vendredi 31 mars 2017

Laura Falcoff nous raconte le tango [à l'affiche]


L'écrivain Laura Falcoff reprend à partir de demain, 1er avril 2017 à 18h, le spectacle qu'elle a écrit, conçu et mis en scène pour raconter l'histoire du tango danse à Buenos Aires : Así se baila el tango. Assise en scène, ultra-sobre, elle raconte comme si elle était attablée dans une milonga... Un couple de danseurs illustre son propos, Camila Villamil et Daniel Sansotta.

Ce spectacle avait connu un succès certain à la fin de l'année dernière. Il revient donc dans le même théâtre privé, un espace de création et d'enseignement fondé il y a sept ans par un danseur et un homme de théâtre : El Portón de Sánchez, Sánchez de Bustamante 1034, dans le quartier de El Abasto (les anciennes halles centrales), entre Recoleta au nord et Balvanera au sud.

Le spectacle, qui dure une heure, se tiendra tous les samedis du mois et sans doute au-delà d'avril.

Tarif général : 200 $ ARG
Tarif réduit, réservé aux retraités et aux étudiants, sur justificatif : 150 $ ARG.

Pour aller plus loin :
lire la présentation du spectacle sur le site Internet du théâtre
visiter la page Facebook de l'établissement.

jeudi 30 mars 2017

Hommages à Rodolfo Walsh [à l'affiche]

Affiche sur le bâtiment, extraordinaire sur le plan architectural, de la Biblioteca Nacional

Le 25 mars 1977, le journaliste, écrivain, dramaturge, essayiste, militant des droits de l'homme et de la démocratie, était assassiné dans la rue, dans le quartier de San Cristóbal à Buenos Aires, par des sbires de la dictature, qui s'était installée un an auparavant, après le putsch du 24 mars 1976.

Une sélection de livres sur Facebook

En avril 1976, Rodolfo Walsh avait lancé son Agence de Presse Clandestine (ANCLA), avec trois autres journalistes, un homme et deux femmes. En moins d'un an, l'ANCLA a publié 200 dépêches pour dénoncer ce qu'il se passait en Argentine et en particulier l'usage que la Junte militaire faisait du campus militaire de l'ESMA, une école de mécanique de la marine transformée en centre de détention clandestin et de torture.



Son dernier texte, Carta abierta de un escritor a la Junta Militar (lettre ouverte d'un écrivain à la Junte militaire), est une pièce centrale de l'exposition monté à l'ex-Esma. C'est un original tapé à la machine prêté par le journaliste et président du CELS, Horacio Verbitsky, un militant anti-dictature qui est l'une des figures fortes de la rédaction de Página/12 et l'un des compagnons de lutte de Rodolfo Walsh.

Rodolfo Walsh, assis à gauche, au centre et tous les regards convergent vers lui

Deux hommages lui sont rendus en ce moment à Buenos Aires, l'un à la Biblioteca Nacional, qui expose des manuscrits, des épreuves corrigées et commentées de sa main, des articles, des éditions originales de ses œuvres et l'autre au Centro Cultural Haroldo Conti, appelé aussi Museo de la Memoria, le centre culturel du Secrétariat d'Etat aux Droits de l'Homme installé dans l'un des pavillons de l'ex-ESMA, que Cristina Kirchner a converti en campus culturel consacré aux droits de l'homme et à la mémoire des victimes des années de plomb.

Pour aller plus loin :
lire l'article de Página/12 du 20 mars sur la manifestation du CC Haroldo Conti
lire l'entrefilet de Página/12 du 22 mars sur l'exposition à la BN, Los oficios de la palabra (les métiers, les rôles des mots) – le quotidien est gêné aux entournures car ces manifestations sont organisées sous un gouvernement qu'il déteste et qu'il tâche de délégitimer en le taxant d'anti-démocratique (1)
voir les pages Facebook du Conti et de la BN.



