samedi 25 mai 2019

Ce soir, pour la fête nationale, Cucuza présente son nouveau disque [à l’affiche]


Ce soir, samedi 25 mai 2019, à 23h30, à la Trastienda, à San Telmo, le chanteur Cucuza Castiello présentera son nouveau disque, issu du récital de fusion rock-tango qu’il interprète dans tout Buenos Aires depuis une demi-douzaine d’années.

Pour l’occasion, Página/12 publie une interview de l’artiste avec en cadeau une interprétation a capella avec Youtube intégré à l’article en ligne.

Ce soir, Cucuza sera entouré d’un grand nombre d’amis musiciens, comme on peut s’y attendre : c’est son habitude.

Pour en savoir plus :

samedi 18 mai 2019

Coup de théâtre : Cristina y va mais au second rang ! [Actu]

L'image construite par le Partido Justicialista pour soutenir la formule
avec ce slogan : l'unité est le chemin.
Rassembler la famille péroniste ne sera pas une mince affaire
mais c'est la condition sine qua non du succès électoral dans le paysage politique argentin actuel

Malgré le maintien de l’ouverture de son procès au 21 mai, la semaine prochaine, extorqué à la Cour suprême par le gouvernement (1), l’ex-présidente Cristina Kirchner a annoncé dans la matinée qu’elle se présenterait auprès d'un péroniste qui avait pris ses distances avec elle, Alberto Fernández, aux primaires, les PASO, qui auront lieu en août, pour un mandat vice-présidentiel (pour elle) et présidentiel (pour lui).

C’est une énorme surprise, même si on l’a vu, lui,:monter assez souvent en première lignes ces derniers jours pour soutenir la sénatrice et ex-présidente et critiquer le gouvernement actuel mais tout le monde pensait bien sûr que si elle se lançait, c’était pour la présidence. Et ce sera pour présider le Sénat où elle siège, à nouveau, depuis près de deux ans. La surprise est d’autant plus grande qu’il est arrivé à Fernández de critiquer la politique de Cristina et vertement.

Panique dans les rangs de la majorité, qui avait vraiment tout fait pour que rien de ce genre n’arrive. On va voir maintenant comment vont évoluer les sondages et quels crocs-en-jambe les deux camps se réservent l’un à l’autre.

Quand Cristina avait succédé à son mari Néstor à la présidence, son opposition, très machiste, y compris du côté des femmes, avait prétendu que c’était lui qui tirait les ficelles. Et puis Néstor Kirchner était mort, très tôt au cours du premier mandat de sa femme, et on avait dû se rendre à l’évidence : la politique, c’était bien la sienne. Aujourd’hui, cette opposition d’hier devenue majorité d’aujourd’hui (et peut-être pas de demain) ricane à nouveau en disant que si Cristina est candidate dans la formule, c’est que c’est elle qui conduira la politique d’un Alberto Fernández président pantin. Ben voyons !

Felipe Solá qui avait déjà annoncé sa candidature à la candidature vient d’y renoncer publiquement pour se rallier à la formule Fernández-Kirchner (2). Et Massa, qui semble naviguer à vue depuis six ans, a publié une déclaration très conciliante. Lui aussi a été, de manière éphémère, premier ministre de Cristina, avant de se rapprocher de Macri après l’élection de celui-ci puis de prendre ses distances.

Pour un coup de théâtre, c'est réussi. Du côté des kirchneristes, ce n’est pas le premier. Ils savent de temps à autre assommer ainsi pour un bon moment leurs adversaires politiques. Du côté de Mauricio Macri, les politiques sont plus prévisibles.

