mardi 30 novembre 2021

Cristina Kirchner et ses enfants bénéficient d’un non lieu sur l’accusation principale de corruption [Actu]

Le gros titre se passe de traduction
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La vice-présidente Cristina Kirchner était accusée, avec ses enfants (surtout comme héritiers de leur père), d’avoir blanchi de l’argent issu de la corruption par un système de fausses factures dans un hôtel de la province de Santa Cruz, en Patagonie, la province natale de son mari où le couple avait investi dans des infrastructures touristiques (tourisme et pétrole sont les deux sources principales de revenus dans cette région australe).

Depuis le début de l’affaire, la droite, personnel politique et presse, affirme que la culpabilité de la famille et de quelques uns de ses alliés ne fait pas l’ombre d’un doute mais personne n’a jamais pu rapporter qu’aucune preuve formelle n’ait jamais été présentée par la justice. Tout repose sur des apparences, des on-dit, des recoupements parfois tirés par les cheveux et des si (en quantité astronomique).

"On renverse le cours de la justice avec un non-lieu
pour Cristina pour le blanchiment d'argent", dit le gros titre
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Vendredi, une chambre fédérale a tranché et prononcé un non-lieu pour tout le monde pour absence de constitution de délit. Ce jugement a été voté par deux juges contre une et le vote favorable au maintien des poursuites a été dûment argumenté, lui aussi, comme le prévoit le code de procédure argentin. Il y avait donc des arguments pour et des arguments contre. La chambre fédérale émet ce non-lieu à la veille du jours (le 10 décembre) où la vice-présidente va perdre le contrôle du Sénat qu’elle préside par disposition constitutionnelle et dont la majorité vient de basculer, à quelques sièges, en faveur de la droite.

La presse de droite et de nombreuses personnalités de l’opposition criaient donc samedi et dimanche à l’impunité et au complot de magistrats de gauche décidés à tout pour sauver coûte que coûte la peau de la leader péroniste. Ce qui est étrange, c’est que quand un juge va dans l’autre sens, celui de Macri par exemple, cette même droite n’y voit jamais une décision partisane (en revanche, la gauche et Página/12, si. Assez souvent !).

Une petite manifestation de droite
au pied d'un appartement de Cristina à Palermo
(quartier bourgeois de Buenos Aires)
"Cristina Kirchner relaxée sans procès
dans l'affaire des hôtels"
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Le jugement de vendredi est encore susceptible d’appel par le parquet. Il n’est donc pas définitif mais il a bien sûr occupé les unes de samedi, avant que Cristina relance d’elle-même la visibilité des tensions au sein de la majorité (qui n’avait pas besoin de cela) en rendant publique une lettre au président sur les négociations avec le FMI. Et elle a refait la une !

Pas commode, la dame. Elle chercherait à provoquer la haine que lui voue l’opposition qu’on n’en serait pas étonné !

© Denise Anne Clavilier

Pour aller plus loin :

lire l’article de Página/12
lire l’article où Página/12 analyse les attendus du jugement
lire l’article où Clarín rapporte la position de la juge favorable au maintien des poursuites

La consommation poursuit sa remontée [Actu]

Synthèse générale du rapport sur la consommation
dans les centres commerciaux
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En dépit de l’inflation qui poursuit sa course, la consommation continue elle aussi sa remontée selon les études publiées à la fin de la semaine dernière par l’INDEC et reprises uniquement par Página/12.

En septembre dernier, le chiffre d’affaire global des supermarchés a augmenté de 6,4 % à prix constants (de beaucoup plus si l’on prend les prix réels, affectés par l’inflation). Dans les hypermarchés, les données sont encore plus encourageantes : + 8 points. La moyenne du ticket de caisse monte de manière exorbitante avec respectivement 30,5 et 29,1 %, sur un montant exprimé en pesos courants. Dans les deux systèmes, les achats en ligne poursuivent une forte progression, démontrant qu’en Argentine aussi, la pandémie est en train de modifier nos modes de consommation : 15,5 et 74,8 %.

Dans les centres commerciaux, dont la situation est étudiée dans un autre rapport paru vendredi, la variation interannuelle, pour ces lieux qui ont été fermés pendant les confinements, est de 307 % à prix constants (et de 539 en prix réels).

