vendredi 28 avril 2023

En Uruguay, l’âge de la retraite passe de 60 à 65 ans [Actu]

"La réforme des retraites est votée
et Lacalle en prend la responsabilité", dit le gros titre
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Le Sénat uruguayen a voté hier cette réforme de la sécurité sociale qui monte à 65 ans l’âge de la retaite pour tous les travailleurs nés à partir de 1977. Il leur faudra trente ans de travail pour faire valoir leurs droits.

"Le Sénat sanctionne définitivement la loi
de réforme des retraites"
En-dessous, les questions bouchères liées
aux festivités du 1er mai : y aura-t-il de la viande
abordable pour le super-barbecue du lundi férié

Pour les salariés nés en 1973, ils pourront partir à 61, pour ceux nés en 1974, ils partiront à 62 ans et ainsi de suite jusqu’à 1977.

Sont exclus de cette réforme les ouvriers des travaux publics et de l’agriculture.

Une fois que la loi aura été promulguée, les personnes comptant 38 ans de cotisation, quelle que soit leur année de naissance, pourront faire valoir leurs droits à 63 ans et celles qui comptent 35 ans de travail pourront le faire à 64 ans.

Un député de l'opposition accuse la coalition au pouvoir
de n'être unie que par son hostilité au Frente Amplio
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Cette réforme a été votée uniquement par les parlementaires de la coalition de droite actuellement au pouvoir et elle suscite la colère du Frente Amplio, la coalition de tous les partis de gauche qui vise la succession à la présidence à la fin du mandat (non renouvelable immédiatement) du président.

Peu après le vote, le président ultra-libéral Lacalle Pou a fait une allocution télévisée. On se croirait en France !

© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :

en Uruguay :
lire l’article de El País (en Uruguay, c’est un journal de droite)
lire l’article de El Observador
lire l’article de Diario R. Multimedio (journal de gauche, soutenant le Frente Amplio), ex-La República
en Argentine :
lire l’article de La Prensa

Ajout du 29 avril 2023 :
lire cet article de Página/12 (Argentine) qui fait une belle place aux manifestations populaires contre la réforme.

jeudi 27 avril 2023

La Feria del Libro de Buenos Aires ouvre ses portes [à l’affiche]

Un du supplément culturel quotidien de Página/12
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Aujourd’hui, le centre des expositions possédé par la Sociedad Rural (le grand patronat agraire) à Palermo, à côté de Plaza Italia, accueille la 47e édition de la Feria del Libro de Buenos Aires, le plus grand salon d’Amérique du Sud, qui dure deux semaines.

Cette année, la Feria fermera ses portes le 15 mai.



Santiago du Chili est l’invité d’honneur : quantité d’auteurs chiliens au programme ainsi que des hommages à la poétesse prix Nobel de Littérature Gabriela Mistral et à Pablo Neruda dont on a maintenant la certitude qu’il est bien mort empoisonné, sans doute par la dictature de Pinochet naissante.

Au programme, il y a de tout : rencontres avec des auteurs, argentins et étrangers, conférences, tables-rondes, concerts, récitals, autres spectacles, ateliers pour les enfants et tout ce que vous pouvez imaginer. Un thème particulièrement important cette année : les 40 ans du retour à la démocratie.

La France et d’autres pays sont aussi présents officiellement dans cette manifestation au caractère de plus en plus international.

Les entrées sont à 800 $ ARG du lundi au jeudi. Elles passent à 1 200 du vendredi au dimanche et autres jours fériés mais dans ce cas, il existe aussi un forfait pour trois jours à 1 800 $ ARG.

Gratuité pour les enfants jusqu’à 12 ans et pour les visites de classes scolaires.
Depuis aujourd’hui, ces billets sont en vente en ligne et au guichet à l’entrée de la manifestation.

Les organisateurs offrent un chèque livres de 1 200 $ ARG pour tout achat d’un billet d’entrée.

Actuellement, en Argentine, le secteur du livre souffre beaucoup : il subit l’inflation générale et la crise du papier qui se fait moins disponible pour les imprimeurs et donc pour les éditeurs.

© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :

lire l’article de La Nación
visiter le site de la Fondation El Libro, organisatrice du Salon.

mercredi 26 avril 2023

Hommage à Eduardo Falú pour son centenaire cette semaine [à l’affiche]

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Le guitariste et compositeur Eduardo Falú, un des grands artistes du folklore argentin qui n’a pas eu la célébrité internationale d’un Atahualpa Yupanqui ou d’une Mercedes Sosa mais qui n’avait rien à leur envier en ce qui concerne le talent, aurait eu cent ans cette semaine.

Il sera donc doublement honoré, à travers deux concerts au Centro Cultural Borges, dont la gestion vient d’être reprise par le ministère national de la Culture, et qui se trouve dans les Galerías Pacífico entre les rues Florida et Viamonte, dans le quartier de Retiro. A quoi s’ajoutera un hommage organisé dans le cadre de la Feria del Libro qui ouvre ses portes demain dans le centre des expositions de la Rural à Palermo.

Les places sont déjà épuisées au CC Borges. Pas trop étonnant !

© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :

Le Museo de Arte y Memoria de La Plata propose une exposition sur les 40 ans de démocratie [à l’affiche]

Une installation de l'artiste Daniel Ontiveros
qui reprend les derniers de Manuel Belgrano mourant, le 20 mai 1820 à l'aube
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Le Musée de l’art et de la mémoire de La Plata propose jusqu’à la fin de cette année une exposition, intitulée Objeto Histórico, où des artistes contemporains ont créé des installations et des œuvres originales autour de ce thème qui marque l’année 2023 : il y a quarante ans, l’Argentine renouait avec la vie démocratique et constitutionnelle après sept ans de la plus terrible dictature militaire que le pays ait pu subir dans les deux cents ans de son existence indépendante.


La libertad de decisión, reprise d'une œuvre de Paula Senderowicz
qui, en 2018, retourne la carte de l'Argentine
le sud en haut puis l'ouest à droite
pour la transformer en une vague de tsunami
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© Denise Anne Clavilier
www.barrio-de-tango.blogspot.com


Pour aller plus loin :

lire l’article de Página/12 hier sur l’événement
visiter la page Internet très dynamique que le musée a consacrée à son exposition

Victor Lavallén ce soir au Bebop Club [à l’affiche]


Le bandonéoniste, compositeur et arrangeur Victor Lavallén sera ce soir, mercredi 26 avril 2023, à 20h, au Bebop Club, dans le quartier de Palermo, avec ses musiciens.

A cette occasion, l’artiste, qui transmet aussi à la jeune génération, en contribuant à la Orquesta-Escuela de Tango Emiliano Balcarce, a donné une interview à Página/12. Il parle en particulier de l’influence que Piazzolla a eue sur sa génération, un phénomène dont un certain nombre de musiciens ont encore du mal à se dégager.

Place de 1 800 à 3 000 $ ARG.

© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :

lundi 24 avril 2023

Une exposition s’ouvre demain sur Belgrano au Museo Mitre [à l’affiche]

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Le Museo Mitre, situé dans la rue San Martín, derrière la cathédrale de Buenos Aires, est installé dans la maison de maître qu’a habité le général Bartolomé Mitre (Buenos Aires, 1821 - ibidem, 1906), qui fut l’un des géants de la vie intellectuelle argentine dans la seconde moitié du 19e siècle.

Lecteur infatigable, maîtrisant plusieurs langues, il est considéré, non sans raison, comme le premier historien argentin puisqu’à partir de 1856, il publia de nombreuses études sur les débuts de l’indépendance, consacrant en particulier des biographies plus que fournies de Manuel Belgrano, José de San Martín et Miguel Martín Güemes. D’orientation libérale, philo-britannique, plutôt hostile à la culture espagnole ou en plus exactement à ce qu’il en percevait dans le nouvel Etat qui se dégageait avec difficulté de la gangue coloniale tricentenaire, Bartolomé Mitre fut aussi un acteur incontournable de la presse quotidienne (il a fondé et dirigé La Nación, le quotidien qui brille encore aujourd’hui au firmament des journaux sud-américains), un poète (dont les œuvres ont beaucoup souffert des outrages du temps), un précieux collectionneur de documents historiques (on lui doit la conservation d’une impressionnante quantité d’archives)n et un homme politique d’une grande importance, puisqu’il fut président de la République, au tout début des vingt années connues dans l’histoire comme La República Conservadora (de 1862 à 1968, quand la constitution prévoyait encore un mandat de six ans).

