son beau-père, le très puissant négociant portègne Manuel Sarratea, père du premier ministre plénipotentiaire qui représenta les Provinces-Unies du Sud à Londres, à partir de 1824 (avec, pour secrétaire diplomatique, Mariano Balcarce, le futur gendre de San Martín).

Pouvoir examiner ce qu'il restait de la maison d'une autre famille de ce patriciat colonial devenu indépendantiste nous aurait apporté beaucoup d'informations. Il faut espérer que l'Université de Buenos Aires, au nom de la faculté d'archéologie, le CONICET, l'organisme national de recherche scientifique et technologique, ainsi que les ministères de la Recherche et de la Culture, au niveau national, vont eux aussi se porter partie civile.

Pour aller plus loin :

L'aménagement de peine d'un criminel de la Dictature passe mal [Actu]

Avant-hier, on a su qu'un condamné pour crime contre l'humanité, un criminel emblématique de la dictature militaire des années 1976-1983, venait de bénéficier d'un aménagement de sa peine. Il peut vivre, sous le régime de la prison domiciliaire (ce qui veut dire qu'en fait il est à peu près libre), chez lui, à Mar del Plata. Il pourra même aller se promener sur le bord de mer, si tant est qu'il soit un tout petit peu discret.

Photo Página/12

La décision est d'autant plus scabreuse que l'homme a été autorisé à aller vivre à quelques pâtés de maisons d'une de ses victimes, qui s'était portée partie civile au cours de l'un des procès qui lui avait été fait et qui lui avait valu une condamnation à la prison ferme.

Cette mesure judiciaire soulève la colère des associations de victimes et, chose moins classique, elle soulève aussi les critiques d'une autre association, qui apparaît dans le paysage, après trente-cinq ans de démocratie, l'association des enfants de criminels pour la Mémoire, la Vérité et la Justice, c'est-à-dire des enfants qui dénoncent les crimes de leurs parents (en général, leurs pères). Ce matin, cette dernière association a manifesté à Buenos Aires, dénonçant une régression du pays en matière de droits de l'Homme. La fille du criminel concerné fait partie de l'association.

Pour en savoir plus :

jeudi 28 décembre 2017

Enfin une bonne nouvelle pour la fin de l'année [Actu]

Conférence de presse de ce matin

L'association Abuelas de Plaza de Mayo a fait ce midi une conférence de presse pour présenter la 127ème identification parmi ces 500 enfants enlevés à leur famille par la dictature militaire qui tuait ensuite la mère, récemment accouchée, ou les deux parents.

Il s'agit d'une femme, la fille d'un couple de montoneros, des guérilleros péronistes, qui furent arrêtés à Córdoba en avril et mai 1977. Lui, Carlos Poblete, était de San Juan, elle, Carmen Moyano, de Mendoza.

Les deux tantes, paternelle et maternelle, de la jeune femme assistaient à la réunion, aux côtés de Estela de Carlotto. Les grands-mères ne sont plus de ce monde.

Cette dame est née en juin 1977, dans le centre de détention et de torture de la ex-ESMA, dans des conditions qui sont maintenant judiciairement et historiquement bien connues.

Cette bonne nouvelle de fin d'année intervient en même temps qu'une nouvelle plus inquiétante. La justice a en effet accordée un régime de prison domiciliaire, à Mar del Plata en plus, à l'un des pires et plus emblématiques criminels de la dictature de 1977-1983. Quand on sait ce qu'est en général la prison domiciliaire pour ces gens et qu'ils sortent de chez eux à peu près comme ils veulent sans aucune sanction, l'information ne fait pas sourire dans l'ambiguïté qui préside depuis quelques mois les relations de l'exécutif et du judiciaire en Argentine.

Pour en savoir plus :

ARA San Juan : les recherches s'arrêtent les unes après les autres [Actu]


La disparition du sous-marin argentin continue d'être un mystère. Il n'y a toujours pas eu d'hommage national aux marins disparus. Toujours pas de deuil national. Et le président est parti en vacances de Noël en Patagonie, d'où il envoie des cartes postales sur les réseaux sociaux avec des photos où on le voit en famille. Incompréhensible quand on pense que 44 militaires sont morts en mission.

