samedi 29 février 2020

"Manuel Belgrano – L’inventeur de l’Argentine" à l’Ambassade de la République argentine en France [Retour sur Images]


Le jeudi 27 février 2020, l’Ambassade argentine à Paris m’invitait à présenter ma biographie de Manuel Belgrano, sortie le jour même aux Éditions du Jasmin et désormais disponible dans toutes les bonnes librairies, en magasin ou, plus fréquemment, sur commande auprès du ou de la libraire (1).

C’est la conseillère culturelle, Madame Carolina Ghiggino, qui accueillit le public en français, en l’absence de Monsieur l’Ambassadeur, retenu par un engagement antérieur. Je la remercie des paroles très aimables qu’elle a dites en présentant mon travail. A côté de moi, était aussi représenté le Souvenir Napoléonien en la personne de la directrice administrative, Madame Nathalie Paolucci, qui s’exprimait au nom du président, Monsieur Christian Bourdeille, empêché au dernier moment par une obligation professionnelle.

Cliquez sur l'image pour une haute résolution

Dès le lendemain, l’Ambassade publiait un petit reportage photo sur sa page Facebook avec un commentaire enthousiaste.

Que soient remerciés ici les diplomates en poste qui m’ont fait l’honneur d’assister à la conférence, ainsi qu’un ancien ambassadeur de France en Argentine qui s’est déplacé, les membres du Souvenir Napoléonien qui m’ont fait l’amitié de venir et les lecteurs de ce blog qui m’en ont fait la surprise agréable (il est toujours agréable de savoir qu’on ne travaille dans le vide du cyber-espace !)




Prochaine rencontre informelle autour de la sortie de cette nouvelle biographie : Soirée Argentine à l’Espace L’Autre Livre, 13 rue de l’École polytechnique à Paris (5e), organisée par les Éditions du Jasmin, le 17 mars de 18h30 à 20h30, avec vente de tous mes livres parus chez cet éditeur. Entrée libre et gratuite.



Prochaine conférence : San Martín, vainqueur des Andes et Fondateur de la Liberté du Pérou, le 26 mars à Paris, avec le Souvenir Napoléonien et le CECUPE (Centre Culturel du Pérou en France). Toutes les informations seront publiées en début de semaine prochaine. Activité gratuite et ouverte à tous avec inscription préalable obligatoire (pour permettre une gestion correcte de la salle qui nous accueille).



Prochain salon : le 21e Salon du Livre Jeunesse de St-Germain-lès-Arpajon (91), les 7 et 8 mars, avec un accent mis sur Manuel Belgrano – L’inventeur de l’Argentine pour les adultes et Contes animaliers d’Argentine pour les plus jeunes (jusqu’à 107 ans). Les contes de la tradition orale sont destinés à tous les âges. Le stade 2 de prévention de la contagion, en vigueur depuis aujourd’hui en France, ne devrait pas affecter cette manifestation à l'échelle locale mais ce sera sans dégustation de maté, contrairement à ce que j'avais annoncé.




(1) Il y a beaucoup trop de livres qui sortent tous les mois en France pour que les libraires aient toujours tous les ouvrages nouveaux en stock. Il est donc recommandé de commander à la caisse. Cela fait vivre les magasins pour un délai de réception, qui n’est pas plus long que par d’autres moyens d’achat.

La crise pandémique vue d’Argentine [Actu]

Jusqu’à présent, le covid 19 n’a pas atteint l’Argentine malgré sa présence au Brésil et au Pérou (sur des cas encore très isolés). A l’aéroport de Ezeiza, l’aéroport international qui dessert Buenos Aires et où arrivent tous les vols en provenance d’Europe et d’Asie, des mesures de contrôle sanitaire ont été mises en place depuis quelques jours pour les passagers hors Mercosur.

Toutefois hier, Clarín faisait un reportage sur l’enjeu de ce virus dans les milongas du centre-ville de la capitale qui vivent surtout du passage des touristes de l’hémisphère nord (Européens et Japonais au premier chef). Les pouvoirs publics ont commencé à alerter les danseurs sur les risques de contact rapproché avec les touristes. Or danser le tango autrement qu’en abrazo cerrado (étreinte fermée), ce n’est même pas la peine d’y penser à Buenos Aires. Nous voilà bien avancés… Heureusement, si l’on peut dire sur un sujet aussi grave, la pleine saison se termine et les touristes se font un peu plus rares qu’en janvier et février. Un phénomène similaire avait déjà coulé le secteur en 2009 avec la crise du virus H1N1 parti du Mexique…

Tout cela ne retire pas la moindre parcelle d’humour à Daniel Paz et à son complice psychanalyste, Rudy, qui ont fait paraître jeudi ce dessin à la une de Página/12 avec l’éternel oligarque propriétaire d’immenses terres agricoles -et exportateur de soja- reconnaissable à ses gros sourcils, sa grosse moustache et son embonpoint de capitaliste prospère.


Le petit jeune à gauche : Il faut faire en sorte que le corona virus n’entre pas en Argentine.
L’oligarque : Bien sûr. Même que les dollars que me donnent les Chinois pour le soja, je ne les rapporte pas ici. Ils vont directement sur mes comptes offshore.
Traduction © Denise Anne Clavilier

Pour en savoir plus :
lire l’article de Clarín.