Lorsqu’en 1903, on installa les restes de Manuel Belgrano dans le fastueux mausolée qu’on venait de lui construire sur le parvis de l’église provinciale des dominicains, la basilique de Santo Domingo y Santo Rosario, c’est lui qui prononça l’éloge funèbre en présence de quelques descendants et du gratin de la République.

Demain, le Museo Mitre inaugure une exposition temporaire qui mettra en scène quelques uns des documents écrits de la main de Manuel Belgrano (1770-1820), le premier penseur de l’indépendance, le premier économiste sud-américain, l’un des tout premiers généraux ayant combattu pour l’indépendance, dès 1811, contre les restes de l’armée coloniale espagnole.

Cela promet une très belle et passionnante visite pour tous les amoureux de l’histoire.

L’exposition partira en tournée un peu plus tard.

© Denise Anne Clavilier

Nouveau scandale argentin au FMI : manœuvres antidémocratiques attribuées à des économistes macristes [Actu]

"Pire que le FMI" (ou encore plus bas que le fonds),
dit le gros titre avec le jeu de mots habituels
Au centre l'ancien ministre des Finances
qui aurait comploté contre l'Argentine
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Le représentant argentin auprès du FMI vient de dénoncer des manœuvres particulièrement ignobles de la part de trois économistes proches de Mauricio Macri, dont l’un de ses grands ministres des Finances.

Les trois hommes auraient fait pression auprès du Fonds monétaire international pour qu’il cesse de soutenir l’économie argentine jusqu’à l’arrivée à la Casa Rosada du prochain président, le 10 décembre. Il semblerait qu’ils aient ainsi espérer paralyser les négociations de l’Argentine avec son créancier le plus important et augmenter ainsi le chaos dans les finances publiques du pays afin de discréditer encore un peu plus le gouvernement en place, dans l’espoir que ce chaos aide la droite ultra-libérale à emporter les élections en octobre prochain.

L’affaire est assez grave, sérieux et, sans doute, assez vraisemblable pour que, pour une fois, trois quotidiens d’envergure nationale s’en fassent l’écho. D’ordinaire, seul Página/12 en parle.

Ce matin, seul ce journal porte l’affaire à la une.

© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :

samedi 22 avril 2023

Adieu Cala, tu nous auras régalés dans tous les sens du terme [Actu]

Manchette de La Nación ce matin
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Exceptionnellement, eu égard à la gravité de l’actualité politique et sociale en Argentine, je publie aujourd’hui plusieurs articles quand mon habitude sur ce blog est de ne parler que du disparu lorsque le Río de la Plata pleure l’une de ses figures culturelles.

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Guillermo Calabrese (ci-dessus) nous a quittés hier matin à l’âge précoce de 61 ans. Victime d’un accident cardiaque, il a été transporté en urgence dans un établissement hospitalier mais, à son arrivée, il ne présentait déjà plus aucun signe de vie.

A ses débuts à la télévision, en 1997, avec Dumas,
qui l'écoute expliquer sa recette

Pendant dix ans, il a animé une émission de cuisine tous les jours à l’heure du déjeuner, Cocineros Argentinos, sur la chaîne de télévision publique, avec une équipe joyeuse et cordiale. Il y a quelques années, cette émission avait été supprimée et l’équipe s’était dispersé. Depuis peu, Cala, comme on l’appelait affectueusement, avait repris du service sur Canal 9 avec d’autres compères.


Jeudi, à la veille de sa mort, il était au studio et animait son émission. Quelques heures avant que son cœur le lâche, il dialoguait sur les réseaux sociaux avec des téléspectateurs, comme à son habitude.

