samedi 31 décembre 2011

Les voeux des artistes peintres, ici et là-bas [Actu]

En ce samedi un peu symbolique, je saisis quelques minutes entre deux travaux de recherche et d'écriture pour vous transmettre les voeux de deux peintres argentins de mes amis, l'une à Paris, Alicia Zadán, la très dynamique animatrice de l'Espace Tango Negro au pied de la Butte Montmartre, à Paris, avec son mari, le compositeur, pianiste et tromboniste Juan Carlos Cáceres...


L'autre à Buenos Aires, entre les quartiers San Cristobal et Boedo, le peintre Chilo Tulissi, qui nous offre tous les ans de superbes couples de danseurs de tango...


Ainsi donc bonne année 2012 à tous les lecteurs de Barrio de Tango, où qu'ils soient dans le monde et quelque soit leur langue maternelle...

Pour en savoir plus sur Chilo Tulissi, cliquez sur son nom dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search, ci-dessus. Pour en savoir plus sur les affiches d'Alicia Zadán, cliquez sur le mot-clé Tango Negro dans ce même bloc.

mercredi 21 décembre 2011

Pause de Noël, du Jour de l'An et de l'Epiphanie !

Contrairement à mon habitude les années précédentes, et pour cause de travail acharné sur mes prochains livres à paraître (ça consomme du temps et de l'énergie, ces petites choses-là), je me suis donné l'autorisation unilatérale de respecter depuis dimanche 18 décembre une longue, très longue trêve des confiseurs, qui prendra fin, si tout va bien, vers le 4 ou le 6 janvier 2012, avec ou sans fève.

Bien entendu, si quelque chose de particulièrement important ou significatif survenait dans l'actualité culturelle, économique ou politique d'outre-océan et d'outre-équateur, je n'hésiterais pas à rompre une aussi longue trêve. Mais là-bas comme ici, l'actualité va se mettre un peu au ralenti pendant les fêtes.

Sans doute sortirai-je de mon hibernation volontaire pour vous traduire un petit sonnet de Nouvel An comme à chaque mois de décembre (quand je l'aurai reçu), mettre en ligne une belle carte de voeux d'un pinceau ami ou vous faire un petit retour sur images sur Domingo con Alorsa dont j'attends des nouvelles (une photographe de La Plata m'a promis de m'envoyer quelques uns de ses meilleurs clichés)...

D'ici là, mission écriture-livres (car la tenue de ce blog, c'est aussi du travail d'écriture mais en ligne, celle-là).

Bonnes fêtes à tous.
Felices fiestas de Navidad y Año Nuevo.
Merry Christmas and Happy New Year.

vendredi 16 décembre 2011

Gran Milonga Nacional édition 2011 [à l'affiche]

Affiche officielle de la manifestation
(cliquez pour une meilleure résolution)

La Gran Milonga Nacional investit depuis plusieurs années la Avenida de Mayo entre la Plaza de Mayo et Avenida 9 de Julio pour une grande soirée dansante en plein air, le samedi le plus proche du 11 décembre, Día Nacional del Tango.

Sauf que cette année, le samedi le plus proche de cette fête correspondait aussi à la célébration du jour des Droits de l'Homme et à la prestation de serment de la Présidente, en ouverture de son second mandat à la tête de la République Argentine, or le serment est prêté au Congrès, à un bout de la Avenida de Mayo, et la grande fête populaire qui s'en suit a lieu Plaza de Mayo, devant la Casa Rosada, c'est-à-dire de l'autre côté de la même avenue, où défilent aussi les différentes organisations des droits de l'homme. Alors une milonga par-dessus le marché, c'était peut-être un peu trop.

Du coup, la Gran Milonga Nacional aura lieu demain, samedi 17 décembre 2011, sauf s'il pleut (auquel cas, on reporte au lendemain en croisant les doigts pour que le ciel ait séché ses larmes).

Je vous laisse à loisir lire l'abondant programme des concerts qui se succèderont sur les trois grands podiums dressés tout le long de l'avenue. Impressionnant !

La Vidú à la Plaza de los Dos Congresos cet après-midi [à l'affiche]

Affiche diffusée par les artistes

Concert gratuit de la Orquesta Típica La Vidú, ce soir, vendredi 16 décembre 2011, à 16h, dans le cadre de la foire artisanale organisée par le collectif d'artistes et d'artisans rebelles et anti-système du Paseo de la Resistencia.

Petite gourmandise d'été, avant Noël !

