jeudi 27 juin 2019

Patagonie intérieure : paradis des dinosaures [Actu]

Reconstitution par un paléontologue en 1896
Un peu faux mais on le reconnaît bien, notre ami !

L’Institut d’études andines, où collaborent l’Université de Buenos Aires (UBA) et le centre national d’études scientifiques et technologiques (CONICET), viennent de publier en anglais un article sur une découverte sédimentologique effectuée dans la Province de Neuquén (Patagonie andine) sur un sol fortement incliné : la plus ancienne empreinte d’un dinosaure qui vivait là il y a plus de 163 millions d’années.

Cette sympathique bestiole était un stégosaure, très apprécié des enfants pour sa silhouette d’authentique dragon de légende… Jusqu’à présent, les preuves de son existence remontaient à 155 millions d’années, dans l’Amérique du Nord et le sud de l’Europe.

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Toujours en première ligne pour souligner les réussites de la recherche argentine si maltraitée par la crise et abandonnée par le gouvernement national, Página/12 est allé interviewer le chef d’équipe qui signe cet article dans Journal of South American Earth Sciences (qui inclut le Mexique et la Méso-Amérique dans son champ d’action – bref là où on ne cause pas anglais).

Pour aller plus loin :
en anglais (payant), lire l’article sur Science Direct (à paraître dans le n° 94 du JSAES, en octobre prochain).

jeudi 20 juin 2019

Un vers de Le Pera pour les chômeurs [Actu]

Le casque de chantier est jaune,
parce que c'est la couleur du PRO, parti de Macri

Pour la première fois depuis 2006, année de la reprise économique sous le mandat de Néstor Kirchner, après le crack de décembre 2001, le chômage officiel en Argentine, tel que l’institut national des statistiques (INDEC) le calcule, dépasse les 10 %. A la fin du premier trimestre 2019, une année électorale où le président remet en jeu son mandat, ce taux s’élevait à 10,1 %, ce qui représente 1.338.000 actifs selon La Nación, 2.133.000 selon Página/12, sur une population totale d’environ 44 millions, selon tout le monde.

Au-dessus de la photo de Messi,
qui n'est jamais le sauveur de l'équipe nationale,
le gros titre dit : "Le chômage atteint les 10,1%.
C'est le plus haut depuis 2006
et il affecte deux millions de personnes"
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La nouvelle paraît un jour où l’Argentine fête son drapeau, au jour anniversaire de la mort (du passage à l’immortalité, dit-on dans ce cas là-bas) du créateur dudit drapeau national, le général Manuel Belgrano (3 juin 1770 - 20 juin 1820). Cela tombe donc assez mal.

Le gros titre dit : "Il y a plus de chômage"
Sur le photo de Messi, en rouge professoral : "Peut mieux faire"
Tout au-dessus, dans la manchette, à gauche :
le drapeau national,c'est le jour de sa fête
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Tous les quotidiens nationaux traitent ce sujet mais Página/12 a choisi un vers de Alfredo Le Pera pour son gros titre, un extrait de Cuesta Abajo (Pente glissante), composé par Carlos Gardel, dans la dernière série de chansons qu’ils ont créée ensemble pour des films musicaux tournés à New York en 1934-1935, quelques mois avant leur mort accidentelle sur cet aérodrome de Medellín (1).

Pour en savoir plus :
lire l’entrefilet de La Prensa (pas très cohérent, ce peu d’intérêt en ligne pour ce drame humain dénoncé par le magistère, pour un journal qui se réclame de la tradition catholique)
Les mélomanes auront envie d’écouter Cuesta Abajo. Ils n’ont qu’à cliquer sur le lien pour l’écouter, chanté par Carlos Gardel, avec cette voix inimitable, tel qu’il l’enregistra à New York en 1934, le tout grâce à Todo Tango, qui vous donne aussi accès au texte et à la partition.



