jeudi 30 septembre 2021

Concert Piazzolla - Gershwin ce soir au Coliseo de Buenos Aires [à l’affiche]


Le pianiste international argentin Horacio Lavandera donnera ce soir, jeudi 30 septembre 2021, à 20h30, un concert en hommage à Astor Piazzolla (1921-1992), qu’il mariera à Gershwin, ce qui n’aurait pas été pour déplaire au grand compositeur argentin qui a passé presque toute son enfance à New York et s’y est imprégné de jazz et de musique de comédie musicale new-yorkaise.

Le concert se tiendra dans une des très belles salles à l’italienne de Buenos Aires, le Teatro Coliseo, dans le quartier de Retiro. Le prix des places s’étale de 1 250 à 2 300 $ ARG.

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Au programme, des classiques et encore des classiques :

côté Piazzolla, les spectateurs écouteront Adiós Nonino, Libertango (avec Ayelén Pais Negrín au bandonéon) et deux séries de morceaux : les Quatre Saisons portègnes et les tangos de l’Ange (Milonga del Angel, Muerte del Angel et Resurrección del Angel) ;
côté Gershwin, sont prévus trois préludes ainsi que l’inévitable Rhapsody in Blue (avec Sofía Hujta à la clarinette) et The Man I Love (avec la chanteuse Mariú Fernández).

De quoi se régaler dans ces festivités du centenaire de Piazzolla.

© Denise Anne Clavilier

Pour aller plus loin :

lire l’article de Página/12
lire la présentation du concert sur le site du théâtre

Hommage à Quino à Mendoza [Actu]

Autoportrait de Quino en train de dessiner Mafalda
sous les yeux de celle-ci


Un an après la mort de l’enfant du pays, la Province et la ville de Mendoza rendent hommage au dessinateur Quino, le père de Mafalda.

De grandes fresques murales à l’air libre sont dévoilées à l’occasion de cet anniversaire. Elles sont les œuvres tantôt individuelles tantôt collectives d’artistes personnellement liés à Quino. Parmi eux, Miguel Rep, que vous connaissez, si vous lisez régulièrement Barrio de Tango, pour ses dessins de presse dans les colonnes de Página/12.

Miguel Rep travaillant sur son mur hommage
(photo Orlando Pelichotti, pour Los Andes)

A cette occasion aussi, Radio Nacional rebaptise son antenne locale (qui s’appelait jusqu’à ce jour Radio Libertador, en hommage à San Martín(1) devient ce soir Radio Nacional Mendoza Quino. Drôle de conception de l’histoire du pays…

© Denise Anne Clavilier

Pour aller plus loin :

lire l’article de Los Andes (quotidien local du groupe Clarín)
regarder l’album photo proposé par Los Andes



(1) José de San Martín (1778-1850) est le premier gouverneur de la province de Cuyo dont celle de Mendoza est issue. Il y a vécu pendant environ trois ans, avec son épouse, et sa fille y est née en 1816, quelques jours après la déclaration d’indépendance. Deux cents ans plus tard, il est encore très présent dans les rues de la capitale comme dans l’ensemble de la province qu’il a marqué de son empreinte. Au niveau national, il est considéré comme le Père de la Patrie. Il repose pour l’éternité dans une chapelle de la cathédrale de Buenos Aires. Son autre titre, donné à l’antenne locale de Radio Nacional, était donc légitime. Plus légitime, soyons honnêtes, que le nouveau nom qui est certes celui d’un grand artiste mais qui n’a pas joué un rôle comparable pour le pays ! J’ignore ce que l’institution va faire de son ancien nom.

Ce soir, au CAFF, ils auront tous quelque chose de Santiago [à l’affiche]


Ce soir, jeudi 30 septembre 2021, à 21h, le bassiste et compositeur de Santiago del Estero, Cristian « Mono » Banegas présentera son nouveau disque, intitulé Reminiscencias, dans lequel il s’intègre à la tradition musicale de sa région d’origine, marquée durablement par l’œuvre de son père, le musicien et compositeur Horacio Banegas.