Le navire de recherche envoyé en Argentine par les Etats-Unis a annoncé qu'il abandonnait les recherches. Le navire russe a annoncé pour sa part qu'il cessera de participer aux recherches dans quinze jours.

Clarín choisit une photo de une sur Cristina Kirchner,
et son look très caractéristique, lors d'une séance au Sénat
La nouvelle concernant le San Juan est un titre (en bas à droite)
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Les familles continuent à demander au Congrès la création d'une commission d'enquête parlementaire qui ne prend toujours pas forme.

Une fin d'année bien grise. Página/12 en fait sa une ce matin. Clarín affiche l'information sur la sienne mais l'article est inaccessible en ligne. Cela en dit long sur le peu d'intérêt pour le sujet.

Pour aller plus loin :

mercredi 27 décembre 2017

Instructions à charge ? [Actu]

La photo en bas à gauche est celle d'un brise-glace qui reprend la mer
après plusieurs années en cale sèche pour des réparations sur avarie grave
Les marins ont rendu hommage à l'équipage disparu du ARA San Juan
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Le juge fédéral Claudio Bonadio a clos son dossier d'instruction contre Cristina Kirchner et une dizaine de ses ministres et responsables sans entendre l'ex-Secrétaire général d'Interpol, Ronald Noble, qui avait demandé à témoigner puisqu'il ne cesse de répéter depuis quatre ans que jamais, au grand jamais, le gouvernement argentin n'avait fait mine de retirer l'alerte rouge contre des fonctionnaires iraniens soupçonnés d'être les commanditaires de l'attentat contre l'AMIA en juillet 1994. Bonadio a estimé qu'il n'avait pas à entendre Noble, ce qui veut dire qu'il n'enquête qu'à charge, ce qui manque d'impartialité et ressemble aux autres procès qui sont intentés ailleurs en Amérique du Sud, contre d'anciens responsables politiques de gauche, passés dans l'opposition. C'est pour le moins déplaisant.

Cristina Kirchner avait fait appel de son inculpation mais la Cour a confirmé la mesure, tout en requalifiant les faits en simple entrave à la justice, au lieu du crime de haute trahison, dont Human Rights Watch avait écrit publiquement combien il était ridicule et partial et donnait de la justice argentine une image désastreuse.

La prochaine étape est donc l'audiencement du procès.


Même politique pour la une
La photo montre le départ en mission du brise-glace
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Dans l'autre volet de la même affaire, la mort violente du procureur Alberto Nisman, il y a quatre ans, le juge fédéral Ercolini a inculpé l'informaticien du magistrat décédé, Diego Lagomarsino, qui avait prêté son arme à son patron, à la demande de celui-ci, la veille de sa mort. Il est inculpé de complicité d'assassinat avec les gardes du corps du procureur, au comportement étrangement passif ce fameux dimanche d'été, au terme duquel on avait retrouvé le cadavre de Nisman, dans sa salle de bain, baignant dans son sang. L'inculpation de Lagomarsino se réalise en l'absence de preuves matérielles et d'aveux mettant en évidence la participation du jeune homme.

Página/12 a titré sur le déficit commercial impressionnant
L'ouverture du marché a fait monter les importations
et menace les industries nationales

Tout cela intervient alors que les Argentins sont en vacances, entre deux fêtes et au début de l'été. C'est assez troublant et c'est d'autant plus troublant que le Président Mauricio Macri avait dit en prenant ses fonctions le 10 décembre 2015 qu'il ne voulait pas de juges macristes. C'est pourtant ce qu'il a en ce moment. On le constate à l'accélération de procédures conduites d'une manière contestable, avec un droit de la défense peu respecté.

Pour en savoir plus :
sur le procès contre Cristina Kirchner :
lire l'article de La Prensa, qui reprend la défense que Cristina Kirchner a exposée ce matin au Sénat, dont la session n'est pas terminée
sur l'instruction Nisman :

mardi 26 décembre 2017

L'Instituto Nacional Belgraniano choisit la grande peinture religieuse pour ses vœux [Fin d'année]

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Fidèle à la foi profonde du général Manuel Belgrano (1770-1820), l'un des deux pères de la Patrie argentine, l'Instituto Nacional Belgraniano, qui vielle sur sa mémoire et la diffusion de ses archives, qu'il met régulièrement en ligne sur son site Internet, a choisi un grand tableau de la Nativité pour présenter ses vœux à tous ses contacts...