(1) Cuesta abajo fait partie du corpus d’œuvres du répertoire que j’ai traduites dans Barrio de Tango, recueil bilingues de tangos argentins, Editions du Jasmin. A commander chez votre libraire préféré. 24,90 €. Ou à emprunter dans quelques bonnes bibliothèques ou médiathèques publiques. Je vous laisse aller y consulter la traduction.

Grosse gaffe du Secrétariat d’État à la culture [Actu]

La capture d'écran commentée sur Twitter par Daniel Filmus
un ancien ténor de la kirchnérie, un politique toujours respecté à gauche

A la veille de la fête du drapeau, le 20 juin, aujourd’hui, on a appris hier, grâce à l’opposition kirchneriste relayée par Página/12, qu’au Secrétariat d’État à la culture, au niveau national, on ne connaissait plus sa géographie. Cela l’a fiche mal pour un ministère ! Surtout de la Culture ! Et en plus, la géographie en question se passe au bout du bout de l’Atlantique sud. Aux Malouines, qu’une carte publiée par le dit Secrétariat d’État a rebaptisées "Falklands". C'est un gros mot !

Mais comment ont-ils fait leur compte, si l'on veut bien croire que ce n'était pas volontaire ? Il faut que, pour pondre leur infographie à la noix, ils soient allés faire un copier-coller d’une carte d’origine nord-américaine. Où vont loger les préjugés idéologiques et le snobisme de cette caste politique azimutée ! L’Argentine a un super-institut géographique national qui dresse des cartes de toute beauté. Ce n’est tout de même pas compliqué d’aller chercher dans la maison ce dont on a besoin avant d’aller le chercher chez le voisin ou, pire, d'aller l'acheter dans un hypermarché lointain...

Mais il y a plus grave. En droit, cette carte viole la Constitution argentine qui depuis 1853 affirme que les Malouines sont argentines, ce qui est une vérité juridique. Cet archipel s’appelle donc Las Malvinas depuis qu’elles sont passées légalement du domaine du roi de France à celui du roi d’Espagne. En 1810, las Malvinas étaient déjà argentines, elles dépendaient des autorités de la province de Buenos Aires. Et elles sont restées argentines par la suite puisque la Royal Navy s’en est emparé en janvier 1833 sans aucune déclaration de guerre contre la Confédération Argentine alors qu’elle avait reconnu l’indépendance du pays en 1824. Et comme en 1833, la Grande-Bretagne faisait la pluie et le beau temps dans tout le monde occidental et que lorsqu’on n’était pas d’accord avec Londres, Londres envoyait sa flotte et réduisait par la force le contentieux (1), tout le monde se l’est tenu pour dit et les autres puissances européennes ont entériné le fait accompli. Bien entendu, personne n’a demandé l’avis d’un pays hors de l’Europe. Et puis quoi encore !

Dans la réalité géo-politique, c’est une autre histoire puisque les Britanniques qui habitent les îles depuis presque deux siècles sont déterminés à rester britanniques, ne veulent pas entendre parler de l’Argentine (encore moins depuis la guerre de 1982, cela se comprend) et sont peu enclins à négocier quoi que ce soit avec qui que ce soit. Les gouvernements successifs à Londres, du Labour ou du Conservative Party, ne sont pas plus ouverts. Et par-dessus le marché, il y a du pétrole dans les eaux territoriales qui entourent les îles !

En Argentine, lorsqu’on dresse une carte du pays, il est obligatoire légalement d’y faire figurer les Malouines. D’ailleurs, c’est bien ce qu’a fait Jimena Tello, qui a illustré mon recueil de contes, Contes animaliers d’Argentine, paru aux Editions du Jasmin. Un illustrateur français n’y aurait pas pensé !

Pour en savoir plus :



(1) Comme a rappelé récemment un journaliste britannique sur une chaîne de la télévision publique française, les Brexiters pensent à tort que la Grande-Bretagne a été un jour une grande puissance commerciale. Elle ne l’a jamais été. Elle a été en revanche une grande puissance militaire et quand un pays n’acceptait pas d’ouvrir ses frontières à ses produits, elle envoyait l’armée ou menaçait de le faire et elle s’est ainsi conquis de très nombreux marchés. Ce qui est historiquement juste.

