lundi 31 décembre 2012

Les vœux du Museo Casa Carlos Gardel [Fêtes de fin d'année]



Voilà ceux qui peuvent, en toute légitimité (1), user de l'image de Carlos Gardel, les gardiens de sa maison, devenue musée et tanguería des lundis soirs et dimanches après-midi : le Museo Casa Carlos Gardel, dont je vous parle tout au long de l'année à propos de concerts, de conférences et d'expositions.

Le texte dit : "Plein de bonheur !!! Recevons l'An Neuf avec notre plus beau sourire, et que celui-ci nous accompagne tout au long de 2013 !"

C'est que le sourire de Gardel en Argentine a acquis une valeur quasi-proverbiale... Puisse-t-il avoir aussi pour vous cette valeur de talisman qu'on lui attribue, là-bas, aux antipodes, du côté du grand Fleuve d'Argent...


(1) Je fais allusion ici aux vœux de la revue El Tanguata, qui, sans trop se casser la tête, a employé l'image de Gardel pour se confectionner une carte qui fait un effet bœuf. Voir mon article du 27 septembre 2012.

Les vœux de Litto Nebbia en forme de programme pour 2013 [Troesmas]


Cliquez sur l'illustration pour lire les mentions à droite

L'auteur-compositeur interprète Litto Nebbia, dont je vous parle quelques fois dans ce blog (1), envoie cette année des vœux en forme de rendez-vous : ceux des concerts qui sont déjà prévus pour l'année 2013 en Argentine et en Uruguay... Vous avez vu, il y a de quoi faire !

Bonne et belle année à tous.

(1) Litto Nebbia a produit et monté le disque qui accompagne mon livre, Barrio de Tango, recueil bilingue de tangos argentins, publié en mai 2010, aux Editions du Jasmin. Il est avant tout un artiste de rock (ça se voit à la tenue, non ?), il est même l'un des promoteurs du rock nacional en Argentine, l'un des tout premiers auteurs à avoir osé, au début des années 1960, employer l'espagnol pour ses chansons dans ce genre qui était alors complètement phagocyté par l'anglais des Etats-Unis. Et il équilibre à merveille son admiration pour Carlos Gardel et celle qu'il porte aussi aux Beattles. Pour l'un comme pour l'autre, il a enregistré et produit de très beaux disques, que vous pouvez trouver sur le site de sa maison de disques, Melopea, et sur le disquaire argentin en ligne Zivals (Tangostore), dans la rubrique Les commerçants du Barrio de Tango, dans la partie basse de la Colonne de droite.

dimanche 30 décembre 2012

Je ne croyais pas si bien dire ! [Actu]



Lorsque dans mon article du 27 décembre dernier, sur le retrait des wagons d'origine sur la première ligne de métro ouverte à Buenos Aires, j'osais émettre le souhait que ces très élégantes voitures et leurs inconfortables mais très jolies banquettes vernies (ci-dessus) ne finissent pas en petit bois pour asado (1), je croyais sincèrement faire une simple plaisanterie qui visait le peu d'égard que le gouvernement macriste a pour la culture.

Mais ce peu d'égard vient de s'aggraver encore d'un ou plusieurs degrés. Le mépris pour la culture, pour l'histoire, pour le patrimoine que professe et revendique ce gouvernement libéral est si insondable que le Premier ministre, Horacio Rodríguez Larreta, vient de proposer publiquement que le bois dont sont construites les emblématiques voitures de la ligne A, importées de Bruges en 1913 (à grands frais, comme vous l'imaginez sans peine), serve en effet à des asados ou soit converti en planches pour scène de théâtre. Dans les deux cas, la plaisanterie est d'un goût plus qu'exécrable dans la bouche d'un responsable politique en place au plus haut niveau d'une grande ville qui prétend être ou devenir un pôle d'attraction touristique au niveau mondial.
Il faudra donc que les Portègnes, qui tiennent à leur patrimoine historique et technologique, redoublent de vigilance et de solidarité pendant tout l'été, quand d'ordinaire ils s'en vont en vacances, pour obtenir de ce gouvernement local pris de folie le minimum de respect qu'un pays civilisé est en droit d'attendre d'une équipe municipale concernant un matériel centenaire et qui n'a jamais cessé de très bien fonctionner. Ce matériel, construit entre 1912 et 1919 (sans doute à de la première guerre mondiale, au cours de laquelle la Belgique a tant souffert de l'occupation allemande), est le plus vieux matériel roulant du monde !

La photo d'illustration ci-dessus a été prise à l'intérieur de l'un de ces wagons, à la station Perú, ce qui me serre d'autant plus le cœur que cette station est "la mienne", lorsque je suis à Buenos Aires. Et pas seulement la mienne, c'est la plus névralgique de tout Monserrat (elle dessert la Plaza de Mayo, les 500 premiers mètres de l'avenue du même nom, la City, c'est-à-dire le quartier des banques, la grande rue commerçante longue de 2 km qu'est Florida et le siège du gouvernement portègne...)

La colère a déjà saisi un certain nombre d'intellectuels comme le prouvent le dessin de Miguel Rep, ce matin, à la une de Página/12 et l'article consacré à ces propos d'ignare dans Mirando Al Sur...


Mythe urbain : récupération de menuiserie pour faire un asado.
Réalité de l'urbanisation (2) : récupération de wagons de métro historiques pour faire un asado.
(Traduction Denise Anne Clavilier)

Pour aller plus loin :


(1) Asado : grand barbecue familial ou entre amis du samedi et encore plus du dimanche et de toutes les fêtes privées. Voir Trousse lexicale d'urgence dans la partie médiane de la Colonne de droite.
(2) Le mot a deux sens : le fait d'aménager un endroit pour en faire un lieu d'habitations viable, donc urbanisé, et le progrès de la civilisation qui, en Occident, a toujours été compris comme une avancée de l'urbain sur le rural et le rustique.

Interpol et la traque du fueye (1) volé [Actu]



Un article que je vous invite à lire sur le blog de Solange Bazely, la grande spécialiste (française, cocorico !) du bandonéon : Bandonéon sans frontière (attention, l'illustration est inerte, c'est une simple capture d'écran. Le lien actif se trouve plus bas dans cette entrée).