Superbe !

L'Institut dispose aussi d'une page Facebook.

dimanche 24 décembre 2017

Carte de vœux souriante de l'Ambassade d'Argentine en Belgique [Fin d'année]

L'Ambassade d'Argentine en Belgique nous offre des vœux agrémentés d'une touche de fantaisie qui allège un peu cette fin d'année en crise au pays...


Avec une discrète touche de gouaille bien bruxelloise, l'infographiste a orné d'un bonnet de Père Noël le très solennel blason de la République, dessiné en 1813 à la demande de la Asamblea del Año XIII par un peintre qui a repris les symboles maçonniques répandus dans tous les emblèmes révolutionnaires de cette époque : poignée de mains, mandorle de lauriers, bonnet phrygien de la Liberté... Et qu'il a couronné du soleil, symbole de l'antique empire andin, détruit par Francisco Pizarro en 1530.

Et les vœux sont en trois langues.

Quel dommage ! Ils ont oublié l'allemand, qu'on parle du côté d'Eupen...

vendredi 22 décembre 2017

Trêve d'été austral sur Barrio de Tango [ABT]

Comme tous les ans, depuis sa création en juillet 2008, Barrio de Tango prend son rythme d'été (austral) en janvier et février.

Deux mois que je vais mettre à profit pour développer d'autres projets, qu'il s'agisse d'un prochain livre (j'en ai deux sur la planche, pour deux éditeurs différents) ou de nouvelles conférences (je prépare un petit quelque chose, à Paris, avec le Souvenir Napoléonien, l'Ambassade du Chili et la délégation argentine à l'UNESCO).
Pas tout à fait des vacances pour la rédactrice de ces pages !


Ce blog va faire le morse, comme ceux qui se prélassent au soleil sur les plages de Mar del Plata, qui a retrouvé ses touristes, malgré l'actualité sinistre de la base navale...

Des vœux depuis le pays du soleil [Fin d'année]

La Junta de Estudios Históricos de San Juan, qui m'a fait l'honneur, il y a un mois, de m'accueillir comme socia honoraria (membre d'honneur) (voir mon article du 17 novembre 2017), vient d'envoyer ses vœux, avec cette création infographique qui témoigne assez bien d'un Noël sous le soleil écrasant de l'été sanjuanino, au pied des Andes ! Dans quelques semaines, San Juan lancera sa Fiesta del Sol, son grand festival qui dure un mois entier.



"Aujourd'hui, nous souhaitons vous envoyer un salut fraternel et célébrer ces fêtes avec vous tous, le regard fixé sur l'avenir, dans l'espérance, l'enthousiasme et une envie infinie de réussir un monde meilleur, plein de paix, de travail et d'amour.
Joyeux Noël et heureuse année 2018"
Traduction © Denise Anne Clavilier

jeudi 21 décembre 2017

Un célèbre critique gastronomique publie son quinzième bouquin [Disques & Livres]

Recettes de mitonnés
Les bodegones sont des gargotes, des bouillons, des petits restos qui ne payent pas de mine
et servent une cuisine sans chichi, où se mélangent les traditions italiennes et espagnoles

Le célèbre critique gastronomique argentin Pietro Sorba, qui est né en Italie, vient de publier son quinzième bouquin, une série de recettes sur le thème de la viande de bœuf (carne). Le livre vient de paraître aux Editions Planeta, le géant de l'édition hispanophone.

Et dire que les Argentins tournent de l'œil devant une entrecôte saignante !

Sorba tient une rubrique spécialisée dans Clarín et il écrit aussi des guides sur les restaurants.
En bon Argentin qui se respecte, son travail s'intéresse avant tout à la table populaire : pizzas, grillades, mitonnés et ragoûts, si typiques de ce pays et si abordable un peu partout, dans les villes et les campagnes.

Encore de la viande, mais cuite et bien cuite cette fois-ci
Guide des grils de Buenos Aires

Pietro Sorba vient d'accorder une interview vidéo à La Nación où, au lendemain de l'inscription au Patrimoine de l'Humanité de la véritable pizza napolitaine, il annonce que Buenos Aires est l'une des villes les plus importantes pour l'évolution de ce célèbre plat de son pays natal.