Méga-panne d’électricité dans le Cono Sur [Actu]

En haut les résultats des élections provinciales de dimanche
(vous remarquerez qu'on peut gagner l'élection au premier tour
sans avoir la majorité absolue)
En gros titre "Le black-out de Macri"
fait allusion aux résultats électoraux et aux sondages

Ce dimanche, une énorme panne d’électricité a frappé presque toute l’Argentine pendant plusieurs heures à partir de la matinée (1). A cause des échanges de fournitures d’électricité dans le réseau du Mercosur, les pays limitrophes ont eux aussi été affectés : l’Uruguay, le sud du Brésil, le Paraguay et le Chili.

"Black out historique au niveau continental"
dit le gros titre de ce quotidien uruguayen
cliquez sur l'image pour une haute résolution

C’était un jour d’élections dans cinq provinces, dont quatre ont élus des gouverneurs mais aussi quelques maires de capitales provinciales issus de l’actuelle opposition. Il y a maintenant 13 provinces sur 23 qui se sont prononcées contre la majorité nationale. Ce n’est pas très bon signe pour celle-ci pour les élections présidentielles et législatives d’octobre. La panne a été la cerise sur un gâteau de plus en plus gâté.

"On enquête sur les causes du black out qui a laissé
tout un pays sans électricité", dit le gros titre,
au-dessus d'une image du candidat péroniste élu gouverneur
à Sante Fe, une province bastion du socialisme argentin
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Página/12, journal de l’opposition, était le seul à faire son gros titre en conjuguant ensemble panne électrique et gros trou d’air politique pour le président Mauricio Macri avec toujours autant d’esprit ludique et de causticité dans la critique…


En haut : "L'Uruguay toutes lumières allumées", pour commenter une victoire footeuse
Au milieu : "Obscurité argentine, autodéfense uruguayenne"
Et prends ça dans la figure, de la part de La República, quotidien uruguayen

A Montevideo, la grande coalition de la gauche, le Frente Amplio, qui est à la tête du pays, a dénoncé la privatisation du réseau électrique en Argentine en attribuant à ce système capitaliste la faillite technique qui a bloqué tout le Cono Sur.

La Prensa, édition de mardi
"Mystérieux black out", titre le quotidien de la droite traditionnaliste

Cinq jours plus tard, on n’a toujours aucune explication cohérente sur ce qu’il s’est passé dimanche.

Pour aller plus loin :
En Uruguay :
lire l’article de LR21 (quotidien en ligne)



(1) Tout se passe comme si la panne affectait aussi ce blog. Mais les entreprises électriques argentines n’y sont pour rien, disons-le clairement. Une tragédie familiale a bousculé depuis le mois d'octobre et continue de malmener mon plan de travail sur mon prochain livre. Je suis donc obligée de faire des choix déchirants pour pouvoir rendre à peu près à temps mon manuscrit, en espérant respecter ainsi le calendrier de sortie en librairie en février prochain. C’est assez rock-n’roll et l’actualité argentine en paye les pots cassés ! Jusqu'à présent, j'avais toujours pu mener de front les deux tâches.

samedi 15 juin 2019

Hommage à Caracol demain [à l’affiche]


Le chanteur de La Plata Caracol a laissé parmi les musiciens de tango beaucoup de regrets. Ses amis et confrères lui rendront donc hommage demain, dimanche 16 juin 2019, à 21h, à Circe, avenida Córdoba 4535, à Palermo.

Prix des places : 250 $ ARG (cela fait environ 4,5 € au taux actuel).

On retrouvera,entre autres, Franco Luciani, harmoniciste de La Plata comme Tato Finocchi, Hernán Reinaudo, guitariste, le chanteur Cardenal Domínguez et les chanteuses Jacqueline Sigaut (qui diffuse l’information), Noelia Moncadia et María Volonté.