Rapport sur la consommation
en supermarché (vert) et en hypermarché (rose)
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Comme le mois dernier, c’est dans les régions les plus proches de Buenos Aires que ce les chiffres sont les plus élevés, ce qui n’est pas très surprenant : c’est la zone la plus densément peuplée de tout le pays et la mieux équipée en centres commerciaux. Comme d’habitude aussi, la Patagonie arrive bonne dernière : la région la plus récente du pays est aussi la moins peuplée.

© Denise Anne Clavilier

Pour aller plus loin :

Prochaines dédicaces à Montreuil [ici]

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Demain s’ouvre à Montreuil (93) une nouvelle édition du salon du Livre et de la Presse de Jeunesse de la Seine-Saint-Denis, à l’Espace Paris-Est Montreuil, 128 rue de Paris, M° Robespierre.

J’y dédicacerai mes livres sur l’Argentine, à commencer par les Contes animaliers d’Argentine, sur le stand des Éditions du Jasmin (au premier étage).

J’y serai jeudi 2 décembre 2021 de 9 h à 12 h et le samedi 4 de 9 h à 13 h.

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Entrée libre et gratuite en semaine, payant (5€) le samedi (sauf pour les mineurs, les chercheurs d’emploi, les bénéficiaires du RSA, les personnes en situation de handicap et leurs accompagnateurs).

Passe sanitaire obligatoire (sauf pour les moins de 12 ans et 2 mois).

Port du masque obligatoire pendant toute votre visite.

© Denise Anne Clavilier

Si vous envisagez de venir samedi, munissez-vous à l’avance de votre billet d’entrée, à retirer en ligne sur le site Internet de la manifestation (le billet est vendu avec un bon de 4 € offert par le conseil départemental, à dépenser sur le salon pour acheter un livre).

Si vous retirez votre entrée aux guichets, vous n’aurez pas le bon d’achat.

jeudi 25 novembre 2021

Le Ravignani fête ses cent ans [Actu]

"Tout est histoire", dit le gros titre
reprenant le nom d'un célèbre magazine de vulgarisation historique
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En 1921, cent ans après la fondation de la Universidad de Buenos Aires (UBA), la faculté de philosophie et de lettres décidait de rebaptiser son institut d’histoire du nom de son tout premier doyen, le docteur Emilio Ravignani.

Depuis cette date, l’institut s’est fait un nom parmi les historiens sud-américanistes : il édite une revue qui est une mine d’informations pour tous les chercheurs de la discipline. Et comme tous les numéros sont en ligne, même la pandémie n’a pas eu raison de ce succès scientifique.

Le 5 décembre prochain, une cérémonie marquera le siècle de cette institution dans le cadre des manifestations du bicentenaire de la UBA. Aujourd’hui, l’Institut, comme la plupart de ses homologues, se partage entre son université d’origine et le CONICET (centre national de recherche en science et en technologie).


Página/12 consacre la une de son supplément sur la vie des universités à cette référence de la recherche historique sur l’Argentine et l’Amérique du sud. Le quotidien a interviewé l’actuelle directrice du Ravignani, l’historienne Noemí Goldman, accompagnée de deux enseignants en activité.

© Denise Anne Clavilier

Pour aller plus loin :

Un an après sa mort, Maradona revient en une sans tenir la vedette [Actu]

Diego a droit à sa photo (pas la meilleure mais elle est là)
En dessous, le gros titre concerne l'opposition des grandes entreprises
à un projet de loi sur le traitement des emballages
qui forment 25% des déchets ménagers en Argentine
'Un gros lobby de l'emballage", dit le gros titre
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Dans les journaux, l’actualité relègue l’anniversaire de la mort de Maradona dans les pages intérieures et les titres secondaires sur les unes et la mort tragique des Kurdes dans la Manche dans la journée d’hier fait partie des priorités de la presse argentine ce matin.

Pas de photo de l'idole mais celle d'un monument
à sa gloire (en bas à gauche)
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De plus, la disparition de Diego donne lieu maintenant à des affaires sordides, entre l’enquête sur sa mort dont le caractère criminel est de moins en moins imaginaire et ces dossiers d’héritage avec une vente aux enchères d’une partie des biens le 19 décembre prochain, sous séquestre judiciaire, dans l’attente que ses enfants putatifs et non reconnus par leur père se présentent devant la justice argentine pour un prélèvement ADN dont seul le résultat positif en fera des héritiers légaux. Alors tout y passe : grosses bagnoles, bijoux, biens immobiliers de luxe et même une marque commerciale. Pour une valeur qui devrait s’élever à trois millions de dollars US.