Pour aller plus loin :
lire l’article de Clarín qui dit que Cristina a renoncé à se présenter et proposé la place à Fernández (elle n’avait jamais annoncé de candidature jusqu’à présent)



(1) La preuve que la Cour suprême a été mise sous pression par le gouvernement est la précipitation avec laquelle elle a tempéré son arrêt, qui réclamait un supplément d’enquête, en publiant un communiqué à l’état de brouillon et en précisant que l’ouverture précoce du procès pourrait par la suite entraîner des nullités procédurales, que ce pouvait donc être un procès pour rien. Du coup, Cristina entre dans la bataille, via une vidéo de 12 minutes sur les réseaux sociaux, avant même de se présenter devant ses juges mardi matin. Avocate de profession, elle connaît la musique et ses conseils auront beau jeu au premier jour d’audience pour dire tout ce qu’ils pensent du choix de la date d’audiencement !
Or sur le plan politique, Cristina marche sur du velours : la politique néolibérale de la majorité de droite a envoyé le pays et ses classes populaires et moyennes (dans lesquelles se trouve le gros de son électorat) au tapis en deux ans et demi de mandat : perte de travail, perte d’exploitation pour les indépendants, crédits inaccessibles pour tous les particuliers qui ne peuvent pas acheter sans et une bonne partie des professionnels et des PME, change prohibitif avec le dollar interdisant d’aller passer des vacances à l’étranger, diminution ou disparition de toutes les aides sociales, cherté des médicaments notamment pour les retraités et les handicapés, réduction de la vie culturelle et scientifique avec des budgets en berne partout, fort mécontentement dans le monde du cinéma, de l’édition, de la recherche, de l’éducation et de la santé, des écoles publiques qui ne chauffent pas l’hiver et d’autres qui explosent parce que les infrastructures ne sont pas entretenues et déclarations de nombreuses personnalités médiatiques, politiques et économiques disant déçus de la politique de Macri.
(2) Si cette formule l’emporte en octobre, ce qui n’est pas invraisemblable, les deux mandataires, qui n’ont aucun lien de parenté, porteront le même patronyme. Elle s’appelle elle aussi Fernández. Kirchner est le nom de son mari (elle est en fait Cristina de Kirchner, ou comme la nomme Página/12 délibérément : CFK, Cristina Fernández de Kirchner).

jeudi 16 mai 2019

Le syndicat se prend les pieds dans les linges d’autel – Article n° 5900 [Actu]


La CGT vient d’envoyer au Vatican une demande de canonisation de Eva Perón, née il y a cent ans, sous prétexte qu’elle s’est toujours occupée des pauvres, y compris sur son lit d’hôpital à l’article de la mort. Ce qui est vrai, mais ça n’en fait nullement une sainte catholique puisque la sainteté, au sens canonique du concept, dépend avant tout de la relation spirituelle que la personne a entretenu avec Dieu et donc de sa pratique religieuse, qui se traduit dans la vie quotidienne en préoccupation active pour les pauvres, entre autres fruits du Saint Esprit dans une vie humaine.

Un procès en canonisation est l’affaire d’un diocèse, avec à sa tête un évêque. Ceux (le diocèse et l’évêque) du lieu où le fidèle en question est mort, c’est-à-dire où il a rejoint Dieu dans la Vie qui ne connaît pas de fin. En l’occurrence, pour Evita, il s’agit de Buenos Aires et il ne semble pas que la CGT argentine soit une seule et même chose avec l’archidiocèse de Buenos Aires. Ensuite, il y a l’examen de la vie et de la pratique religieuse de l’intéressé(e) et sur ce point, en ce qui concerne Evita, c’est « circulez, il n’y a rien à voir ». Evita se moquait comme d’une guigne de la messe et des sacrements. Elle s’est mariée à l’église parce que ça se faisait et que son mari y était contraint par la constitution qui exigeait encore que le président soit catholique. Et comme il se présentait à l’élection et qu’il risquait de provoquer la colère du magistère catholique s’il ne passait pas avec sa dulcinée devant monsieur le Curé, ils sont passés devant Monsieur le Curé mais cela faisait déjà longtemps qu’ils étaient amants...

En gros titre, la colère du président contre la Cour suprême
Sur la droite, avec la photo, l'affaire de Santa Evita
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Les chroniqueurs religieux de Clarín et de La Prensa (plutôt compétents dans leur domaine) remettent les pendules à l’heure sur le sujet mais il n’est pas sûr que les dirigeants de la CGT les lisent. Ces deux titres, très droitiers, ne sont pas à proprement parler leur tasse de thé ! D’ailleurs, ils ne boivent guère de thé. Ils préfèrent le maté et le café !