(1) La difficulté est d'autant plus forte que Walsh était de gauche en son temps, que la gauche (nationaliste) se l'est approprié et l'a confisqué pendant plus de quarante ans. Or après un tel délai, l'homme cesse d'appartenir à un courant de pensée partisan, il appartient à l'histoire du pays. Et c'est ce que Mauricio Macri et un bon nombre de ses ministres (en particulier Pablo Avelluto, à la Culture, Susana Malcorra à la diplomatie, Claudio Avruj aux droits de l'homme) font vivre cette évolution nécessaire et normale avec le passage des générations.

Rascasuelos au CCK à guichets fermés [à l'affiche]


Le groupe de tango moderne Rascasuelos (1) se présentera samedi prochain, 1er avril 2017, à 20h30 au Centro Cultural Kirchner, Sarmiento 151, pour un concert gratuit (comme tout ce qui est proposé dans cette institution), intitulé Tangos vivos (autre expression multi-sémantique signifiant à la fois tangos vivants et tangos malins, futés, qui ont oublié d'être idiots).

Ce spectacle mêle du tango instrumental, du rock, de la chanson et de la danse. Rascasuelos est l'un des plus purs représentants actuels du tango underground à Buenos Aires, un tango contestataire, dont il faut bien reconnaître qu'il trouve sa juste place dans la programmation très complète et éclectique du CCK, bien plus riche que sous le gouvernement de Cristina Kirchner, son initiatrice.

Le groupe, qui vient de se produire à New York, au prestigieux Carnegie Hall, se compose de son compositeur principal, le bandonéoniste Patricio Bonfiglio, le pianiste Fulvio Giraudo, le contrebassiste Cristián Basto, les violonistes Nicolás Tabbush et Gabriel Wolff, le violoncelliste Mauro Sarachian et le chanteur Limón (citron) García.
Les rejoindront pour l'occasion les danseurs Micaela Spina, Manuco Firmani, Soledad Buss et César Peral.

Ce sera pour eux l'occasion de présenter en avant-première quelques titres d'un prochain album.

La réservation a été ouverte mardi et toutes les places sont déjà retenues. Tant mieux pour eux !

Pour aller plus loin :
lire la présentation officielle sur le site Internet du CCK qui a pris soin d'y intégrer des clips vidéo.



(1) un jeu de mots bâti sur le terme rascacielo (gratte-ciel), où cielo (le ciel) est remplacé par suelo (le sol), selon une coutume langagière typique de l'esprit portègne : renverser les termes.

mercredi 29 mars 2017

Normalisation des relations entre Etat et Eglise en Argentine : Monseigneur Olivera, nouvel évêque aux Armées [Actu]

Depuis 2005, l'Argentine n'avait plus d'évêque aux Armées. En effet, le prélat désigné était suspect aux yeux de Néstor Kirchner de sympathie pour la dictature militaire et pour les méthodes d'assassinat mises en œuvres (contre la politique libertaire en matière de mœurs attribuée à Kirchner, il aurait utilisé une citation évangélique qui faisait allusion à des mises à mort par noyade qui ont été assimilées aux vols de mort du Plan Condor). Par décret, le président avait donc empêché l'évêque de prendre possession de son diocèse, ce qui est possible dans un pays où l'Eglise n'est pas séparée de l'Etat, où les nominations doivent se faire d'un commun accord entre le Saint-Siège et le Gouvernement, où c'est l'Etat qui salarie les membres du clergé catholique (comme en Belgique par exemple ou les départements concordataires dans l'est de la France) et où un évêque a rang de sous-secrétaire d'Etat au regard du protocole comme à celui des émoluments sur les deniers publics. L'Eglise n'avait jamais accepté ce décret présidentiel, intervenu après l'accord sur la nomination, à cause d'un courrier envoyé par le prélat au ministre de la Santé et dans lequel il manifestait son désaccord éthique avec des décisions gouvernementales. Et comme il ne faisait pas bon être dans l'opposition sous les Kirchner, surtout si on appartenait au clergé, soupçonné a priori de pencher à droite...

