jeudi 28 février 2019

Rencontre vocale au sommet ce soir au Torquato Tasso [à l’affiche]

A gauche, Hernán Lucero
à droite, El Negro Falótico

Etoile Noire, tel est le nom que se sont donné un duo ponctuel de grands chanteurs de tango : Hernán Lucero (Etoile) et El Negro (noir) (1) Falótico. Ce soir, vendredi 28 février 2019, ils occuperont, à 22h, la scène du Centro Cultural Torquato Tasso, Defense 1575, dans le quartier de San Telmo.

Au programme, beaucoup de chansons du répertoire classique déjà annoncées -du Carlos Gardel, du Homero et Virgilio Expósito- et quelques chansons plus récentes, comme un tube de Fito Páez, un leader du rock nacional. Le reste demeure le secret des deux artistes qui cultivaient le mystère dans l’interview que Página/12 a publiée ce matin.

Entrée : 300 $ ARG avec réservation préalable ou 400 ce soir, à la caisse de l’établissement.
Prévoir les consommations et/ou le dîner en plus. Il faut arriver vers 21h au plus tard (le temps de s’installer, de passer commander, de dîner et après, quand la musique commence, on écoute et on ne fait pas de bruit avec les couverts ou avec les verres).

Les deux artistes reprendront ce tour de chant partagé le 14 mars prochain.

C’est la rentrée !

Pour aller plus loin :



(1) Ici, negro veut dire « brave gars », « chic type ».

Une nouvelle émission de tango faite par les artistes [à l’affiche]


Un groupe d’artistes, parmi lesquels se trouve la chanteuse Jacqueline Sigaut, bien connue des lecteurs de Barrio de Tango, s’est associé pour lancer tous les mardis, de 18h à 20h, une émission de radio, Hoy hay tango (aujourd’hui, c’est tango), diffusée sur la FM Techno 88.3, une chaîne de Avellaneda, dans la petite ceinture de Buenos Aires, dans la banlieue sud, celle des classes moyennes et populaires.

En Argentine, quand c'est la crise, les artistes débordent de système D pour s'en sortir et le mieux, c'et qu'ils finissent pas s'en sortir. Et par tirer tout le monde vers le haut.

Hélas, avec de tels horaires, même en streaming, on ne peut pas écouter depuis l’Europe. Alors branchez-vous quand vous faites le voyage !

L'émission dispose de sa page Facebook.

mercredi 27 février 2019

Bientôt en dédicace à Livre Paris [ici]


Le salon du livre de Paris, devenu Livre Paris il y a deux ans, se tiendra à la mi-mars au parc des Expositions de la Porte de Versailles. J’y dédicacerai mes ouvrages sur la culture et l’histoire de l’Argentine sur le stand des Editions du Jasmin au pavillon de la région Ile-de-France, le vendredi 15 mars 2019 de 10h à 12h et le lendemain, de 13h à 16h.
Réservation de vos entrées en ligne en cliquant sur ce lien qui vous conduira au site Internet de la manifestation.

Pas de dégustation de mate dans ce tout petit espace.

La dégustation, je la propose le week-end précédent à l’Autre Salon du Livre, de l’autre côté de Paris, dans le 11e arrondissement !

mardi 26 février 2019

Alejandro Guyot sort Canciones de amor, de locura y de muerte [Disques & Livres]


Le chanteur du groupe 34 Puñaladas, Alejandro Guyot, qui est aussi poète, vient de sortir chez Tinta Roja, la très modeste et très courageuse maison d’édition que dirige Vanina Steiner, un recueil de ses textes de tango, de valse et de milongas, dans une optique très engagée politiquement, comme c’est le cas partout dans le tango nuevo actuellement à Buenos Aires et au-delà. Le volume s'intitule Chansons d'amour, de folie et de mort.

Le livre sort en plein été. L’auteur a néanmoins décroché quelques interviews sur des radios spécialisées et de gauche (comme Fractura Expuesta et 750 AM, du groupe Octubre) et Página/12 (le quotidien du groupe Octubre) vient de lui consacrer un article.

C’est un des brillants poètes du genre de la nouvelle génération. Ce livre rassemble trente ans de création et de travail d’écriture et de composition.

Alexandre Guyot devrait se produire cette année à Strasbourg.

Pour aller plus loin :
écouter l’émission La Casa Invita (c'est la maison qui invite), animée par Gabriel Cocaro sur 750 AM
lire l'entrefilet de Fractura Expuesta sur le recueil.