Pour la fin de la saison, un Plenario qui déménage [à l'affiche]

Pour cause d'inspection des locaux par les services municipaux, qui se sont pointés il y a quinze jours sans crier gare, obligeant l'Académie à annuler la précédente rencontre (ça fait toujours plaisir !!!!), la Academia Nacional del Tango ne peut plus recevoir de public dans le beau Palacio Carlos Gardel du 833 de Avenida de Mayo qui est son siège social, en pleine propriété, depuis 10 ans tout juste.

C'est pourquoi elle organisera le dernier Plenario (séance académique) de cette année 2011 au siège de l'UTHGRA, le syndicat des Hôtels Cafés et Restaurant qui se trouve à l'ouest (c'est bien ce que je vous disais : ça déménage) (1) à la hauteur du 930 de la même avenue (mais sur le trottoir d'en face), Auditorio Hugo del Carril (un péroniste ardent. Pour un syndicat ouvrier, ça s'impose !), lundi 19 décembre 2011 à 19h30.

Entrée libre et gratuite, ça, ça ne change pas.

La séance célèbrera les 100 ans de la naissance du poète José María Contursi avec une conférence de Gustavo Provitina, intitulée José María Contursi: Variaciones de la ausencia (variations sur l'absence / la mort / l'abandon), en référence à plusieurs tangos qu'il a écrit dont le plus connu est sans doute Toda mi vida (2).

Et pour ne pas vous étonner, le tango rituel sera... Toda mi vida, de José María Contursi et Aníbal Troilo, chanté par Francisco Fiorentino en 1941 avec l'orchestre du compositeur précédé de la présentation orale qu'en fit l'auteur lui-même (un enregistrement historique qu'on trouve aujourd'hui encore dans le commerce).

(1) A l'intention de mes lecteurs non francophones (il y en a quelques uns) : ça déménage (se muda) est une expression populaire qui désigne une grande surprise (agréable en général) devant le comportement de quelqu'un ou la prestation d'un artiste. C'est tantôt un compliment tantôt une gentille moquerie équivalente à "tu es fou" (dans ce ca, on dit plus volontiers "il/elle déménage"). Et "être à l'ouest", c'est ne pas être tout à fait à ce que l'on fait, manquer de concentration, ne pas réagir comme à son habitude. Petits jeux de mots entre amis avant les fêtes...
(2) Toda mi vida fait bien évidemment partie de mon anthologie Barrio de Tango, recueil bilingue de tangos argentins, paru en mai 2010 aux Editions du Jasmin (p. 328).

mercredi 14 décembre 2011

Quand des humoristes argentins (de gauche) nous rendent la monnaie de notre pièce [Actu]

Les observateurs politiques argentins scrutent de très près ce qui est en train de nous arriver à nous autres, en Europe, d'abord parce qu'ils nous aiment bien même quand notre arrogance les insupporte, et aussi parce que ça leur rappelle de très mauvais souvenirs dont ils sont à peine en train de se sortir, la faillite nationale d'il y a exactement dix ans.

Aucune déclaration d'Angela Merkel ou Nicolas Sarkozy ne leur échappe et quand au début de la semaine, Sarkozy a encore crié cocorico devant l'institution d'une Europe à deux vitesses dont le Royaume-Uni se retire, le dessinateur Daniel Paz et l'humoriste Rudy, qui font la paire tous les matins sur la une de Página/12 le tenaient dans leur viseur. Et bien entendu, hier, ils ont tiré ! Ce qui donne ce dessin qui me fait rire (la réalité, c'est l'inverse...)


Le journaliste : Sarkozy a dit qu'une autre Europe est en train de naître.
L'homme politique européen : Oui, et elle a l'air de se présenter par le siège.
(Traduction Denise Anne Clavilier)

No comment !

Juan Vattuone et Dolores Espeja demain au Tacuari [à l'affiche]

L'auteur-compositeur-interprète Juan Vattuone sera demain, jeudi 15 décembre 2011, à 21h, avec la chanteuse Dolores Espeja, au Centro Tacuari, Tacuari 1557 (entre l'avenue Juan de Garay et la rue Brasil).

Entrée : 25 $.

Juan Vattuone et Dolores Espeja seront accompagnés par Victor Lasear à la guitare, Gustavo Corrado au piano (les deux éternels complices musicaux de Juan) et Ricardo Badaracco au bandonéon.

Au menu de la partie restauration, de la cuisine des quatre coins du monde : Mexique, Inde, Italo-Argentine, Brésil, le tout à des prix qu'on nous annonce latino-américains (c'est-à-dire bon marché).

