samedi 28 juillet 2018

Ce soir, Cucuza chante au Galpón B [à l'affiche]

Comme souvent, Cucuza a fait faire un photo-montage
pour mettre en vedette une grande chanteuse du temps jadis
Tita Merello, la chanteuse faubourienne par excellence

Ce soir, samedi 28 juillet 2018, à 21h30, le chanteur Cucuza Castiello se produira avec ses accompagnateurs attitrés au Galpón B, rue Cochabamba, dans le quartier de San Cristóbal.

Nombreux invités annoncés !

vendredi 27 juillet 2018

Musique de Santiago del Estero au Galpón B ce soir [à l'affiche]


La Pesada Santiagueña, un groupe de folklore du nord-ouest qui a choisi un nom qui sonne plutôt rock, arrive ce soir à Buenos Aires pour quelques jours dans la capitale fédérale et sa banlieue populaire.

"Prépare-toi, Capitale fédérale ! Prépare-toi, Morón !! L.P.S arrive avec tout ce qu'il faut,
elle apporte une tonne de chacareras, pour chanter notre amour pour la Pacha[mama]
et pour notre peuple"
Cette annonce fanfaronne au second degré sur la page Facebook du groupe
La Pachamama est la terre divinisée héritée des ethnies précolombiennes
encore très présentes dans le nord-ouest argentin

La province de Santiago est l'une des plus anciennes d'Argentine et l'une des plus défavorisées, des plus oubliées dans tous les circuits (politiques, économiques, touristiques).

Week-end bien occupé pour les artistes

Zamba et chacarera contemporaines ce soir au Galpón B, rue Cochabamba 2536, ce soir, vendredi 27 juillet 2018, à 21h30. Demain, ils seront à Morón, dans la petite ceinture, et ils reviendront dans la capitale dimanche.

A découvrir !

Pour en savoir plus :
consulter la page Facebook du groupe.

Parfum bruxellois ce soir au CAFF [à l'affiche]


Ce soir, vendredi 27 juillet 2018, à 21h, le CAFF, Sánchez de Bustamante 772, accueillera le groupe Sónico, un quintette international créé à Bruxelles en 2015 et installé dans la capitale belge.

Place : 250 $ ARG au guichet de la salle ce soir.

Sónico est animé par deux musiciens argentins, un guitariste, Camilo Córdoba, et un contrebassiste, Ariel Eberstein, accompagnés par une pianiste belge, Anke Steenbeke, un violinniste des Etats-Unis, Stephen Meyer, et un bandonéoniste français, Lysandre Donoso.

Le groupe dans une rue du centre-ville de Buenos Aires
sur le trottoir dallé et à côté d'un kiosque à journaux fermé
(ça ressemble à Monserrat ou Constitución, à première vue)
Photo Maxi Failla

Le groupe vient de sortir son premier disque, un hommage à un bandonéoniste argentin d'avant-garde auquel la personnalité de Piazzolla a fait beaucoup d'ombre : Eduardo Rovira. Ce disque fait l'objet d'une présentation en Argentine et d'une belle tournée dans le pays, soutenue par les entités fédérées belges, Wallonie-Bruxelles d'une part et Flanders d'autre part, comme on le voit dans la photo de présentation pour laquelle ils ont posé dans la capitale du Brabant.

Le groupe a son propre site où il est possible de le découvrir.

Pour en savoir plus :

L'opposition dans la rue hier à Buenos Aires [Actu]

"Ils veulent imposer la peur", dit le gros titre

Hier, à l'appel de plusieurs organisations, l'opposition a manifesté dans la rue, devant le ministère de la Défense, à Buenos Aires, contre les changements de mission des forces armées qui devraient, dans un avenir très proche, apporter leur appui aux forces du maintien de l'ordre.