Achives La Nación

Après le retrait pour limite d'âge de l'évêque aux Armées empêché, un simple prêtre avait assumé la fonction au titre d'un vicariat général. Il se trouve que ces évêchés thématiques et non pas territoriaux ont été développés par Jean-Paul II dans tous les pays et surtout les pays démocratiques. La France dispose elle aussi d'un évêque aux Armées qui assure l'autorité hiérarchique sur tous les aumôniers catholiques dans les régiments et les écoles militaires du pays. La création d'un tel diocèse n'a donc rien à voir avec une quelconque légitimation de généraux putschistes, comme tâche de le suggérer Washington Uranga, sur Página/12, avec ses éternels procès d'intention envers l'Eglise.

Hier, François a désigné un nouvel ordinaire pour les militaires, à la suite d'une consultation qui se réalise entre Rome et le ministère des Affaires étrangères qui est aussi celui des cultes, dirigé par la diplomate de carrière Susana Malcorra.
L'élu est l'actuel évêque de Cruz del Eje, Monseigneur Santiago Olivera, dans la province de Córdoba. C'est lui qui vient de mener à bon terme la canonisation du Cura Brochero, célébrée à Rome en octobre dernier, le tout premier saint argentin (voir les articles que j'ai consacrés à ce très beau personnage populaire de la fin du dix-neuvième siècle). Or Santiago Olivera est un prélat jeune, plutôt ouvert et simple, proche des fidèles, un pasteur qui porte sur lui l'odeur du troupeau, pour reprendre une expression devenue fameuse du pape au Jeudi Saint 2013 à la basilique Saint-Pierre du Latran.

Annonce dans L'Osservatore Romano, daté du 29 mars 2017
(mais paru hier après-midi)

Santiago Olivera est d'ailleurs actuellement dans la Ville Eternelle et doit être reçu demain par le Pape François auquel il est lié par leur passé commun dans l'Eglise argentine et au sein de la Conférence épiscopale du pays.

Página/12, qui déteste tout ce qui est militaire autant que ce qui est catholique, voit dans cette nomination un signe politique envoyé par François en faveur de l'alliance de gouvernement Cambiemos et de la ligne suivie par Mauricio Macri, qu'il a en ligne de mire depuis la semaine dernière, puisque le Président argentin n'a pas participé aux célébrations du 24 mars, jour hommage aux victimes de la Dictature militaire de 1976-1983.
Le ton est plus raisonnable dans La Nación, sous la plume de Mariano de Vedia, l'un des chroniqueurs religieux de la rédaction, et sur le site Internet de AICA, l'agence de presse catholique liée à la Conférence épiscopale argentine.

lundi 27 mars 2017

José Angel Trelles présente son dernier disque au Torquato [à l'affiche]


Le chanteur et compositeur José Angel Trelles, qui fut le dernier chanteur de l'orchestre de Piazzolla, a sorti, l'année dernière, un nouvel album, Hay que decir ahora. Il le présentera dans trois jours, jeudi 30 mars 2017, à 22h, au Centro Cultural Torquato Tasso, Defensa 1575, à San Telmo.

Entrée : 250 $ ARG si vous réservez à l'avance (ce qui est hautement recommandé, eu égard à la notoriété de l'artiste) ou 300 si vous achetez votre place à la caisse le soir même.

Les portes s'ouvrent à 20h30, pour le dîner. La maison propose des petits plats tout simples de cuisine familiale argentine.

Ce disque rompt un silence de huit années où le chanteur n'avait rien enregistré. En juin dernier, l'agence de presse Télam avait rapidement interviewé le musicien à l'occasion de la sortie de son album.