Pas du tout de photo (l'Allemagne emporte tout)
mais un titre très aguicheur :
"Qui a laissé Diego Maradona mourir ?"
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Cette évolution n’est pas sans rappeler aux Français les drames qui ont suivi la mort de Johnny Hallyday. Après un déferlement d’émotion populaire très sincère, un étalage mélodramatique et obscène ! Le mythe du joueur survivra (il en a vu d’autres) mais pour l’heure, ni les journalistes ni les lecteurs ne sont dupes de l’ambiguïté des affaires sur lesquelles les premiers travaillent et dont les seconds se repaissent.

Rien du tout sur Clarín.
En revanche, la tragédie de Calais capte toute la vue
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A ce jour, seules deux jeunes femmes se sont soumises à la procédure de reconnaissance sans que le résultat des tests ait été publié. Plusieurs prétendants, en particulier des Cubains au nombre et à l’identité inconnus, s’étaient manifestés dans la presse depuis un an mais ils ne sont pas entrés dans la procédure. Ils ont jusqu’à fin février pour le faire s’ils ont de bonnes raisons de penser qu’ils descendent effectivement de Maradona. Ce délai atteint, ce sont les cinq enfants reconnus qui ramasseront le magot.

Les différentes chaînes de télévision redonneront ce soir son rôle central à El Diez...

© Denise Anne Clavilier

Pour aller plus loin :

lire l’article de Página/12 sur l’enquête criminelle
lire l’article de Página/12 sur l’héritage en jeu
lire l’article de Clarín sur la manière dont la nouvelle d’il y a un an avait fait le tour du monde, le seul quotidien qui ne fait aucune place à l’idole footeuse sur sa une du jour (la rédaction reste sous le choc de l’attentat d’avant-hier)
lire l’article de Clarín sur l’héritage
lire l’article de La Nación qui relate la réunion du 10 novembre 2020 où les proches de Maradona ont décidé de l’hospitaliser à domicile, ce qui l’a sans doute mené à la mort (à cause du comportement aberrant de ses médecins).

mercredi 24 novembre 2021

Attentat contre Clarín, heureusement sans victime [Actu]

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Hier soir, alors que la nuit était déjà tombée depuis longtemps, peu après 23 h, neuf personnes (au moins), cagoulées et vêtues de noir, ont jeté sur le trottoir, devant l’une des entrées (alors fermée) du quotidien Clarín, une huitaine de cocktails Molotov confectionnés dans des bouteilles en verre. Les explosifs n’ont fait ni victime ni dégât important. L’incendie provoqué par les projectiles a été très vite maîtrisé par les pompiers arrivés sur les lieux dix minutes plus tard.

Le gros titre est consacré à un nouvel accord
de gel de prix entre gouvernement et distribution
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Sitôt leur forfait commis, les individus ont pris la fuite en faisant le tour du quartier pour se disperser finalement dans Parque Lezama, à quelques jets de pierre au nord-est des locaux de Clarín. Dans la première rue dans laquelle ils ont bifurqué, ils s’étaient délestés de leurs vêtements de camouflage. Ce faisant, ils ont laissé de nombreux indices de leur identité et la police s’est aussitôt mise à les exploiter. Leurs faits et gestes devant leur cible ont été filmés grâce à diverses caméras de vidéo-suveillance et leur fuite a aussi pu être reconstituée.

Trois des malfaiteurs seraient des femmes et il semblerait que l’un des assaillants soit connu d’Interpol. Pour le moment, la police n’a rien trouvé les concernant dans les données conservées par la police aux frontières.

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L’attentat a fait l’unanimité contre lui : tout le personnel politique, à commencer par le président, a manifesté sa solidarité avec le quotidien. Les organismes professionnels ont fait de même.

Les locaux du journal sont désormais gardés par la police. En l’absence de revendication, on attend les résultats de l’instruction pour comprendre ce qu’il s’est passé, même si bon nombre de politiques font déjà des déclarations plus tonitruantes les unes que les autres, pour servir comme d’habitude leurs intérêts partisans. Le magistrat en charge du dossier se contente d’instruire pour « intimidation publique ».

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Quant aux habitants du quartier de Barracas, où l’incident s’est produit, ils mettront sans doute quelque temps à récupérer un sommeil tranquille.