Malgré les images qui évoquent une mobilisation massive, il est fort possible que la manifestation n'ait pas été un grand succès : seul Página/12 en parle. Or les titres de la presse de droite nous ont habitués maintenant à ne plus pratiquer la politique de l'autruche : La Nación, Clarín et La Prensa évoquent les grands rassemblements, même lorsqu'ils ne correspondent pas à leur préférence politique.

Pour en savoir plus :
lire l'article de Página/12, qui en consacre plusieurs à ce sujet.

jeudi 26 juillet 2018

Festival militant au pied du mausolée de Manuel Belgrano [à l'affiche]


Ce samedi 28 juillet 2018, à partir de 14h, un collectif de musiciens, conduit par le groupe Cuirassier Potemkine (tout un programme) et convoqué par le syndicat de la presse, invite le public à un festival de musique en plein air, à l'angle de la rue Defensa et de l'avenue Belgrano, pour soutenir les journalistes de l'agence Télam, qui vient de procéder au licenciement, précipité au regard de la justice, de près de la moitié de ses effectifs.

Le murguero Ariel Prat, le tanguero underground Tape Rubín et le groupe Me darás mil hijos sont annoncés.

Le lieu est plus que symbolique.

A cet angle, se trouve le parvis de la basilique du Rosario (Notre-Dame du Rosaire, le couvent des dominicains). Et au milieu du parvis, se dresse le mausolée du général Manuel Belgrano, l'introducteur dans la future argentine de la presse périodique, dans les années qui ont immédiatement précédé la Révolution de Mai 1810 dont Belgrano fut l'un des animateurs et qui conduisit le pays à son indépendance, en 1816.

La manifestation n'aura pas lieu en cas de pluie.

Pour en savoir plus :
lire cet article de Página/12

Ajout du 28 juillet 2018 :
la manifestation a été annulée pour raison météorologique, comme l'annonce cet entrefilet de Página/12. Elle est reportée à une date ultérieure.

Ajout du 5 août 2018 :
lire cet article de Página/12 sur la manifestation qui s'est finalement tenue hier

Luis Longhi ressuscite un autre grand du tango : Discépolo [à l'affiche]

L'équipe du spectacle

Tous les dimanche à 18h, Luis Longhi, compositeur, auteur et comédien, rend hommage à Enrique Santos Discépolo, dans un spectacle d'une heure, intitulé Discépolo, un grotesco musical, au Teatro La Comedia, Rodríguez Peña 1062. L'auteur-compositeur auquel on doit des chefs-d'œuvre du répertoire tanguero comme Cambalache, Cafetín de Buenos Aires, Victoria ou Uno, y est représenté dans une loge de théâtre (il fut comédien et acteur de cinéma), au soir de sa mort et il évoque avec son assistant les temps forts de sa vie.

Il s'agit d'une reprise d'un spectacle lancé à l'automne.

Prix des places : 300 $ ARG (tarif normal)
Les retraités et les étudiants ont droit à un tarif réduit (200 $).

Ce matin, La Prensa publie une assez longue interview de Luis Longhi, une interview qu'on aurait plus volontiers attendue dans les colonnes de Página/12, étant donné que Discépolo représente la gauche la plus radicale (d'abord anarchiste, il vire péroniste dans les dix dernières années de sa courte vie).

Pour en savoir plus :
consulter la page Facebook de la salle de spectacle.

Macri s'attaque à un tabou démocratique [Actu]

Une du 24 juillet 2018

Lundi, comme il en avait déjà agité l'idée il y a plusieurs mois, Mauricio Macri a annoncé un redéploiement important des forces armées sur le territoire national et une modification de leurs missions qui s'étendront désormais à l'appui aux forces de police contre le trafic de drogue.

Une du 24 juillet - le gros titre porte sur l'information
la photo sur un autre sujet
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Or c'est un vrai tabou de la démocratie que les militaires ne doivent avoir aucune activité de police, un métier pour lequel ils ne sont ni formés ni entraînés. Et puis la dernière fois que l'armée s'est mêlée de faire régner l'ordre dans le pays, c'était sous un régime de dictature de bien triste mémoire.