On doit aussi à Pietro Sorba d'excellents ouvrages sur l'authentique gastronomie italienne à l'usage du public argentin, dans un pays où elle a été adaptée au climat et aux terroirs.

Spécialités de Córdoba

Pietro Sorba dispose d'une page Facebook.

Sorba a même fait un guide des cantines à Buenos Aires

L'ouvrage est présenté sur le site Internet de Planeta et annoncé au prix de 549 $ ARG. Les neuf autres livres du même auteur chez le même éditeur conservent leur fiche signalétique sur le site Web de la maison.

Ajout du 26 mars 2018 :
lire cette interview de Pietro Sorba dans La Prensa au sujet de son livre Recetas de Carne

mardi 19 décembre 2017

Le Gouvernement argentin persiste et signe [Actu]

La Prensa est le seul quotidien national qui montre à sa une la violence des deux côtés
La scène se passe sur Plaza de Congreso
En arrière-plan, on reconnaît
la silhouette capitoline du Congreso de la Nación, le parlement fédéral
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Malgré les troubles graves dans la rue, fomentés selon la droite par une gauche antidémocratique, la Chambre des Députés a voté à une assez large majorité (128 oui, 116 non et 2 abstentions) la réforme de l'indexation des minimums vieillesse, qui va faire baisser considérablement l'espérance de niveau de vie des retraités les plus modestes au cours de l'année 2018. Cela faisait une semaine que les manifestations se succédaient pour dénoncer cette politique à l'égard d'une partie de la population qui ne dispose d'aucun recours puisqu'elle n'est plus active et ne peut rien attendre de la croissance de l'emploi que leur sacrifice est censé rendre possible.

A la une de La Nación, la photo d'un ancien candidat à la députation
qui tire sur les forces de l'ordre avec une arme bricolée et improbable
Cet homme aux longues tresses, tout de rouge vêtu, représentait le Frente de Izquierda,
une formation d'ultra-gauche, aux dernières élections
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De véritables rixes ont eu lieu sur la place du Congrès, avec des manifestants cagoulés et armés de bric et de broc. Il y aurait eu, selon la police, 88 blessés, dont des agents des forces de l'ordre. On peut envisager que ces activistes violents soient issus de groupes de provocateurs mais force est de constater que l'attitude peu conciliante du gouvernement argentin leur adresse un défi chargé d'une morgue assez peu pacifique et bien désagréable à constater, surtout après la première phase du mandat où le Président Mauricio Macri tâchait de manifester tout le temps une certaine forme d'empathie et de tolérance vis-à-vis de son opposition. Certes, Mauricio Macri reçoit aujourd'hui quelques représentants de l'épiscopat, à la demande de celui-ci, mais rien ne dit qu'il entamera sincèrement le dialogue auquel ils veulent inviter les deux partis, la droite et la gauche. Un bien triste contexte pour les fêtes de fin d'année, à vrai dire.

Página/12 préfère titrer : "Contre vents et marées"
sur une image de gendarme épaulant contre les manifestants
L'état de la place, d'ordinaire si agréable à vivre, fait peine à voir.
On distingue au sol les projectiles que les manifestants envoient sur les policiers

Les journaux ont choisi de construire des unes partisanes, chacun montrant ce qui va dans son sens dans les photos des manifestations et les associations de victimes de la Dictature se sont une nouvelle fois rassemblées pour réclamer une politique de redistribution sociale plus généreuse.

Clarín titre à l'inverse de Página/12 :
Avec une violence inouïe, on a tenté d'empêcher
le vote de la loi sur les retraite
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Pour aller plus loin :
lire l'article principal de Página/12, très hostile à la politique en cours
lire l'article de Página/12 sur les déclarations des associations
lire l'article de Página/12 sur l'audience que Macri doit accorder aux évêques
lire l'article de La Prensa sur le débat parlementaire
lire l'article de Clarín sur le même sujet
lire l'article de La Nación.