Le disque, sorti en 2018, a déjà été récompensé par la profession (il a reçu le prix Gardel comme meilleur artiste masculin de folklore) mais c’est la première fois que Mono Banegas sera sur scène pour le présenter. Ce sera aussi son premier concert en vedette, lui qui est habitué à jouer dans un groupe, eu égard à son instrument, qui est rarement celui d’un soliste.

Dans une interview accordée à Página/12, l’artiste réfléchit à ce qu’est la tradition, à l’importance de la faire vivre et de la faire évoluer pour que cette musique d’une région dominée par la ruralité ne se fige pas en un objet muséal.

Le concert se tiendra au CAFF, dans le quartier de l’Abasto, sans restauration (à cause du protocole sanitaire).

Prix de l’entrée : 1 000 $ ARG dans le cas d’une réservation à l’avance (avec un surplus de 150 $ pour le service Internet).

© Denise Anne Clavilier

Pour aller plus loin :

mercredi 29 septembre 2021

Un printemps pour Charly [à l’affiche]

Capture d'écran de la plateforme de Buenos Aires


Le 23 octobre prochain, Charly García aura soixante-dix ans et la municipalité de Buenos Aires, sa ville natale, a décidé de lui consacrer tout le mois.

Charly García est un des très grands noms du rock à texte argentin.

Le ministère portègne de la Culture propose donc plusieurs opérations : exposition photo, concours musical (on peut écrire et enregistrer une chanson pour l’artiste), des présentations de livres qui lui sont consacrés et un concert surprise le 23.

Les concours sont ouverts jusqu’au 28 octobre et tout le monde peut participer à travers la plateforme culturelle du ministère.

© Denise Anne Clavilier

Pour en savoir plus :

lire l’article de Página/12
lire l’article de Clarín
consulter le site spécial installé sur la plateforme du gouvernement de Buenos Aires.

Leo vaut bien un gros titre. Et même plusieurs ! [ici]

Un gros titre en forme de mot-valise
qui mêle gol (but) et cocodrilo (crocodile)
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Voilà, c’est fait ! Hier, à Paris, au Parc des Princes, le meilleur butteur du monde a donné un point à son nouveau club, un but que le monde entier attendait et d’abord, les Argentins.

Un titre secondaire en haut à gauche
"Il est guéri"
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Et Leo Messi s’est montré généreux : il a régalé son monde. D’abord avec un but d’anthologie, ensuite avec cette tactique de défense lorsqu’il s’est couché derrière ses coéquipiers pour que la balle ne passe pas entre leurs jambes. Comme n’importe lequel d’entre eux, ce qu’on appelle en Argentine « faire le crocodile ». Le geste a été fort apprécié des connaisseurs, comme la courtoisie envers Kylian Mbappé !

"Avec un but d'anthologie, la magie de Messi a brillé à Paris"
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Les titreurs s’en sont donc donné à cœur-joie à l’heure du bouclage et se partagent entre deux photos.

"Premier cri de Messi à Paris"
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© Denise Anne Clavilier

Pour aller plus loin :

lire l’article de La Nación
lire l’article de Olé, le quotidien sportif du groupe Clarín

lundi 27 septembre 2021

La finale du Mundial au pied de l’Obélisque [à l’affiche]

Les deux couples champions du monde
(photo Juan Tessone, pour Clarín)


Samedi dernier, en fin de journée, sous le crépuscule printanier, le Mundial de Tango a coupé la circulation sur la plan large avenue du monde, la 9 de Julio. La scène était installée dans l’axe de la Diagonal Norte, qui relie Plaza de la República, où trône l’obélisque du 400e anniversaire de la fondation de Buenos Aires, à Plaza de Mayo, où la ville a été fondée en 1580 et où le régime colonial a été renversé le 25 mai 1810.

Diagonal Norte, samedi soir avant le coucher du soleil


Les deux finales de la compétition se sont donc jouées au pied de l’Obélisque pour les danseurs qualifiés qui concouraient les uns sur scène, les autres en ligne, chez eux, au Japon, en Colombie, en Allemagne ou en France, à l’heure argentine.

Une de La Prensa hier
Le titre secondaire se passe de traduction !