Le moins disant des complémentaires santé [Actu]

Moins [de prestations] pour plus [d'argent], dit le gros titre

Les complémentaires santé ont été très touchées par la crise économique et l’hyper-inflation qui se sont abattues sur l’Argentine depuis un an. Leurs tarifs augmentent tous les trimestres et en juillet, les assurés sociaux argentins vont devoir payer 17,5 % sur un marché réglementé.

Ceci n’a pas empêché le gouvernement d’autoriser ces assurances de modifier les couvertures proposées. C’est ainsi qu’en payant plus, les clients pourront être moins bien couverts. Les hospitalisations et les soins hospitaliers ambulatoires pourraient sortir des prestations ordinaires.

Ce sont des associations de consommateurs qui ont tiré le signal d’alarme et seul Página/12 s’en fait l’écho dans la presse quotidienne nationale. La rédaction a choisi de taper fort en en faisant sa une avec ce détournement de l’image emblématique en Argentine qui correspond à notre panneau Silence hôpital.

L'icône originale telle qu'elle est affichée
dans de très nombreux établissements hospitaliers

Le silence de la presse dominante se comprend : la campagne électorale a démarré officiellement cette semaine avec la clôture des dépôts des candidatures pour les PASO nationales, les primaires obligatoires, qui se tiendront en août. Or les résultats partiels des élections provinciales qui se sont déjà tenues comme les sondages indiquent que l’opposition a le vent en poupe et que Mauricio Macri, qui vient de s’adjoindre un candidat vice-président qu’il est allé pêcher dans le vivier des péronistes en rupture de ban, connaît un passage à vide qui s’accentue au fur et à mesure que la crise se développe et fait des victimes dans les populations les plus fragiles (des travailleurs qui deviennent chômeurs, des pauvres qui deviennent indigents, des handicapés qui perdent leurs allocations, etc.).

Le symbole français, moins sexiste mais pas vraiment universel !

Pour en savoir plus :
lire l’article principal de Página/12

Ajout du 20 juin 2019 :
lire cet article de La Nación qui propose un mini-guide pratique sur les nouvelles offres des complémentaires santé, sans analyser ce qu'il y a sous la nouvelle réglementation.

Chez Jacqueline ce soir à Palermo [à l’affiche]


La chanteuse Jacqueline Sigaut invite chez elle ce soir, samedi 15 juin 2019, à 21h30, dans le quartier de Palermo, deux artistes, la chanteuse Lorena Astudillo, et Clodet García, autour d’un dialogue entre chansons et poésie.

Les modalités d’inscription figurent sur le visuel conçu pour les réseaux sociaux.

vendredi 14 juin 2019

Ma prochaine conférence sur San Martín, à Paris, le 4 juillet [ici]

Cliquez sur l'image pour lire la 4ème de couverture

Le 4 juillet 2019, à 19h, je donnerai une conférence sur le général San Martín et la campagne de libération du Pérou (1820-1822) à la Maison de l’Amérique Latine, 217 boulevard Saint-Germain (7e arrondissement), dans le cadre du programme du Centre Culturel du Pérou (CECUPE), qui se prépare à fêter dignement le bicentenaire du pays.

La causerie sera illustrée de quelques documents de l’époque, je pense en particulier à des articles de presse en France, en Suisse et en Espagne, avec un décalage de plusieurs mois, d’autant que toute l’information devait alors passer par l’Angleterre...

La conférence durera environ 3/4 d’heure et sera suivie de questions de la salle puis d’une vente-dédicace de mes deux ouvrages sur le général :
San Martín à rebours des conquistadors (une biographie en français)
San Martín par lui-même et par ses contemporains (une anthologie de documents historiques reproduits dans leur langue originale, espagnol ou anglais, avec une traduction française en regard).
Paiement en chèque ou en espèces. Nous ne disposerons pas du terminal de carte bancaire.

L’entrée à la conférence est libre et gratuite.


Sur mon site Internet, vous pouvez écouter plusieurs conférences, en français et en espagnol, si vous souhaitez vous faire une idée avant de vous rendre à la MAL, où la conférence sera bien entendu donnée en français !