Pour en savoir plus sur l'artiste, cliquez sur son mon dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search, sous le titre de l'article.

vendredi 24 mars 2017

Cristina devra comparaître et être jugée [Actu]

La Nación en fait sa une mais avec une certaine discrétion
La photo de une est pour les footeux !

Cristina Kirchner a été inculpée il y a plusieurs mois par le juge d'instruction Claudio Bonadio pour une affaire d'achat-vente à terme de dollars US, opérations effectuées dans le cadre des réalisations du budget fédéral d'un pays dont la devise est inconvertible depuis 2001. Le magistrat vient de clore son dossier et l'a transféré au tribunal pour une inscription au rôle d'audience de jugement.

L'ex-présidente devra donc passer en jugement avec 14 co-inculpés, dont plusieurs de ses anciens ministres et autres hauts commis de l'Etat sous son mandat.

L'annonce est intervenue hier, à la veille de l'anniversaire du coup d'Etat de Rafael Videla, dont les organismes de lutte pour les droits de l'homme ont obtenu qu'il devienne un jour férié sous le nom de Journée de la Mémoire, la Vérité et la Justice. Or ces organismes sont très favorables aux Kirchner mari et femme et conservent un bon souvenir de leur trois mandats successifs. C'est normal, les Kirchner les ont beaucoup appuyés, ont soutenu leurs revendications et financé leurs activités de toute nature avec de l'argent public.

C'est la première fois que Cristina Kirchner doit affronter une audience de jugement et ce n'est probablement par la dernière. Le juge Bonadio a d'autres enquêtes ouvertes, notamment sur les finances personnelles de l'ex-mandataire.

La Cour de cassation fédérale devra tirer au sort dans les jours qui viennent la chambre du tribunal qui aura pour charge de juger les quinze inculpés. Les audiences interviendront toutefois après que l'une des chambres de ce tribunal se sera prononcé sur le sort de Amado Boudou, l'ancien vice-président, qui fut le premier haut dignitaire inculpé pour des faits de corruption après le changement de couleur à la Casa Rosada.

Pour en savoir plus :
lire l'article de Página/12, très hostile à l'envoi de Cristina devant ses juges et qui décolère d'autant moins que le Président Mauricio Macri a décidé de ne participer à aucun des actes officiels qui marquent le caractère commémoratif de cette journée

Hebe de Bonfini reconnaît le caractère partisan de Madres de Plaza de Mayo [Actu]

La présidente de Madres de Plaza de Mayo, la très contestée et très contestable Hebe de Bonafini, vient de reconnaître verbalement que son organisation avait cessé d'être une association de lutte pour les droits de l'homme et s'était convertie en un organisme politique, partisan, de la mouvance kirchneriste.

Au cours de ces déclarations, Bonafini s'en est prise violemment à Estela de Carlotto, la présidente de Abuelas de Plaza de Mayo, qu'elle accuse de trahison car elle a récemment signé un accord de coopération avec la gouverneure de la Province de Buenos Aires, issue du Pro (droite libérale pure et dure) et donc alliée de Mauricio Macri.

La rupture est donc officiellement consommée entre d'une part Madres de Plaza de Mayo, la plus médiatique des deux organisations issues du même mouvement des mères de disparus sous la dictature militaire de 1976-1983, et les autres organisations de victimes du gouvernement putschiste : Madres linea fundadora, Abuelas, H.I.J.O.S., Familiares de Desaparecidos, etc.

Ce n'est pas vraiment un scoop : le comportement calamiteux de Hebe de Bonafini dans les premiers jours du mandat de Mauricio Macri avait clairement annoncé la couleur. La femme, qui n'a certes pas demandé à se retrouver au cœur de l'actualité et aurait préféré ne pas perdre ses enfants, est anti-démocratique, ne veut pas entendre parler de la pluralité des opinions (seule la sienne est légitime), n'accepte le verdict du suffrage universel que lorsqu'il va dans son sens, refuse de répondre aux injonctions de la justice de son pays et fait un usage des plus douteux de l'argent public qui lui est remis (1).