Ajout du 1er mars 2020 :



Le collaborateur : Que faisons-nous avec le coronavirus ?
Le responsable économique : Quels sont ses actifs ?
Le collaborateur : Plusieurs personnes qui ont été contaminées, qui sont mortes.
Le responsable : C’est la même chose avec la dengue (1), la rougeole (2) et la grippe saisonnière.
Le collaborateur : Oui, mais le corona virus fait baisser la bourse.
Le responsable : Il faut agir tout de suite ! On ne joue pas avec la santé des gens.
Traduction © Denise Anne Clavilier



(1) Il y a actuellement une épidémie de dengue dans certains régions du nord de l’Argentine.
(2) Il y a aussi une épidémie de rougeole qui a fait des morts à cause de la sous-vaccination, due d’une part à la politique sanitaire de Mauricio Macri (qui a fait baisser la couverture vaccinale en mettant le secteur public de la Santé au régime sous prétexte de payer la dette nationale) et d’autre part aux croyances anti-vaccinales qui sévissent sur toute la planète (étrangement, elles semblent avoir baissé la voix depuis l’apparition du covid-19. On se demande bien pourquoi ?)

Paraná commence l’année avec la Fiesta Nacional del Mate [à l’affiche]

Cliquez sur le programme pour une meilleure résolution

Le week-end prochain, les 7 et 8 mars 2020, la ville de Paraná, capitale de la province de Entre Ríos, propose la Fiesta Nacional del Mate, un grand festival qui permettra à de nombreux artistes de folklore de se produire devant 17.000 visiteurs attendus, si le Covid 19 ne vient pas jouer les troubles-fêtes ! Les infrastructures hôtelières sont déjà remplies à 80 % d’après le directeur du tourisme de la province.

Pendant toute la semaine, des animations auront lieu chez les commerçants pour préparer cette fête qui succède aux festivités du carnaval.

Des activités rassemblées sous le nom de Matecito (le petit maté) seront aussi proposées aux plus petits.


Le clou des concerts aura lieu le dimanche, c’est-à-dire le 8 mars : les femmes seront donc à l’honneur. Parmi les artistes attendues, l’auteur-compositeure interprète de la province limitrophe de Corrientes, Teresa Parodi, et plusieurs ensembles féminins locaux.

Un grand patio de comida (des stands de restauration), à prix modérés, sera animé par les clubs athlétiques locaux (les clubs de foot) et un concours de service du maté (cebadores de mate) aura lieu comme les années précédentes (à qui saura mieux verser l’eau chaude à la température optimale pour faire ressortir toute la richesse gustative de la yerba mate utilisée : ça a l’air de rien comme ça pour des Européens mais c’est un art, comme celui de tirer la bière).


La province et la municipalité ont ajouté au programme des visites guidées du centre historique de la ville (qui a vu passer Manuel Belgrano en 1811) (1) et de nombreuses activités nautiques, qui sont l’un des atouts de la région et de la boucle du Paraná qui sépare les deux provinces voisines, Entre Ríos et Santa Fe.

Pour en savoir plus :
lire l’article de Clarín ce matin.



(1) Je vous recommande l'épisode épique de la traversée du Paraná dans la biographie que je viens de sortir aux Editions du Jasmin. J'ai même pu trouver une illustration où l'on voit les techniques de traversée de ces fleuves immenses en l'absence de pont ! Digne des effets spéciaux de Hollywood.

A Rosario, un nouveau monument à Belgrano [Actu]

On reconnaît le président au premier rang
et autour du monument, les soldats du premier Régiment d'Infanterie "Patricios"
rendent les hommages.
C'est pour ce régiment que Belgrano a créé les couleurs nationales
'Photo Andrés Macera)

Jeudi dernier, pour l’anniversaire du drapeau argentin, le président Alberto Fernández s’est rendu à Rosario, lieu de création du drapeau, pour inaugurer un nouveau monument à Manuel Belgrano : une sculpture de métal inspirée du portrait du général par le peintre français Casimir Carbonnier (Londres, 1815).

Cette inauguration s’est faite dans un climat particulier puisque la ville de Rosario et sa région ont été cet été le théâtre de faits divers sanglants. Le président a donc pris le temps de recevoir la famille d’une victime.

Photo Rosario 3

Le nouveau monument commémoratif fait face au fleuve Paraná, sur une île duquel Manuel Belgrano faisait hisser les couleurs nationales au soir du 27 février 1812. Il entre dans le patrimoine en venant compléter le complexe du monument au drapeau.

Pour aller plus loin :
lire l’article de La Capital, un quotidien local
La Prensa n’a pas rendu compte sur son site de cette inauguration. Elle a publié à la place un article de Carlos Marturet, dont elle tait la qualité de secrétaire académique de l’Instituto Nacional Belgraniano (incompréhensible, eu égard au fait qu’il faisait le 27 à 11h une conférence au Museo Histórico Nacional dont j’ai parlé dans ce blog).

jeudi 27 février 2020

27 février 2020 : le drapeau argentin a 208 ans [Disques & Livres]

Monument au Drapeau à Rosario (Province de Santa Fe)

Il y a plus de deux siècles, un 27 février, Manuel Belgrano hissait pour la première fois un drapeau blanc et ciel pour distinguer sur le champ de bataille ses troupes des forces absolutistes contre lesquelles elles se battaient. Un enjeu tactique capital mais aussi, chez cet indépendantiste de longue date, un enjeu politique : faire émerger une nation dans ce qui était jusqu’alors une colonie.