Il avait commencé dans les années 1994 avec un autre télé-chef, El Gato Dumas, dont il avait fini par prendre la suite. Chaleureux, rond, rigolo, il présentait une cuisine simple à hauteur de particulier et d’amateur : des recettes classiques, puisées la plupart du temps dans le patrimoine culinaire et gastronomique du pays avec de temps à autre des escapades dans les cuisines espagnole et italienne. Politiquement, Cala était clairement à gauche et, un jour, il l’avait montré pendant son émission en y faisant entendre une chanson de foot hostile au président Mauricio Macri (les supporters ont un don dans ce domaine et Macri les inspirait beaucoup). Cela avait été si mal reçu par la partie du public qui votait pour le président qu’il avait dû présenter publiquement des excuses dès le lendemain.

La manchette à la une de Clarín
alors que l'article a été oublié dans la version papier du journal

Aujourd’hui, cet incident semble sinon oublié du moins si lointain qu’on lui rend hommage tant dans la presse de droite que dans celle de gauche.

Personnellement, j’appréciais ses émissions qu’il m’arrivait de regarder en direct lorsque j’étais à Buenos Aires (en tournée à l’intérieur, je n’avais jamais le temps) et à travers les replays en ligne de temps en temps en France. Il m’arrivait aussi de m’en inspirer avec un décalage de six mois dû à la différence des saisons.

Les larmes aux yeux, ses anciens collègues d’une nouvelle émission, ¡Qué mañana!, lui ont rendu hommage hier dans une édition spéciale.

© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :

lire l’article principal de Página/12
lire l’article de La Prensa
lire l’article principal de Clarín que la rédaction a oublié d’intégrer ce matin à son édition papier (il était pourtant bien visible sur la une et annoncé comme la page Spot qu’on cherche en vain sur la version imprimée – un acte manqué sans doute !

Un destin à la Hollande : Alberto Fernández renonce à briguer un second mandat [Actu]

"Le pas de côté", dit le gros titre
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Exceptionnellement, eu égard à la gravité de l’actualité politique et sociale en Argentine, je publie aujourd’hui plusieurs articles quand mon habitude sur ce blog est de ne parler que du disparu lorsque le Río de la Plata pleure l’une de ses figures culturelles.

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Hier, dans la nuit, le président argentin, Alberto Fernández, a annoncé par vidéo qu’il renonçait à présenter sa candidature pour un second mandat. La décision est sage. Il n’avait en effet aucune chance d’être réélu, à moins d’un miracle sur lequel il ne pouvait pas compter.

L’annonce de sa décision provoque un combat de crocodiles dans le marigot du Frente de Todos, la formation électorale qui l’a porté au pouvoir et qui est largement dominée, pour ne pas dire exclusivement constituée, par le camp kirchneriste ou anciennement tel.

Qui sera son Macron ? Cristina Kirchner, la vice-présidente actuelle, est évidemment la mieux placée, à première vue. C’est la plus énergique, la plus agressive et la plus charismatique de tous les candidats potentiels.

"Fernández renonce et le PJ se dispute pour savoir
s'il y aura des PASO ou un seul candidat", dit le gros titre
La photo montre un accident à Buenos Aires :
un chauffard ivre et drogué a heurté et blessé gravement
un livreur de plateforme à bicyclette
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Sergio Massa, le surpuissant ministre de l’Economie, s’y verrait sans doute mais l’inflation galopante et le cours du change désastreux du dollar (face au peso argentin) ne plaident pas en sa faveur. L’ancien gouverneur de la province de Buenos Aires, Daniel Scioli, devenu ambassadeur d’Argentine au Brésil, s’y verrait bien lui aussi et ce ne serait pas sa première candidature (il s’est fait battre, d’une manière assez humiliante, par Mauricio Macri il y a huit ans, en sortant de son mandat de gouverneur). L’actuel titulaire du poste dans la même province, Axel Kiciloff, irait bien lui aussi. A ceux-là, il faut ajouter une kyrielle de plus petits joueurs qui aimeraient bien s’y voir.