La Nación a traité l'info en titre secondaire (à droite)
Une du 24 juillet
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Pourquoi le président s'acharne-t-il ainsi à piétiner les tabous de son opposition au moment où il prétend demander l'adhésion de tous les Argentins au plan de sauvetage économique du pays, qui s'est endetté à nouveau auprès du FMI, qui lui dicte désormais sa conduite ? Bien entendu, l'opposition voit dans cet entêtement un tropisme vers la dictature militariste ou du moins une nostalgie de cette époque. Peut-être s'agit-il simplement de redéployer les moyens humains alors que la situation du pays interdit de procéder à de nouveaux recrutements dans le service public tous métiers confondus. Cependant le discours est tout autre : il est question de combattre le terrorisme international, qui, certes, se finance avec le trafic de stupéfiants mais de là à ce que le gouvernement se la joue à l'européenne !!! Il est vrai que c'est l'un des grands fantasmes de la droite argentine que le pays appartienne à l'Europe et lui ressemble comme deux gouttes d'eau.

Une du 24 juillet
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Toute la presse a mis l'information à sa une mardi matin.
Puis hier et aujourd'hui, les journaux ont continué à traiter de l'affaire et des réactions de l'opposition, qui fourbit ses armes au Congrès et prépare une grosse manifestation de rue.

Pour aller plus loin :
lire l'article de La Nación sur l'opposition au Congrès
lire l'éditorial de Clarín du 25 juillet sur les vieux fantasmes que le président réveille
lire l'article de Página/12 sur la stratégie parlementaire de l'opposition
lire l'article de La Nación sur l'appel à la manifestation lancée par Estela de Carlotto, la présidente de Abuelas de Plaza de Mayo.

mardi 17 juillet 2018

Hors du gouvernement, point d'accord [Actu]

Photo authentique ou cliché photoshopé ?

Les 20 et 21 juillet, Christine Lagarde est attendue à Buenos Aires pour une réunion avec le gouvernement autour du prêt que le FMI vient d'accorder à l'Argentine sous des conditions draconiennes dont la presse a révélé une bonne partie la semaine dernière.

Elle avait récemment appelé l'ensemble de la nation argentine à adhérer à la politique de rigueur qui sera mise en place (c'est déjà fait) pour satisfaire aux exigences systématiquement destructrices du Fonds monétaire.

Elle vient de recevoir la réponse de la société civile argentine : non, c'est non. Hormis les membres du gouvernement et une partie de sa majorité, personne ne reconnaît la légitimité du prêt et du recours au FMI. Dans une lettre qui lui a été adressée, un collectif de partis d'opposition, de syndicats, d'organismes culturels, de personnalités analyse le caractère anticonstitutionnel de l'accord signé par le gouvernement puisque la charte fondamentale prévoit en son article 75, en son alinéa 4, qu'il appartient au Congrès d'« engager les emprunts sur le crédit de la Nation » (or le Congrès a demandé et n'a pas obtenu de pouvoir connaître les conditions du prêt avant sa signature - quant à en débattre !) et en son alinéa 7, que le Congrès « détermine le paiement de la dette intérieure et extérieure de la Nation ».
Voilà qui est dit !

La lettre rappelle que l'opposition politique forme la majorité parlementaire et que le président en fonction avait promis lors de sa campagne électorale qu'il ne ferait jamais appel au FMI (qui a une réputation épouvantable en Argentine et ailleurs aussi).

Página/12 en fait sa une et reproduit la lettre in extenso (toutefois, on observe que parmi les signatures individuelles, on en trouve beaucoup en double, sans que je puisse savoir si c'est un manque de rigueur du journal ou des organisateurs de la pétition ou une tactique grossière pour grossir artificiellement le poids de la missive).

Des autres quotidiens, La Nación est le seul journal qui parle de cette lettre ouverte à Christine Lagarde.