Le blog, en français, en lien dans la Colonne de droite, est une référence en la matière. L'article de Solange nous démontre que contrairement à ce qu'on a pu penser au moment où cette loi a été votée en Argentine (voir mon article du 3 novembre 2009), elle est bel et bien respectée et appliquée... Un grand progrès de la démocratie en Argentine où, jusqu'à il n'y a pas si longtemps, les lois étaient faites par les parlementaires pour être contournées, comme la pratique politique traditionnelle de Mauricio Macri le montre tous les jours.

Il est assez émouvant de constater que les progrès touchent aussi, et peut-être d'abord, des objets aussi symboliques que la protection du trésor culturel national qu'est cet instrument...

Allez donc voir ça chez Solange, qui nous raconte aussi les détails qui ont permis d'arrêter le voleur, avec vidéo de la conférence de presse de la police et tout et tout...


(1) Sur toutes ces bizarreries du langage portègne, consultez ma Trousse lexicale d'urgence, dans la partie médiane de la Colonne de droite.

L'horoscope, forcément farfelu et un brin politique, de Miguel Rep, pour 2013 [Humour]


Miguel Rep vient de publier, dans son blog, www.miguelrep.blogspot.com et dans le journal Mirando Al Sur (1), un horoscope qui raille, comme on peut s'y attendre, les superstitions de notre siècle et épingle, en passant, quelques questions brûlantes de l'actualité politique...


Horoscope 2013
Découvre ce qui va t'arriver. Humour-fiction.

Capricorne
A la douane à Ezeiza (2), on te laissera passer avec un jambon ibérique. Tu feras du yoga. Tu bricoleras une table basse. Quel idiot !

Poissons
Ton candidat gagnera les élections. Ton psychanalyse mettra fin à la cure. Tu grandiras de deux centimètres. En taille.

Taureau
Croquer dans un certain fruit te rappellera toute ton enfance. Belle année, à part la calvitie.

Cancer
Un mail changera ta vie. Ton équipe préférée sera championne et tu quitteras le club de supporters.

Vierge
Tu te feras faire des implants. Tu arrêteras d'écouter les infos à la radio et la télé et ta santé s'améliorera.

Scorpion
Tu feras des voyages, tu feras bonne chère, tu écouteras de la musique, tu auras une rage de dent, tu hurleras, tu feras de la photographie, tu croiras, arrête de fumer et plonge-toi dans la lecture de Saer (3)

Verseau
Tu ne liras plus Noticias et tu passeras à Vientitrés (4). Ta petite chienne te fera grand-mère.

Bélier
Ce sera l'année record pour faire pipi. Loi des médias (5) : l'Etat t'obligera à avoir ta propre chaîne de télévision.

Gémeaux
Tu te feras de nouveaux amis. C'est tout ce que tu auras en plus. Pendant les vacances, fais gaffe aux eaux vives (6).

Lion
Le jour le plus chaud de l'hiver, tu connaîtras quelqu'un. Lui aussi sera du signe du lion, ce qui met en évidence un principe d'osmose et de collage...

Balance
Une météorite tombera sur le puits de la résidence secondaire d'un de tes amis. Juste quand tu iras y passer le week-end. Ça retombera en grêle (7) sur ta voiture.

Sagittaire
Tu écriras un livre d'horoscope pour 2014, en disant n'importe quoi comme ici. Il sortira à la fin 2013 et ce sera un grand succès !
(Traduction Denise Anne Clavilier)


(1) Mirando Al Sur est un journal argentin, idéologiquement sur la même longueur d'onde que Página/12, bien connu de mes fidèles lecteurs. Une ligne proche des intérêts argentins et sud-américains, anti-impérialiste (Etats-Unis) et plutôt pro-kirchneriste (tout ça va ensemble, là-bas en tout cas). Rep a dû aussi publier cet horoscope dans Veintitrés même si je ne l'ai pas vu parce qu'il a donné ce titre à son document JPG (je me suis contentée d' ajouter son nom, en début d'intitulé).
(2) Aéroport international de Buenos Aires et de toute l'Argentine. Il n'y a pas d'autre aéroport international dans le pays.
(3) Juan José Saer (1937-2005) est considéré comme un écrivain majeur de l'Argentine du xxème siècle. Il était romancier et essayiste. Il fait partie de cette intelligentsia santafesina qui brille de mille feux dans le pays. La Province de Santa Fe a donné à l'Argentine du dernier demi-siècle beaucoup d'intellectuels et d'artistes. Il est du nombre, même s'il a vécu près de 40 ans en France et qu'il est mort à Paris. Ce qui ne fait qu'ajouter à son prestige, comme pour la plupart des exilés argentins morts en France. Je n'ai encore jamais ouvert l'un de ses livres, mais ça viendra.
(4) Noticias est une revue de bas-étage, type tabloïde sur papier glacé, pleine de commérages et d'attaques lourdingues contre le gouvernement national actuel (ce genre de revue appartient à des groupes de presse liés aux intérêts des holdings qui font la pluie et le beau temps en Argentine et qui s'opposent d'arrache-pied au gouvernement), tandis que Veintitrés est un quotidien politique, qui appartient au même groupe que Mirando Al Sur. Donc dans le camp opposé.
(5) Allusion à la loi anti-hégémonique dans le domaine de la presse et de l'audiovisuel à laquelle le groupe Clarín refuse de se plier en multipliant les recours judiciaires. Voilà plus de deux ans que cette loi a été votée, elle devait s'appliquer dès le début de ce mois, elle n'est toujours pas en vigueur effective et la bagarre est épique entre le gouvernement et ses soutiens (dont Página/12, Mirando Al Sur, Veintitrés, etc.) et le groupe Clarín, dont la holding doit se défaire de certains de ses filiales si la loi entre véritablement en application (on comprend qu'il freine des quatre fers). L'objectif de cette loi est, d'après le Gouvernement national, de diversifier le paysage médiatique argentin et d'en cultiver le pluralisme. Et c'est vrai qu'il n'y a pas une grande variété d'opinion dans les média en Argentine. L'opposition assure que c'est un grossier mensonge, étant donné que le service public national n'est pas lui-même pluraliste (en effet, la télé et la radio publiques ont une ligne éditoriale nettement et exclusivement kirchneriste, en matière de politique intérieure et extérieure. C'est plus diversifié dans le domaine de la culture, que ce soit côté recherche, côte enseignement ou côte art et édition. Mais on est encore loin du paysage médiatique tel qu'il existe aux Etats-Unis, au Canada ou en Europe atlantique).
(6) Aguas vivas, c'est l'eau qui coule (par opposition à l'eau stagnante), mais c'est aussi l'eau qui s'infiltre dans une embarcation au risque de la faire couler, l'eau des tourbillons dans un fleuve ou sur une plage, et c'est enfin, en Argentine, les méduses, dont on sait qu'elles représentent un danger en mer pour les baigneurs. Or en Argentine, l'année commence avec les vacances d'été. On est en plein dedans.
(7) A Buenos Aires, la grêle, c'est toujours une catastrophe, en particulier pour les voitures qui couchent dehors. Rien à voir avec les petites précipitations glacées que nous avons en France ou en Belgique. La grêle portègne est un hâchoir qui tombe du ciel d'un seul coup d'un seul, à faire exploser les pare-brises et à défoncer les carrosseries. Quant aux vérandas, n'en parlons même pas... Si elles sont rares dans la région, ce n'est pas pour rien.