Pour en savoir plus sur les artistes, cliquez sur leur nom dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search, ci-dessus.
Vous trouverez dans la partie inférieure de la Colonne de droite un lien avec le blog de Juan Vattuone (qui est rédigé en espagnol d'Argentine, bien entendu).

Nouvelle présentation de Conurbano. Ida y vuelta au Centro Nacional de Música [à l'affiche]

Le guitariste et compositeur Javier González avec son nouveau sextuor instrumental présentera une nouvelle fois dimanche 18 décembre 2011 à 19h son nouveau CD, intitulé Conurbano. Ida y vuelta (Grande couronne. Aller-retour), au Centro Nacional de Música, México 564, dans le quartier de Monserrat.

Entrée libre et gratuite.

Patricia Barone sera la chanteuse invitée du groupe, qui partagera ce soir-là la scène du Centre avec l'artiste de chanson latino-américaine Graciela Chaine.

Vous pouvez écouter actuellement en podcast et en écoute à la demande 24h sur 24 Patricia Barone chantant Pompeya no olvida, un tango composé par Javier González et écrit par Alejandro Szwarcman (1), dans l'émission que Colette Fellous a consacré au tango dans son Carnet Nomade sur France Culture, diffusé samedi 10 décembre 2011 (voir mon article du 17 novembre 2011 à ce propos).

(1) Pompeya no olvida est présenté, dans le texte et en traduction française, dans Deux cents ans après, le Bicentenaire de l'Argentine à travers le patrimoine littéraire du tango, que j'ai publié en début d'année chez Tarabuste Editions, pour le numéro spécial 2010 de la revue Triages (à commander dans toutes les bonnes librairies ou directement chez l'éditeur, rue du Fort, 36170 Saint-Benoît-du-Sault, France).

Un dimanche après-midi pour la Patria Grande à Clermont-Ferrand [ici]


La Patria Grande, c'est une expression qui désigne l'utopie des premiers théoriciens (et combattants) de l'indépendance de l'Amérique Latine : une gigantesque confédération qui aurait réuni dans le même Etat indépendant tantôt tous les actuels pays de la partie méridionale de l'Amérique du Sud (Uruguay, Argentine, Paraguay, Chili, Bolivie et Pérou) tantôt toute l'Amérique du Sud, y compris la Colombie et le Venezuela. Une utopie à laquelle, après des très nombreuses guerres entre eux et une alliance ignoble de la répression dictatoriale dans les années 70 et 80, les pays du sous-continent sont en train de revenir peu à peu à travers l'établissement de différentes alliances supranationales de coopération régionale, économique ou diplomatique.

Or dimanche 18 décembre 2011, à 16h, 1000 mètres sous Terre vous invite à une après-midi méridiono-sud-américaine à l'Atelier Jaune, 14 rue de la Treille, à Clermont-Ferrand, avec un documentaire tourné par une association alternative bolivienne sur la récupération des cartons usagés pour des travaux d'édition bibliographique et un petit concert de nos amis du trio Taquetepa, le guitariste et compositeur argentin Daniel Pérez et les Français Marie Crouzeix (flûtes) et Fabrice Gouterot (contrebasse).

Entrée gratuite à libre participation.

lundi 12 décembre 2011

Viviana Scarlassa fête son prix Gardel à Ave Tango [à l'affiche]

Affiche diffusée par l'artiste

Samedi 17 décembre 2011, à 22h, à Ave Tango, la salle que Gachi Fernández et Julián Hermida ont ouverte en mai dans le quartier de La Boca et où j'ai participé en août à l'enregistrement de l'émission de télévision Hablando de Arte de Nolo Correa, avenida Almirante Brown 1375, la chanteuse Viviana Scarlassa présentera son disque solo En carne propia (dans ma propre chair) qui vient de recevoir le prix Carlos Gardel du meilleur album d'une artiste féminine de tango.

Elle sera accompagnée par César Angeleri (guitare et arrangements) et Cristián Zárate au piano.

Entrée : 30 $.

De Ave Tango aussi, je garde un bon souvenir des empanadas (voir mon Retour sur Images du 1er octobre 2011 sur le concert qu'y avait donné Hernán Genovese en août dernier). Et il y a d'autres trucs à essayer sur la carte.