Cette année, du fait de la crise sanitaire, le concours ne se composait que de deux catégories, baptisées Pista (tango salón dans les éditions d’avant le covid) et Escena (le traditionnel style acrobatique des grands shows professionnels). Il n’y avait pas de catégories par âge cette année. Il n’y avait de place que pour des jeunes !

Les deux couples sacrés champions du monde concouraient sur place. Ils sont interviewés aujourd’hui dans les colonnes de Clarín.

Tout au long de la soirée, la communauté tanguera a rendu hommage à quelques figures historiques du genre : le danseur disparu Juan Carlos Copes (il a été victime du covid) et son ancienne partenaire et ex-femme (toujours bien en vie), María Nieves. Plusieurs grandes formations musicales animaient le concours, parmi lesquelles on pouvait écouter le Sexteto Mayor, l’un des groupes les plus prestigieux du tango contemporain.

© Denise Anne Clavilier

Pour en savoir plus :

lire l’article de Página/12
lire l’article de Clarín (édition dominicale)
lire l’article de Clarín (édition d’aujourd’hui)
lire l’article de La Nación
La Prensa est le seul quotidien national à avoir fait sa une d’hier sur l’événement mais la rédaction n’a pas mis l’article correspondant sur son site Internet.

Le Festival de Tango de Buenos Aires a rendu hommage à Maradona [à l’affiche]

Final du spectacle (capture d'écran de La Nación)


Mardi dernier, pour le premier jour du printemps, le Festival de Tango de Buenos Aires a rendu hommage au regretté Diego Maradona dans le cadre de l’amphithéâtre Eva Perón, dans le Parque del Centenario. Une grande soirée à l’air libre dont la presse du lendemain et du surlendemain rendait compte. On a chanté plusieurs tangos composés en l’honneur de Maradona, la plupart d’entre eux de son vivant.

Parmi ces œuvres, l’éternel Para verte gambetear, hymne maradonien par excellence composé par le regretté Alorsa que j’ai eu la chance de connaître et j’ai compté parmi mes amis (1), chanté par Cucuza et Walter el Chino Laborde, amis personnels de Alorsa.

Cucuza pendant le concert

Le spectacle a duré une petite heure et il est disponible en replay sur le site Internet du ministère de la Culture portègne, Vivamos Cultura.

© Denise Anne Clavilier

Pour aller plus loin :



(1) J’ai intégré Para verte gambetear (pour te voir jouer des flûtes [sur le terrain]) dans Barrio de Tango, recueil bilingue de tangos argentins, disponibles en commande dans toutes les bonnes librairies et désormais sur le site Internet de l’éditeur (www.editions-du-jasmin.com). J’ai aussi inclus une dizaine de ses chansons dans Deux cents ans après, le Bicentenaire de l’Argentine à travers le patrimoine littéraire du tango, paru juste après sa mort, en août 2010, chez Tarabuste Éditions.

samedi 25 septembre 2021

Juan Vattuone remonte sur scène ce soir [à l’affiche]


Ce soir, samedi 25 septembre 2021, à 21h, l’auteur-compositeur interprète Juan Vattuone remonte sur scène, au Teatro Reducci, Saenz Peña 1442, pour présenter son nouveau disque, Papel Picado. Juan sera ce soir entouré de ses deux filles et de quelques musiciens qui sont aussi des amis proches et ce sera un exploit.

Juan Vattuone a échappé à une agression physique à la suite de laquelle il a failli perdre la vie et qui lui a valu une amputation partielle de la jambe droite. Au moment des faits, il était en plein enregistrement de son disque, lui qui n’en sort qu’au compte-goutte. C’est seulement le 4e album dans une carrière de plus de quarante ans.

Ce soir, il sera toutefois sur scène en fauteuil roulant. C’est ce que nous apprend l’article que Página/12 lui consacre avec une interview dans laquelle le journaliste ne lui tire que quelques confidences sur le drame qu’il vient de traverser, sur quoi la pandémie est venue se greffer.