D'ailleurs, Madres de Plaza de Mayo va manifester à son heure aujourd'hui tandis que les autres associations font marche commune à un autre horaire mais sur le même parcours traditionnel qui conduit les manifestants du Congrès à Plaza de Mayo.

Pour en savoir plus :



(1) En cliquant sur le mot-clé Madres dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search, on pourra accéder aux articles que j'ai consacrés à ces nombreuses sorties de route de la truculente dame...

jeudi 23 mars 2017

Macri inaugure le nouveau musée Guëmes à Salta – Article n° 5200 [à l'affiche]

Photo Museo Güemes

Hier soir, en compagnie du gouverneur Juan Manuel Urtubey, le Président Mauricio Macri a inauguré, à Salta, le nouveau Museo Guëmes, consacré à la mémoire du grand héros local (et national), Martín Miguel de Guëmes, haute figure de la guerre de l'indépendance et du couraznt fédéraliste à l'époque révolutionnaire.

Photo Casa Rosada

Güemes est le seul protagoniste de cette époque fondatrice qui soit mort au combat.
Né à Salta en 1785, dans une famille très riche, il a donné toute sa vie à sa patrie, combattant dès ses vingt ans à Buenos Aires contre les deux Invasions Anglaises (1806 et 1807). Il revint à Salta dans les premiers mois de la Révolution de 1810 pour défendre sa province natale contre les absolutistes envoyés par le vice-roi de Lima. Il prit la tête de la résistance indépendantiste populaire et à la tête de ses troupes de partisans, il apporta son aide tant à Manuel Belgrano qu'à José de San Martín, les deux pères de la Patrie.
Güemes a été inscrit dans la liste officielle des héros nationaux par le Congrès.

Photo El Tribuno de Salta
A gauche de la plaque, Mauricio Macri. A droite, Juan Manuel Urtubey

Le musée est installé dans la maison natale du héros, là où il a passé son enfance et une partie de son adolescence. Elle avait été acquise par la Province en 2011 et les travaux ont commencé en 2014. Ce musée, moderne, interactif, se situe dans la rue España, à la hauteur du 730. Il se compose de dix salles qui déroulent la vie et exposent l'œuvre politique de Güemes.
Le musée est ouvert au public, du mardi au dimanche, de 11h à 21h, et propose également, sur rendez-vous, des visites pour les scolaires.

Copie d'écran du site Internet du musée

Retrouvant pour la cinquième fois dans la capitale provinciale l'un des gouverneurs d'opposition qui est fermement décidé à coopérer avec le gouvernement national, le Président Macri a profité de l'occasion pour souligner son intention de développer le nord du pays à travers une série de mesure baptisée Plan Belgrano (1). Cette région a en effet souffert du manque d'investissement fédéral depuis de très nombreuses années. Le gouverneur de la Province de San Juan et celui de la province bolivienne de Tajira avaient eux aussi fait le déplacement pour honorer la mémoire d'un héros qui a rayonné bien au-delà de l'actuelle Salta.

Pour en savoir plus :
consulter l'article de la chaîne de télévision Cadena 3 sur l'inauguration (avec le reportage officiel intégré en vidéo)
lire le communiqué officiel de la présidence argentine (Casa Rosada)
On peut aussi consulter le site Internet du musée mais le contenu est encore un peu maigre. Il est probablement qu'il s'étoffera avec le temps et qu'il sera couplé bientôt avec une page Facebook. Patience !



(1) Toute l'activité militaire de Manuel Belgrano (1770-1820) a eu pour décor le nord du vice-royaume du Río de la Plata, que ce soit l'actuel Litoral (Entre Ríos, Corrientes et Misiones), l'actuel Paraguay (au moment même où celui-ci se détachait définitivement de Buenos Aires), l'actuelle Bolivie et le Noroeste, qui recouvre entre autres les provinces de Salta et de Tucumán, où le général Belgrano a remporté deux immenses victoires patriotes.