Ajouts du 20 décembre 2017 :
lire cet éditorial de La Prensa (journal de droite) qui traite le vote obtenu hier de "victoire à la Pyrrhus  pour le gouvernement" et estime que les arguments économiques que celui-ci a développé en sa faveur sont très contestables !
lire cet article de La Prensa sur le message de soutien des évêques aux journalistes blessés au cours des affrontements d'hier
lire l'article de La Nación sur l'arrêt d'une juge de la Ville Autonome de Buenos Aires, saisie en référé par des parlementaires kirchneristes, qui interdit aux forces de l'ordre de faire usage de leurs armes et de gaz lacrymogènes (le quotidien présente la  magistrate comme acquise de longue date au kirchnerisme et hostile à Mauricio Macri)

Ajout du 21 décembre 2017 :
Carlos Pagni, éditorialiste de La Nación, tente ce matin une analyse des sept jours de désordre et de violence que vient de traverser l'Argentine. Remontant dans le temps pour inclure dans son raisonnement l'affaire Maldonado qui a empoisonné l'hiver et le printemps, le journaliste s'efforce de démonter la stratégie de l'opposition et les options entre lesquelles le gouvernement a dû faire son choix tactique. Peu favorable à la gauche comme on peut l'imaginer et comme son auteur se garde bien de le cacher, l'analyse vaut toutefois d'être lue. Elle a beau être engagée, elle n'est pas dénuée de lucidité.

lundi 18 décembre 2017

Dernier Plenario de la saison pour saluer l'autre Académie [à l'affiche]


Ce soir, lundi 18 septembre 2017, à 19h30, Gabriel Soria, président de la Academia Nacional del Tango, recevra son homologue de la Academia Nacional del Folklore, l'auteur et compositeur Antonio Rodríguez Villar, qui fut l'un des fondateurs de l'académie du tango, avec le poète Horacio Ferrer, en 1990, et qui en fonda, il y a dix ans, une autre, pour valoriser le folklore, c'est-à-dire tout ce qui relève de la culture populaire rurale, tandis que le tango relève des grands centres urbains, pour ne pas parler de mégalopoles.

Le tango rituel sera une zamba, Carlitos cantá una zamba (1), sur des paroles de Horacio Ferrer et une musique de Antonio Rodríguez Villa, interprétée par Jairo, le chanteur argentin que les Français ont bien connu puisqu'il s'était réfugié en France pendant la dictature et était devenu l'une des figures de proue de la variété à l'ORTF. Le Carlitos de la chanson n'est autre que Carlos Gardel, qui avait commencé sa carrière en chantant et en composant du folklore, avant de basculer dans le tango il y a cent ans, en 1917, et de donner, longtemps après sa mort, son nom au siège de la Academia Nacional del Tango, le Palacio Carlos Gardel.

Entrée libre et gratuite, au siège de l'institution, avenida de Mayo 833, 1er étage.

Pour découvrir la Academia Nacional del Folklore, visitez son site Internet et sa page Facebook.



(1) Carlitos, chante-nous une zamba. Le texte est à lire sur le site argentin Folklore del Norte. La zamba est une danse et une chanson du nord du pays. Horacio Ferrer avait aussi écrit une chacarera, autre rythme du folklore nordiste, en hommage au même Carlos Gardel. Je l'ai présentée et traduite dans Deux cents ans après, le bicentenaire de l'Argentine à travers le patrimoine littéraire du tango, chez Tarabuste Editions.

Turn-over au ministère de la Culture de Buenos Aires [Actu]

Horacio Rodríguez Larreta, chef du Gouvernement de la Ville Autonome de Buenos Aires, au centre (au micro)
Il s'était entouré des ministres de la Culture de la Nation et de la Ville et de leurs cabinets respectifs
pour présenter le nouvel organigramme de la culture de la capitale argentine

A la fin de la semaine dernière, on a appris la révocation du ministre de la Culture du Gouvernement de la Ville Autonome de Buenos Aires et son remplacement immédiat. En deux ans, le ministère, qui avait été d'une rare stabilité sous Mauricio Macri, avec Hernán Lombardi (1) à sa tête, aura connu rien moins que trois titulaires. Cela fait beaucoup.

Le ministre sortant était un compositeur de spectacles, revues et comédies musicales, auquel le Chef du Gouvernement municipal reproche de s'intéresser beaucoup plus à sa carrière artistique qu'à ses responsabilités gouvernementales. Le nouveau ministre s'appelle Enrique Avogadro et il arrive au ministère sans susciter beaucoup d'enthousiasme parmi les artistes et autres acteurs de la culture dans la Ville. Página/12 profite d'ailleurs de ce changement de titulaire pour sortir un scandale dont il n'avait guère parlé jusqu'ici : la fermeture du Centro Afrocultural de la rue Defensa (2), à Monserrat, où les artistes travaillaient autour du passé esclavagiste de l'Argentine et du legs, notamment musical, des Afro-américains dans ce pays qui a si longtemps nié cette réalité historique.