Al compás de la vihuela et à La Plata [à l'affiche]

Affiche diffusée par les artistes

Al compás de la vihuela (au rythme de la guitare) est le premier vers de la grande geste gaucha argentine qu'est le Martín Fierro, de José Hernández, vaste épopée en octosyllabes qui raconte la vie aventureuse d'un gaucho fugitif dans la Province de Buenos Aires des années 1870. Ce sera aussi vendredi prochain le titre du récital à trois voix que donneront au Mil9once Bar de La Plata, chacun s'accompagnant à la guitare, Néstor Basurto, Brian Chambouleyron et Nicolás Ciocchini.

Ce sera donc le 16 décembre 2011, à 21h, au Mil9once Bar situé à l'angle des rues n° 12 et 71 de La Plata. En 1872, à la parution du Martín Fierro, c'était alors la campagne. La ville n'a été fondée qu'en 1882, après la fédéralisation de la ville de Buenos Aire et son détachement de la Province homonyme.

Les artistes ont eu droit le 20 octobre dernier à une interview croisée dans les pages culturelles de Página/12. A lire (dans le texte).

Como te quiero hermano revient au CAFF vendredi prochain [à l'affiche]

Affiche diffusée par les artistes

Après un arrêt d'une semaine, dû à un programme d'écriture décidément chargé et un salon du livre à Gagny samedi, le jour même où la Présidente argentine prêtait serment pour son second mandat, et à la veille du Día Nacional del Tango que l'Argentine fêtait hier, dimanche 11 décembre, pour l'anniversaire de Carlos Gardel, alors qu'un Carnet Nomade parlait tango sur France Culture, avec votre servante au micro de Colette Fellous samedi, reprenons les rênes de ce blog avec un groupe d'amis qui doit se produire bientôt dans un lieu de Buenos Aires qui m'est particulièrement cher...

Como te quiero hermano (tu es un pote, toi) est en effet un récital à deux voix et deux guitares, conçu et conduit par les chanteurs Hernán Cucuza Castiello et Walter Chino Laborde et les guitaristes Maximiliano Moscato Luna et Diego Dipi Kvitko. En août, j'ai eu la chance de les voir sur scène, dans un CAFF un peu frisquet une nuit d'hiver (voir mon Retour sur Images du 27 septembre 2011 à ce propos).

Ce vendredi 16 décembre 2011, à 22h, au CAFF, rue Sánchez de Bustamante 764, dans le quartier dit El Abasto, et vous connaissez tout ça par coeur si vous êtes lecteur de ce blog depuis plus de deux mois. C'est l'un des lieux de la movida tanguera de Buenos Aires qu'il faut connaître absolument quand on est là-bas. Les empanadas sont goûteuses à souhait ! La musique n'est pas mal non plus.

Ce sera le dernier concert de la saison pour le quatuor.

Comme d'habitude, entrée à 30 $ avec achat à l'avance au Musetta Café (esquina Billinghurst y Tucumán). Le soir même à l'entrée, il vous en coûtera 40 $.

Cette soirée permettra aux deux duos de présenter aussi leurs disques respectifs, Tango Tango volume 3 pour Chino et Dipi, ETvaB en vivo en el Faro pour Cucuza et Moscato.

lundi 5 décembre 2011

Un hommage à Alorsa le dimanche 18 décembre à La Plata [à l'affiche]

Comme cela s'était organisé l'an dernier, le 5 septembre, pour saluer le premier anniversaire de sa mort si précoce, un certain nombre d'amis de Alorsa (1) et de musiciens se réuniront le dimanche 18 décembre 2011 à partir de 15h pour un Domingo con Alorsa, sur la place qui fait l'angle des rues 6 et 528 à Tolosa (La Plata), à quelques cuadras de la maison où il vivait avec ses parents, son frère, sa belle-soeur et leurs deux enfants. Un groupe de ses amis sont en train de militer pour que cette placette toute simple, qu'il aimait beaucoup, porte bientôt son nom : Plaza Jorge Alorsa.

Au programme de cette journée, musique, magie et clowns, mate y bizcochos (2). On prévoit aussi un championat de buts (pour rendre hommage à celui qui fit la plus belle chanson d'hommage qui ait jamais été écrite sur Maradona lui-même) et une murga, comme l'année dernière (à ceci près que l'on sera beaucoup plus avancé dans la saison et que nos amis murgueros auront beaucoup, mais beaucoup moins froid que le 5 septembre).

Une opération sauvetage sera aussi réalisée sur la peinture murale de septembre 2010, pour retaper tout ça, abîmé par le temps, la pluie, le soleil, la pollution et les passants.

Pour en savoir plus sur Tarde con Alorsa, l'hommage qui avait été rendu l'année dernière à ce grand artiste qui nous aura donné beaucoup en peu de temps, voir mon Retour sur Images du 24 novembre 2010 (qui fut aussi le jour du 40ème anniversaire de sa naissance).