Crise profonde à l'école [Actu]

La une de Página/12 ce matin
où l'on voit parfaitement la densité de la foule de la manifestation hier

En Argentine,  la rentrée scolaire a eu lieu il y a un peu plus de deux semaines mais, dans le secteur public, elle a été affectée, dans de nombreuses régions, par une très longue grève des enseignants qui a culminé, hier, dans une grande marche dite fédérale, dans le cœur historique de Buenos Aires, puisque toutes les grandes manifestations politiques se dirigent toujours vers Plaza de Mayo.

Les enseignants réclament des augmentations de salaires que le gouvernement refus de négocier à la hauteur espérée. Or l'actuel gouvernement est formé essentiellement d'hommes et de femmes issus de l'école privée, qu'elle soit confessionnelle ou non.

Une de La Nación hier
l'étude APRENDER avait les honneurs du gros titre

Hier, le Président Mauricio Macri a publié et commenté une étude sur le niveau de l'école publique argentine, APRENDER 2016, dont les résultats sont désastreux : dans le système public, sept élèves sur dix arrivent au baccalauréat sans les connaissances de base en mathématiques et la moitié ne comprend pas un texte à la lecture. En revanche, le système privé donne de meilleurs résultats. Mauricio Macri a eu une expression que tout le monde relève en comparant le sort de ceux qui vont à l'école privée et ceux qui ont la malchance de « tomber » dans le public. Página/12 y voit la marque de son indécrottable mépris pour l'enseignement public (qu'il n'a jamais vraiment soutenu lorsqu'il présidait le gouvernement de la Ville Autonome de Buenos Aires) et sa volonté de détruire cet outil d'éducation.

Pourtant, la conférence de presse au cours de laquelle Macri a commenté cette étude a été aussi celle où il a présenté un plan de développement de l'éducation nationale, le plan MAESTRO, qui devrait d'ici à 2026 élever le niveau de compétences des enseignants, établir un nouveau système de carrière pour eux, augmenter le nombre de jours de classe dans l'année, mettre à l'honneur les langues amérindiennes, bref un catalogue de 108 mesures qui seront envoyées au Congrès pour être converties en loi. Dans son discours, il a affirmé qu'il voulait rendre son niveau et sa légitimité à l'éducation publique.

Ce matin, La Nación aussi consacre
son gros titre à la manifestation d'hier
mais avec une photo du pont de Westminster

Ce qui n'a pas du tout convaincu les syndicats enseignants, qui restent collés à l'opposition politique et maintiennent coûte que coûte leurs revendications, dans un bras de fer interminable avec le gouvernement qui ne cache pas son peu d'estime pour leur combat. Et ce mépris ouvertement affiché n'est pas fait pour améliorer la situation.

Pour en savoir plus :
lire l'article de La Nación hier sur l'étude Aprender 2016
lire l'article de La Nación sur la manifestation des enseignants
lire l'article de Página/12 sur les positions de Mauricio Macri
lire l'article de Página/12 sur la manifestation.

mardi 21 mars 2017

Alan Haksten au CCC mercredi [à l'affiche]


Alan Haksten, guitariste et compositeur, propose demain, mercredi 22 mars 2017, à 21h30, un concert de son ensemble, avant leur départ pour une tournée en Europe. Ce sera au Centro Cultural de la Cooperación Floreal Gorini, Corrientes 1543, dans la Sala Osvaldo Pugliese, au rez-de-chaussée, tout au fond, au-delà de la cafétéria et de la librairie...

Entrée : 150 $ ARG (au guichet qui donne sur l'avenue).