jeudi 27 décembre 2012

Les wagons ne souffleront pas leurs cent bougies [Actu]



Depuis le 1er décembre 1913, date de l'inauguration du métro de Buenos Aires, le premier d'Amérique Latine, ça nous rajeunit pas, ma bonne dame !, la ligne A, la plus ancienne, la plus prestigieuse, celle qui vous conduit de la Casa Rosada au Congreso et au-delà, était desservie par des wagons fabriqués en Belgique. De très beaux wagons en bois, avec un design délicieusement Belle Epoque... Très légèrement brinquebalants tout de même et dans certains d'entre eux, on ne voyageait pas sans être chatouillé d'un léger doute, surtout aux heures de pointe, lorsqu'on entendait très nettement vibrer les chambranles des portes et des fenêtres sous l'effet de la vitesse mais cette légère appréhension n'apportait aucune des extases que les amateurs d'émotions fortes peuvent ressentir en faisant un tour dans le train-fantôme ou sur les montagnes russes, à la fête foraine du coin !
Car ces wagons très démocratiquement dépourvus de première classe, avec leurs banquettes en bois aux courbes aussi délicates à l'œil que rudes aux fesses, avaient un charme fou et malgré leur grand âge, ils tenaient les rails. Ils avaient été légèrement modernisés, il y a quelques années, grâce à l'ajout d'un système de fermeture des portes pendant le trajet beaucoup plus sûr que le système manuel de l'origine, il y a 99 ans, et les rames ont toutes été reliées au système de contrôle à distance qui permet à un Poste Central de surveiller l'ensemble de la ligne et la vitesse de chaque convoi, sur un parcours plutôt rectiligne, qui ne compte que deux légères courbes, ce qui expliquerait la longévité exceptionnelle du matériel délivré il y a un siècle par la Compagnie La Brugeoise... D'autres véhicules, de fabrication plus récente, ont moins bien vieilli que nos amis belges et ne bénéficient toujours pas du système intégré de contrôle relié au PC : il s'agit des trains qui desservent la ligne C.

Ces 60 vénérables wagons vont donc être retirés du service au début de l'année prochaine, c'est-à-dire dans quelques jours. Depuis un an, leurs 45 remplaçants, achetés par le Gouvernement fédéral à la République Populaire de Chine à grand renfort de communication publique, attendaient de prendre la relève... Dans la stratégie de paralysie générale qui est sa ligne de conduite constante depuis longtemps, le gouvernement de Mauricio Macri a enfin épuisé tous les motifs de retarder encore la mise en service du matériel chinois et en profite pour faire l'opération là où elle n'est pas vraiment nécessaire et où elle va le plus maléficier à la ville, en terme de patrimoine, de déserte des services publics, qui fonctionnent tout l'été, du secteur touristique et culturel et de soulagement du trafic automobile à la surface. Il n'y a pas plus vital que cette transverse est-ouest à Buenos Aires !

Espérons malgré tout que la ville de Buenos Aires aura la sagesse montrée à Paris par la RATP qui a pieusement conservé pour l'histoire et le patrimoine industriel du pays plusieurs wagons de ses différents modèles au fur et à mesure des modifications techniques apportées à l'exploitaton du réseau et les ressort de temps à autre, pour les Journées du Patrimoine, pour des parcours touristiques très appréciés des Parisiens eux-mêmes sur les lignes aériennes. Prions la sainte patronne de Buenos Aires, Santa Virgen María de las Nieves, pour que les vieux wagons belges,une fois mis à la retraite, ne fournissent pas le petit bois des asados qu'on servira tout l'été chez les caciques de l'actuel équipe municipale.

Et comme ce gouvernement portègne ne peut pas s'empêcher de faire compliqué quand il pourrait faire simple, Macri a annoncé il y a peu, au grand désespoir des Portègnes qui ne sont pas tous déjà partis en vacances, que, pour opérer ce changement pharaonique (retirer 60 wagons, en mettre en route 45 autres, les rôder et monter en voltage l'alimentation électrique puisque les voitures de manufacture chinoise ne fonctionnent pas sur le même voltage que les vieilles voitures d'origine), il fera interrompre le service sur toute la ligne A, qui dessert toute l'avenue Rivadavia, depuis la station Leandro Alem, près de Puerto Madero, jusqu'à la station Carabobo, à l'entrée du quartier de Flores... L'opération du siècle devrait prendre entre 15 et 70 jours... Imaginez cette ville de 3 millions d'habitants, en pleine saison touristique, avec seulement 4 de ses 5 lignes de métro en état de fonctionner, pendant les deux mois de la saison jusqu'à la rentrée des classes et le retour au rythme normal du travail.
C'est une catastrophe économique pour beaucoup de gens (notamment les professeurs de danse dont les élèves, originaires des pays riches, ne pourront pas se rendre à temps aux cours...), une catastrophe écologique avec la pollution que vont dégager les kilomètres d'embouteillage dont toute la ville va étouffer pendant l'arrêt de la ligne.