Si vous vous trouvez à Buenos Aires ou dans sa région en ce moment et que vous vouliez découvrir ce que c'est qu'une vraie fête populaire, c'est le lieu où aller passer la journée. Pour une fois, préférez décidément la proche banlieue de La Plata à San Telmo et à la rue Defensa. Et dites aux organisateurs que vous venez de ma part, ils en seront ravis et puis comme ça, vous me représenterez un peu là-bas puisque je n'aurai pas la chance d'y être !

(1) Si vous souhaitez découvrir le talent de cet auteur et compositeur, vous trouverez plusieurs de ses textes, en version bilingue, dans mes deux anthologies. Sa chanson d'hommage à Alorsa, Para verte gambetear, dans Barrio de Tango, recueil bilingue de tangos argentins, ed. du Jasmin (mai 2010) et une dizaine d'autres morceaux, dans Deux cents ans après, le Bicentenaire de l'Argentine à travers le répertoire littéraire du tango, paru en janvier 2011 chez Tarabuste Editions (revue Triages), rue du Fort, 36170 Saint-Benoît-du-Sault (France). Les deux peuvent être commandés chez tout bon libraire connaissant son métier. Sur ma page Myspace, vous trouverez une liste d'écoute avec quelques uns de ces chansons présentées dans Deux cents ans après (lien dans la Colonne de droite, dans la rubrique Agenda de Barrio de Tango, partie supérieure).
(2) mate et petits gâteaux, indispensables quand il y a une fête dans la région.

El Arranque quitte 2011 à No Avestruz [à l'affiche]

En cette année où ils ont fêté les 15 ans de la fondation de leur groupe, les actuels musiciens qui composent l'orchestre El Arranque donneront deux concerts le jeudi 8 et le vendredi 9 décembre 2011 à 21h30, à No Avestruz, Humboldt 1857, dans le quartier de Palermo, leur salle préférée à Buenos Aires.

Avec leur nouveau chanteur, qu'est depuis quelques mois déjà Juan Pablo Villareal, ils revisiteront les répertoires de leurs 7 disques déjà sortis sur le marché, y compris le dernier en date, Leopoldo Federico & El Arranque, qui vient de remporter le prix Carlos Gardel dans la catégorie Meilleur orchestre de tango.

Entrée : 50 $.

Las minas del Tango Reo de retour à Clásica y Moderna [à l'affiche]

Les chanteuses Lucrecia Merico et Valeria Shapira reprennent leur récital théâtralisé à deux voix, Las minas del Tango reo, le mardi 6 décembre 2011, à 21h30, à Clásica et Moderna, avenida Callao 892.

Elles seront accompagnées de deux guitaristes, Nacho Iruzubieta et Hernán Pérez.

Il s'agit d'un spectacle qui moquent les préjugés et les clichés du tango for export, le tango pour les gogos de touristes, avec un répertoire classique puisé dans les années 1920 et 1930.

Feria del libro lunfardo y tanguero à la Academia Porteña del Lunfardo [à l'affiche]

Hier, dimanche 5 décembre 2011, s'est ouverte comme tous les ans à la même époque la Feria del Libro lunfardo y tanguero qu'organise la Academia Porteña del Lunfardo. Ce n'est pas moins de 40 activités qui sont proposées au public, avec entrée libre et gratuite, au siège de l'institution, Estados Unidos 1379, de 15h à 21h, jusqu'au 30 décembre prochain, avec relâche autour de Noël.

Salon du livre proprement (avec CD et DVD aussi), conférences, expositions de peinture et concerts, avec certains académiciens et d'autres artistes et auteurs invités.

L'entrée est libre et gratuite. Néanmoins tous ceux qui voudront participer aux frais à hauteur de 20$ et plus se verront offrir un livre sur le lunfardo, cadeau des Editions Corregidor, une des maisons ayant pignon sur rue à Buenos Aires en matière de recherche sur la culture populaire argentine.

Conectar : sept jours de musique et de fête [à l'affiche]


Conectar est un festival centré sur la musique, organisé par le studio d'enregistrement Estudio Urbano. Il aura lieu du 12 au 18 décembre, avec les auspices du Ministère de la Culture portègne, qui montre ainsi qu'il est tout à fait capable de financer et d'aider de beaux projets et non pas seulement les vagues machins à touristes auxquels il nous a trop habitués, et alors même que la saison d'été s'annonce !