Mais si vous voulez vous amuser :

Pour le fair-play, peut mieux faire [Actu]

"Vous êtes sur les nerfs ?"
ou "Ils sont sur les nerfs ou quoi ?", fait mine de s'inquiéter Página/12
au sujet de cinq membres d'un groupe de réseau social imaginaire
baptisé "Bureau Judiciaire"
regroupant les ténors de la majorité cités par leur prénom,
avec un certain Mauricio comme administrateur

Ce n’est pas un jeu, tout le monde est d’accord là-dessus. Mais il y a des règles tout de même, en démocratie. Et parmi ces règles, l’impartialité de la justice ou, au moins, sa capacité à prendre des décisions sans chercher à plaire au gouvernement tient une place primordiale. Et c’est là que ça coince depuis avant-hier en Argentine, où le pouvoir et ses alliés ne digèrent pas la décision de la Cour Suprême de demander un complément d’enquête sur le dossier de Cristina Kirchner et de quelques uns de ses ministres dans une affaire de travaux publics avec dessous-de-table.

"La Cour indigne", dénonce le gros titre avec des grosses ficelles
fond rouge et... photo du chef de l'Etat !
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Depuis que la décision est connue, présidents, ministres et députés de la coalition rivalisent de petites phrases assassines à l’endroit des juges, des inculpés ou de leurs défenseurs. Spectacle pitoyable après une chute présidentielle abyssale dans les sondages et huit défaites de la majorité dans diverses élections locales, où certaines provinces ont déjà élu leur nouveau gouverneur ou organisé les PASO (primaires obligatoires) locales, dont la dernière, dimanche, a été retentissante (le gouverneur de l’opposition nationale a été élu à près de 55 % dès le premier tour). La situation est si dangereuse que plusieurs caciques de la majorité envisagent sérieusement et publiquement que Mauricio Macri soit obligé de renoncer à se présenter ou doive participer aux PASO en ayant des concurrents de Cambiemos, sa coalition électorale puis de gouvernement.

A la une de Página/12, le duo humoristique Daniel Paz (dessin) et Rudy (texte) se régale de ces déclarations violentes et assez cyniques (tant elles trahissent l’acharnement de la majorité sur l’ancienne présidente et les siens) et cela donne une vignette qui exagère à peine.

Le ministre (qui ressemble beaucoup à Germán Garavano, le ministre de la Justice) :
Nous n’aimons pas l’arrêt de la Cour parce qu’il n’est pas impartial.
Il est en faveur de Cristina
La journaliste : Et quand donc un arrêt est-il impartial ?
Le ministre : Quand il est en notre faveur.
Traduction © Denise Anne Clavilier

Toute la presse commente ce dernier avatar de la campagne électorale et c’est peu dire que les journaux de droite sont remontés contre la Cour qui a sans doute ouvert la course électorale à Cristina, qui aurait eu du mal à se présenter si elle avait dû en même temps comparaître devant un tribunal, comparution qui, dans l’état, n’est que reportée à plus tard et certainement pas annulée.


Pour aller plus loin :

mercredi 15 mai 2019

L’Argentine perd l’un de ses grands romanciers : Leopoldo Brizuela [Actu]


Leopoldo Brizuela, né à La Plata en 1963, vient de partir, emporté par un cancer. Sa mort surprend le monde de la littérature argentin, dont il était l’une des grandes plumes. Qui plus est, un artiste engagé dans la promotion de la culture et de l’écriture. Il avait fait beaucoup pour la Biblioteca Nacional Mariano Moreno, à laquelle il avait fait léguer de nombreux manuscrits d’auteurs, et animé la Feria del Libro.

Il avait reçu plusieurs prix, dont celui de Clarín, et il avait la réputation d’un très bon camarade, dans un monde artistique qui n’est pas toujours des plus aimables, en Argentine comme ailleurs. Son travail pour faire connaître la littérature écrite par des femmes était reconnu et apprécié de ses pairs.

On le savait malade mais personne n’attendait une fin si brutale.

Il est veillé dans sa ville natale, où auront lieu ses obsèques.