Une première diplomatique [Actu]

Capture d'écran du site Internet de la Maison Royale danoise
L'article n'est pas repris dans la partie francophone du site

En mars prochain, la reine du Danemark effectuera une visite d’État de trois jours en Argentine, liée à des projets d’échanges économiques. Ce sera la première fois qu’un chef d’État danois se rendra officiellement dans ce pays.

En dépit du républicanisme profond des Argentins, la nouvelle alimente les journaux et semble intéresser les lecteurs. C’est au point que Clarín et La Nación ont envoyé des journalistes à Copenhague pour recueillir une interview commune de Margarethe II, qui arrivera le lundi 18 mars avec son fils aîné, le prince héritier Frederick.

En mai dernier, la vice-présidente argentine avait été reçue dans la résidence de campagne de la famille royale, le palais de Fredensborg.

En 1966, Margarethe avait visité l’Argentine avec son mari français, décédé il y a un an, mais elle n’était pas encore reine. Elle a aujourd’hui 78 ans. Le couple Macri semble apprécier la compagnie des têtes couronnées. Et puis, cela fait des jolies photos. C’est toujours bon à prendre en cette année électorale.

A Tandíl, Necochea, San Cayetano et Tres Arroyos, sur la côte atlantique de la Province de Buenos Aires, il existe une importante colonie danoise autour de la famille Rasmussen, arrivée dans les parages de Necochea vers 1880. A Tres Arroyos, existe une école argentino-danoise et à Necochea un consulat. Il existe aussi une zone marquée par les Danois au nord de la Province de Misiones, autour de Oberá, près de la frontière avec le Paraguay, et à Bariloche, où ils ont rejoint les Suisses et les Allemands, dans la Province andine de Río Negro.
Les Danois ont été un nombre certain à venir s’installer en Argentine lors de la grande vague migratoire des années 1880-1930. Ils ont formé une minorité significative dans ce grand mouvement démographique dominé par les Italiens et qui a marqué de son empreinte la culture nationale. Ils font partie de ces Européens qui ont développé la tradition brassicole en Argentine et fondé une branche de l’église protestante danoise.

A Buenos Aires, cette église a un temple dans la rue Carlos Calvo, à San Telmo.

Pour en savoir plus :
lire l’article de Via Necochea du 7 février sur la famille Rasmussen
En danois :
lire le communiqué de presse de la Maison Royale danoise
lire l’article de présentation du voyage sur le site Internet de la Maison Royale.

Ajout du 14 mars 2019 :
lire cet article de Clarín qui attend avec un intérêt grandissant la visite royale
lire l'article de La Prensa qui a interviewé l'ambassadeur danois en Argentine

mercredi 20 février 2019

Fermeture d’une librairie-restaurant emblématique de Recoleta [Actu]

La fermeture de la librairie fait la une de La Nación
Elle vole même la vedette à Karl Lagerfeld
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La librairie Clásica y Moderna a été déclarée d’intérêt culturel par la Ville de Buenos Aires en 2013 parce que ce lieu a attiré depuis sa fondation les grands acteurs de la culture argentine : Jorge Luis Borges et son ami Alfredo Bioy Casares, l’essayiste et militant national Arturo Jauretche, la poétesse d’origine tessinoise Alfonsina Storni, l’essayiste et poète Leopoldo Lugones, la figure de proue du socialisme argentin (dans les années 1930) Alfredo Palacios, les chanteuses Liza Minelli, Amelita Baltar, Susana Rinaldi, le chanteur, qui vient hélas de nous quitter, Horacio Molina, et tant d’autres. C’était une librairie et un café-restaurant. Elle faisait partie des bares notable de la cité.

Elle avait été fondée à Buenos Aires en 1938 par un homme d’origine catalane, Francisco Poblet. Mais les frères Poblet avaient déjà une librairie technique dans la capitale argentine depuis 1916… A la mort de Francisco, c’est sa fille, Natu, qui avait repris le flambeau en 1980. Natu Poblet est décédée en 2017 et la librairie a été reprise par son jeune veuf, qui l’a lui-même transmise à son frère, Fernando Monod, qui est sur le point de déclarer forfait. La librairie a une grosse dette de loyer à régler et le propriétaire ne lui donne pas de délai. Comble de malheur, les tribunaux ne fonctionnent pas actuellement, il est impossible pour le libraire de demander du temps à la justice.