Tout au long de cette semaine festive qui se répartira sur deux lieux différents de la ville de Buenos Aires, concerts, ateliers et séances d'enregistrement pour mieux connaître la technique et les savoir-faire des métiers de studio, tables rondes et débats, cours de danse et conférences vont se succéder, toujours avec entrée libre et gratuite.

A noter en particulier le fabuleux programme prévu pour le week-end :

Vendredi 16 décembre 2011, à 20h, la Orquesta del Tango de la Ciudad de Buenos Aires, suivie à 21h par Alan Haksten Grupp, une grande formation institutionnelle suivie d'un groupe de jeunes musiciens hyper-dynamique. Quel luxe !

Samedi 17 décembre 2011, sept groupes se succéderont de 16h30 à 21h35, tous les trois quarts d'heure.

Le dimanche, ils ne seront plus que six, avec un rythme un tout petit peu plus lent, et se partageront la scène de 16h45 à 21h.

Du lundi au jeudi, les manifestations ont lieu au Studio, Curapaligüe 585
Le week-end, rendez-vous à l'Amphithéâtre du Parque Centenario (esquina Leopoldo Marechal y Lillo).

Pour plus d'informations (au-delà de celles contenues déjà dans l'affiche ci-dessus) :
connectez-vous au blog du studio.

Tomassini, Reinaudo et Cie à la Paila demain soir [à l'affiche]

Le quatuor Tomassini (clarinette, composition, arrangement), Reinaudo (guitare, composition, arrangement), Balé (percussions) et Roosens (violon) se retrouvent depuis quelques jours à Buenos Aires, en profitant du séjour argentin de la violoniste belge.

Le mardi 6 décembre 2011, à 21h, ils joueront tous les quatre ensemble au restaurant La Paila, Costa Rica 4848, à Palermo.

Ils partageront avec le chanteur Fabián Rodríguez la scène de ce très chouette établissement où l'on déguste, sans chichi, la cuisine rustique du nord de l'Argentine. A découvrir, pour la musique et pour l'assiette.

Les restes de José Artigas au Parlement [Actu]


Depuis le 1er décembre dernier, les cendres du Général José Gervasio Artigas (1764-1850), le plus grand héros de la lutte pour l'indépendance uruguayenne, sont veillées dans la Salle des Pas Perdus du Parlement de la République Orientale de l'Uruguay, là où d'ordinaire est exposée un exemplaire de la première Constitution, rédigée par la Constituante de 1828 et approuvée en 1830, l'année où le pays acquit sa liberté tant de l'Argentine que du Brésil.

Dans un grand déploiement de pompes patriotiques, l'urne a été transférée jeudi à midi du mausolée situé sur la Plaza Independencia, lors d'une cérémonie présidée par le chef de l'Etat, José Mujica.

Le mausolée va être transformé, suite à des décisions qui ont été prises par une commission immédiatement après le retour à la démocratie, entre 1985 et 1989. Il s'agit de remplacer les inscriptions posées par la Dictature militaire de 1973-1985 par des phrases relevant de la pensée de José Artigas lui-même.

Que ce soit en Argentine ou en Uruguay, les vies et les figures historiques des grands héros de l'Indépendance ont été gravement manipulées par les forces politiques au pouvoir pour adapter à leurs idéologies mortifères ces personnalités fortes, profondément rebelles et subversives, avec leurs déclarations frappées au coin du bon sens sur la nature de la liberté et de la volonté des peuples, totalement incompatibles avec les projets politiques de ces militaires prêts à vendre leur pays à la puissance commerciale britannique, au 19ème siècle, et nord-américaine, au 20ème siècle.

Pour aller plus loin :
lire l'article de La República du 1er décembre.
Visitez le site officiel consacré à Artigas, la Biblioteca Artiguista (République Orientale d'Uruguay). Attention : les documents sont exclusivement en espagnol.

vendredi 2 décembre 2011

Un an après, Macri revient avec les techniques de la Generación del Ochenta (1) [Actu]


Il y a un an, Mauricio Macri, Chef du Gouvernement de la Ville Autonome de Buenos Aires, l'un des leaders politiques de la droite ultra-libérale en Argentine, avait fait tout ce qui était en son pouvoir pour non seulement ne pas apaiser les tensions nés entre les Argentins (miséreux) et les immigrés boliviens et péruviens (encore plus pauvres) dans le quartier hyper-désolé de Villa Soldati, au point que les rixes ont fait deux morts et des blessés (voir mes articles sur ces événements qui sont très vite apparus comme un test pour le pouvoir central, que l'on croyait affaibli par la mort de l'ancien Président de la République, Néstor Kirchner).