Pour en savoir plus :

Vers une candidature de Cristina ? [Actu]

"Entrisme cristiniste", critique La Prensa en une
sous la photo de la table centrale du comité national du PJ hier
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Hier, la Cour Suprême a accepté la demande de l’avocat de Cristina Kirchner qui souhaite que soit réexaminée la nature des griefs de corruption pour lesquels sa cliente devait passer en jugement à partir du 21 mai. La majorité s’en étouffe de rage. C’est pourtant un bon signe car ces juges se situent à droite, une droite que Mauricio Macri avait pris soin de renforcer grâce aux deux nominations qu’il avait faites très tôt après sa prise de fonction.

Cet arrêt de la Cour reporte sine die l’ouverture du procès de Cristina. La voie est donc libre pour l’ancienne présidente et actuelle sénatrice pour se présenter à nouveau à l’élection présidentielle qui se tiendra en octobre prochain. Or il se trouve précisément que les sondages sont excellents pour elle, qu’elle jouit d’une grande popularité comme elle a pu le constater la semaine dernière lorsqu’avec un grand discours politique et un changement de style, elle a présenté à la Feria del Libro son livre, dont la première impression s’est épuisée en une seule journée. De l’autre côté, la cote du président Mauricio Macri descend en piqué au fur et à mesure que le dollar prend de l’altitude contre la devise nationale.

"Une requête inattendue de la Cour pourrait freiner
l'ouverture du procès contre Cristina", dit le gros titre
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Hier, Cristina a donc fait sa réapparition au conseil national du Partido Justicialista, le parti péroniste, dont elle est issue et avec lequel elle a eu des hauts et des bas. Tous les journaux sont en alerte. Si elle veut se présenter, il faut qu’elle se déclare rapidement. En août, se joueront les PASO, les primaires obligatoires dont elle doit sortir en tête, au moins à gauche, si elle veut être élue ensuite, avec ou sans second tour.

Pour en savoir plus :
lire l’article de Página/12 sur la décision judiciaire
lire l’article de Página/12 sur le conseil national du PJ

vendredi 10 mai 2019

Grand succès de Cristina à la Feria del Libro [Actu]


"Il faut un contrat social de tous les Argentins et Argentines", dit le gros titre
en citant l'intervention hier de l'ancienne présidente et actuelle sénatrice
En haut, dans la manchette unique :
"Attaque à l'arme à feu contre un député et gaffeur de la majorité"

Alors que la crise a remis les classes populaire et moyenne argentine dans des difficultés sociales et économiques considérables depuis presque un an et que la campagne électorale est déjà engagée pour le nouveau mandat présidentiel, l’ex-présidente et actuelle sénatrice de l’opposition Cristina Kirchner a remporté, hier, à la Feria del Libro, un succès monstrueux pour la présentation de son livre de souvenirs et d’analyses politiques dont le premier tirage a été épuisé un jour avant la sortie officielle de l’ouvrage.

La présentation a été l’occasion pour la crème de l’opposition péroniste et para-péroniste de se donner rendez-vous et de se compter. La salle était pleine à craquer et une foule nourrie a assisté à l’événement à l’extérieur, dans la pluie, le froid et la nuit, sur des écrans géants.

"Le livre de Cristina avec des gestes de campagne",
dit le titre sous la photo
Le gros titre est pour la fusillade devant le Congrès :
"Un dignitaire politique criblé de balles et un député blessé près du Congrès"
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Tous les journaux en parlent ce matin, malgré une actualité terrible puisque un député radical de La Rioja et son assistant parlementaire ont été victimes hier matin d’une fusillade sur Plaza del Congreso. Le député est assez gravement blessé et il a été conduit à l’hôpital tandis que son assistant est décédé sur le coup. Il semblerait qu’il ne s’agisse pas d’un attentat ni d’une violence politique mais d’un acte crapuleux. En tout cas, c’est la première fois en démocratie qu’un tel drame a lieu. On aurait pu penser que le fait divers aurait amoindri l’effet de la présentation. Mais que nenni !

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Les sondages montrent que la popularité de Cristina est en pleine ascension pendant que l’image du président sombre au point qu’on doute, à droite, qu’il puisse être réélu. De nombreuses personnalités médiatiques qui le soutenaient il y a quatre ans l'ont à présent publiquement lâché.