De l’autre côté de l’échiquier politique, la droite jubile. Non pas qu’elle craignait la candidature du président sortant mais on sent que son humiliation fait méchamment plaisir à tout le monde, aux politiciens comme aux journalistes, sans oublier les dessinateurs. Le panorama global n’est guère plus brillant de ce côté-là. La campagne s’enfonce dans la médiocrité.

"Le président renonce à la compétition électorale
et le dollar est toujours sans frein", dit le gros titre
au-dessus d'une photo qui montre le président sortant
avec deux accompagnateurs
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Le 16 mai, le parti péroniste (PJ) devrait se réunir pour choisir le candidat qu’il veut présenter à la fin du mois d’août, aux élections primaires (PASO), qui sont obligatoires pour tous les candidats et servent à faire un premier tri (il faut obtenir un certain niveau de votes pour accéder au premier tour) et à choisir un seul candidat pour chaque camp (et chaque mandat en jeu), pour les formations qui en présentent plusieurs.

© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :

Comme le mois précédent, en mars, le seuil de pauvreté a augmenté plus que l’inflation [Actu]

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Exceptionnellement, eu égard à la gravité de l’actualité politique et sociale en Argentine, je publie plusieurs articles aujourd’hui quand mon habitude sur ce blog est de ne parler que du disparu lorsque le Río de la Plata pleure l’une de ses figures culturelles.

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Jeudi, l’INDEC a publié les chiffres des seuils de pauvreté et d’indigence, calculés à partir de deux paniers, l’un de produits alimentaires et l’autre des mêmes produits complété avec quelques services indispensables, dont les prix sont relevés dans le bassin de Buenos Aires.

Pour le deuxième mois consécutif, les politiques de contrôle et de gel des prix n’ont pas eu l’effet escompté : les deux seuils ont augmenté plus vite que l’inflation mensuelle.

Celle-ci était de 7,7 % pour le mois de mars, ce qui donnait un cumul sur un an déjà supérieur à 100 %.

Or le seuil de pauvreté a augmenté de 8 % et celle de l’indigence de 9 %. Et c’est décidément les plus pauvres qui payent le prix le plus fort dans la crise actuelle.

Ce second rapport du mois est peut-être pour quelque chose dans la décision de ne pas se représenter qu’a annoncé hier soir le président Alberto Fernández.

© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :

lire l’article de Página/12 (vendredi)
lire l’article de La Prensa
lire l’article de Clarín
lire l’article de La Nación
lire le rapport de l’INDEC (téléchargeable gratuitement en format pdf).

mercredi 19 avril 2023

Tous les inculpés pour la mort de Maradona comparaîtront bien devant la justice [Actu]

Le docteur Luque, qui se présentait alors comme le médecin traitant
de Maradona, avant de le nier aussitôt après sa mort, pose avec son patient
quelques heures après l'opération qu'il avait recommandée
et qui a précipité la mort de l'idole nationale
Il fait figure de principal auteur des faits criminels dont il va devoir répondre
avec sa co-auteur et leurs complices
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Ils sont huit, tous professionnels de la santé, inculpés à des degrés divers pour avoir laissé mourir Diego Maradona, voire pour l’avoir conduit à sa fin, en pleine connaissance de cause, par action ou par omission, en contravention complète avec les devoirs de leur métier. Trois médecins, deux infirmiers, un psychologue, divers cadres du service d’assistance assurantiel qui devait assurer l’hospitalisation à domicile du patient après son opération au cerveau subie, semble-t-il sans véritable raison médicale, dans une clinique privée quelques jours avant sa disparition.

La Chambre d’appel vient de tous les renvoyer devant l’instance de jugement à une date qui n’a pas encore été déterminée.

Selon leur degré d’implication dans les faits, ces personnes, dont les unes étaient sans doute terrorisées par Maradona lui-même et d’autres étaient vraisemblablement des escrocs patentés ou pour le moins des praticiens marrons, risquent entre 8 et 25 ans de prison.

Nul doute que le procès sera suivi avec attention et passion par toute la presse et l’immense majorité de l’opinion publique.

© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :

mardi 18 avril 2023

Le gouvernement argentin encourage les circuits courts [Actu]

Tomates et zapallo (sorte de courgette)


L’enseigne de grande distribution Chango Más (comprenez « caddie + ») a lancé il y a quelques semaines une opération de vente en circuit court qui donne à des exploitations agricoles familiales proches du point de vente un débouché direct pour leurs fruits et légumes. L’opération, qui occupe un coin du magasin, s’appelle De la quinta a tu mesa (de la ferme à ta table).

Le gouvernement vient de donner sa bénédiction à l’opération en envoyant sur le terrain le secrétaire d’État chargé de l’Economie sociale au sein du ministère du Développement [économique] au magasin que possède la marque à Almirante Brown, dans la banlieue de Buenos Aires.

De la quinta a tu mesa permet aux consommateurs d’accéder à prix plus raisonnables à des produits locaux, de meilleure qualité que la moyenne et de plus grande fraîcheur tout en garantissant aux agriculteurs un prix de 30 % supérieur à la pratique des acheteurs de la grande distribution.

L’opération commence à rencontrer un certain succès commercial et la chaîne en profite pour améliorer son image auprès des consommateurs. Tout le monde y gagne et en ces temps difficiles, c’est toujours ça de pris !

© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :

Zéro alcool au volant : le Sénat approuve la modification du code de la Route [Actu]

Un contrôle à Mar del Plata, le long de la mer


A la fin de la semaine dernière, le Sénat a approuvé une loi qui impose un taux d’alcoolémie nul dans toute l’Argentine et pour tous les conducteurs. Jusqu’à présent, seuls les chauffeurs professionnels y étaient tenus, notamment les chauffeurs de car de lignes commerciales (ce mode de transport ayant remplacé depuis les années 1990 le chemin de fer que Carlos Menem avait privatisé et fait disparaître dans un pays où le voyage en avion reste un luxe pour beaucoup).

Le code de la Route laissait encore les particuliers prendre le volant avec 0,5 % d’alcool dans les veines.

Le tableau lumineux du Sénat au moment du vote

Le vote a été surveillé et applaudi par des militants de la sécurité routière rassemblé dans la galerie du public. Comme la Chambre des Députés avait déjà approuvé cette mesure, la loi entre en vigueur.

Les tribunes lors du vote

Elle a aussitôt suscité le refus d’une province vinicole secondaire, La Rioja, au pied des Andes, qui refuse de l’appliquer sur son territoire de peur qu’elle ne porte ombrage à sa production de vin et… à son tourisme. Pour le moment, ni Mendoza ni San Juan ne se sont manifestées. Ce sont les deux provinces qui ont spécialisé leur économie agricole et touristique sur la production de vin et d’alcool et le développement de routes du vin, par ailleurs très intéressantes.

Avec des responsables politiques et économiques dans le genre de La Rioja, on n’est pas sortis de l’auberge.

© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :

lire l’article de Clarín (vendredi dernier)
lire l’article de La Nación (vendredi dernier)
lire l’article d’aujourd’hui de Página/12 édition de La Rioja

Ajout du 19 avril 2023 :
lire l’article de La Nación sur les difficultés techniques et procédurales pour mettre en place la nouvelle mesure sur tout le territoire fédéral

lundi 17 avril 2023

Exposition sur les 40 ans de démocratie en Argentine au Congrès [à l’affiche]

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Demain, mardi 18 avril 2023, la Bibloteca del Congreso de la Nación (BCN), une institution culturelle de plus en plus active vis-à-vis du grand public donnant sur Plaza de Congreso, dans le cœur institutionnel de Buenos Aires, inaugurera une exposition consacrée aux quarante ans de la démocratie en Argentine, de retour après la plus sanglante dictature subie par le pays, la dernière dictature militaire, de 1976 à 1983.

Entrée libre et gratuite.

Il y a quelques années, la BCN a commencé à rendre accessible en ligne une partie de son précieux fonds bibliographique, devenant ainsi une source précieuse pour les chercheurs du monde entier, dans plusieurs disciplines de sciences sociales (histoire, économie, droit, sociologie…).