Pour aller plus loin :
lire l'analyse de Página/12 sur la signification de cette lettre qui fédère tant de signataires
lire l'article de La Nación

Ajout du 18 juillet 2018 :
lire cet article de Página/12 sur les personnalités qui rejoignent la pétition

lundi 16 juillet 2018

La deuxième étoile du gallinacé tricolore vue depuis le Río de la Plata [ici]

Peu de commentaires à faire. Il suffit souvent de regarder les unes. Et puis les Français n'ont aucune objectivité aujourd'hui !

Une du quotidien de Montevideo El Observador
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Pour aller plus loin :

En Argentine comme en Uruguay, les quotidiens consacrent plusieurs pages à l'analyse du tournoi, de la victoire française, de la performance croate et des prestations de leurs équipes nationales respectives.

Une du supplément foot de Página/12 (Argentine)
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Pour aller plus loin :

Plusieurs journaux s'attardent sur quelques Bleus qui ont particulièrement brillé tout au long de la compétition :
Kilian Mbappé (avec un rédacteur de Página/12 qui tombe, c'est un comble et c'est rès inquiétant parce que Miguel Rep a fait la même détestable erreur il y a quelques jours, dans le piège de l'extrême-droite xénophobe française en traitant le jeune homme d'"émigrant naturalisé", ce que Mbappé n'est pas puisqu'il est né en France - une lectrice le fait remarquer en commentaire),
Antoine Griezmann, dont la passion pour l'Uruguay flatte les Sud-Américains à peu près autant qu'elle les agacent en ce jour où la victoire n'est pas à eux,
et Didier Deschamps, qui est devenu hier soir le troisième footballeur à être champion du monde à la fois comme joueur et comme entraîneur.

Une de La Nación (Argentine)
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Pour aller plus loin :

Une de Clarín (Argentine)
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Pour aller plus loin :


Une de La Prensa (Argentine)
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Pour aller plus loin :

Une de El País (Uruguay)
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Pour aller plus loin :
lire l'article de El País sur la prestation de Griezmann
lors de la conférence de presse d'après-match

Une du supplément football de El País, Ovación (Uruguay)
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Ce soir, tango en Allemagne [à l'affiche]

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Ce soir, lundi 16 juillet 2018, la Academia Nacional del Tango reçoit son correspondant en Allemagne pour un tour d'horizon sur ce qu'il se passe outre-Rhin.

Le plenario se tiendra dans le Salón de los Angelitos, au 1er étage du Palacio Carlos Gardel, avenida de Mayo 833, à 19h30.

Entrée libre et gratuite, comme d'habitude.

samedi 14 juillet 2018

La justice condamne Télam à réintégrer les licenciés [Actu]

Nous sommes Télam, disent les grévistes, devant l'un des deux bâtiments de l'agence
Photo Minuto Uno

La justice du travail a tranché : le juge a jugé que l'agence de presse nationale Télam aurait dû présenter au ministère du Travail une procédure préventive de crise, qui comprend une conciliation obligatoire avec les représentants des salariés, avant de licencier 357 personnes, soit près de la moitié de son effectif. En effet, ce genre de restructuration massive est régi par une loi qui protège un peu (très peu, en comparaison avec le droit français) les salariés face à leur patron. En l'occurrence, les entreprises qui emploient de 400 à 1000 personnes, privées ou publiques, doivent soumettre au ministère leurs difficultés sociales, qu'elles soient d'origine économique ou technologiques, dès lors qu'il est prévu de se séparer de 10% ou plus de l'effectif salarié. Le ministère a alors l'obligation d'organiser et de modérer la conciliation entre l'entreprise et les représentants du personnel, ce qui s'est passé en début d'année avec Carrefour, qui réduit la voilure en Argentine comme ailleurs dans le monde.