Dans cette formation, Alan Haksten tient l'accordéon, Noël Morroni est au piano et Pelle Bolander, un musicien suédois, est au violon.

lundi 20 mars 2017

Cucuza au Torquato [à l'affiche]

Reprise progressive d'un rythme normal sur ce blog après un mois de février bousculé par des événements familiaux inattendus et une semaine, l'antérieure, où j'ai dû prendre un repos absolu pour mieux me remettre à mes différents chantiers, qui ont tous pris un sérieux retard !


Jeudi prochain, 23 mars 2017, à 21h30, Cucuza fait sa rentrée solennelle, tout en jeux de mots comme toujours, sur la scène du Centro Cultural Torquato Tasso, Defensa 1575, à San Telmo.

Comme d'habitude, le chanteur sera entouré de confrères et néanmoins amis. Et selon la tradition désormais bien établie, il sera accompagné à la guitare par son fils Mateo Castiello, au piano par Noelia Sinkunas et au bandonéon par Sebastián Zasali.

Pour cette soirée qui promet, il est recommandé de réserver à l'avance.

vendredi 10 mars 2017

Piazzolla au CCK [à l'affiche]


Pour les vingt-cinq ans de la mort de Astor Piazzolla, le Centro Cultural Kirchner (CCK) s'offre le grand jeu à partir de demain et jusqu'à la fin du mois de mars. Une exposition de photos, d'objets personnels, d'enregistrements sonores et cinématographiques, de partitions, qui s'ouvre demain, se tiendra du mercredi au dimanche et les jours fériés, de 13h à 20h, avec entrée libre et gratuite.

Une série de concerts est également offerte, pour laquelle il faut retirer son entrée à l'avance, de 12h à 18h, au CCK, Sarmiento 151, à partir du mardi précédent la soirée.

Au programme :
samedi 11 mars 2017, une reconstitution de la rencontre entre Piazzolla et Gary Burton, intitulée Vibraphonissimo, avec, entre autres, Nicolás Enrich au bandonéon et Cristian Zárate au piano, à 18h, en Sala Argentina
et à 20h, dans la Sala Sinfónica, le Quinteto Fundación Astor Piazzolla
dimanche 12 mars 2017, on recommence avec le bandonéoniste Walter Ríos en Sala Argentina à 18h et la Orquesta de Cuerdas, avec le bandonéoniste Néstor Marconi, le chanteur Jairo, le pianiste Nicolás Guerschberg et le violoniste Pablo Agri, en sala Sinfónica à 20h.

Le 26 mars, ce sera un hommage au violoniste de Piazzolla, Fernando Suárez Paz, par son fils, Leonardo, au même instrument, à 18h, en Sala Argentina.

Pour plus d'informations, il faut se reporter à la présentation de la manifestation sur le site Internet du CCK.

Pour aller plus loin :
lire l'article de Página/12, qui contient une grosse erreur. Piazzolla est mort le 4 juillet 1992 et non pas le 4 mars (il était né le 11 mars 1921, à Mar del Plata).

mardi 7 mars 2017

Grande exposition Xul Solar au Museo Nacional de Bellas Artes [à l'affiche]


Pour lancer la saison 2017, le Museo Nacional de Bellas Artes à Recoleta a choisi de rendre hommage à Xul Solar pour les 130 ans de sa naissance.

Xul Solar, de son vrai nom Oscar Agustín Alejandro Schulz Solari, était né le 14 décembre 1887 à San Fernando, dans la province de Buenos Aires, et il est décédé à Tigre, dans la banlieue nord de la capitale fédérale, le 9 avril 1963. Il est l'un des artistes multidisciplinaires de l'avant-garde du début du XXème siècle, qui fut particulièrement fécond en Argentine. Ami de Jorge Luis Borges et du peintre Emilio Pettoruti, il brisait comme eux les cloisonnements en vigueur dans les domaines artistiques et cognitifs : il était tout à la fois artiste plastique, philosophe, poète, musicien et même astrologue. Il a voyagé en Europe après la première Guerre mondiale, dans les Années Folles, quand les Ballets Russes, Picasso et les surréalistes régnaient sur les grandes capitales du Vieux Continent. Il est rentré au pays en 1924, pour s'intégrer au monde artistique et intellectuel de son temps.