Pour aller plus loin :
lire l'article de La Nación, qui souligne l'instabilité politique au sein du ministère
lire l'article de Página/12 sur la fermeture du Centro Afrocultural, qui possédait un blog et une page Facebook.



(1) aujourd'hui ministre de l'audiovisuel public national et des centres culturels nationaux.
(2) Ce centre n'avait rien de bien méchant. Je suis souvent passée devant le bâtiment, certes l'hiver et en pleine semaine, lorsque je remonte de l'hostel Carlos Gardel où je réside jusqu'à la basilique du saint Rosaire, avenue Belgrano. Franchement, il n'y avait pas de quoi fouetter un chat. C'était l'un des centres de culture underground qui foisonnent (ou foisonnaient) à Buenos Aires mais que cette nouvelle administration municipale semble avoir dans le collimateur. Quelques riverains se plaignaient du bruit mais la très touristique Feria de San Telmo qui se tient dans cette rue tous les dimanches, jusque très tard le soir, est une nuisance largement supérieure pour les habitants de la rue et il y avait, à n'en pas douter, d'autres solutions à proposer et à mettre en place avant de procéder à une fermeture qui va de pair avec l'expulsion de leurs locaux si incommodes (sous l'autoroute 25 de Mayo) de la Coopérative des Artisans d'Argentine, un peu plus au sud, dans la même rue, et qui faisaient vivre elle aussi un modèle économique alternatif qui n'a pas l'heur de plaire à l'actuel gouvernement de la Ville (ni à celui du pays tout entier). C'est plus que regrettable.

Bouquet final pour le cinquantenaire du rock argentin [Disques & Livres]


Demain mardi 19 décembre 2017, à 21h, Litto Nebbia (1) présentera son nouveau disque, intitulé Rodar et publié dans le cadre des cinquante ans du rock à texte argentin, dont il est l'un des tout premiers auteurs-compositeurs-interprètes. Le concert se tiendra à la Ciudad Culturel Konex, Sarmiento 3131, dans le quartier de l'Abasto.

Prix des places : 250 $ ARG en cas de réservation anticipée, 300 $ le soir même au guichet.

L'album, sorti en septembre, est disponible sur les sites Web Spotify et Deezer.


Et pour une fois, ce n'est pas Página/12 qui publie un article autour d'événement mais La Nación.

Pour aller plus loin :
lire la présentation sur le site Internet de la maison de disques fondée et dirigée par Litto Nebbia, Melopea



(1) Dans Deux cents ans après, le bicentenaire de l'Argentine à travers le patrimoine littéraire du tango, j'ai publié et traduit plusieurs chansons de Litto Nebbia, qui figure aussi en tant qu'auteur-compositeur dans Barrio de Tango, recueil bilingue de tangos argentins, et qui a produit le disque offert par les Editions du Jasmin, ici, en France, avec le livre.

vendredi 15 décembre 2017

Les familles des sous-mariniers réclament une commission d'enquête parlementaire [Actu]

Un mois après le dernier signe de vie du ARA San Juan, certaines familles des sous-mariniers disparus ont fait le voyage jusqu'à Buenos Aires pour réclamer au Congrès national la constitution d'une commission d'enquête parlementaire, dans laquelle ils voient la garantie que le dossier ne sera pas clos par l'exécutif.

Les parents des disparus au Congrès hier
On voit bien qu'il s'agit de gens simples et qu'ils ne roulent pas sur l'or !
Photo José Larrosa

Ils se sont présentés hier dans l'enceinte du Congrès et certains d'entre eux ont même été malmenés par les forces de sécurité qui tentaient de contrôler les manifestants qui protestaient contre la loi sur l'augmentation insuffisantes des minimums sociaux versés aux retraités et contre la politique de rigueur que le gouvernement a radicalisée de façon spectaculaire, aussitôt acquise la victoire de la majorité aux élections de mi-mandat en octobre dernier.