L'événement fait l'objet d'une manchette en haut
tandis que la photo centrale est pour le cimetière juif profané en Alsace
Karl Lagerfeld a droit à sa photo dans la colonne de droite.
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Fernando Monod espère encore que la Ville de Buenos Aires voudra bien exproprier le propriétaire des lieux pour les mettre à la disposition de l’établissement. Le ministre de la culture portègne, font savoir Clarín et La Nación, dit réfléchir à une solution, tandis que Página/12 (journal d’opposition) n’a rien vu bouger du côté du Gouvernement local. D’ici là, le rideau est baissé et onze salariés sont au chômage.

Tout un pan d’histoire qui menace de sombrer.

Pour aller plus loin :

mardi 19 février 2019

Effondrement de la consommation malgré l’été [Actu]

"Les gondoles [coulent] à pic" dit le gros titre
En Argentine, "gondola" désigne autant le rayon de supermarché
que l'embarcation vénitienne, comme en français

Página/12 consacre une partie de son édition de ce jour à la consommation qui prend l’eau de toutes parts en Argentine depuis la crise intervenue en mai dernier avec la hausse brutale du dollar (face au peso argentin) puis le recours au FMI.

Le secteur de la distribution souffre. Il a déjà perdu dans tout le pays 6.000 emplois déclarés en 2018, ce qui est un chiffre d’autant plus considérable que l’Argentine abrite environ 44 millions d’habitants. Une chaîne locale de Mar del Plata, Toledo, est en danger, sa direction a fait savoir qu’elle n’était pas sûre que l’enseigne pourrait tenir jusqu’en juin prochain, jusqu’aux vacances d’hiver. Or Mar del Plata est la grande destination des vacances d’été, elle est au plus haut de la saison actuellement et cela ne suffit visiblement pas à rééquilibrer les comptes de la marque.

L’ensemble des super- et hypermarchés accusent une baisse continue de son chiffre d’affaires, toutes enseignes confondues, depuis 2016, c’est-à-dire depuis l’arrivée au pouvoir de l’actuelle majorité, et pourtant le président Macri se faisait fort de rétablir l’économie nationale et de monter le pouvoir d’achat de la population, avec une promesse de pauvreté zéro à la fin de son mandat. C’est tout le contraire qui s’est produit, comme l’avaient prédit les observateurs et militants favorables à la continuation de la politique de Cristina Kirchner.

Le 27 octobre, le syndicat des travailleurs de la terre (UTT) va organiser une distribution de fruits et légumes au cœur de Buenos Aires : 20 tonnes de produits frais sur Plaza de Mayo, malgré l’interdiction de ce type de manifestation prononcée par le Gouvernement de la Ville Autonome de Buenos Aires. La UTT est une organisation qui a dix ans et qui est la suite de la crise de 2001, qui a conduit à expérimenter de nombreuses solutions de survie, notamment dans la campagne de la Province de Buenos Aires, autour de La Plata.

Vendredi dernier, la UTT a déjà organisé ce type de distribution dans le quartier de Constitución et le gouvernement de la Ville a envoyé les forces de l’ordre déloger tout le monde, les exposants et les habitants venus se ravitailler. Une dame âgée, ramassant des aubergines tombées à terre devant une barrière de policiers à l’allure de Robocop, a fait le tour des réseaux sociaux contestataires et elle est devenue un symbole de la pauvreté qui s’étend à vue d’œil en Argentine et surtout dans sa capitale et sa banlieue.

Pour aller plus loin :
lire l’article de Página/12 sur la prochaine manifestation des maraîchers
lire l’article de Página/12 sur l’inflation qui continue à ravager le pouvoir d’achat des particuliers.

Fin de l’instruction dans l’affaire Chocobar [Actu]


Luis Chocobar est ce sous-officier de la police de la Province de Buenos Aires qui, alors qu’il n’était ni en service ni sur son territoire, a tué un malfaiteur mineur armé d’un couteau, en lui tirant dessus, dans le dos, pendant sa fuite, le 8 décembre 2017.