Le Museo Nacional de Bellas Artes a rassemblé 180 documents, de toute espèce, tableaux, illustrations, masques, objets, manuscrits et documents personnels.

Le vernissage officiel a lieu aujourd'hui, à 19h, et l'exposition se tiendra jusqu'au 18 juin prochain.

Entrée libre et gratuite, du mardi au vendredi de 11h à 20h et les week-ends de 10h à 20h.

Buenos Aires dispose d'un musée consacré à Xul Solar, sa maison, la Fondación Pan Klub-Museo Xul Solar.

Pour aller plus loin :
lire l'article de Página/12 sur l'exposition
Consulter la page de l'exposition sur le site Internet du Museo Nacional de Bellas Artes (MNBA)

lundi 6 mars 2017

Dédicace-bonus à Chevreuse [ici]


Une journée supplémentaire de dédicace vient de s'inscrire à mon agenda : ce sera le samedi 25 mars 2017, au salon du livre Lirenval, Espace Fernand Léger, à Chevreuse, dans les Yvelines (RER Saint-Rémy les Chevreuse, ligne B).

Je me tiendrai sur le stand des Editions du Jasmin pour y signer tous mes ouvrages sur la culture argentine : les contes traditionnels, l'histoire, le tango... Comme sur la plupart des salons du livre, je proposerai aussi le mate aux lecteurs gastronomes et curieux - l'infusion traditionnelle du sud de l'Amérique du Sud.

Lirenval a choisi cette année un thème qui convient parfaitement à ce début de printemps : la lumière.

Entrée libre et gratuite de 10h à 19h.

On attend encore l'affiche de cette 17e édition de cette manifestation qui rayonne sur la haute vallée de Chevreuse.

Lirenval dispose d'un site Internet et d'une page Facebook.

vendredi 3 mars 2017

Solange Bazely de passage à Paris la semaine prochaine [ici]

Cliquez sur l'image pour une haute résolution

La tanguera toulousaine Solange Bazely présentera la semaine prochaine à Paris trois aspects différents de la culture argentine. Elle fera deux lectures et donnera sa conférence Si le tango m'était conté à La Bellevilloise, en prélude à une milonga.

Toutes les informations pratiques sur le très printanier visuel que Solange diffuse.

C'est la rentrée aussi au CETBA [à l'affiche]


Le CETBA, centre de formation au tango de Buenos Aires, propose sa milonga du vendredi, la Milonga de la Uni, la semaine prochaine, le 10 mars 2017, à 21h, selon le schéma habituel : tombola, buffet et cours niveau débutant puis intermédiaires. Et l'entrée est libre et gratuite.

On conseille une participation volontaire à 25 pesos. La recette sera reversée à la coopérative d'une école.

Première dédicace du printemps au Salon du Livre de Paris [ici]

Le dimanche 26 mars 2017, de 13h à 14h, je serai au pavillon de la Région Ile-de-France pour dédicacer mes ouvrages sur la culture argentine.

Cliquez sur l'image pour une haute résolution

Et contrairement à mon habitude, je n'apporterai pas le mate pour la traditionnelle dégustation sur le stand : je ne veux pas effrayer les vigiles et devoir tout déballer à l'extérieur du hall du Parc des Expositions (même à l'entrée des auteurs, on ne peut pas se permettre ce genre de tracas) et parce que l'espace de la table de dédicace offert par la région ne permet pas une fantaisie venue d'un autre continent.

Comme tous les ans, le Salon du Livre de Paris vous donne rendez-vous à la Porte de Versailles, du jeudi au lundi. Son programme est à découvrir depuis plusieurs semaines sur son site Internet.