Juan Vattuone, c’est de la chanson engagée dans les causes à peu près perdues (ou rarement gagnées), à fond à gauche, péroniste et rebelle à 100 %. Sur scène, c’est une présence forte dont j’espère qu’il l’a conservée. C’est aussi un militant de la cause des Mères de la Place de Mai. J’ai moi-même appris toutes ces nouvelles par la presse et j’attends de plus amples informations que j’ai demandées à Buenos Aires.

Que cet article soit ici le témoignage de mon amitié et de mon admiration pour le talent de cet artiste inimitable et attachant. La photo de Página/12 nous le montre comme je l’ai toujours connu, avec son sourire invaincu et chaleureux et son éternel bonnet enfoncé jusqu’aux oreilles ! Il n’a pas pris une ride et pourtant, cela fait plusieurs années que je n’ai pas eu l’occasion de le voir en chair et en os...

© Denise Anne Clavilier

Pour aller plus loin :

mercredi 22 septembre 2021

Régime sanitaire allégé [Actu]

Une d'opposition :
En haut : "Plus de flexibilisations"
Et en dessous : photo de groupe de l'opposition
qui "prévient" (advierte)
Sur la gauche : le discours à distance du président
devant l'assemblée générale de l'ONU
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Hier, le nouveau Premier ministre, Juan Manzur, ex-gouverneur de la province de Tucumán, et la ministre de la Santé, Carla Vizzotti, maintenue à son poste après le remaniement, ont annoncé lors d’une conférence de presse conjointe un allègement prudent d’une poignée de mesures sanitaires.

En effet, depuis plus de trois mois, la contagion régresse dans l’ensemble du pays. Il reste 1 440 patients en soins intensifs contre près de 8 000 au plus haut de la vague en mai dernier, au début de l’hiver, lorsque 95 % des capacités était utilisé. La vaccination, de son côté, progresse : 64 % des Argentins sont vaccinés (première dose au moins) et 45 % ont reçu les deux doses. Par ailleurs, le variant delta, présent depuis plusieurs mois dans le pays, est resté cantonné à quelques cas que l’on peut dénombrer. Contrairement à ce que tout laissait craindre, il ne s’est pas répandu comme il l’a fait en Europe ou, bien plus près de l’Argentine, au Pérou où il a causé des ravages certains. En Argentine comme sur l’ensemble du sous-continent, ce sont les variants gamma (la très agressive mutation détectée à Manaus) et lambda qui continuent de prédominer.

"Rien n'est jamais éternel", dit le gros titre
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Dans ces conditions, en profitant des beaux jours qui s’annoncent (le printemps arrivent dans l’hémisphère sud), le gouvernement a décidé d’autoriser à compter du 1er octobre la circulation des personnes à visage découvert dans l’espace public en plein air, pour autant que les gens ne se rassemblent pas.

A partir de vendredi, la jauge passe à 100 % dans les commerces, les lieux de loisir et l’exercice du sport et on va pouvoir retrouver les gradins pour encourager son équipe de foot préférée dans un stade rempli à moitié seulement.

"Avec un œil sur les élections, le gouvernement
relâche les mesures contre la pandémie", dit le gros tite
En dessous : la fête du printemps où les lycéens et les étudiants
se divertissent dans les parcs
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Pour accompagner cet abandon de l’obligation du masque à l’extérieur et ces élargissements de jauge, le gouvernement a aussi annoncé un plan progressif d’ouverture des frontières pour laquelle les pouvoirs publics appellent leurs administrés à la plus grande prudence. Il ne s’agit pas de faire redémarrer un nouveau cycle épidémique à l’approche de l’été et des fêtes de fin d’année. A cette heure, cinq provinces ont annoncé qu’elles maintiendraient toutefois le statu quo (elles en ont le droit).