Dans les jours suivants, le policier, dont la capacité de réflexion semble un peu courte, avait reçu les félicitations du président et du gouvernement national à grand renfort de communication publique. La justice venait de l’inculper pour excès dans l’exercice de la légitime défense. Puis la chambre d’appel maintenait cette inculpation en aggravant les chefs d’inculpation (homicide aggravé pour abus dans l’exercice de ses fonctions) malgré les pressions politiques de la part de l’exécutif, qui souhaitait faire de son action un modèle de comportement pour les forces de l’ordre, provinciales et nationales, dans la lutte contre la délinquance et la violence contre les personnes et contre les biens. La défense est montée jusqu’à la Cour Suprême sans parvenir à légitimer l’usage que le policier avait fait de son arme. Sans succès : la Cour a confirmé l’avis de la chambre d’appel.

Ce déploiement d'énergie obstiné a donc été en pure perte jusqu’à ce jour. La justice a tenu bon. Le magistrat instructeur vient de boucler son enquête, il a rejeté les dernières demandes d’expertise, les jugeant hors délai et purement dilatoires, et il a transmis le dossier au tribunal pour l'audiencement de l'affaire.

La défense entent plaider l’acquittement. Pour l’heure, Chocobar n’a subi que deux jours de prison préventive. S’il est reconnu coupable, il risque une peine maximum de cinq ans d’emprisonnement.

Pour en savoir plus :

lundi 18 février 2019

Premier indice tendanciel en cette année électorale [Actu]

Jeu de mots sur le nom du candidat PRO, Mac Alister,
ici à la droite du président Macri, dans un décor qui évoque le golf
"Mac Macri Mac Dégelée"

Hier, dans la Province de La Pampa, au nord de la Patagonie, ont eu lieu les primaires (PASO) pour les prochaines élections provinciales (gouverneur et chambre législative), dans le cadre de scrutins dont la date a été avancée sur le calendrier national.
Clarín a préféré mettre en vedette le président en voyage officiel en Inde et en Asie
Les PASO de La Pampa sont traitées en petit titre, en haut à droite
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Or dans l’alliance aujourd’hui au pouvoir au niveau national, Cambiemos (changeons), ce n’est pas le parti majeur, le PRO, qui est arrivé en tête mais la UCR, qui se contenait en 2015 de venir compléter la formule lorsque celle-ci a été formée. Le président Mauricio Macri est issu du PRO. Ce résultat d’hier est donc interprété comme un formidable échec du président. A juste titre, eu égard aux chiffres : le candidat UCR a remporté 65,7 % des suffrages tandis que celui du PRO a rassemblé 34,3 %, soit un peu plus de la moitié.

C’est un tremblement de terre politique qui renverse les rapports de force à l’intérieur de Cambiemos. C’est aussi la confirmation de ce que l’on sent monter dans le pays, en but à une crise économique formidable dans laquelle le président a rompu avec ses engagements les plus symboliques, comme celui de ne jamais faire appel au FMI, et ses arguments électoraux qui se retournent contre lui (il avait accusé la précédente majorité d’être incapable de gouverner à cause du taux de 25 % d’inflation mais l’inflation est maintenant de plus de 49 %). Le pays se détourne du président et de sa politique néolibérale pour préférer un Etat plus interventionniste et plus redistributif.

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Avant ce scrutin, dans plusieurs provinces, notamment celle, assez importante, de Mendoza, l’UCR commençait à vouloir prendre son autonomie dans le cadre de Cambiemos, voire à reprendre sa liberté complète. Une tendance risque de s’amplifier jusqu’aux PASO, qui doivent avoir lieu le 11 août au niveau national. Se détacher du PRO peut être une stratégie pour éviter de tout perdre, au moins sur le plan électoral. C’est le cas à Mendoza, dont le gouverneur est issue de l’UCR et tente de dégager son parti pour les PASO.

Pour aller plus loin :

samedi 16 février 2019

Et maintenant du croco à Neuquén [Actu]

Les fossiles présentés jeudi

Jeudi dernier, les autorités culturelles de la province de Neuquén ont présenté le résultat, spectaculaire, de fouilles paléontologiques effectuées en 2001 à Sierra Barrosa, à une trentaine de kilomètres de la ville de Plaza Huincul, dans le centre de cette province de la Patagonie argentine : un grand crocodile d’environ 2 mètres (il nous manque l’appendice caudal) qui a vécu il y a 70 millions d’années et qui était jusqu’à ce jour resté inconnu.


L’équipe scientifique, argentino-canadienne, l’a baptisé Barrosasuchus Neuquenianus, pour que son nom permette de le situer sur la mappemonde (suchus désignant une sous-famille de crocodiliens).