© Denise Anne Clavilier

Pour aller plus loin :

lire l’article de Página/12, le seul à traiter discrètement l’événement sur sa une (il est probable qu’il en aurait été autrement s’il y avait eu des dégâts)
lire l’article principal de La Prensa
lire l’article de La Prensa relatant les faits
lire l’article principal de Clarín qui consacre plusieurs de ses pages intérieurs à l’événement

Ajouts du 25 novembre 2021 :
L’enquête judiciaire s’oriente vers un groupe anarchiste mais un député péroniste avance la thèse (un chouia complotiste à ce stade des investigations) d’une réaction de vengeance de la police locale de Buenos Aires à la suite de l’arrestation de trois collègues suspects d’avoir causé la mort d’un jeune homme de 17 ans par mauvais usage de leurs armes à feu (trois cas de gâchette facile comme on nomme les « bavures » en Argentine –
gatillo fácil). Mais pourquoi donc s’en prendre à Clarín ? Le journal n’est pas un champion de la lutte contre les violences policières.
Pour en savoir [un peu] plus :
lire l’article de Clarín
lire l’article de La Nación

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Ajouts du 14 décembre 2021 :
L’Argentine a lancé un mandat d’arrêt international mandat contre deux des personnes, aujourd’hui en fuit, qui ont perpétré l’attentat au cocktail Molotov contre la rédaction de
Clarín (voir une ci-dessus). Ces deux auteurs ont été formellement reconnus grâce aux enregistrements de la vidéo de surveillance dans la rue. L’un de leurs complices est sous les verrous depuis quelques jours.
Pour aller plus loin :
lire l’entrefilet de La Prensa
lire l’article de Clarín

Un Argentin de Laguiole sacré meilleur sommelier du monde [ici]


Lundi dernier, au musée du Quai Branly Jacques Chirac à Paris, l’association professionnelle Les Grandes Tables du Monde a remis les quatre prix qu’elle remet chaque année. Parmi ceux-ci, le prix M. Chapoutier distingue le meilleur sommelier et en 2021, cette récompense a été attribuée à un Argentin.

Sergio Calderón (ci-dessus) travaille depuis de nombreuses années à Laguiole, dans le restaurant gastronomique de la Maison Bras.

Cette distinction n’a pas échappé aux journalistes argentins même si l’actualité a relégué cette information très loin dans l’ordre des priorités de plusieurs rédactions, mais pas de Clarín pourtant concerné au premier chef par l’attentat qui a visé ses locaux hier soir.

© Denise Anne Clavilier

Pour aller plus loin :

samedi 20 novembre 2021

Après Charly, c’est León qui souffle ses 70 bougies au CCK ce week-end [à l’affiche]

León Gieco et sa guitare fileteada
(photo Laura Domínguez)


León Gieco est un musicien inclassable. Auteur, compositeur, chanteur et multi-instrumentiste d’abord. Multi-genre ensuite : il navigue d’une manière qui n’appartient qu’à lui entre le folklore, le rock et le jazz au point que le journaliste Victor Hugo Morales l’a baptisé Nuestro León Nacional, « notre lion national », avec un jeu de mots entre le prénom et l’animal cité, qui plus est, dans l’hymne national, sans oublier une petite allusion à l’événement historique ultr-patriotique dont le pays célèbre le souvenir en ce jour férié, déclaré depuis peu Día de la Soberanía Nacional, pour la résistance des Argentins face à la stratégie impérialiste de la France et de la Grande-Bretagne (1).

"Le cœur de Léon", titre le supplément culturel de Página/12 ce matin

Comme Charly García il y a quelques semaines, León Gieco souffle ce soir ses 70 bougies. Et les espaces culturels nationaux se mettent en quatre pour le fêter dignement : ce week-end, le CCK et Tecnópolis proposent des activités et des spectacles, dont le point culminant sera le concert de ce soir, samedi 20 novembre 2021, à 20 h (minuit en Europe atlantique), avec retransmission en direct sur TV Pública et Radio Nacional, ainsi que la chaîne Youtube du CCK et celle de Cont.ar.

Página/12 est le seul quotidien
dont la une fasse référence à l'anniversaire de Gieco
En gros titre, les suites d'un fait divers sanglant :
un ado de 17 ans a été tué cette semaine par des policiers
actuellement suspendus
alors qu'un autre fait divers, ultra-exploité par la droite,
a influencé le résultat des élections
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Demain, les festivités déménagent à Tecnópolis, dans la banlieue ouest de Buenos Aires, un parc d’attraction pédagogique consacré à la vulgarisation des sciences et des technologies et qui a la place d’accueillir en plein air toutes sortes de manifestations d’envergure.