Pour aller plus loin :

Hommage à Evita dans le supplément féministe de Página/12 [Actu]

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Página/12 a décidé de mettre Evita, dont on fêtait mardi le centième anniversaire de la naissance, l’égérie de son supplément féministe, Las 12, qui milite depuis de nombreux mois pour la reprise du débat parlementaire pour la dépénalisation de l’avortement, une cause symbolisée par un foulard vert pomme, que l’on voit apparaître à côté du lourd chignon tressé qui représente à lui tout seul l’icône politique disparue…

Eu égard à l’âge qu’elle aurait aujourd’hui et aux valeurs dans lesquelles elle a vécu, il est assez peu probable que Evita soit vraiment partisane d’une mesure favorable à l’avortement, mais bon ! Quand on fait parler les morts…

Pour en savoir plus :

mardi 7 mai 2019

Un mythe centenaire : Evita [Actu]

Supplément paru aujourd'hui dans l'édition imprimée de Página/12
Là non plus, aucun besoin de traduction pour une fois

Aujourd’hui, l’Argentine (péroniste) fête le centenaire de la naissance de Eva Duarte de Perón (1919-1952), une icône nationale, sociale et féministe, née à Los Toldos et décédée à Buenos Aires, où son corps momifié fut longtemps exposé au siège social de la CGT avant d’entamer un voyage ahurissant après le coup d’État qui mit fin au second mandat de Perón en septembre 1955.

Aujourd’hui, Evita repose dans le caveau de la famille Duarte, avec son frère, au cimetière de la Recoleta, au nord de Buenos Aires.

Couverture des pages culture de Página/12 de samedi dernier
Dans un cas comme dans l'autre, la rédaction a choisi des photos iconiques de l'idole politqiue

Miguel Rep sort un livre sur cette figure dont il cultive les aspects les plus clivants.

Evita, née pour importuner
couverture du nouveau livre de Miguel Rep, peintre et dessinateur de presse

Página/12 et Clarín proposent aujourd’hui à leurs lecteurs des suppléments spéciaux.

En revanche, les hommages publics ne sont pas nombreux puisque les gouvernements de la Nation, de la Ville autonome de Buenos Aires et de la Province de Buenos Aires sont profondément anti-péronistes (surtout à cinq mois des élections nationales) et haïssent tout ce qui caractérise l’action politique de Perón et de sa femme.

Pour en savoir plus :
accéder au dossier de Clarín
La Nación n’aborde même pas le sujet ni en ligne ni dans son édition papier.

Tactique cousue de fil blanc pour désarmer l’opposition [Actu]

Même pas la  peine de traduire !

A cinq mois des élections où lui-même a bien l’intention de se représenter pour un second mandat, Mauricio Macri cherche (1) à créer un consensus sur une dizaine de points concernant l’avenir du pays. Il veut faire asseoir autour de la même table les 24 gouverneurs, les représentant de l’Église, divers syndicats, le patronat et les leaders de l’opposition. Il a envoyé une lettre à une liste de personnalités choisies, y compris à Cristina Kirchner. Il essuie des refus et reçoit quelques réponses plus que mesurées, voire conditionnées. Peu de candidats envisagent sereinement d’être associés de près ou de loin à la politique économique du gouvernement (dont tout le monde s’accorde désormais à penser que c’est un échec sévère) et à l’énorme dette contractée une nouvelle fois auprès du FMI.

"Macri a invité par courrier Cristina et d'autres présidentiables",
dit le gros titre
Cliquez sur l'image pour une haute résolution

A peu près tout le monde porte le dialogue aux nues mais de là à collaborer en s’asseyant à la même table, il y a plus qu’un fossé, à un moment où les sondages montrent un effondrement de la cote du président et une montée forte de l’image de Cristina Kirchner, malgré l’ouverture prochaine d’un procès pour corruption où elle doit comparaître comme inculpée à partir de la fin du mois.