Et voilà le n° 130 soutenu par un gardien de but [Actu]

"Merci de n'avoir pas cessé de me rechercher"
une déclaration du petit-fils recherché sert de gros titre

Comme promis lundi dernier, l’association Abuelas de Plaza de Mayo a présenté en conférence de presse l’homme qui vient de retrouver son identité de naissance : il s’agit de Javier Matías Darroux Mijalchuk, dont les parents, Elena Mijalchuk et Juan Manuel Darroux, ont tous deux disparus en décembre 1977.

Javier avait été abandonné dans la rue à l’âge de cinq mois, il avait été recueilli et adopté. L’association recherche maintenant son petit frère ou sa petite sœur puisque Elena était enceinte de deux mois au moment de son enlèvement.

Le quarantenaire a raconté aux journalistes son questionnement, son indifférence initiale à ses origines et les instances de sa femme et de ses amis qui lui ont remontré que peut-être des membres de sa famille biologique pouvaient le chercher et avaient besoin de le retrouver. C’est pour eux qu’il a fini par se soumettre aux prélèvements d’ADN qui lui ont ouvert les portes de son histoire et lui ont permis de faire la connaissance de son oncle, qui le cherchait depuis 40 ans.

Dans la salle, pour la première fois, avait pris place un VIP qui voulait savoir ce qu’était une conférence de presse de Abuelas quand l’association annonçait une identification : un gardien de football de l’équipe nationale, qui joue actuellement au Mexique, El Patón Guzmán, qui profite de toutes les occasions sur le terrain pour afficher son adhésion à la lutte pour les droits de l’homme et la réparation des crimes de la Dictature militaire.

Pour en savoir plus :
lire l’article de La Nación

Ajout du 20 juin 2019 :
lire cet article de Página/12 où un psychanalyse commente les dysfonctionnements dans la famille adoptive du nouveau petit-fils retrouvé. Des dysfonctionnements qui peuvent alerter les enfants adoptés et les conduire à se poser les bonnes questions sur leur naissance.

Ajout du 11 juillet 2019 :
lire cet article de Clarín d'hier sur la remise en question du caractère de victime de la dictature de Javier Matías Darroux, dont le père aurait travaillé pour la Préfecture navale (donc dans les forces armées) au moment de son enlèvement et dont la disparition n'a fait l'objet d'une plainte en justice qu'en 1999. Le gouvernement veut lui refuser l'indemnisation financière qui est versée aux victimes, à condition qu'elles figurent dans la liste établie au retour de la démocratie par la CONADEP. Il faut attendre pour savoir de quel côté se trouve l'affaire tordue, du côté de l'association et du côté du Secrétariat d'Etat aux Droits de l'homme de Claudio Avruj. Tout cela est très trouble en cette période de campagne électorale alors que les arguments de la majorité sont loin d'être cohérents et très propres.

mercredi 12 juin 2019

La Semaine Tragique revit dans le tango d’aujourd’hui [à l’affiche]


1919 Armonía Inconclusa (1919 Harmonie inachevée) est une comédie musicale militante qui évoque la Semaine Tragique, cette révolte ouvrière du sud de Buenos Aires, autour des Ateliers Varsena (détruits depuis), férocement réprimée par la majorité de droite dure qui gouvernait l’Argentine au lendemain de la Révolution bolchévique en Russie. C'était il y a cent ans.

Le spectacle a été créé le 5 juin dans une salle de spectacle du quartier de Almagro, Hasta Trilce, où il se donne à nouveau ce soir, mercredi 12 juin 2019, à 21h.
Prix : 250 ou 300 $ ARG.

Les auteurs ont voulu évoquer l’événement historique à travers une rencontre imaginaire entre trois artistes de l’époque, Paquita Bernardo, la première bandonéoniste de l’histoire du tango, le pianiste de son orchestre, Osvaldo Pugliese, qui allait devenir une figure majeure du genre, comme pianiste, comme chef d’orchestre, comme compositeur et comme militant communiste champion du modèle coopératif dans le secteur du tango, et Leopoldo Marechal, un grand écrivain qui sut capter l’esprit de Buenos Aires. Les trois artistes avaient pris part chacun à sa manière aux événements. Paquita Bernardo et Leopoldo Marechal avaient alors 19 ans. Pugliese n’en avait que 14.