Photo Fernando de la Orden

Toutes ces activités seront gratuites.

© Denise Anne Clavilier

Pour aller plus loin :

lire l’article principal de Página/12 (et il y en a beaucoup d’autres dans les page de ce journal)

Ajout du 21 novembre 2021 :
lire cet article de Página/12, qui remet Gieco à sa une générale et à celle de Cultura y Espectaculos ce matin et qui est le seul quotidien à revenir sur le concert du CCK hier.

León Gieco en couleurs au micro hier
et au début de sa carrière en noir et blanc en arrière-plan
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Ajout du 22 novembre 2021 :
lire cet article de Página/12 sur les festivités de Tecnópolis, dimanche (hier encore, le journal en a fait la une de son supplément culturel quotidien). Página/12 semble vouloir compenser par son insistance la discrétion du reste de la presse sur cet événement.

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(1) Dans les années 1840, les deux principales puissances européennes s’appuyaient sur l’embryon de droit international établi par le Congrès de Vienne après la chute de Napoléon. Les coalisés et la délégation française avaient en effet décidé que la navigation fluviale serait désormais libre, alors que Napoléon avait tout verrouillé sur l’ensemble du territoire surdimensionné de l’Empire français. La Grande-Bretagne victorienne et la France de la Monarchie de Juillet prétendirent à leur tour étendre à l’Amérique du Sud cette liberté, tentant de mettre à profit la désunion qui régnait alors en Argentine, en guerre civile depuis 1820. Mauvais calcul car la jeune Confédération argentine ne se laissa pas imposer un droit européen qui avait été négocié sans elle. Elle refit temporairement son unité et réduisit une expédition militaro-commerciale française à un échec cuisant. Cela s’est traduit par une bataille fluviale sur le Paraná, au lieu-dit Vuelta de Obligado, le 20 novembre 1845. Bataille techniquement remportée par l’escadre française qui passa malgré le barrage argentin mais politiquement perdue par elle puisque ses bâtiments endommagés furent rejetés partout où ils abordèrent en vue de réparer les avaries et qu’elle ne put pas écouler sa marchandise, boycottée de tout côté. Et c’est à plein que l’expédition dut entreprendre le retour vers la France.

Ce soir, concert de l’Ambassade en différé et en ligne : hommage à Piazzolla [ici]

Dans le grand salon de l'Ambassade argentine en France


Ce soir, samedi 20 novembre 2021, les Éditions Parole et le Duo Intermezzo, composé de la pianiste Marielle Gars et du bandonéoniste Sébastien Authemayou, proposent à 20h30 la retransmission du concert que ces deux musiciens français avaient donné en juin dernier à l’Ambassade d’Argentine à Paris dans le cadre de l’année du Centenaire de Astor Piazzolla, dont ils ont publié une biographie musicale unique en son genre (quelle que soit la langue).

Ce disque livre a reçu le prix Coup de Cœur de l’Académie Charles Cros, ici en France, et le soutien de la Fundación Astor Piazzolla, là-bas en Argentine.

Les deux Français étaient accompagnés en juin par deux musiciens argentins, Raúl Barboza, venu jouer un chamamé à l’accordéon, et Roberto Aussel, venu ajouter sa guitare à leur duo. La comédienne Claude Fosse occupe la fonction de récitante.

Accès libre et gratuit sur Youtube sous ce lien.

Si vous aimez Piazzolla, ne loupez pas cette occasion de découvrir ce duo. C’est tout à fait exceptionnel, y compris lorsqu’on les compare avec les nombreuses et brillantes interprétations que l’on trouve en Argentine même.

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© Denise Anne Clavilier

Vous pouvez commander le livre dans n’importe quelle librairie de l’espace européen francophone et sans doute ailleurs aussi. Très beau cadeau pour les fêtes de fin d’année. Et original avec ça !

vendredi 19 novembre 2021

Hommage à Pino Solanas au CCK pour le premier anniversaire de sa mort [à l’affiche]

"Hommage à Fernando Solanas : le moment de Pino"
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Il y a un an, le 6 novembre 2020, le cinéaste et grand documentariste Pino Solanas mourait du covid à Paris où il exerçait les fonctions d’ambassadeur d’Argentine à l’UNESCO.

Il est donc normal qu’il lui soit rendu hommage dans un cadre public et national. Ce sera donc fait ce soir au CCK, le centre culturel qui dépend du ministère national de la Culture, à Buenos Aires.