Il y a quelques mois, ce même chef de gouvernement annonçait urbi et orbi son intention d'en finir avec le système d'évaluation paritaire des enseignants de l'Education publique pour passer à un système favorisant structurellement l'arbitraire et permettant donc de limiter la progression de carrière des syndicalistes et des opposants politiques, tout en prétendant faire l'inverse bien entendu (voir mon article du 20 septembre 2011 à ce propos). Depuis, les enseignants manifestent régulièrement pour obtenir de la Legislatura, l'assemblée législative de la Ville, qu'elle rejette les réformes gouvernementales.

Or hier, un syndicat avait à nouveau appelé à une manifestation dans le quartier de Monserrat, face à la Legislatura et donc à deux pas du siège du Gouvernement local, espérant pouvoir arrêter au passage, à leur arrivée, un certain nombre d'élus pour pouvoir dialoguer avec eux. A 11 h, on a vu trois bus (rien que ça) déverser devant le palais du Gouvernement un renfort de jeunes manifestants pas prévus au programme, des garçons d'un certain gabarit qui portaient des pancartes hostiles à Macri et à son ministre de l'Education, chantant des slogans de gauche, qui ont immédiatement rejoint le rassemblement et se sont aussitôt fondus dans la foule. Et puis quelques minutes avant l'arrivée des parlementaires de droite, ces mêmes jeunes gens se sont soudain couvert le visage avant de sortir des bâtons et des chaînes et de se ruer sur les autres manifestants, les vrais ceux-là, qui faisaient pacifiquement leur seating devant le Palais législatif. Il s'agissait selon toute probabilité de gros bras, organisés en milice, comme l'année dernière à Villa Soldati. On les soupçonne, cette année encore, de dépendre directement du Gouvernement qui les aurait convoqués à cet endroit pour déblayer le terrain devant les députés macristes tout en pour semant la terreur et rendant impopulaire le mouvement des enseignants en perturbant la vie économique et sociale de ce coin de Buenos Aires qui est tout à la fois la porte d'entrée de la City (comme on appelle l'enchevêtrement de sièges de banques et d'assurances des 600 premiers mètres de la toute proche rue San Martín), le quartier d'un des plus importants lycées de Buenos Aires dont je vous ai parlé récemment, le Colegio Nacional, juste à côté du Cabildo, dont on aperçoit les jardins sur la photo de une du journal (voir mon Retour sur Images et article n° 2500) et l'un des points centraux du tourisme de masse, puisque que la Legislatura débouche tout à la fois sur la Plaza de Mayo, sur l'un des points de départ des bus touristiques à impériale qui sillonnent le centre ville et sur le début de la très commerçante rue Florida où tout ce que la ville compte de touristes viennent faire leurs achats de fringues et de chaussures en cuir et de T-shirts siglés I love Baires (surtout en cette fin de printemps, puisqu'on est entré dans la haute saison touristique jusqu'à fin février)...

La milice de gros bras (la patota) a réussi à expulser les militants syndicaux, avec semble-t-il, l'appui des gardes de sécurité du palais de l'Intendencia. Ils ont aussi dévalisé le kiosque à journaux le plus proche, dont la tenancière les a vu lui raffler toutes ses barres chocolatées et ses boissons fraîches, sans parler des vitres qui ont volé en éclat sous les coups de chaînes. L'ensemble de l'opération a pu être filmé par le service d'ordre du syndicat qui avait appelé à la manifestation et des plaintes ont été déposées, ou sont en passe de l'être, en bonne et due forme par les enseignants et les commerçants dont la boutique ou le kiosque a été saccagé par les provocateurs. Bien entendu, un préavis de grève a aussitôt été déposé par les syndicats enseignants qui vont encore débrayer, alors qu'on est tout près de la fin de l'année et des passations d'examen.

C'est une autre manifestation, celle de vendeurs ambulants qui venaient eux aussi déposer des réclamations contre un projet de loi qui restreint leur activité (pourtant essentielle à Buenos Aires pour permettre à tant de gens de survivre), qui a commencé à ramener un peu de calme. La Police Fédérale avait bizarrement déserté les lieux quelques minutes avant et une brigade n'est arrivée qu'à la fin des incidents, au moment où la milice de gros remontait tranquillement dans les cars stationnés à l'angle de la Diagonal Norte et de l'avenue Rivadavia. Il est très difficile d'interpréter l'attitude de la police, car elle dépend à la fois du Gouvernement local, à la disposition duquel elle doit se tenir, et du Gouvernement national, qui cherche, depuis les événements de Villa Soldati, de garder le contrôle sur ses interventions pour qu'elle ne devienne pas une force de trouble à l'ordre public, ce en quoi on peut penser que Macri cherche de temps à autre à la transformer.