Le nouveau Premier ministre qui a prêté serment lundi dernier vient donc de faire une entrée en fonction tonitruante avec cette annonce si longtemps désirée par tout le monde. Peut-être une manière pour lui de s’imposer dans ce nouveau rôle où une bonne partie de l’opinion publique l’attend au tournant. A l’intérieur du gouvernement lui-même, il a tout de suite imprimé sa marque en instituant une réunion systématique de tous les ministres sous sa conduite chaque semaine et ça n’a pas tardé : ce premier conseil se tient aujourd’hui. Or l’Argentine ne connaît pas le Conseil des Ministres stricto-sensu, tel qu’il est institué dans la plupart des pays européens. Il est possible que la décision de Manzur représente une nouvelle étape dans la structuration de la manière dont le pouvoir exécutif national fonctionne. On peut en tout cas souhaiter que cette nouveauté apporte à l’administration du pays un peu de fluidité et un soupçon d’efficacité supplémentaire. Si ça pouvait ne serait-ce qu’éviter les couacs, ce serait très bien !

"Levée des restrictions sanitaires
et assouplissement de toutes les activités", dit le gros titre
En dessous : la tragédie des Haïtiens qui traversent le Río Grande
et se font traiter comme du bétail par les flics texans
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Il va sans dire que l’analyse de l’opposition et des journaux de droite est très différente. Après avoir réclamé à cor et à cris l’assouplissement des « mesures liberticides », les opposants, politiques et journalistes, ne voient dans tout cela qu’une pitoyable gesticulation purement électoraliste. Certains éditorialistes poussent même le sens de la contradiction jusqu’à dénoncer le caractère trop précoce et donc potentiellement dangereux de cette mesure pourtant très limitée.

Tout va bien et rien ne change : nous sommes toujours bien en campagne électorale.

© Denise Anne Clavilier

Pour aller plus loin :

L’inflation ralentit et vaille que vaille, le seuil de pauvreté se stabilise [Actu]

Indice des prix à la consommation
tableau général
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Au milieu de la semaine dernière, l’INDEC, l’institut national de statistiques, a publié, les 14 et 16 septembre, ses traditionnels rapports de mi-mois : l’indice des prix à la consommation et le montant des paniers-témoins qui permettent de définir, pour le bassin démographique de Buenos Aires et ses alentours, les seuils de pauvreté et d’indigence.

Indice des prix à la consommation
Tableau synthétique des données intermédiaires
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On remarque donc que l’inflation ralentit : en août, elle a atteint 2,5 %, contre 3 % en juillet et 3,2 en juin. Cela nous donne un cumul de 32,3 % sur huit mois (depuis janvier) et de 51,4 % en taux interannuel (depuis septembre 2020). Bien entendu, pour la vie quotidienne, cela reste difficilement supportable mais c’est néanmoins le chiffre le plus bas depuis janvier (qui affichait un taux de 4%).

Indice des prix à la consommation
Variations régionales
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L’inflation est tirée vers le haut par la santé et l’éducation (le mois d’août est celui de la rentrée intermédiaire, après les petites vacances d’hiver) tandis que pour le deuxième mois consécutif, l’alimentation (le panier indispensable et celui des extras que sont les boissons alcoolisées et le tabac) affiche des taux de 2 et de 1,5, sans doute grâce à l’intervention de l’État dans cette branche de l’économie, comme dans le secteur de l’énergie où le gouvernement a mis en place des tarifs adaptés pour les zones froides du pays, plus gourmandes en chauffage (souvent du gaz et du fioul) et en électricité (éclairage).

Le seuil de pauvreté quant à lui évolue moins vite que l’inflation pour ce mois d’août où il n’a progressé que de 1,2 %, tandis que le seuil d’indigence marque le pas : en août, il a monté de 0,7 %. Les cumuls interannuels sont en revanche effrayants : + 50,3 % pour la pauvreté et + 55,5 pour l’indigence. Ces deux seuils ne sont calculés par l’organisme que pour la région capitale, celle où traditionnellement les prix sont les plus élevés et celle où se trouve la plus grande concentration d’habitat populaire.

En jaune, le panier témoin de l'indigence
(uniquement consacré à l'alimentation)
En orange, celui de la pauvreté
(il comprend aussi un certain nombre de services)
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Voilà plusieurs mois que ces deux rapports montrent une amélioration constante mais très lente de la situation, si lente qu’il est impossible au citoyen de s’en rendre compte au milieu de l’instabilité des prix qu’il subit au quotidien. J’étais moi-même en Argentine en août 2018 lorsque la crise de l’emprunt au FMI venait d’éclater et j’ai fait l’expérience d’avoir perdu complètement mes repères lorsque je faisais mes courses quotidiennes. Il y a de quoi devenir fou !