Sur scène, l’œuvre croise histoire et présent et, en cette année électorale, elle dénonce la violence qui hante encore l’actualité argentine.

Lire la présentation du spectacle sur le site de Hasta Trilce.
L’œuvre dispose d’une page Facebook.

Ce soir, Tango à Avellaneda [à l’affiche]



Ce soir, mercredi 12 juin 2019, à 20h, l’orchestre municipal de tango de Avellanda, dans la banlieue limitrophe sud de Buenos Aires, invite les chanteuses Viviana Scarlassa, Agostina Pagella et Luciana Bresse, au Teatro Roma, Sarmiento 109.

L’entrée est libre et gratuite.

mardi 11 juin 2019

La chimie agricole a tué une institutrice rurale [Actu]

Ana Zabaloy est décédée samedi

C’est l’un des pires fléaux induits par le modèle agraire dominant en Argentine : le mélange hautement toxique des épandages d’engrais chimique, d’insecticides et d’herbicides sur les champs de tout et de n’importe quoi au plus près des zones habitées et en particulier des écoles.

Une directrice d’une école rurale, à San Antonio de Areco, en province de Buenos Aires, est décédée d’un cancer, samedi dernier. Elle avait été exposée à ces produits et dénonçait les dangers que représentent ces pratiques inconsidérées aux abords des écoles. Elle s’appelait Ana Zabaloy. Le glyphosate est le principal poison mis en cause dans sa maladie. Elle militait au sein du réseau Red de Docentes por la vida (enseignants pour la vie).



Récemment, le gouvernement de Mauricio Macri a fait reculer la législation en réduisant la zone d’interdiction d’épandage autour des écoles, revenant sur une loi plus protectrice votée par la précédente majorité (mais pas vraiment respectée).


Página/12 est l’un des rares quotidiens nationaux à consacrer un article à cette enseignante.

Quelques quotidiens lui rendent hommage à l’échelle locale.

Auteur d’un documentaire sur le glyphosate, ses ravages et la passivité complice des pouvoirs publics, Viaje a los pueblos fumigados (2018) (1), le cinéaste et parlementaire (de gauche) Pino Solanas a réagi sur Twitter.

Pour en savoir plus :



(1) Sorti en France le 10 avril 2019 sous le titre Le grain et l’ivraie.

130e victoire pour Abuelas [Actu]

Constellation changeante de Nietos (petits-enfants)

Hier, l’association Abuelas de Plaza de Mayo a annoncé la 130e identification d’un des enfants enlevés en bas-âge sous la dictature militaire. L’homme vit dans la banlieue de Buenos Aires et veut participer à la conférence de presse qui suit chaque identification officielle.

Página/12 a consacré son gros titre à Lula
et à la découverte du trucage de son procès
grâce à une équipe de journalistes états-uniens
En haut, à droite, Estela de Carlotto, la présidente de Abuelas

Celle-ci se tiendra donc au siège de l’association jeudi prochain.

L'autre dessin de Miguel Rep ce matin dans les pages de Página/12

Plusieurs candidats déclarés ou en passe de se déclarer pour les élections nationales d’octobre se sont empressés d’envoyer leurs félicitations à l’organisme, publiquement, à travers les réseaux sociaux.

Pour en savoir un tout petit peu plus (avant jeudi) :

Le Princesse des Asturies va à une biologiste argentine [Actu]

Sandra Díaz (photo EFE)

Une biologiste argentine, qui travaille sur la biodiversité botanique et le rôle des végétaux dans la lutte contre le changement climatique, a été choisie la semaine dernière, avec une chercheuse des Etats-Unis, pour le prix Princesa de Asturias pour les sciences et les techniques. Ce prix espagnol est l’un des plus prestigieux du monde hispanophone.