Depuis plusieurs jours pourtant, dans la torpeur qui assomme Buenos Aires depuis vendredi dernier, avec le début des vacances d'été et de la canicule qui les accompagne, plusieurs personnes de terrain et des plus autorisées, y compris les ingénieurs d'une société d'audit espagnole appelée à la rescousse par le Gouvernement portègne, histoire de ralentir la procédure, s'égosillent à dire et à répéter aux instances municipales que cet arrêt de la ligne est inutile, voire ridicule, que l'on peut assurer le service, au moins sous une forme réduite, sur le tronçon le plus ancien de la ligne, tout en remplaçant les rames qu'il est possible de rôder en une semaine, que la modernisation de cette ligne-là n'est pas la plus urgente à réaliser sur le réseau mais rien à faire... Mauricio Macri n'accepte pas que la loi et les tribunaux l'aient obligé à prendre en charge, sous sa responsabilité politique et sur le budget municipal qu'il dilapide depuis cinq ans, l'exploitation de ce réseau de transports en commun, pourtant concédée à un concessionnaire capitaliste, Metrovías. Non seulement il s'arrange donc pour que le service public soit paralysé, au détriment de ses propres administrés et électeurs, mais en plus il annonce encore de phénoménales hausses d'impôt pour l'année prochaine (à faire pâlir un gouvernement européen en pleine crise de surendettement), alors que le prix du billet est passé d'un seul coup de 1,10 $ en 2011 à 2,50$ en 2012.

Cette politique est si insensée que même les observateurs de bonne foi se perdent en conjectures pour déterminer à qui profitent ces crimes dans la gestion de la ville...

Du coup, Página/12 en fait un gros titre grivois (1)...
Quand on vogue sur la nef des fous, autant en rire !

Pour aller plus loin :
lire l'article de Página/12 (hostile à la mesure, bien entendu, mais au moins ils le disent avec un peu d'humour).


(1) En Argentine, métro se dit subte. Je ne vous fais pas de dessin. Vous êtes assez grands pour vous débrouiller tout seuls avec cette une, qui représente l'un des wagons promis au rancart et que des vandales ont auparavant pris soin d'esquinter le plus possible avec leurs graffitis à la noix. Sur la manchette de gauche, le titre fait allusion à la crise provoquée à la Sociedad Rural, le syndicat patronal des grands propriétaires agricoles qui font la pluie et le beau temps dans l'économie nationale. Les dirigeants de cette organisation ne décolèrent pas depuis que la Présidente Cristina Fernández de Kirchner a dénoncé il y a quelques semaines la vente à vil prix effectuée dans les années 1990 par le Gouvernement Menem à la Rural d'un immense domaine appartenant au patrimoine public dans le quartier de Palermo, le Predio Ferial de Palermo (le champ de foire de Palermo), où tous les ans l'organisation patronale organise le Salon de l'Agriculture et où elle projetait, jusqu'à il y a peu, des opérations ultra-lucratives pour rentabiliser cette aire immense tout au long de l'année. La dénonciation présidentielle vient de couper court à ces juteuses perspectives. Allez savoir pourquoi les patrons du Campo sont en rogne et pourquoi ça amuse tant ce journal de gauche, ultra-favorable à Cristina, qu'est Página/12 ?

Les vœux irrésistibles de El Tangauta [Fêtes de fin d'année]



Dans les concours de photographies, il y a une règle qui interdit de présenter un coucher de soleil. L'effet de splendeur est trop facile à obtenir. Exclu !!!!

La même règle devrait exister pour le tango. Il ne devrait pas être permis d'utiliser l'image de Carlos Gardel : comment voulez-vous concourir avec ça ?

Ici, la revue mensuelle El Tangauta a retenu une photo où l'artiste fait semblant de diriger un orchestre, ce qu'il n'a jamais fait dans la réalité... Avec ce fond vermillon et une écharpe d'étoiles jetée par-dessus, avouez que c'est craquant...

Très belle année 2013 à tous les lecteurs de El Tangauta (lien vers le site de la revue dans la rubrique Eh bien, dansez maintenant !, dans la partie inférieure de la Colonne de droite) et à tous ceux de Barrio de Tango...

lundi 24 décembre 2012

Navidad en verano – Noël en été [Troesmas]


Au premier plan, les fleurs de ceibo, qui est la fleur nationale, dans sa splendeur estivale.
Au second plan, les deux tours et les flèches de la Basilique nationale de Luján (Prov. de Buenos Aires)

Chanson de Noël, récente comme à peu près tout dans le Nouveau Monde par rapport à nos traditions séculaires : elle a été composée par le grand compositeur folcloriste Ariel Ramírez (1) et écrite par l'historien et parolier Félix Luna (2), tous deux profondément patriotes et attachés à l'identité culturelle de leur Argentine natale comme même la fête de Noël, dans ses aspects bien profanes, leur donnait l'occasion de le proclamer et de le revendiquer...

Navidad en verano

Mi Navidad está metida en el verano
no tiene pino ni la nieve le da luces.
Mi Navidad con el calor va de la mano
y un dulce olor a sidra y a pan dulce.

Paz a todos los hombres,
paz en la tierra.
En mi tierra caliente
y en la que nieva.

Mi Navidad no viene nunca en un trineo
Papá Noël en esta tierra es un extraño
Mi Navidad es la jazmín de fin de año,
es la felicidad que te deseo.
(Felix Luna)

Noël en été

Mon Noël à moi est planté en plein été
il n'a pas de sapin ni même de neige pour le faire resplendir.
Mon Noël à moi marche main dans la main avec le beau temps
et l'odeur sucrée du cidre et du pan dulce (3)

Paix à tous les hommes,
Paix sur la terre.
Sur ma terre sous le soleil
et sur celle où il neige.