Le directeur des recherche, l’Argentin Rodolfo Coria, est un scientifique du CONICET (centre de recherche scientifique et technologique argentin). Il est aussi le directeur de la paléontologie de la province de Neuquén. La découverte a fait l’objet d’un article scientifique, publié en anglais, dans la revue Cretaceous Research, n° 95 (mars 2019).


Les fossiles découverts vont rejoindre le Museo Museo Carmen Funes, de Villa Huincul, qui présente une des plus belles collections de fossiles animaux en Argentine.

L’animal dont les restes ont ainsi été identifiés est très semblable aux actuels crocodiles mais il appartient toutefois à une autre famille de reptiles. Il est l’un des squelettes les plus complets au monde pour un animal de son époque.

Reconstitution publiée par Clarín

La découverte a été reprise, faiblement, dans la presse nationale et de manière plus appuyée dans la presse locale.

Cette série de découvertes annoncées cet été montre la qualité de la recherche en archéologie et en paléontologie en Argentine et l'importance d'un outil comme le CONICET et les universités publiques dans le maintien de la qualité en ce domaine.

Pour aller plus loin :
lire l’article de Minuto Neuquén, publié le 11 février, lorsque la conférence de presse a été convoquée pour le 14
lire le communiqué du CONICET (en anglais)
lire l’article scientifique sur le site Internet de Cretaceous Research (en anglais) – article payant.

Gabriela Torres présente Volver con sol chez Jacqueline Sigaut [à l’affiche]


La chanteuse Gabriela Torres sera ce soir, samedi 16 février 2019, à 21h30, invitée chez sa consœur, Jacqueline Sigaut, à Palermo, pour présenter son nouveau disque, Volver con sol (revenir au soleil), disponible sur Deezer et Spotify.

Inscription obligatoire à l’avance, par mail, comme indiqué sur le visuel ci-dessus.

jeudi 14 février 2019

Prochaines dédicaces les 8 et 10 mars à l’Autre Salon du Livre, au Palais de la Femme [ici]


Le vendredi 8 mars 2019 et le dimanche 10 mars, à partir de 14h30, je serai sur le stand des Editions du Jasmin pour une séance de dédicaces de mes ouvrages sur la culture et l’histoire de l’Argentine. Cet Autre Salon du Livre se tiendra au Palais de la Femme, 94 rue de Charonne, dans le 11e arrondissement, une semaine avec Paris Livres.
Le vendredi, le salon ferme ses portes à 20h.

A l’Autre Salon du Livre (M° Alexandre Dumas, Faidherbe-Chaligny ou Rue des Boulets), l’entrée est libre et gratuite.

Comme à chaque dédicace, sauf à Paris Livre, je vous offrirai le mate sur le stand.

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Cette date correspond aussi à la rentrée australe ! Autant qu’à la Journée Internationale des Femmes.

Troisième Festival Tango Esencia à Buenos Aires [à l’affiche]

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Cet après-midi, 14 févier 2019, et pour cinq jours, jusqu’au 18 février, c’est un nouveau festival de tango de la Ville Autonome de Buenos Aires qui se déploie sur plusieurs lieux dans la capitale argentine.




Cette fois, il s’agit surtout de danse et c’est souvent payant. C’est qu’on est pendant les vacances, que Buenos Aires est plein de touristes (de l'hémisphère sud surtout, et de l'hémisphère nord, pour ceux qui en ont les moyens) et qu’il s’agit de "faire du tango le soja de la ville", selon le mot odieux qu’a eu un jour Mauricio Macri quand il était le chef du Gouvernement portègne… Quand on sait le mal que fait le soja en Argentine, sur le plan social, humain et environnemental, il y a de quoi trembler quand on voit de tels festivals se développer. Mais bon ! Pour le moment, les musiciens invités sont excellents et pas nécessairement à la botte de la majorité municipale : le chanteur et compositeur Guillermo Fernández, le pianiste et compositeur Cristián Zárate, le violoniste et chef d’orchestre Pablo Agri, le bandonéoniste Nicolás Enrich, la violoncellistes Karmen Rencar, le guitariste Fabián Falabella et le contrebassiste Roberto Tormo.



En ce qui concerne les danseurs, vous voyez vous-même que l’accent es mis sur le tango de scène, le plus spectaculaire et le plus inaccessible au commun des mortels…



Pour aller plus loin :
consulter la page Facebook de la manifestation.