Manuel Belgrano - L'inventeur de l'Argentine
p. 211

L’événement avait lieu à Rosario où depuis le 20 juin 1957 se dresse un monument, dû à l’architecte Angel Guido, où le chef d’État argentin se rend tous les 20 juin, le jour anniversaire de la mort de Belgrano, pour déposer une gerbe. Aujourd’hui aura lieu une cérémonie provinciale.

Les propylées du Monument au Drapeau portent des citations de l'hymne national

Les musiciens se sont emparé de l’épopée de ce héros au drapeau. C'est le cas de Jorge Cafrune (1937-1978), un grand artiste du folklore, qui a rendu célèbre la zamba Adios General Belgrano, sur un texte du poète León Benaros (dans un album de 1966 intitulé La Independencia).



En attendant ce soir et la présentation de cette première biographie en français à l’Ambassade argentine, à 19h, rue Cimarosa (M° Boissières).

Sur Facebook au début de cette semaine

Pour marquer l'événement, aujourd'hui à Buenos Aires, le musée des Malouines (Museo nacional Malvinas) hissera son gigantesque drapeau pour la première fois depuis décembre 2015 (soucieux de bonnes relations économiques et diplomatiques avec la Grande-Bretagne, Mauricio Macri avait en effet laissé à l'abandon ce musée consacré à une partie constitutionnelle du territoire national considérée comme occupée par une puissance étrangère depuis 1833). Lire à ce propos l'article de Página/12.

mardi 25 février 2020

Une lame d’acier au bord de l’eau en hommage à San Martín [Actu]

Le projet tel que son architecte le présente
Cliquez sur l'image pour une haute résolution

Aujourd’hui, 25 février, Yapeyú et toute la province de Corrientes fêtent l’anniversaire de la naissance de José de San Martín, le Père de la Patrie (1778-1850). A cette occasion, un architecte uruguayen de renommée internationale, Rafael Viñoly, présente un projet de monument colossal qui rendrait hommage au héros américain : une lame de sabre en acier s’élevant à 250 mètres au-dessus de la rive argentine du Río Uruguay et s’éclairant de flammes vives les jours de commémoration patriotique (1).

Les ruines de la maison natale de San Martín à Yapeyú (musée national)
La bourgade a été incendiée en 1817 par les Brésiliens
qui tentaient de s'emparer de cette rive de l'Uruguay

Le monument est une allusion gigantesque au sabre avec lequel San Martín a instruit ses soldats et combattu sur les champs de bataille tout au long de ses campagnes émancipatrices à travers le sud du continent de 1812 à 1822 (2). Il a donc du sens. Et en prime de l’élégance, ce qui ne gâche rien. Il s’élèverait tout au bout d’une des rues de Yapeyú, aujourd’hui un village mais en 1778, c’était une ville d’environ 8 000 âmes, une assez grande ville pour l’époque, dans le Nouveau Monde.

A Mendoza, c’est-à-dire à l’autre bout de l’Argentine, le Monument à l’Armée des Andes (3) est aussi l’œuvre d’un artiste uruguayen (en 1917). L’identité de l’homme fait donc sens dans l’histoire de l’art commémoratif en Argentine.

Le vrai sabre de San Martín dans sa vitrine du Museo Histórico Nacional
Il est gardé par deux grenadiers à cheval de chaque côté

Ce colosse aurait l’avantage d’attirer les touristes sur place, ce qui ne serait pas un mal pour autant qu’ils soient accueillis dans des infrastructures économes en énergie et peu polluantes (et ce n’est encore que rarement le cas dans la région).

Rafael Viñoly s’efforce de faire aboutir le projet et le donne, gracieusement, à l’Argentine, où il a fait ses études.

Extrait de San Martín par lui-même et par ses contemporains
Editions du Jasmin
En septembre 1843, à Paris, Juan Bautista Alberdi (1811-1884),
futur auteur de la Constitution argentine,
se trouve dans la maison de campagne de San Martín
et raconte ce qu'il a vu dans son bureau
où il a pu tenir la célèbre arme dans ses mains

Aujourd’hui, Clarín propose à ses lecteurs un article splendidement illustré pour saluer la mémoire du général. A lire ou au moins, si l’on ne parle pas espagnol, à parcourir des yeux !