Mon Noël à moi ne vient jamais en traîneau
Le Père Noël est un étranger sur cette terre.
Mon Noël à moi c'est le jasmin de la fin d'année
C'est le bonheur que je te souhaite...
(Traduction Denise Anne Clavilier)

Voilà qui est dit !

Joyeux Noël !
¡Feliz Navidad!

Pour voir d'autres villancicos argentins, reportez-vous à mon article du 20 décembre 2008...

Crèche argentine, facture du Nord-Ouest, cette zone qui se situe entre le Chili et la Bolivie (actuelles Provinces de Salta et de Tucumán)

(1) Voir mes articles sur Ariel Ramírez. Que vous pouvez faire remonter aussi en page d'accueil en cliquant sur son nom dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search ci-dessus.
(2) Voir mon article du 6 novembre 2009 sur la mort de Felix Luna. Il y a beaucoup moins d'articles sur lui dans Barrio de Tango que sur le compositeur, mais son nom figure néanmoins parmi les mots-clés du bloc Pour chercher ci-dessus.
(3) Voir la recette de Pan Dulce que je vous ai donnée en français dans Barrio de Tango, le 5 décembre 2012. Si le cidre a une odeur sucrée, c'est qu'en Argentine, on l'apprécie très sucré, presque comme une boisson obtenue à partir d'un sirop coupé d'eau, avec le faible degré alcoolique qui caractérise cette boisson, comme c'est la tradition en Galice, d'où provient le goût des Argentins pour ce breuvage. Rien à voir avec le caractère sec et cette pointe presque astringente ou râpeuse que l'on apprécie en Bretagne et en Normandie aussi, encore qu'à un degré légèrement moindre.

Les vœux de Juan Carlos Cáceres et Alicia Zádan à l'Espace Tango Negro [ici]


dimanche 23 décembre 2012

Para fiestas navideñas a lo provenzal: la Pompe à l'huile – receta en castellano [Fêtes de fin d'année]


Una torta típica, bien casera, la de Super Ginette, ama de casa francesa y bloguera...

En Provenza, esta parte sureste del territorio francés que va del Mediterraneo hacia la ciudad de Montelimar arriba en el Norte y de la ribera oriental del río Rhône hacia los primeros montes de los Alpes, a la altura de Niza. Históricamente se dice que Niza constituye otra región, el Pays niçois, así como Avignon, que se desarrolló como tierra del Papa durante siglos hasta la Revolución de 1789... En la actualidad, la zona administrativa llamada Provence-Alpes-Côte d'Azur, PACA para nosotros, los abarca a todos nomás. Son 6 partidos muy turísticos, Alpes de Haute-Provence, Hautes-Alpes, Alpes Maritimes, Bouches-du-Rhône, Var y Vaucluse que comparten con unas variantes la misma tradición navideña del Gros Souper (la cena grande) que está completa con los Treize Desserts (Trece Postres) entre los cuales se luce como vedette la pompe à l'huile (torta de aceite)...

Hoy día hay un debate bastante fuerte entre nosotros para saber cuales son los auténticos Trece Postres y las listas cambian entre las familias, las ciudades, los pueblos, los antiguos posesiones feudales, los provenzales del mar y los de los montes... En su forma de hoy, muy viva en toda la zona, esta tradición se remonta sólo a los finales del siglo 19 donde se plasmó como reacción costumbrista a la estandardización iniciada por la política jacobina de la Tercera República que acabó con los idiomas locales y quiso imponer una identidad francesa única, demasiado parisina, en todo el país...

Humildemente, de estos elementos se constituye mi propia lista para los Treize Desserts:
- Tres dulces: nougat blanc de Montélimar (¡no puede venir de otra parte!), blando o duro del tipo blanco, nougat noir de Montélimar (un variante francés del turrón guirlache) y calissons d'Aix (no hay variante en ninguna parte del planeta) (1)
- Tres frutas frescas: uvas, mandarinas y naranjas (cítricos dulces, no se sirven los ácidos en los feriados). Hay unos que quitan las uvas y prefieren melón verde o blanco.
- Seis mendiants (estas frutas se llaman mendigos por ser en aquel entonces la comida de ellos, la más barata.. ¡Habrán cambiado las cosas! Hoy salen muy caras).
De los seis- son tres frutas secas: pasas, higos y dátiles. Pero alguien te diría otras frutas, depiende de la cercanía al mar. Se compran los dátiles en Africa. De aquí que no podían encontrarse en el interior, ciudades como Avignon o Montelimar, donde se comen damascos.
- y tres frutas de cáscara: avellanedas, nueces y almendras.
Se completa la cuenta con pompe à l'huile como se puede averigar en esta mesa (abajo) en una muestra navideña hace unos años en la Intendencia de Avignon.

(foto Jean-Louis Zimmerman)

Unos ponen en la mesa bombones de chocolate. Son herejes ellos!
Otros te quitan un dulce o una fruta para poner oreillettes en su lugar. Esa gente se equivoca en el calendario... Oreillettes es postre tradicional, eso sí pero ¡de Carnaval!
Cerca de Italia, en Niza, Menton y Grasse, reemplazan las frutas frescas por las glaseadas. Es que en esta comarca se encuentran muchas fábricas que se dedican a esta producción (fruits confits dicemos los franceses). Normalmente, eligen tres de ellas: mandarinas, peras y melón o, en Menton, cáscaras de cítricos, y en especial las de limón.

Y llegamos a la receta de pompe à l'huile, un pan dulce muy de pobres, de gente común y humilde, así de fácil, y que se como en todas las casas, ricas o pobres, como conviene en Noche Buena, cerca a los santons de la crêche (2)...

(foto Daniel Ferrier)
Arriba típico belén (crêche) con unas figuritas grandes (grands santons) de 20 cm
del finado maestro santonero (santonnier) Paul Fouque.
La familia Fouque sigue en la actividad como se puede ver en su Web.
Otros grandes santoneros de la actualidad:
el Maestro Marcel Carbonel en Marsella (con sitio Internet propio)
y la familia Escoffier en Aubagne, más al Norte (su sitio Internet).
Entre muchos más pero los santons de ellos se reconocen a primera vista.