© Denise Anne Clavilier

Pour aller plus loin :

sur l’inflation
lire l’article de Página/12

lundi 20 septembre 2021

« Una cosita más » (J’allais oublier, encore un petit détail) : un flic de Los Angeles fête ses cinquante ans dans Página/12 [à l’affiche]

Le gros titre se passe de traduction
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Aujourd’hui, Página/12 consacre la une de son supplément culturel quotidien, C&E, au phénomène Columbo, transformé le 15 septembre 1971 en une série télévisée, après plusieurs mises en scène et tournages isolés que l’article cite sans en tenir compte pour déterminer la date de naissance de ce mythe international.

Pour l’occasion, la rédaction a demandé une assez longue et excellente analyse à un journaliste de The Independant, en Grande-Bretagne, Kevin E.G. Perry, et le publie en exclusivité.

Un authentique régal pour les columbophiles du monde entier, à condition de lire l’espagnol !

Dans les années 1970, l’Argentine a été une véritable éponge à absorber la production télévisuelle, cinématographique et musicale des États-Unis, au point qu’une bonne partie de sa culture nationale a été sérieusement mise en danger par ce système économique écrasé par l’Oncle Sam. Tant et si bien que« J’allais oublier, encore un petit détail » est aussi connu en Argentine qu’en Europe ou en Amérique du Nord. Et gloire à Peter Falk qui nous a offert ce personnage qui se bonifie en vieillissant !

© Denise Anne Clavilier

Pour aller plus loin :

Le dépit de Messi s’affiche partout en une [ici]

"Des regardes qui tuent"
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Depuis qu’il a atterri à Paris, la presse argentine ne lâche pas Lionel Messi d’un iota et scrute ses premières prestations dans sa nouvelle équipe.

La une la plus discrète : juste une petite photo
en haut à gauche
Le reste, c'est surtout de la politique et une pensée
pour les Espagnols des Canaries
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Hier, avec son trio gagnant international, Messi, Mbappé et Neymar, le PSG affrontait l’Olympique Lyonnais. Tous les commentateurs argentins se penchent donc aujourd’hui sur les réactions de l’étoile de Rosario qui a donné tous les signes d’avoir mal vécu de devoir céder sa place sur le terrain à un coéquipier à la 75e minutes.

"Maintenant, même Messi se fait sortir du terrain"
En haut : "Avec de nouveaux ministres et plus d'argent,
le gouvernement tente de renverser la défaite des PASO"
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Comme de surcroît, l’entraîneur du Paris Saint-Germain est argentin lui aussi, ça a fait entre les deux quelques étincelles dont les journaux semblent se régaler ce matin.

Ainsi, l’incident occupe-t-il toute la une du supplément sportif hebdomadaire de Página/12, Líbero, dont l’image apparaît même en titre secondaire sur la première page générale du quotidien, qui se concentre tout de même sur l’actualité politique post-électorale de l’actuelle majorité.

"Après avoir vu Cristina, Kiciloff remanie son gouvernement",
dit le gros titre
Dessous : "Messi et Pochettino : polémique et emportement à Paris"
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Clarín et La Nación, pour leur part, en ont fait leur photo principale (la même) en une générale, faisant passer au second plan le remaniement du gouvernement de la province de Buenos Aires, un remaniement qui fait suite à celui qui vient d’affecter le gouvernement national, le tout une fois encore à l’instigation de Cristina Kirchner, s’il faut en croire les journalistes.

En haut à gauche : "SORTI. Poche a remplacé
Messi par un latéral. Le score était de 1 à 1 à la 75e minute"
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Quant au PSG, il semble se préparer des jours pas très sereins avec un monstre sacré de ce genre en son sein !

© Denise Anne Clavilier

Pour aller plus loin :

Ajout du 22 septembre 2021 :
lire cet article de La Nación intitulé non sans une certaine colère « Qui achète un Picasso pour le laisser dans le garage ? »