Le ministre de la Défense, Oscar Aguad, a nommé de son côté une commission d'enquête accident à portée interne, constituée par trois officiers généraux à la retraite. Parmi eux, nouvelle bizarrerie dans cette affaire décidément hors normes, il a nommé le père d'un des disparus, le capitaine de vaisseau en retraite Jorge Bergallo, père du second du ARA San Juan. Il sera donc juge et partie !
Cette commission aura, affirme le ministre, toute liberté pour enquêter, faire appel à des experts internationaux si elle le souhaite. Pour se faire, elle disposera librement d'un budget qui lui sera affectée. Oscar Aguad espère sans doute faire ainsi baisser la tension dans le haut commandement de la Marine où l'on craint une chasse aux boucs-émissaires. Le ministre n'a d'ailleurs pas encore accepté formellement la demande que quelques officiers généraux lui ont adressée de partir en retraite, un geste théâtral pour exprimer leur solidarité avec leur camarade relevé de son commandement par mesure disciplinaire, choisi comme fusible pour la gestion calamiteuse de cette crise.

Enfin, la juge d'instruction, qui enquête sur la disparition au pénal, a fait savoir qu'elle soupçonnait des actes de corruption dans les travaux d'entretien et de contrôle du San Juan, dont certaines pièces auraient été remplacées par des contrefaçons.

Et pour couronner le tout, la sœur d'un sous-officier qui servait à bord a révélé le contenu d'un message WhatsApp de son frère qui, le 4 novembre, alors que le sous-marin traversait le canal de Beagle, où se divisent les eaux territoriales entre le Chili et l'Argentine : il y dit à ses frères et sœurs que le ARA San Juan fait l'objet d'une surveillance d'hélicoptères chiliens et britanniques (le canal de Beagle mène aux îles Malouines, où les Britanniques renforcent à tour de bras leurs dispositions militaires, surtout depuis qu'on a trouvé du pétrole dans le sous-sol sous l'océan Atlantique). Le capitaine de vaisseau Enrique Balbi, qui est le porte-parole de la Marine, a relativisé la porté de ce message, démentant toute attitude hostile de la part des forces armées des deux pays voisins.

Plus le temps passe, plus la confusion grossit.

Pour aller plus loin :
lire l'article de Página/12 qui dénonce les mauvais traitements policiers contre les membres de la délégation des familles au Congrès
lire l'article de Clarín sur la formation d'une commission d'enquête
lire l'article de Clarín sur le message du sous-officier le 4 novembre
lire l'article de Clarín sur les soupçons de la juge d'instruction
lire l'article de La Nación sur le malaise qui grossit dans la Marine
lire l'article de La Nación sur la démarche des familles au Congrès
lire l'article de La Prensa, où le journaliste analyse les effets désastreux de la communication officielle qui ne fait rien d'autre que semer chaque fois plus de doutes dans les esprits.

Ajout du 26 décembre 2017 :
lire cet article de La Nación sur le grand déballage dans l'état-major de la Marine, car les officiers supérieurs commenceraient à craindre les retombées judiciaires de la gestion du sous-marin disparu

Le Gouvernement argentin veut passer en force puis bat en retraite [Actu]

En une de La Nación, à gauche les affrontements devant le Congrès
à droite des députés sur le point de perdre leurs nerfs
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Avant-hier, le gouvernement argentin a tenté de faire passer en force sa réforme du système des minimums sociaux de retraite. Aussitôt la CGT, pourtant partiellement alliée au gouvernement, a appelé à la grève et à une manifestation de rue et hier, il y a en effet eu des défilés très perturbés aux abords du Congrès. Pendant trois heures d'affilée, des manifestants cagoulés, armés de bâtons et de projectiles (pierres et bouteilles de verre), sont allés au contact pour provoquer autant que possible les forces de gendarmerie déployées autour du palais législatif. Elles ont répliqué en utilisant du gaz lacrymogènes et en tirant des balles en caoutchouc qui ont provoqué des blessures impressionnantes. Des journalistes ont été atteints, parmi lesquels le photographe de Página/12, Pablo Piovano, ce dont rendent compte autant le quotidien de l'opposition qui défend son journaliste que La Nación, qui publie une photo du confrère à la chemise ensanglantée.

Cela fait deux jours que Plaza del Congreso est le théâtre de rixes, de troubles, de violences et de destructions urbaines. Ce matin, à l'heure où les journaux ont bouclé, on comptait vingt-deux blessés, dont douze chez les forces de l'ordre, et une quarantaine d'arrestations.