Para una familia grande se necesita 650 gr harina de trigo, 30 gr levadura, 200 gr azucar, 140 gr aceite de oliva virgen (escoger un aceite que no deje ninguna amargura en la boca al probarse cruda) y un saborizante natural que sea agua de azahar (50 gr), cáscaras de limón o naranja picaditas (ojo con los químicos a los cítricos, en Europa como América), hasta rón (el del Caribe francés, por supuesto). Hay quienes crean su propia mezcla entre azahar, rón y cáscaritas... En algunas zonas, no se pone ni azahar, ni cáscaras ni rón sino anís en polvo. En este caso no se trata de pompe dicen los doctores de la cocina provenzal sino de gibassier pero eso es un berretín nacional nuestro más ¡la pelea semántico-gastronómica y la ortodoxía regionalo-gastronómica! Y vale la pasión fútbolistica en la Argentina...


Manera de hacer la pompe:

Se necesita preparar la pompe con 7 horas de antelación para que leve la masa. Mejor hacerla en vispera para el horno del día después.

Hacer primero la esponja de levadura, mezclando la levadura triturada con dos cucharadas de harina, una cucharadita extra de azucar y agua tibia. Dejar levantar 45 mn o 1 hora (como se sabe, la levadura precisa calor para levar bien).

Para hacer la masa:
Poner la harina en un bol grande, añadir el azucar y las cascaritas (si se usan ellas). Mezclar bien para coneguir al final un bollo liso.
Formar un bollo añadiendo la esponja de levadura, el rón y/o el agua de azahar (según lo que te gusta) y el aceite. Amasar bien, añadiendo agua sólo lo necesario (la cantidad de agua se mide según la calidad de la harina). Amasar 12 minutos en la mesa, afuera del bol, para poder estirar, plegar y trabajar bien el bollo hasta hacerlo bien elástico.
Ubicarlo otra vez en el bol limpiado tapandolo con un papel de horno o paño limpio y algo húmedo para que no se seque. Dejarlo levar así hasta el doble. Depiende del calor del local, puede durar 1 hora o 2.
La pompe resultará más ligera y rica si le das dos leudados, repitiendo el amasado durante 8 a 10 minutos, entre los dos. Al cabo del segundo leudado, se toma el bollo, se lo divide en dos partes que se ponen en la mesa enharinada o ya en el papel de horno estirandolos para darles la forma que te gusta a mano o con palote: larga, oblonga, redonda. Una vez que está del tamaño deseado, con dos dedos de espeso, hacer tajos profundos en forma de cruz, estrella, paralelos. También se puede dibujar flores o crucecitas o letras... Lo importante es amaestrar la manera de hinchar la masa para que resulta lindo al salir del horno.

Ultimo leudado por 30 mn.

Precalentar el horno. En Europa donde todos los hornos miden la temperatura, se pone el horno a 220° C. En la Argentina, se dice sólo horno caliente.

Cocinar en este horno caliente durante 15 o 20 minutos. Vigilar para que no se queme la superficie.

Al salir del horno, pintar las pompes con aceite de oliva virgen sin calentar o adonarlas con azucar impalpable...



La pompe à l'huile se sirve fría como pan o brioche en Noche Buena, luciendose entre los 12 otros postres, al terminar el festín.

En el mismo día de Navidad, es un ríquisimo desayuno con un toque de miel encima...

Elegí por esta Navidad del 2012 una receta de Toulon, por ser esta ciudad del Var el puerto francés donde vivió durante un mes un tal teniente José Francisco de San Martín y Matorras, del Regimiento de Murcia, en junio del 1798. Ahí, aquel muchacho brillante de 20 abriles descubrió y adoptó lo que llamó años más tarde "el Evangelio de los Derechos humanos".

¡Feliz Navidad!
Joyeux Noël ! (francés)
Bon Nouvé ! (provenzal) (3)

Para conocer otras recetas de este postre, esta vez en francés:
Pompe à l'huile en Toulon.org
Pompe à l'huile en Gâteau Passion
Pompe à l'huile, en Marmiton.org
La pompe à l'huile de Manu, el video de Provence TV, en Dailymotion

Sobre los demás postres (las referencias francesas más reconocidas en el país) :
Calissons du Roy René (Aix-en-Provence)
Calissons de Léonard Pardi (Aix-en-Provence)
Fruits confits (fruta glaseada) : Confiserie Florian (Confiserie du Vieux Nice – Confiserie des Gorges du Loup). Esta empresa es donde compro yo las frutas glaseadas. Un secreto mío que les proporciono a mis lectores con mucho gusto y orgullo...


Otras recetas francesas para la Navidad en castellano, en Barrio de Tango
Nota del 5 de diciembre del 2008: masitas navideñas
Notal del 6 de diciembre del 2008: guiso de carne y papas con vino blanco.


(1) Calisson (siempre en plural, sobre todo en la mesa navideña) es un dulce de almendra, melón glaseado y miel, tapado con glaçage royal (un glasé: clara de huevo y azucar impalpable), en forma simbólica de almendra.
(2) Santons: viene del vocal provenzal san o sant (santo), con la desinencia cariñosa -on. Es decir santito. Crêche : belén.
(3) Según las teorías lingüisticas y ortográficas del poeta Frédéric Mistral (1830-1914).

Les vœux de La Viruta : al compás (1) de Palermo ! [Coutumes]



Tout est dit sur cette carte envoyée par la célèbre milonga du quartier de Palermo, La Viruta : "Abrazos garantis 100% ! Plein de bonheur !" Les danseurs comprendront, même ceux qui ne parlent pas un mot d'espagnol (mais ils devraient s'y mettre tout de même un petit peu : la langue est magnifique).