Clarín traite le sujet dans la colonne de droite, avec ce titre :
"Le gouvernement invite en plus au dialogue
la GCT, l'Eglise et les patrons"
Le gros titre est consacré à la chute des chiffres de l'industrie
Cliquez sur l'image pour une haute résolution

La Casa Rosada a publié le texte de la lettre d’invitation, ce qui fait bien rire la rédaction de Página/12, et il faut bien avouer que la manœuvre n’est pas très habile à ce niveau du mandat, de la part d’un homme politique qui n’a cessé de faire porter ses échecs à la situation héritée du gouvernement précédent, dont il a enveloppé dans des soupçons de corruption et même de crimes de sang (2) les principaux dirigeants.

Pour aller plus loin :



(1) Mieux vaut tard que jamais, dit l’adage. A ceci près qu’une campagne électorale n’est pas une époque propice à la création du consensus. Surtout en Amérique du Sud où le paysage politique et idéologique est beaucoup plus clivé qu’en Europe, où la gauche et la droite ne sont d’accord sur rien.
(2) Mauricio Macri a soutenu la thèse qui incriminait Cristina Kirchner dans la mort du procureur Alberto Nisman dont la famille s’est renoncé à se porter partie civile, devant la difficulté à prouver qu’il y avait eu meurtre et non pas suicide.

samedi 4 mai 2019

Tango féminin et féministe ce soir au CAFF [à l’affiche]


C’est un octet entièrement féminin, Rantifusa, qui se produit ce soir, samedi 4 mai 2019, à 21h, au CAFF, Sánchez de Bustamante 772. Ces huit musiciennes présenteront leur premier album en cours de production.

Il s’agit d’une formation récente, fondée en 2017, par une pianiste qui avait commencé sa carrière, au sortir du conservatoire, au Quinteto Negro La Boca.

Elles jouent et chantent du tango de répertoire mais à leur manière, moderne et féministe.

Página/12, qui apprécie toujours cette militance féministe partout où elle se manifeste, leur consacre un article qu’elles ont fièrement reproduit sur leur page Facebook.

Entrée : 200 $ ARG.

Pour en savoir plus :
lire le communiqué sur le concert de ce soir
se connecter à la page Facebook du groupe

Résurrection d’une confitería du centre de Buenos Aires [Actu]

L'intérieur de la confitería à la fin des travaux

Ce soir, samedi 4 mai 2019, à l’occasion de la Noche de los Museos, la confitería historique del Molino, sur Plaza del Congreso, rouvre ses portes après de longues années d’abandon et plusieurs de restauration, depuis son rachat par la direction du patrimoine national.

La restauration des luminaires Art-Déco

Pour en savoir plus :


N.B. : A cause de mon prochain ouvrage, sur lequel j’ai pris beaucoup de retard à cause d’un deuil familial qui a bousculé toute ma vie à l’automne et jusqu’à la fin de l’hiver, je ne peux pas vous rendre compte, comme j’avais l’habitude de le faire, du programme très fourni de cette nuit des musées où les visites et les activités sont gratuites jusqu’à deux heures du matin dans la plupart des plus de 160 musées que compte Buenos Aires intra-muros.

La victoire de San Lorenzo… à Boedo [Actu]

Les supporters devant le Carrefour qui ferme ce week-end

L’ancien site du stade historique du club San Lorenzo de Almagro va se libérer puisque Carrefour ferme demain son supermarché de l’avenue La Plata dans le quartier de Boedo. Le club de football compte bien faire démolir la grande surface, dégager tout cet espace et reconstruire un stade d’une capacité de 42.000 spectateurs.

San Lorenzo envisage de baptiser son nouveau stade Papa Francisco, son plus prestigieux supporter, celui qui lui a permis d’accéder à une notoriété mondiale.

Le dernier match joué ici date de 1979, sous la dernière dictature qui favorisa à cet endroit une vaste opération immobilière au détriment de ce club de quartier, qui fut pourtant plusieurs fois champion d’Argentine. Le San Lorenzo s’était affronté à Boca Juniors.

Pour aller plus loin :
lire l’article de Página/12, qui aime le caractère très populaire du club et le symbole de l’injustice sociale sous la dictature
lire l’article de La Prensa, qui apprécie la dimension confessionnelle du club, fondé par un prêtre de saint Jean Bosco.