Ajout du 17 février 2019 :
lire cet article de La Prensa, du 14 février 2019

Manifestations en plein été [Actu]

La photo représente Avenida 9 de Julio, noire de monde hier
avec toutes les bannières des différentes organisations
ou mouvements qui appelaient à manifester
Le gros titre joue sur les mots comme d'habitude :
"ça bouge" mais aussi "grâce aux mouvements"

Hier, malgré la traditionnelle trêve de l’été austral, les organisations sociales et syndicales ont envahi les rues des principales villes et bloqué le centre de Buenos Aires. La gigantesque avenue du 9 de Julio était pleine à craquer. Et il en faut du monde pour remplir cette artère de 140 mètres de large !

La Prensa, c'est le quotidien de la droite catholique réactionnaire
La une fait part d'un certain soulagement : une fuite au Vatican a montré
que François ne soutenait pas Maduro, ce qu'on a beaucoup cru et critiqué en Argentine.
En bas, la photo laisse entendre qu'il y avait peu monde à la manifestation
Le titre joue les légendes : "Le Club de la Bagarre"
L'hostilité a le mérite de la clarté.
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Les manifestants défilaient en dénonçant la faim (le taux de pauvreté a bondi), les augmentations démentielles de l’énergie (électricité, gaz et carburants) et réclamaient du pain et un toit pour tous. Ils réclamaient des vivres pour les restaurants sociaux (comedores), où notamment le secteur public reçoit les enfants des familles pauvres pendant les longues vacances d’été (et tout au long de l’année), des retraites et des allocations familiales, AUJ (1), attribuées sous plafond de revenus (très bas). Résultat : le gouvernement vient d’augmenter celles-ci de 11 % quand l’inflation de l’année 2018 tutoie les 50 %.

La Nación a résolu le problème autrement :
pas de photo de la manifestation
et un gros titre comme une taloche à un garnement
"Les grévistes ont rompu la trêve avec le gouvernement
et ont bloqué le centre de Buenos Aires"
Au centre, la photo du président du conseil espagnol
mis en échec lors du vote du budget hier
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Le ministère du développement social, qui vient de reconnaître qu’il s’attendait à une nouvelle augmentation de la pauvreté et de l’indigence au cours de cette année, a fait mine de trouver que la manifestation était un échec, qu’il y avait finalement peu de monde. Ben voyons !

Pour aller plus loin :
lire l’article de Página/12 (pour l'occasion, Página/12 a intégré des vidéos dans son article en ligne)
lire l’entrefilet de La Prensa (plutôt hostile aux mots d’ordre des manifestations et au chaos automobile que celle de Buenos Aires a provoqué)
lire l’article de Clarín (en ligne hier, non repris aujourd’hui)
lire l’article de La Nación sur le niveau lamentable du salaire des enseignants argentins, que le quotidien de la droite libérale a comparé à ceux d’autres pays, certains classés parmi les pays très développés, dont la France, d’autres classés parmi les émergents, comme le Mexique. L’Argentine arrive bonne dernière (la France n’est pas très bien placée non plus, ce qui est bien connu à l’Education Nationale).



(1) Asignación universal por hijo : allocation universelle par enfant. On parle d’universalité parce que la somme est versée quelque soit le statut du parent affectataire : salarié (déclaré ou au noir), retraité, indépendant (que ses revenus soient déclarés ou non). C’est l’enfant qui compte. A son instauration par Cristina Kirchner en 2010, cette AUH avait considérablement amélioré le sort des enfants défavorisés. On avait vu les petits mendiants disparaître de la voie publique et des wagons de métro pendant les jours de semaine, parce qu’ils allaient enfin à l’école. Et puis le versement était aussi soumis à une surveillance médicale régulière, ce qui avait fait progresser l’état sanitaire de cette population.

lundi 11 février 2019

Adieu à Juanjo Domínguez [Actu]

Photo Miguel Acevedo Riu

Hier, le guitariste Juanjo Domínguez, connu pour avoir accompagné les plus grands chanteurs populaires argentins, tous genres confondus, folklore, tango, rock, a tiré sa révérence à l’âge précoce de 67 ans.

Eté oblige, si les quotidiens ont publié l’information immédiatement sur leurs sites Internet au milieu de la matinée dominicale, les éditions imprimées de ce matin sont peu dissertes sur le sujet. Clarín et La Prensa se contentent de publier leur entrefilet numérique de la veille.