(1) Si l’on conjugue le calendrier sanmartinien et le calendrier national, on peut aboutir à une quinzaine de jours dans l’année : les 3, 12 et 25 février, les 9 et 16 mars, le 5 avril (San Martín), le 25 mai, le 20 juin, le 9 juillet, le 17 août et le 20 novembre (Nation), pour ne pas citer les dates des victoires de San Martín au Chili et ses grandes dates au Pérou et en Équateur.
(2) Cette arme, à laquelle San Martín tenait comme à la prunelle de ses yeux, est exposée au Museo Historico Nacional, à San Telmo, à Buenos Aires. Il est gardé nuit et jour par des soldats du Régiment des Grenadiers à cheval.
(3) Actuellement, je prépare la communication d’une conférence sur San Martín que je donnerai le 26 mars à Paris en partenariat avec le Souvenir Napoléonien et le CECUPE (centre culturel du Pérou en France). J’ai choisi une photo du monument mendocin pour l’affiche numérique. Peut-être un jour, pourrais-je utiliser cette lame façon Tour Eiffel au bord d’un fleuve au pays de la yerba mate...

lundi 24 février 2020

Pour les profs, une promenade historique dans le centre historique de Buenos Aires [à l’affiche]

Derrière le visage de Belgrano, qui occupe la place du Soleil Inca dans le drapeau national,
 une galerie de l'époque coloniale qui a survécu aux affres du temps
et aux destructions post-indépendance
dans la Manzana de las Luces (San Ignacio)

Jeudi 27 févier 2020, à 9h30, l’église San Ignacio, monument national lié à la Manzana de las Luces, propose aux enseignants et aux directeurs d’école une visite du centre historique de Buenos Aires sur les pas de Manuel Belgrano dans son enfance et sa jeunesse jusqu’à ce qu’éclate la Révolution de Mai 1810.

Le bâtiment du collège jésuite que Belgrano a connu
représenté ici en 1870 dans un ouvrage français sur l'éducation publique
Derrière, on reconnaît les tours de San Ignacio

Comme je le raconte dans Manuel Belgrano – L’inventeur de l’Argentine, le créateur du drapeau national est né dans ce coin de Buenos Aires (où il y est également mort cinquante ans plus tard), il y a été éduqué et instruit dans une école pré-universitaire fondée par les jésuites à proximité de l’église San Ignacio, c’est aussi dans cette Manzana de las Luces qu’a fonctionné l’imprimerie d’où sortait les gazettes qu’il a contribué à fonder, voire qu’il a dirigées et dans lesquelles il a écrit tant et tant d’articles (non signés, selon la coutume de l’époque) pour promouvoir des innovations économiques et techniques dont il était souvent l'auteur puis l’émancipation de certaines catégories de personnes des plus asservies dans la société coloniale puis révolutionnaire (les femmes, les Amérindiens)…

L'église de La Merced où ont été enregistrés la naissance et la mort
de Manuel Belgrano (au nord de son quartier)
Le bâtiment est celui qu'a connu Belgrano
Il est photographié ici par Alexander Witcom (1835-1905)
On doit à cet artiste anglais, mort à Buenos Aires, une ample documentation
sur la Buenos Aires de la fin du 19e siècle
Collection Witcomb, Archivo General de la Nación

Sous l’actuel Colegio Nacional de Buenos Aires (CNBA), on trouve encore quelques éléments architecturaux qui ont appartenu au Colegio San Carlos où Belgrano a fait ses études et où, plus tard, s’est installé un prestigieux corps militaire de la Révolution, le régiment d’Infanterie des Patricios, celui qu’il commandait à Rosario, le 27 février 1812, lorsqu’il a arboré pour la première fois le premier drapeau national argentin…

Le Fort colonial de Buenos Aires.
Quelques vestiges subsistent au Musée de la Casa Rosada
Cette forteresse a disparu à la fin du 19e siècle et laissé place à l'actuel palais présidentiel

La visite a été conçue et sera guidée par Ana María Di Consoli, une amie qui fut longtemps guide à la Manzana de las Luces et qui connaît admirablement ce coin de la capitale fédérale, et sa collègue, Soledad Saubidet.

En arrière-fond : le premier daguerréotype du Cabildo de Buenos Aires (1850)
En bas, les portraits des membres de la Primera Junta
collège gouvernemental mis en place par la Révolution du 25 mai 1810
Belgrano est sur la deuxième ligne (premier à gauche)
Page de la brochure de l'exposition montée par les Archives nationales argentines
pour le Bicentenaire (2010)
Cliquez sur l'image pour une haute résolution

Cette grande promenade historique sera le lancement des activités culturelles de l’année belgranienne proposée par l’église San Ignacio, qui joua le rôle de cathédrale pendant toute l’enfance de Manuel Belgrano (1770-1820).

L’égalité de traitement, ça vaut aussi pour les Ambassades [Actu]

Felipe Solá et Madame Silva, qui rejoindra prochainement le Vatican.
La photo a été prises dans un bureau du ministère donnant sur Plaza San Martín
Le ministère dispose d'un magnifique bâtiment ultra-moderne
dans la rue Esmeralda (Retiro)
Cliquez sur l'image pour apercevoir la vue sur le nord de Buenos Aires

Trois cents diplomates argentines viennent d’adresser à leur ministre, Felipe Solá, une pétition en douze points pour réclamer l’égalité de traitement pleine et entière avec leurs collègues masculins dans tous les domaines : rémunérations, avancement, nomination aux postes hiérarchiques, etc.

Le ministère des affaires étrangères ne compte que 357 femmes ayant le statut diplomatique et la planisphère que publie La Nación ce matin est éclairante : en vert, les pays où l’Argentine a nommé une ambassadrice ; en gris, ceux où elle est représentée par un ambassadeur… L’image parle toute seule.