Ce sera donc le cas à partir de ce week-end avec la projection du film posthume, Tres en la deriva del acto creativo (trois à la dérive de l’acte créateur), une réflexion à trois voix sur le travail artistique. Le film est accompagné par une série de conférences et une proposition d’activités culturelles variées convergeant toutes vers son œuvre et son souvenir. Cette sorte de festival se déroulera jusqu’au 4 décembre 2021. Puis le 9 décembre, le film passera dans les salles de cinéma de tout le pays.

Página/12 en fait ce matin la une de son supplément culturel quotidien (ci-dessus) avec un long article illustré.

© Denise Anne Clavilier

Pour aller plus loin :

Le seuil de pauvreté continue à augmenter mais moins que l’inflation [Actu]

Synthèse graphique du rapport de l'INDEC
en jaune, l'indigence
en brun, la pauvreté
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Quelques jours après son rapport sur l’inflation, paru à la veille du scrutin de dimanche dernier, l’INDEC publie, en son temps, son rapport sur les deux seuils de pauvreté et d’indigence, calculé à partir de deux paniers de vivres et de services dont les prix sont relevés à Buenos Aires et dans sa région.

On peut constater que si le taux d’inflation pour le mois d’octobre s’est élevé à 3,5 %, le seuil d’indigence (panier alimentaire) est montée de 3 % alors que celui de la pauvreté n’a augmenté que de 2,6 %. Cela n’en rend pas moins impossible la vie des personnes concernées, car leurs salaires et leurs revenus n’ont certainement pas suivi, même s’il est difficile de l’établir avec certitude, eu égard à la part importante du travail au noir dans l’économie du pays (plus par refus du patronat de déclarer leurs salariés que pas esprit combinard des travailleurs).

Aucun quotidien national ne met le sujet à sa une, un fait divers horrible occupant celle-ci pour tous les titres, mais tous en parlent dans leurs pages intérieures et sur leur site.

© Denise Anne Clavilier

Pour aller plus loin :

lire l’article de La Nación
lire le rapport complet (qui peut être téléchargé gratuitement en pdf)

jeudi 18 novembre 2021

Ce soir, Miguel Rep présente son livre sur Maradona au CCK [Disques & Livres]

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Ce soir, jeudi 18 novembre 2021, le dessinateur de presse Miguel Rep présentera son nouveau livre, un hommage en images à Diego Maradona, à quelques jours du premier anniversaire de sa disparition.

Il s’agit d’une biographie du footballeur revue et corrigée grâce à l’analyse politique fine et partisane de l’auteur et à l’humour très rugueux de son trait.

Le choix du dessin qui illustre l’article de Página/12, dont Rep est l’un des dessinateurs de presse, montre la couleur d’emblée : il s’agit de montrer un Diego engagé en politique du côté péroniste et castriste. Cette case tirée du livre symbolise le match historique du Mundial de Mexico où Maradona avait permis à l’Argentine de battre l’Angleterre sur le score sans appel de 2 à 0 (avec une Mano de Dios qui est passée par là). Les deux chaussures de El D1Os sont tout simplement les deux îles principales de l’archipel des Malouines. Je vous laisse découvrir sur cette petite merveille dans l’article du quotidien.

Diego, c'est D10s, alors il a le droit à son Epiphanie !
Ici, la partie gauche du dessin
Je vous laisse aller découvrir la partie droite
sur le site de Planeta Argentina (lien ci-dessous)
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L’ouvrage, de 192 pages, est intitulé Maradona. Nacido para molestar (né pour enquiquiner). Il est vendu par l’éditeur (Planeta Argentina) au prix de 2 900 $ ARG en format imprimé et de 1 199 $ en numérique.

L’entrée à la soirée du CCK est libre et gratuite. Miguel Rep fera des dédicaces à ses lecteurs. Il sera accompagné de Pedro Saborido, qui a préfacé l’album.

© Denise Anne Clavilier

Pour en savoir plus :

lire la présentation sur le site Internet de Planeta
lire la présentation sur le site Internet du CCK

Ajout du 20 novembre 2021 :

lire l’article de Página/12 sur le déroulement de la présentation : « Maintenant que je l’ai dessiné, je comprends mieux Maradona », a déclaré l’auteur.

Ajout du 21 novembre 2021 :
lire cet article de Página/12 qui fait du livre la une de son supplément culturel dominical (ci-dessous).

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