Aucun des quatre grands titres nationaux ne le met à sa une. Pas même en manchette. Il est vrai que l’actualité politique est ultra-chaude avec l’ouverture certaine et désormais très proche d’un premier procès pour corruption contre Cristina Kirchner, qui n’a pas obtenu gain de cause à sa demande de délai du début des audiences.

Pour en savoir plus :
lire l’article de Página/12 d’aujourd’hui
lire l’article de La Nación d’aujourd’hui
lire l’article de Clarín d’hier

vendredi 8 février 2019

Emiliano Sala dans la presse argentine [ici]



Le corps du footballeur argentin remonté de l’épave de son avion a été identifié par les services du coroner du Dorset, en Grande-Bretagne. Une victime de la marchandisation des joueurs puisque Emiliano Sala, qui avait fait toute sa carrière professionnelle en France depuis qu’il avait quitté son Argentine natale, ne voulait pas aller travailler à Cardiff, mais comme on le lui avait fait savoir, foin des sentiments, c’est le business qui commande.

Le gros titre est pour la énième péripétie du scandale de la corruption
sous les gouvernements Kirchner (K)
La photo montre l'arrivée du corps de Sala en Grande-Bretagne
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Il était si peu heureux d'aller travailler au Pays de Galles qu'il avait laissé sa chienne Nala dans son appartement nantais, où sa sœur, venue en France pour suivre de plus près les opérations privées de recherche de l'épave, financées par une levée de fonds en Argentine, l'a trouvée qui attendait le retour de son maître. Nala partira dans les prochaines heures pour la bourgade santafésine de Progreso, où la famille Sala l'adopte...

L'information se trouve en page centrale, en haut, à gauche
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Tous les journaux argentins parlent de la sinistre découverte, qui n’est une surprise pour personne, mais on voit très clairement que le joueur s'était exilé et qu'il n'était pas bien connu du public argentin.

Clarín, La Prensa et Olé ont mis l’information à leur une de ce matin, deux d'entre eux en manchette.

Pour en savoir plus :
lire l’article principal de Olé, le quotidien sportif argentin
lire l’article de La Capital, quotidien de la province de Santa Fe
lire l’entrefilet de Uno (édition de Santa Fe)

Ajout du 18 février 2019 :
lire cet article de La Nación sur l'attitude de la chienne Nala pendant la veillée funèbre de son maître au Club San Martín à Progreso.

mercredi 6 février 2019

Du nouveau sur le front des dinosaures argentins [Actu]

Dessin de Jorge A. González, d'après les consignes des chercheurs

Lundi dernier, c’est un nouvel article publié dans la prestigieuse revue scientifique britannique Nature qui a percé le calme de l’été avec une découverte scientifique d’ampleur par des chercheurs argentins du CONICET (centre national de recherche et de technologie) et de l’université privée Maimónides, à Buenos Aires : dans la province de Neuquén, en Patagonie, on a découvert une partie de squelette d’un dinosaure inconnu à ce jour, herbivore, caractérisé par une rangée impressionnante d’épines dressées le long de la colonne vertébrale. On ignore pour le moment à quoi correspondent exactement ces épines : un système de défense contre les prédateurs, l’armature d’une voile dont la vascularisation aurait servi à réguler la température interne du sauropode, un atout sexuel (comme la roue du paon) ? L’article scientifique exploite la première hypothèse.

L'information est traitée en article secondaire
dans la colonne à droite
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Ses inventeurs ont baptisé cette étrange créature Bajadasaurus pronuspinax. Il vient enrichir une collection argentine déjà très impressionnante et la route des dinosaures, un des grands atouts touristiques et culturels de la Patagonie andine (et au-delà de la Patagonie, jusqu’à San Juan)… Les premières fouilles ont été réalisées en 2013. L’article a été envoyé en juillet dernier et accepté en décembre.

Illustration de l'article de Nature
En haut, la reconstitution du cou du sauropode
au centre et à gauche, la localisation de la découverte
en bas et à droite, les différentes parties du squelette identifié
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Une reconstitution du cou de l’animal est exposé actuellement au Centre Culturel de la Science à Buenos Aires pour la durée de l’été.

Copie de la première page de l'article disponible en pdf sur le site de Nature
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Pour en savoir plus :
lire la communication scientifique en anglais sur le site de Nature