Infographie © La Nación (capture d'écran)
cliquez sur l'image pour une haute résolution
A noter que l'ambassadrice nommée en Russie n'est pas diplomate de carrière
C'est une femme politique dont la nomination est en cours de validation par le Sénat
(Le gouvernement dispose d'un certain nombre de postes où il peut nommer des personnalités
n'appartenant pas au corps diplomatique. C'est le cas au Brésil, ce sera le cas à l'UNESCO)

Le quotidien raconte à travers des anecdotes le machisme au quotidien auquel ces femmes très qualifiées sont soumises au sein même du ministère. Effarant !

Ces professionnelles viennent donc de créer un réseau diplomatique pour se coordonner. Peu à peu, elles féminisent leurs titres mais je suis témoin que ce n’est pas encore une réalité universelle. Avec cette pétition, elles prennent le gouvernement au mot : le président a annoncé une politique volontaire d’égalité des genres et de lutte contre les discriminations dans tous les domaines, et le ministre lui a emboîté le pas lorsqu’il a structuré son ministère en en prenant le contrôle. Ils avaient donné un second signe de leur volonté de bousculer les habitudes en désignant une femme pour l’ambassade auprès du Saint-Siège. Ils ont maintenant quatre ans pour faire leurs preuves et balayé tous les doutes (1) qui peuvent se glisser dans les interstices du Palacio San Martín, le siège historique de ce prestigieux ministère (2).

Pour aller plus loin :



(1) Ils sont sans doute en train de s’attaquer au problème par où on ne s’y attendait pas : ils veulent remanier le système des retraites corporatives qui s’appuient sur des répartitions de rôles ultra-machistes entre les deux époux, le système de prévoyance vieillesse étant censé couvrir les désavantages subies par les épouses lorsqu’elles sont trimbalées de poste en poste par leurs époux, comme si de nos jours tous les couples duraient jusqu’à la fin de la vie, comme si de nos jours les épouses renonçaient systématiquement à leurs carrières au profit de celle de leur mari, etc. Le gouvernement a annoncé qu’il entendait remettre tout cela à plat tout en écrêtant les niveaux de rémunération de remplacement pour faire régner un peu plus d’égalité entre les différents corps de serviteurs de l’État.
(2) Le Palacio San Martín, ancien siège du ministère donnant directement sur la place homonyme, sert surtout maintenant aux cérémonies et aux réceptions officielles. Le travail quotidien se fait dans le nouveau bâtiment.

dimanche 23 février 2020

Conférence sur le drapeau et exposition Belgrano au Museo Nacional Histórico [à l’affiche]

Cliquez sur l'image pour une meilleure résolution

Le jeudi 27 février 2020, à 11h, le général en retraite Carlos Marturet, secrétaire académique de l’Instituto Nacional Belgraniano (INB), donnera une conférence sur les enjeux politiques de la création du drapeau argentin le 27 février 1812 à Rosario, alors que Manuel Belgrano, son créateur, commandait le régiment d’infanterie des Patricios et mettait en place sur une île du Paraná une batterie d’artillerie baptisée par lui la Batería de la Independencia. Pourtant, le gouvernement allait rejeter le drapeau et l’Argentine attendrait jusqu’au 9 juillet 1816 pour déclarer sa souveraineté… Pourquoi ? Comment ? 

Manuel Belgrano - L'inventeur de l'Argentine
p. 207
Cliquez sur la page pour une haute résolution

Si vous êtes à Buenos Aires et puisque le carnaval sera fini, allez l’écouter.
Entrée libre et gratuite.

Cette conférence s’inscrit dans la programmation originale proposée par l’Institut tout au long de cette année 2020 qui célèbre les 250 ans de la naissance de Manuel Belgrano (3 juin) et le bicentenaire de sa mort (20 juin).

La conférence se tiendra au Museo Histórico Nacional, Defensa 1600, dans le quartier de San Telmo.

Cliquez sur l'image pour une haute résoltion

Avant que Carlos Marturet prenne la parole, dans le même musée, une nouvelle exposition sur les portraits de Belgrano ouvrira ses portes.
Sur l’affiche du MHN ci-dessus, mes fidèles lecteurs reconnaîtront sans peine le médaillon de 1793 que l’on doit au miniaturiste Joseph Alexandre Boichard (dates inconnues), dont je vous ai parlé dans mon article du 28 janvier 2020, qui accompagne la parution imminente de Manuel Belgrano –L’inventeur de l’Argentine, aux Éditions du Jasmin.
L’exposition est gratuite. Le musée ne l’est pas. Ce n’est pas très cher, mais il faut contribuer (1).



(1) Et en plus, le musée tient actuellement fermées pour travaux les salles consacrées ordinairement à la Révolution de Mai et notamment où l’on peut admirer la Tarja de Potosí, imposante pièce d’argenterie, d'orfèvrerie et de pierres semi-précieuses offerte à Belgrano en 1813 par les dames de la ville bolivienne de Potosí pour le remercier d’avoir libéré leur ville de l’occupation absolutiste. Espérons que ces salles ouvriront dans la semaine qui vient !

Les axes du discours d’ouverture du Congrès [Actu]


Après que le FMI a reconnu l’insolvabilité de l’Argentine (qu’il a largement contribué à surendetter, sous le mandat de Christine Lagarde), le quotidien Página/12 annonce les axes du discours que le président Alberto Fernández prononcera le dimanche 1er mars au Congrès pour inaugurer la première session parlementaire de son mandat présidentiel (1).

Le journal avance six points :
  • une loi qui redéfinira le statut des juges,
  • la création d’un conseil chapeautant l’ensemble du monde judiciaire où le paysage politique national sera représenté dans sa diversité,
  • la légalisation ou la dépénalisation de l’avortement (qui serait couplée à une loi pour soutenir la naissance des enfants désirés),
  • l’inscription dans les institutions du conseil économique et social que le président a déjà rassemblé autour de lui sans encore le formaliser comme un corps constitué,
  • l’augmentation du prélèvement fiscal sur les produits du soja au moment où ils sont exportés (2),
  • la réforme des retraites privilégiées de certains corps d’État (magistrature et diplomatie), dont les règles obéissent à un modèle social du 19e siècle qui n’existe plus.

D’ici la délivrance de ce discours qu’on écoutera avec attention, l’Argentine traverse un long week-end de carnaval et l’actualité fait la sieste jusqu’à mercredi. C'est la trêve des masques !

La Nación, quant à elle, a préféré ne titrer que sur la présentation du projet de loi concernant l’avortement.

Pour en savoir plus :



(1) Le même jour pourtant, le président devrait se rendre à Montevideo pour assister à la prise de fonction de son homologue uruguayen, le président de droite, Luis Lacalle Pou, qui était venu avec le président sortant (de gauche), Tabaré Vázquez, le 10 décembre, assister à sa propre prestation de serment à Buenos Aires. Il va falloir s'organiser ou avancer à samedi ou reculer à lundi. Le Mercosur est en jeu !
(2) Cette taxation fait couler des flots d’encre depuis quinze ans. Il est en effet peu courant qu’un pays impose des produits qui sortent de son territoire et rapportent des devises étrangères. Mais le soja est devenue une plaie agricole pour l’Argentine : cette mono-culture ne nourrit pas la population locale, elle détruit l’environnement, réduit l’espace consacré à l’élevage, contribue par conséquent à la baisse de la qualité de la viande vendue sur le sol national (la bonne qualité est exportée ou hors de prix pour le commun des mortels) et de la quantité de lait de vache disponible pour la consommation directe ou sous forme de fromages et laitages, elle consomme une quantité astronomique de produits phytosanitaires (agrotoxicos, comme disent les Argentins) qui provoquent des ravages dans les populations rurales des provinces où se trouvent ces champs et les devises que rapportent l’exportation de la plante et de ses dérivés sont strictement privatisés et vont souvent grossir des comptes off-shore. Gros flux d'argent qui ne contribue en aucun cas à développer le pays et dont les détenteurs disent pis que pendre de l'Argentine, de la pauvreté de ses services publics comme si cette pauvreté ne venait pas de leur évasion fiscale. Donc Cristina Kirchner avait pris les grands moyens et prélevé l'argent à la sortie de la marchandise, faute d'en voir la couleur dans les caisses du Trésor public. Et nous revenons à notre point de départ : l'insolvabilité de l'Argentine reconnue il y a quelques heures par le FMI.

samedi 22 février 2020

Une Soirée Argentine à côté du Panthéon à la Saint-Patrick [ici]

Cliquez sur l'affiche pour une haute résolution

Le 17 mars 2020, à l’Espace L’Autre Livre, de 18h30 à 20h30, j’animerai une rencontre à bâtons rompus autour d’un maté (1) et de mes ouvrages sur l’histoire et la culture argentine, à l’occasion de la sortie de mon dernier livre, Manuel Belgrano – L’inventeur de l’Argentine (Éditions du Jasmin) (2), qui sera présenté le 27 février 2020 à l’Ambassade de la République argentine à Paris.

L’Espace L’Autre Livre se situe au n° 13 de la rue de l’École Polytechnique, sur la montagne Sainte-Geneviève, au cœur du Quartier Latin.

Entrée libre et gratuite. Rencontre ouverte à tous.

Lire le communiqué de L'Autre Livre.



Ajout du 9 mars 2020 :
Pour que notre vie culturelle et sociale puisse continuer son cours, au lieu d'avoir peur, soyons vigilants et respectons les consignes données par les pouvoirs publics partout et tout le temps.
C'est juste un pli à prendre. Cela n'a rien de difficile.
Pour ces raisons, je n'anime plus aucune dégustation de mate jusqu'à la levée de ces consignes.


Ajout du 13 mars 2020 :
pour des raisons indépendantes de notre volonté mais de notoriété publique, la soirée est reportée sine die. Nous reprendrons ce programme lorsque le pays et le continent y verront plus clair dans cette crise sanitaire particulièrement pénible.



(1) J’ai dans l’idée de vous proposer une dégustation de plusieurs yerbas mate et de différentes façons de l’accommoder mais mon programme de ce côté-là n’es pas complètement défini !
(2) La souscription reste ouverte jusqu’au 27 février grâce au bon à télécharger sous ce lien. A l’Ambassade, le livre pourra être acquis à son prix public, 24,90 (au lieu de 20 en souscription).

Susana Rinaldi fait sa rentrée au Picadero [à l’affiche]


La chanteuse Susana Rinaldi remonte actuellement en scène pour un récital d’une heure dans un petit théâtre, le Picadero, du passage Enrique Santos Discépolo (n° 1857) à Balvanera.

Il ne reste plus une seule place à vendre ce mois-ci. Il en reste pour quelques jours en mars.

Place à 1 300 $ ARG. Un spectacle de Susana Rinaldi est la plupart du temps assez cher !


Comme d’habitude, la chanteuse a confié la direction musicale du spectacle à son beau-frère, Juan Carlos Cuacci.

Página/12 lui consacre la une de son supplément culturel de ce jour avec une longue interview digne d'une artiste de sa trempe qui continue sa carrière à 84 ans.

Économie 2019 : les chiffres officiels [Actu]

Rapport de l'Observatoire mensuel des activités économiques
première page de la rédaction (février 2020)
Remarquez en haut à droite la mention de l'Année du Général Belgrano
comme le dispose le décret présidentiel du 2 février 2020
Cliquez sur l'image pour une haute résolution

L’INDEC (institut national des statistiques argentin) a publié ses chiffres sur la production en 2019 : elle a baissé de 2,1 % sur l’année antérieure. C’est donc une récession sérieuse pour l’Argentine où le nouveau gouvernement met en place une politique de la demande pour relancer la consommation intérieure.

Curieusement, un journal aussi peu favorable à la nouvelle majorité (de gauche) comme La Prensa a choisi de durcir encore le trait avec un billet d'opinion qui traite de l’ensemble du mandat présidentiel de Mauricio Macri (2015-2019), avec ce titre accusateur : « L’activité a chuté de 3,5 % sous l’administration Cambiemos. »

Pour en savoir plus :
lire l’intégralité du rapport de l’INDEC en pdf

Ajout du 27 février 2020 :
lire l'article de Página/12 sur les chiffres de la consommation observée dans le commerce de proximité en 2019.

Hommage à Claire Bretécher [ici]

Le supplément féministe de Página/12, Las 12, rend hommage cette semaine à la dessinatrice française Claire Bretécher, qui avait déjà été saluée au lendemain de l’annonce de sa mort par l’un des deux dessinateurs de presse du quotidien, Miguel Rep (1).

Le dessin de Miguel Rep dans Página/12 du 14 février
Un manifeste féministe et pro-légalisation de l'avortement
avec la devise française paraphrasée dans le même sens


Pour aller plus loin :



(1) Je suppose que Rep a connu personnellement l’artiste française.

jeudi 20 février 2020

Manuel Belgrano : la victoire de Salta parachève la campagne de 1812 [Disques & Livres]

La médaille de la victoire de Salta pressée en 1813
Elle présente les symboles de la future nation :
les deux mains et le bonnet phrygien
que Belgrano et San Martín portaient,
comme tous leurs soldats et tout le peuple,
lors des réjouissances patriotiques

Le 20 février 1813 couronne la première partie de la campagne militaire dite du Haut-Pérou ou du Nord et conduite par Manuel Belgrano à compter du 19 mars 1812. C’est le point d’orgue d’un épisode fondateur dans l’histoire du pays : la création du drapeau national comme symbole d’un État encore en gestation et dont Belgrano forçait la construction contre une partie plus rétive de l’opinion publique et des responsables politiques encore timorés (1).

Défilé commémoratif de Salta, l'année dernière (archives du Tribuno de Salta)

Dès décembre 1810, voyant qu’à Buenos Aires, les responsables politiques commençaient à se désunir et montraient, au moins pour certains, une frilosité qui n’avait jamais été dans son caractère, Manuel Belgrano avait choisi d’aller se battre aux avant-postes de la révolution, dans les territoires menacés par les contre-révolutionnaires qui voulaient le retour de l’Ancien Régime et du système colonial.

Annonce de la cérémonie à Buenos Aires
cliquez sur l'image pour une meilleure résolution

Il mena donc une première campagne, la Campagne du Paraguay, qui s’acheva sur l’indépendance de ce pays et sa séparation juridique de Buenos Aires. Et l’année suivante, il fut envoyé installer une batterie d’artillerie sur un point stratégique du cours du Paraná, à Rosario. C’est là que le 27 février 1812 il arbora pour la première fois les couleurs de la future Argentine, le bleu ciel et le blanc, attributs de l’Immaculée Conception déjà utilisés par Juan Martín de Pueyrredón pour distinguer ses troupes patriotes qui allaient affronter les troupes britanniques et les bouter hors du vice-royaume (1806). Le courrier officiel de Belgrano au gouvernement de Buenos Aires ce jour-là, que je vous ai présenté dans mon article du 17 février dernier, reçut une réponse négative : il était hors de question pour la capitale ex-vice-royale d’abandonner les couleurs de l’Espagne. Cependant, avant même ce refus, le gouvernement avait envoyé Belgrano à Tucumán prendre la suite de Pueyrredón à la tête de l’armée du Nord. Manuel Belgrano avait pris la route du nord-ouest en laissant son emblème national flottant sur la batterie d’artillerie de Rosario.

Plan ancien de Salta
Archivo General de la Nación Argentina
Cliquez sur l'image pour une bonne résolution

Une fois à Jujuy, il fit réaliser un second drapeau et, le 25 mai, pour le deuxième anniversaire de la Révolution, il le fit bénir dans l’église de ce qui n’était alors qu’une bourgade. Peu de temps après, il dut évacuer Jujuy et se retirer, plus au sud, jusqu’à Tucumán. De là, il reprit l’offensive et reconquit peu à peu le territoire perdu en remontant jusqu’à Salta, où, le 20 février 1813, pour la première fois, il brandit sur le champ de bataille le drapeau blanc et ciel (bandera albiceleste).
C’est le baptême "du feu et du sang" de cet emblème national qui est commémoré aujourd’hui.

Manuel Belgrano - L'inventeur de l'Argentine
p. 207
Cliquez sur la page pour une haute résolution

En ce jour d’été, Belgrano remporta une victoire d’autant plus éclatante et méritoire qu’il était gravement malade depuis plusieurs jours.

Deux semaines auparavant, le colonel José de San Martín , le futur général, avait repoussé une incursion ennemie à une quinzaine de kilomètres en aval de Rosario, à San Lorenzo (2).

Invitation à la reconstitution de mardi dernier, à Salta
Les piétons et les cavaliers ont deux points de rendez-vous distincts
Cliquez sur l'image pour une meilleure résolution

La frontière nord du territoire de la future Argentine était désormais sanctuarisée grâce à ces deux victoires de deux hommes qui allaient nouer une amitié solide, aux accents étonnamment modernes.
A Buenos Aires, leur réussite suscite d’impressionnantes réjouissances publiques. L’idée de l’indépendance fait son chemin dans l’esprit des constituants qui forment l’Assemblée de l’An XIII (3). Ils dotent le pays d’un blason puis d’un hymne mais ne veulent toujours pas entendre parler d’un drapeau. Toutefois leur résistance s’affaiblit de jour en jour et lorsque le roi Fernando VII rentre à Madrid après son exil forcé dans la France impériale, les révolutionnaires portègnes basculent dans l’indépendantisme : en revenant aux affaires, Fernando n’a rien trouvé de plus urgent à ordonner que l’exécution des leaders libéraux patriotes, ceux-là même qui s’étaient opposés à Joseph Bonaparte pendant six ans pour garder son trône au roi Bourbon. Ces premières mesures du roi provoquent la rupture avec l’Espagne dès la fin de 1814. C’est ainsi que le gouvernement révolutionnaire envoie Manuel Belgrano à Londres pour y négocier l’appui de puissances européennes à la déclaration d’indépendance qui se prépare.


Manuel Belgrano - L'inventeur de l'Argentine
p. 227
Cliquez sur la page pour une haute résolution

Aujourd’hui, à Buenos Aires, à 11h, l’Instituto Nacional Belgraniano organise un hommage dans le salon d’honneur (salón Saavedra) de la caserne du 1er Régiment d’Infanterie Patricios à Palermo. Et toute la journée, les cérémonies et les défilés se succéderont à Salta.
Avant-hier, on a déjà invité toute la population à reconstituer la bataille… C’est la fête.

Manuel Belgrano - L'inventeur de l'Argentine
p. 241
Cliquez sur la page pour une haute résolution

Pour en savoir plus sur Manuel Belgrano – L’inventeur de l’Argentine, la première biographie du général en français, à paraître la semaine prochaine aux Éditions du Jasmin, bientôt en librairie, vous pouvez :
consulter les articles de Barrio de Tango sur le livre en cliquant sur le mot-clé Belgrano Jasmin, dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search (sous le titre de chaque entrée)
consulter les articles de Barrio de Tango sur le général lui-même en cliquant sur le mot-clé Manuel Belgrano
consulter la présentation de mon livre sur mon site Internet
acheter le livre à prix réduit (20 € au lieu de 24,90) en souscrivant auprès de l’éditeur jusqu’au 27 février 2020 (télécharger le bon de souscription)
venir à l’Ambassade argentine à Paris (M° Boissière) assister à la présentation que je ferai le 27 février à 19h (le livre y sera en vente à son prix public, 24,90 €, comme le veut la loi Lang sur le prix unique du livre).

Pour aller plus loin sur les festivités de Salta :



(1) Belgrano avait sur eux l’avantage d’avoir vécu dans les cercles de pouvoir à Madrid et Aranjuez pendant la Révolution Française. Il avait longtemps cru à la générosité du discours officiel sur les colonies avant de comprendre, à la tête du Consulat royal de commerce de Buenos Aires, qu’il ne s’agissait que d’un mensonge passablement cynique. Il a dû basculer dans l’indépendantisme entre 1806 et 1809.
(2) Combat de San Lorenzo, le 3 février 1813 (voir mes articles à ce sujet).
(3) Pour manifester une filiation idéologique avec la Révolution Française, comme le montre aussi l’adoption du bonnet phrygien.