"Macri a déclenché la crise", dit le gros titre sur photo d'émeutes
presque d'état de guerre

A la Chambre des Députés, le gouvernement a retiré son projet de loi. Il a aussi préparé, sur le même sujet, une ordonnance, ce qu'on appelle un DNU (décret de nécessité et d'urgence), un moyen qui avait été amplement utilisé par Mauricio Macri pendant l'été 2016, avant la première ouverture de la session du parlement de son mandat, juste après sa prise de fonction. Hier, le DNU était déjà prêt, les ministres l'avaient déjà signé. Il ne manquait plus que la signature présidentielle mais le chef de l'Etat a préféré ne pas l'y apposer, en considération des troubles qui agitaient tant la rue que la Chambre, où son alliée, Elisa Carrió, a fait faux bond à la majorité, s'opposant de toutes ses forces au passage de la loi par DNU, et où les 18 députés de la province de Córdoba ont été invités par leurs évêques à ne pas voter une loi qui mettrait en place de lourdes injustices sociales (1).

Le gouvernement préparerait une nouvelle présentation de son projet lundi à la Chambre, espérant sans doute que le week-end calme les esprits. D'ici là, Mauricio Macri cherche à obtenir un nouvel engagement politique des gouverneurs péronistes qui, jusqu'à présent, ne lui ont pas refusé leur appui, au nom de l'intérêt national et en contrepartie de subventions versées par l'Etat fédéral pour éponger les dettes provinciales ou financer affaires courantes et chantiers locaux.

"Après son échec, Macri essayera lundi de faire approuver la réforme des retraites"
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A titre temporaire, devant le recul du gouvernement devant les députés, qui se sont bousculés les uns les autres et ont été très près d'en venir aux mains, la CGT a levé son préavis de grève générale mais elle se tient prête à mobiliser ses troupes en accord avec d'autres centrales si le gouvernement maintenait son projet et le représentait au début de la semaine prochaine.

Dans la journée, la Conférence épiscopale argentine (CEA) a appelé une nouvelle fois au dialogue alors que les fêtes de Noël approchent et qu'elle repère une montée brutale de la violence politique dans le pays. Et il faut avouer que le virage en épingle à cheveux pris par le gouvernement après sa victoire d'octobre trouble passablement les esprits.

Página/12 tempête et publie une une dévastatrice centrée sur les violences policières tandis que les autres journaux préfèrent montrer les manifestants cagoulés mais on trouve, même dans cette presse de droite, notamment dans La Nación et La Prensa, des analyses assez sévères sur la gestion des récentes affaires par un gouvernement accusé d'être au mieux maladroit, voire naïf, au pire incapable, tant il est en train de gâcher l'effet de la belle victoire électorale remportée en octobre, aux élections de mi-mandat. Ces quotidiens libéraux ne remettent toutefois pas en question la pertinence ni l'éthique de la réforme proposée pour les retraites.

Pour en savoir plus :
lire l'analyse de La Prensa sur "la farce qui cherche à se transformer en tragédie"
lire l'analyse de La Prensa sur "les erreurs de calcul qui fragilisent la gouvernabilité" de l'Argentine
lire l'analyse de Clarín sur les motifs pour lesquels le gouvernement se montre aussi "intransigeant" sur son projet de réforme
lire l'analyse de La Nación sur "l'ingéniosité" du gouvernement et "le drame" de sa communication
lire l'article de La Nación sur la position de l'Eglise à Córdoba
lire l'article de Página/12 sur les déclarations de l'épiscopat
lire l'article de La Prensa sur le même sujet

Ajout du 18 décembre 2017 :
lire l'article de mise à jour de Página/12 qui, sous le titre J'ai de la peine pour les retraités, fait écho à un article paru en Italie (La Stampa, Vatican Insider) où il est question des inquiétudes manifestées par le Pape François à Gustavo Vera, un politique argentin de gauche qu'il a reçu samedi en audience privée.



(1) Le responsable des questions sociales pour la province a écrit aux élus en leur rappelant les principes de la doctrine sociale de l'Eglise et les positions du Pape François, dont le gouvernement se dit proche, sans l'être vraiment, en tout cas à première vue.