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Les célébrations de ces quarante années devraient culminer le 10 décembre prochain, anniversaire de la prestation de serment du président Raúl Alfonsín (décédé en 2009). Ce jour verra aussi la prestation de serment du nouveau président issu des élections dont le premier tour se sera tenu en octobre et qui a fort peu de chance d’être Alberto Fernández, actuel locataire de la Casa Rosada (1). Inutile de dire que ces festivités seront très largement gâchées par les querelles politiciennes et idéologiques qui minent actuellement le pays.

© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :

lire l’article de Clarín
lire la présentation officielle sur le site Internet de la BCN



(1) Les premiers scrutins exécutifs se sont tenus en Patagonie hier et les résultats sont catastrophiques pour la majorité nationale actuelle : dans la province de Neuquén, le parti local soutenu par Cristina Kirchner vient d’être sévèrement battu après 60 ans de règne sur la province au profit d’un candidat gouverneur libéral soutenu par Mauricio Macri (qui a lui-même renoncé à se présenter au niveau fédéral). Dans la province de Río Negro, le gouverneur en place, soutenu par l’aile la plus radicale de la majorité kirchneriste, a sauvé son poste de justesse et devrait donc faire un troisième mandat. Ces provinces ont beau être peu peuplées, donc peu représentatives de la totalité du pays, ce n’en est pas moins un début électoral assez peu auspicieux pour le péronisme de gauche dont se réclament tout ensemble la vice-présidente Cristina Kirchner et le président Alberto Fernández, dans deux sous-camps aujourd’hui opposés.

samedi 15 avril 2023

L’inflation mensuelle atteint un nouveau sommet [Actu]

La rédaction de Página/12 arrive à en sourire...
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7,7 % : c’est le taux assez effrayant que l’INDEC a publié hier comme celui de l’inflation moyenne nationale en mars. Ce qui met la variation sur douze mois à plus de 104,3 %.

Synthèse générale de la situation au niveau national
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Et si l’on regarde les différents postes de dépense, on peut constater que la nourriture (hors alcool) se situe encore au-dessus de cette moyenne générale : 9,3 %.

Synthèse des variations dans le temps et l'espace
sur les douze derniers mois
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Mais le pire, c’est le poste Education qui affiche le taux effarant de 29,1 % sur un seul mois, celui de la rentrée scolaire qui a lieu tous les ans traditionnellement le 1er mars (même si depuis la pandémie, beaucoup de provinces mettent la rentrée un peu plus tôt dans les derniers jours de février pour compenser toutes les heures de cours perdues par les enfants pendant les confinements). Dans la région nord-ouest (Tucumán, Jujuy, Salta, Santiago del Estero, La Rioja…) et en Patagonie, ce poste atteint des niveaux inimaginables, respectivement 45,7 et 46,9 %. Pour un seul mois.

Les moyennes région par région et par poste de dépense
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Il n’est pas étonnant dans ce contexte que la presse titre en premier lieu sur cette information dont tout le monde attendait le pire : il suffisait de faire les courses pour se rendre compte que la valse des prix devenait folle.

"Le gouvernement impuissant contre l'inflation :
le 7,7% de mars est un record de 20 ans"
En-dessous, le nouveau terminal aéroportuaire
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Le gouvernement tente encore de se convaincre qu’il va pouvoir freiner la courbe mais plus personne n’y croit et les primaires sont dans quatre mois.

"Inflation sans frein : elle est montée à 7,7% en mars
et c'est la plus haute depuis 21 ans"
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Symbole terrible de cette situation : le président Alberto Fernández a inauguré hier une nouvelle infrastructure de l’aéroport international de Ezeiza qui se modernise et s’agrandit sans cesse depuis une dizaine d’années. Dans son discours, il a dit qu’il fallait que les Argentins puissent découvrir le monde mais, a-t-il précisé, le moins possible, parce que les réserves nationales de devises étrangères sont au plus bas (elles sont indispensables pour payer la dette surdimensionnée du pays, héritée de la présidence précédente, celle de Mauricio Macri).

© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :