 |
"Du haut du balcon", dit le gros titre "Est-ce le début de la grosse résistance au gouvernement de Mileí ?" interroge le sous-titre Cliquez sur l'image pour une meilleure résolution |
Le supplément que Página/12 consacre toutes les semaines aux
enjeux de l’émancipation des femmes, Las 12, est consacré
cette semaine à soutenir Cristina Fernández de Kirchner (CFK pour
ses partisans), qui a fait la démonstration de sa popularité
intacte parmi les Argentins, y compris au-delà des frontières du
pays.
 |
"Cristina Kirchner est déjà sous le contrôle d'un bracelet électronique mais elle peut sortir sur son balcon", dit le gros titre sur cette photo qui date d'hier Cliquez sur l'image pour une haute résolution |
Dans
cette semaine encadrée par deux jours fériés, pour célébrer la
mémoire de deux héros de la guerre d’indépendance, qui se sont
distingués par une multitude d’exploits et de surcroît par la
présence à leurs côtés de femmes exceptionnelles, le général
Güemes, le 16 juin, au jour anniversaire de son assassinat à Salta
par un traître vendu à la cause coloniale, et le général
Belgrano, aujourd’hui même, à la date anniversaire de son décès
à Buenos Aires des suites d’une maladie dont on ne connaît pas la
nature exacte, la gigantesque manifestation qui s’est tenue
mercredi a donné ses fruits : le juge d’application des
peines a fait marche arrière !!!
 |
Clarín titre à peu près la même chose mais sans photo En revanche, il est bie question de photo en-dessous Un gouverneur était en train de faire un selfie avec un groupe quand une personne lui a dérobé son portable. L'insécurité règne décidément en Argentine C'est sans doute la faute à Cristina ! Cliquez sur l'image pour une haute résolution |
Cristina
est désormais autorisée à utiliser son balcon autant qu’elle le
veut, dans la mesure où ses « apparitions ne troubleront pas
la tranquillité du quartier », ce qui est laissé à son
appréciation, à sa bonne foi et à son bon sens. Or la presse de
droite avait, il y a plusieurs jours, commencé à publier des
articles laissant entendre que les habitants du coin se plaignaient
déjà de toutes ces manifestations de soutien et réclamaient qu’on
respecte leur « repos ». Ce à quoi Página/12
répond ce matin, en pied-de-nez, par un billet de dernière page où
un habitant du quartier dit exactement l’inverse :
Vecino
“Tomé
la decisión de empezar a sacar esas fotos y a subirlas como un
impulso de dejar una huella trascendental por lo que estaba pasando,
porque es realmente impresionante”, dijo a La 750 el
@vecinodecristina quien, reservando su identidad, armó un registro
cotidiano en la redes de la movida en San José 1111. “Es un evento
histórico que mis hijos van a estudiar en la secundaria, y está
pasando en la puerta de mi casa, así que yo lo estoy tomando como un
privilegio, como una oportunidad que pasó. Salgo a la puerta de mi
casa y está sucediendo la historia”, comentó.
Habitant
du quartier
J’ai
pris la décision de commencer à prendre ces photos et de les mettre
en ligne comme une envie de laisser une trace essentielle de ce qui
est en train de se passer, parce que c’est réellement
impressionnant, dit sur La 750 le @voisindecristina qui, en gardant
l’anonymat, a mis en place un enregistrement au jour le jour sur
les réseaux de ce qui bouge au 1111 rue San José [adresse de
Cristina]. C’est un événement historique que mes enfants
étudieront au lycée et ça se passe à la porte de chez moi. Alors
je prends ça comme un privilège, comme une opportunité à ma
portée. Je sors sur le pas de ma porte et l’histoire est en train
de se faire, a-t-il commenté.
(©
Traduction Denise Anne Clavilier)
Comme
le magistrat recule et assouplit les conditions de vie de Cristina
pour les six ans à venir, une députée du PRO (parti de la droite
libérale que mène encore l’ancien président Mauricio Macri mais
peut-être plus pour très longtemps) vient de déposer une
proposition de loi qui assimile les délits de corruption aux crimes
contre l’humanité, ceci afin qu’ils soient imprescriptibles et
que laisser Cristina en résidence surveillée, comme le fait le juge
d’application des peines, devienne suspect. Il faut la mettre à
l’ombre, cette femme dangereuse, n’est-ce pas ?
Et
pendant ce temps-là, une partie de cette même droite fait tout ce
qu’elle peut pour élargir les vrais criminels condamnés au terme
de procès équitables et au titre des crimes contre l’humanité
qu’ils ont commis sous la dictature militaire, ces sbires du régime
de Videla qui ont écopé de la perpétuité et dont certains purgent
encore leur peine derrière les barreaux.
Tout
cela démontre assez clairement l’intention politique qui se
cachait derrière la condamnation et sa lourdeur et met en lumière
le poids politique que conserve l’ancienne mandataire dans la vie
du pays. Et tout se passe comme si la droite en avait vraiment très
peur !
 |
Au cri de "L'amie ! Balcon, balcon !" Corazón (cœur) est une expression de tendresse et d'affection (pas nécessairement amoureuse) Cela se dit aux membres de la famille et aux amis très chers... Cliquez sur l'image pour une meilleure résolution |
Politiquement,
son plan a échoué, même si ces gens ne peuvent ni ne veulent le
reconnaître.
Lula a annoncé cette semaine son intention de rendre
visite à Cristina dans la première semaine de juillet. Lula, le
président de gauche, mis en prison sans aucune raison valable par la
droite, et réhabilité par la justice, au Brésil, avant de
retrouver l’ensemble de ses droits civiques et d’être réélu
pour un troisième mandat !!!!
©
Denise Anne Clavilier
Pour
aller plus loin :
lire
l’article
de Une de Las
12
sur la figure de Cristina Kirchner, martyre de la démocratie et de la
lutte pour l’égalité femmes-hommes
lire
le
billet de dernière page de
Página/12
lire
l’article
de Une de Página/12
sur l’assouplissement des conditions de résidence surveillée
lire
l’article
de Página/12
sur la présentation de cette proposition de loi délirante, qui
révèle le peu de considération de cette élue pour le concept de
crime contre l’humanité
lire
l’article
de La
Prensa
sur l’assouplissement des conditions de vie de Cristina
lire
l’article
de Clarín
sur ce sujet
lire
l’article
de La
Nación
sur le sujet