(1) Au rythme de... (compás : mesure au sens musical du terme).

samedi 22 décembre 2012

Lulú vous salue bien [Coutumes]



La vague des messages de vœux a démarré il y a un moment. Je vous transmets les images les plus significatives. Ce soir, les vœux de bonnes fêtes de la chanteuse Lulú, dont je vous invite à visiter le site Internet et à découvrir la voix gouailleuse, ce qu'on appelle à Buenos Aires le style canyengue...

Son message est simple et chaleureux, comme elle : "Meilleurs vœux pour les fêtes qui seront bientôt là... Fêtons une nouvelle fois la joie d'être vivants et de faire ce que nous aimons le plus avec nos êtres les plus chers. Chin-chin... On se revoie en 2013 !"

Pour en savoir plus sur Lulú et ses activités, cliquez sur son nom dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search, ci-dessus.
Pour découvrir sa voix et son style, connectez-vous à son  site Internet.

Le Concert Spécial de Noël avec Ligia Piro [à l'affiche]

Le Concert spécial de Noël est une manifestation qui dépend du Gouvernement de la Ville Autonome de Buenos Aires : trois soirées gratuites, qui s'étalent sur tout le week-end depuis hier soir à la Usina del Arte, une nouvelle salle de spectacle (un vrai bijou, m'a confié Horacio Molina et d'autres artistes qui ont eu le plaisir de s'y produire en août pendant le Festival de Tango de Buenos Aires, voir le lien vers ces articles dans la Colonne de droite), installé dans les locaux d'une très ancienne centrale électrique désaffectée et longtemps à l'abandon, sur avenida Pedro de Mendoza n° 501, dans le quartier de La Boca.

Ce soir, le spectacle est à 20h, demain dimanche 23 décembre 2012, le rideau se lève à 19h.

Pour l'occasion, le Ministère de la Culture portègne a fait appel à la chanteuse de rock Ligia Piro, la fille de Osvaldo Piro et de Susana Rinaldi, et aussi la sœur du chanteur tanguero Alfredo Piro, et aux 150 artistes de la Orquesta Sinfónica municipale et au Coro del Proyecto Orquestas Infantiles y Juveniles de la Ciudad de Buenos Aires. Le tout est placé sous la direction musicale de Popi Spatocco, qui a signé tous les arrangements. Au programme : des villancicos traditionnels de diverses origines géographiques (Argentine, mais sans doute aussi Espagne et d'autres pays latino-américains), œuvres du compositeur Ariel Ramírez et d'autres auteurs contemporains du répertoire rural (folclore) et sans doute un certain nombre d'autres chants de Noël originaires cette fois de pays non hispanophones (anglais, nord-américains, français, italiens, qui se sont inscrits dans le patrimoine musical universel).

Hélas la tradition de ces concerts se trouve menacée une nouvelle fois par le peu d'intérêt manifesté généralement par le Gouvernement portègne aux questions culturelles. Cette fois-ci, c'est le Ministère de l'Education, dont dépend les écoles de musique, les conservatoires et les projets orchestraux, qui a tenté par tous les moyens de mettre des bâtons dans les roues des artistes en charge de ces programmes de formation musicale de la jeunesse.

Dans une interview donnée à Página/12, Popi Spatocco s'épanche sur ses craintes devant cette tendance politique qui ne fait que s'accentuer avec les années :

Sé que hay sectores dentro de Educación de la Ciudad que están planteando grandes dificultades al programa. [...] Quiero creer que primará el buen criterio de mantener y seguir apoyando un programa que no tiene fisuras, que está dando resultados excelentes, por el trabajo consecuente de todos los alumnos y profesores que lo integran, con el infatigable maestro Claudio Espector a la cabeza. [...:] Esta realidad de hoy, con una orquesta y coro de 150 chicos dando un concierto impecable, sólo es posible porque hace quince años que se está trabajando bien. Hay que continuar y ampliar el proyecto, apoyando a la gente que lo construyó desde cero. Es completamente incomprensible que haya alguien trabajando en Educación que piense distinto, o esté en contra por razones de política partidaria. Lo importante en todo esto son los niños y jóvenes que encuentran en este programa un espacio de desarrollo, educación y orgullo.
Popi Spatocco, in Página/12

Je sais qu'il y a des clans au sein du Ministère de l'Education de la Ville qui sont en train de créer beaucoup de difficultés à ce programme. [...] Je veux croire que prévaudra le bon sens qui est de maintenir et de continuer à appuyer un programme qui n'a pas une faille, qui donne des résultats excellents, grâce au travail conséquent de tous les élèves et de tous les professeurs qui en font partie, comme l'infatigable Maestro Claudio Espector à sa tête. [....] Cette réalité d'aujourd'hui, avec un orchestre et un chœur de 150 gamins donnant un concert impeccable, ce n'est possible que parce que ça fait quinze ans qu'on le travaille bien. Il faut continuer et élargie le projet, en aidant les gens qui l'ont construit à partir de rien. C'est tout à fait incompréhensible qu'il y ait quelque qui travaille au Ministère de l'Education et qui pense autrement, à moins qu'il ne soit contre pour des raisons de politique partisane. L'important dans tout ça, ce sont les enfants et les jeunes qui trouvent dans ce programme un espace de développement, d'éducation et de fierté.
(Traduction Denise Anne Clavilier)

Un peu plus loin dans le papier de Página/12, Ligia Piro elle aussi prend la défense du progamme d'éducation musicale et comme sa très combative maman est députée socialiste à la Legislatura, dans l'opposition au Gouvernement macriste, on peut s'imaginer qu'il y a quelques parlementaires locaux à Buenos Aires qui surveille de près cette affaire et ne manqueront pas de monter à l'assaut si les menaces qu'on sent aujourd'hui planer sur les ensembles musicaux juvéniles devaient se renforcer...

Pour aller plus loin :
lire l'intégralité de l'article de Página/12

A l'ombre de l'Obélisque, les adieux à la scène d'une étoile argentine [à l'affiche]



La grande danseuse classique argentine Eleonora Cassano, partenaire privilégiée de Julio Bocca pendant 20 ans, qui s'est lui aussi retiré il y a plusieurs années, fait ce soir ses adieux à la scène dans un grand spectacle en plein air, sur un podium de 40 m de large, au pied de l'Obélisque...

Eleonora Cassano a actuellement quarante-sept ans (elle ne les fait pas !) et dit préférer s'arrêter avant qu'on lui dise qu'elle a bien raison de le faire.

Elle interprétera ce soir Casse-Noisette, c'est de saison, un ballet, vaguement inspiré d'un conte d'Hoffmann, dont toute l'action se déroule un soir de Noël.

Pour lui servir de partenaire à cette occcasion, Herman Cornejo a quitté pour quelques semaines l'American Ballet Theater de New-York pour danser le rôle du Casse-Noisette qui se transforme en prince charmant le temps d'une nuit dans les rêves de la fillette qui aura ce soir les traits d'Eleonora Cassano.

Le reste de la distribution sera composé du Ballet Federal Argentino, un ensemble de 90 danseurs venus des quatre coins du pays, dont 26 élèves de 14 à 16 ans.

Musique vivante, voilà plusieurs générations de danseurs classiques qu'elle a pourtant déserté les spectacles de ballet au profit de musique en boîte, dépourvue du moindre changement de rythme ou d'interprétation : en l'occurrence, le Ministère de la Culture portègne, organisateur de l'événement, a fait appel au Coro de Niños (le chœur des enfants) et à la Orquesta Académica de Buenos Aires, que dirigera Carlos Calleja.

Enfin, on attend aussi Julio Bocca, qui a fait un saut depuis Montevideo où il exerce désormais comme directeur d'une troupe de danse classique : il donnera à partir de 20 h, en public et sur cette scène immense, un cours ouvert à tous les élèves des écoles de danse de Buenos Aires.

Le spectacle lui-même est prévu à 20h30.

Entrée libre et gratuite bien entendu sur Plaza de la República, à l'intersection gigantesque entre 9 de Julio et Corrientes (avec détournement de la circulation automobile, et donc pare-chocs contre pare-chocs dans toutes les rues avoisinantes pour toute la journée et la nuit).

Huit milles sièges ont été disposés autour du podium pour les habitants et les touristes, précise le Gouvernement de la Ville Autonome de Buenos Aires, qui bien sûr ne saurait oublier d'en faire un argument touristique plutôt que de creuser le contenu culturel... Et deux écrans géants de part et d'autre de la place, parce qu'évidement, à de telles distances, il est bien difficile d'apprécier le spectacle avec seulement des petites jumelles de théâtre...

Loin du clinquant de la communication politique, Página/12 a préféré profiter de l'occasion pour interviewer l'artiste sur le départ et son partenaire d'un soir, Herman Cornejo...

A lire sous le lien.

vendredi 21 décembre 2012

La fin du monde selon Cucuza et... Nathán Pinzón [à l'affiche]



Ce soir, vendredi 21 décembre 2012, à l'heure où, il faut l'espérer pour eux, les craintifs se sentiront enfin en sécurité puisque le monde continuera de tourner, Cucuza et Moscato rempileront avec leur traditionnel rendez-vous musical El Tango vuelve al Barrio (ETvaB), au Bar El Faro, esquina La Pampa y Constituyentes, dans l'ouest de Buenos Aires.

Entrée : 40 $
Réservation fortement conseillée (toutes les informations sont sur l'affiche).

Pour cette occasion digne d'une farce, ils ont invité un groupe de carnaval, Amores Tangos. Cela s'imposait.

Et une fois n'est pas coutume, je vous transmets et je vous traduis le message plein d'humour avec lequel Cucuza a annoncé ce récital hier dans la journée.

21-12-12...
Se viene LA FIN DEL MUNDO... 
DIJO NATHÁN PINZON: "Llegaráse ese día que la noche sea siempre día, que los fideos vengan sin queso, SIN PAN!!!!, que Gardel será Francés y el Polaco haya nacido en Barrio Norte... Ese día, el día de las parrillas a gas y las pavas eléctricas, ese día en que nadie sepa sumar y todos sepan dividir, cuando Chacarita y Platense jueguen bien al fútbol, el día que se juegue con 7 defensores... Ese día llegará, y será 21 (jueguenló al derecho y al revés en la Nacional de la noche por las dudas que yo esté diciendo giladas...)"

ESE DIA LLEGÓ, EL FUTURO LLEGÓ (hace rato...) Y YA QUE LLEGÓ QUE NOS AGARRE ESCUCHANDO TANGOS EN EL BARRIO...!!!!
Cucuza

21-12-12
C'est bientôt la Fin du Monde...
Nathán Pinzón (1) a dit : Un jour viendra où la nuit sera un jour perpétuel (2), où il n'y aura plus de fromage  NI DE PAIN avec les spaghettis !!!!! où Gardel sera français (3) et où el Polaco (4) sera né dans les beaux quartiers... Ce jour-là, le jour des barbecues à gaz et des bouilloires électriques (5), ce jour-là où personne ne saura plus faire une addition (6) et où tous sauront faire une division, quand Chacarita et Platense (7) joueront bien au football, le jour où l'on jouera avec 7 défenseurs... Ce jour-là viendra et ce sera un 21 (jouez-le à l'endroit et à l'envers cette nuit-là à la loterie nationale au cas où je serais en train de débiter des âneries...)

Ce jour est là, le futur est là (ça fait un moment...) et puisqu'il est là,
qu'il nous saisisse pendant que nous écouterons du tango dans notre quartier... !!!!!
(Traduction Denise Anne Clavilier)


(1) Nathán Pinzón (1917-1993), grand acteur argentin, scénariste de films, vedette du grand et du petit écran. Il incarna le plus célèbre méchant ainsi qu'un détective du cinéma national.
(2) Nathán Pinzón était juif et comme tous les Argentins, catholiques dans leur écrasante majorité, il était familier des textes bibliques utilisés dans la liturgie, y compris au cours des grandes fêtes chrétiennes. Ici, on trouve une phrase typique des textes qui précèdent l'Avent (sauf que la proposition est renversée : en général, dans les textes annonçant la fin du monde, c'est le jour qui devient une nuit perpétuelle).