Página/12, toujours très opposé à Macri, a publié son article en une du journal (illustration ci-dessus) et l'a accompagné par une série de huit photos qui montrent de manière difficilement constestable la collusion entre certains agents de sécurité de la Legislatura, dont l'un empêche les manifestants de se réfugier à l'intérieur du bâtiment, et certains jeunes émeutiers, dont il appartiendra à la justice de prouver s'ils sont oui ou non des professionnels du désordre, rémunérés ou non par Macri ou tel des ses affidés.

C'est tout de même la troisième fois que de manière très forte Mauricio Macri est soupçonné d'utiliser les services de milices parallèles pour s'en prendre à des gens pacifiques. Il est même poursuivi, au pénal, pour l'organisation d'une chasse aux indigents, avec coups et blessures notamment sur une femme enceinte. Il y a les affaires, qui n'ont toujours pas été tirées au clair, de Villa Soldati, il y a un an. Et à nouveau, hier, dans le conflit social avec les enseignants... Or ces techniques d'infiltration de barbouzes renvoient en Argentine à des périodes particulièrement sombres de l'histoire. C'est ainsi que l'oligarchie a procédé avant chaque coup d'Etat depuis 1930 mais bien souvent avant encore, à chaque fois qu'un pouvoir de fort appui populaire avait en main les destinées du pays. Déjà à l'époque de la guerre d'indépendance, le Général San Martín lui-même, el Libertador, avait dû déjouer des complots de cette espèce. Or l'incident n'intervient pas à n'importe quel moment. La Présidente vient d'être réélue avec un puissant 54% des voix au premier tour, elle dispose de la majorité absolue au Congrès qui se met en place pour le 10 décembre, dans l'une et l'autre chambre, elle est actuellement en voyage officiel au Venezuela. Quant à son actuel vice-président, il est totalement discrédité et en coma politique dépassé, en plus d'avoir été presque tout au long du mandat l'un des leaders de l'opposition !

Heureusement, les avancées récentes et constantes de l'intégration régionale, depuis 2003, et le retrait relatif des Etats-Unis dans son arrière-cour continentale, renforcent à présent chacune des démocraties en place dans cette partie méridionale de l'Amérique du Sud.

Pour aller plus loin :

(1) Sur ce que fut la Generación del Ochenta dans l'histoire de la République argentine, en plus de mes articles sur Villa Soldati, voir le Vade mecun historique, en partie médiane de la Colonne de droite, où je donne quelques informations sur l'histoire de l'Argentine dont c'est un moment-clé et particulièrement peu glorieux.

jeudi 1 décembre 2011

Le retour de ETvaB au Faro avec réservation obligatoire [à l'affiche]

Affiche porteño-londinense diffusée par les artistes

Il y a près de deux ans maitenant que le cycle de concerts de quartier organisé par le chanteur Cucuza et son inséparable guitariste Moscato, El Tango vuelve al Barrio (le tango est de retour au quartier), ETvaB, a été chassé du Bar El Faro, où il était né, par des embrouilles administratives incompréhensibles et opaques dans les services municipaux au moment même où, contradictoirement, l'établissement obtenait un juste classement parmi les bares notables de la Ville de Buenos Aires.

Demain soir, vendredi 2 décembre 2011, à 21h30, le cycle se réinstalle dans ses pénates avec pour invité le Quinteto Negro La Boca que vous connaissez par ailleurs (il m'arrive assez souvent de vous en parler dans ce blog).

Ample répertoire de tangos traditionnels (de los buenos, comme dit Cucuza à chaque convocation de son public) et contemporains, à déguster avec les oreilles (et les yeux) juste après la pizza ou les empanadas.

Réservation obligatoire pour l'occasion au 4573 3055 ou par mail (en castellano, bien sûr. N'allez pas leur envoyer un mail en français ! J'en connais qui le font parce qu'ils croient que le français est compris du monde entier...).

L'adresse, vous vous en souvenez ? Esquina Pampa y Constituyentes, à la frontière entre les quartiers de Villa Urquiza et de Villa Pueyrredón, sur le trottoir pueyrredonien... De toute manière, c'est écrit sur l'affiche qui reprend la jacquette, un brin mégalo, du disque que les deux artistes ont sorti l'année dernière.