Cette récompense a mis en lumière les chercheurs et permit à la récipiendaire, Sandra Díaz, de parler dans les médias de la triste situation de la recherche en Argentine où elle est l’un des secteurs qui subit les plus lourdes restrictions budgétaires, ce que Daniel Paz a traduit aujourd’hui dans une vignette pour illustrer un nouvel article sur le sujet.


Le ministre : Enfin un scientifique qui fait de la recherche utile…
Le professeur Borregui a inventé un détergent biodégradable.
Idéal pour envoyer les scientifiques travailler à la plonge
et en même temps prendre soin de la planète.
(Traduction © Denise Anne Clavilier)

Depuis que les budgets de la recherche subissent les coupes claires imposées par le gouvernement, les syndicats du secteur dénoncent le fait que l’Argentine forme des scientifiques qui n’ont plus qu’à accepter des postes de travail sous-qualifiés (faire le plonge) pour vivre ou, pour les plus chanceux, de s’exiler dans des pays en meilleure santé économique.

Pour en savoir plus :
lire l’article de Página/12 sur Sandra Díaz
lire l’article d’aujourd’hui dans Página/12

mercredi 5 juin 2019

Loch Ness antarctique ! [Actu]


Les paléontologues argentins viennent de publier la découverte qu’ils ont faite en Antarctique d’un monstre aquatique contemporain de l’extinction des dinosaures. L’animal, dont on a retrouvé des vertèbres fossilisées ainsi que des restes de ses nageoires, mesurait 12 mètres et devait peser de 10 à 13 tonnes. Avec son long cou et son corps équipé de quatre nageoires, il fait irrésistiblement penser au monstre du Loch Ness…

La découverte est traitée en bas,
avec ces deux chercheurs en ciré polaire
Cliquez sur l'image pour une haute résolution

Cette publication fait suite à une découverte réalisées sur plusieurs campagnes de fouille dans une formation sédimentaire de la Isla Marambio, dont la première a eu lieu en 1989 et la plus fructueuse en 2017. Ce sont des scientifiques de la Universidad Nacional de La Matanza, dans la banlieue sud de Buenos Aires, et du Conicet, installés à la Universidad Nacional de La Plata, qui ont mené ces fouilles. Des chercheurs chiliens ont aussi participé à ce travail que Página/12 et La Prensa ont mis sur leur une du jour.

Malgré la crise économique et budgétaire qui étrangle la recherche en Argentine, la paléontologie n’en multiplie pas moins les publications de découvertes toutes plus spectaculaires les unes que les autres.

Pour en savoir plus :
La Prensa n’a pas mis son article en ligne pour le moment.

La UIA renouvelle son bureau mais pas son analyse politique [Actu]

L’union patronale de l’industrie argentine, qui regroupe des PME, vient de renouveler son bureau et pour la première fois, une femme, Carolina Castro, y siégera ! Il y a un début à tout…

Son président, quant à lui, se maintient à la tête de l’organisation et renouvelle à cette occasion ses critiques publiques envers le gouvernement alors qu’il avait soutenu la candidature de Mauricio Macri il y a quatre ans. Mais les choix économiques du président ont conduit le pays dans l’impasse et avec lui la production nationale, mise à mal par une ouverture des frontières plus idéologique que pragmatique et par l’effondrement du marché intérieur.

Dimanche dernier, deux nouvelles provinces ont tenu des élections locales et ont élu des gouverneurs péronistes, en un seul tour avec des scores écrasants, à plus de 50% à San Juan et à plus de 70 % à Misiones. C’est la dixième fois que le phénomène se produit depuis le début de l’année dans un pays qui compte 23 provinces et une ville autonome pour former une république fédérale. 10 sur 24, cela commence à dessiner une tendance solide.

Pour en savoir plus :
lire l’article de Ambito, le quotidien du monde des affaires.

Ajout du 11 juin 2019 :
lire cette interview de Carolina Castro dans Página/12