L'arrêt du juge ne concerne nommément que les cinq salariés qui ont porté plainte contre Télam pour licenciement abusif et qui sont immédiatement réintégrés mais il peut s'appliquer à tous, du moment que les autres s'appuieront sur cette décision pour demander leur propre réintégration. Cette mesure est prise à titre conservatoire. Télam devrait donc suivre la procédure avant de relancer la restructuration, ce qui permettra aux syndicats de s'organiser et d'empêcher peut-être l'arbitraire qui a présidé au choix des licenciés, qui semblent avoir tous été des kirchneristes ou des sympathisants de l'opposition.

Depuis le 22 juin, date de l'annonce de cette opération de « dégraissage » à effet immédiat, Télam est en grève et les locaux sont occupés par le personnel.

Les syndicats estiment que les licenciements sont illégaux parce que l'entreprise n'a pas respecté les formes prévues par la loi (ce qui semble un fait reconnu par le juge en première instance) et parce qu'il s'agit de mesures discriminatoires, étant donné que les victimes du licenciement ont été choisies pour des raisons personnelles (le 22 juin, les autorités disaient que les personnes remerciées n'avaient pas le bon profil). On aurait donc mélangé des licenciements pour cause économique (rétablir la bonne taille de l'entreprise après une prétendue exagération du gouvernement précédent qui aurait trop fait grossir les services publics pour se gagner des voix électorales) et des licenciements pour insuffisance professionnelle (et ça fait vraiment beaucoup d'incapables sur 878 personnes).

Pour en savoir plus :
lire l'article de La Nación

Ajout du 15 juillet 2018 :
lire cet article de Página/12 sur les suites qu'un député de l'opposition entend donner à l'affaire devant l'ONU. L'élu considère en effet que le ministre Hernán Lombardi (qui a enfin daigné répondre à la convocation des parlementaires) et le PDG de Télam (dont il s'était fait accompagner) ont reconnu, mercredi, devant la commission de la Chambre basse, qu'ils avaient procédé à des licenciements politiques, qu'ils avaient viré des gens qu'ils jugeaient appartenir à l'opposition et suivre les mots d'ordre de deux syndicats, la GCT (traditionnellement péroniste depuis les années 40) et la CTA (sorte de SUD argentin)

Ajout du 17 juillet 2018 :
lire cet article de Página/12 sur le soutien apporté aux salariés licenciés de Télam par la très macriste et ultra-réactionnaire diva du petit écran, Mirtha Legrand, 90 printemps, 70 ans de carrière et des fourreaux à lamé à faire pâlir nos jeunes top-models photoshopés à mort !

Ajout du 27 juillet 2018 :
en appel, la réincorporation, prononcée à titre conservatoire en référé, a été refusée. Lire à ce sujet cet article de La Prensa.

Ajout du 8 août 2018 :
la justice a condamné la direction de Télam a une forte amende pour ne pas avoir obtempéré à l'injonction judiciaire de réintégration des salariés licenciés. C'est souvent le cas en Argentine : l'Etat se juge au-dessus des lois et il ne se plie pas aux décisions de justice, notamment à droite. Lire à ce propos cet article de Página/12.

Ajout du 23 août 2018 :
la cour d'appel de la chambre sociale vient de confirmer la réintégration des salariés plaignants. Il y a fort à parier que cet arrêt ne sera pas plus respecté que les autres par l'exécutif argentin. Lire cet article de Pagina/12

La presse commente l'accord avec le FMI [Actu]

La letra chica : ce qui est écrit en tout petit

Les conditions imposées par le FMI à l'Argentine sont sorties dans la presse. Mes fidèles lecteurs se souviennent que l'opposition avait voulu que le Congrès ait accès à ce contrat de prêt et puisse en débattre. Ce qui avait été refusé.

Les conditions révélées ce matin par la presse sont sans surprise : pas plus de 8% d'augmentations pour les salariés de l'Etat (on comprend pourquoi le Gouvernement avait proposé, juste avant le 9 juillet, cette hausse ridicule des soldes à hauteur de 8%, quand l'inflation annuelle pourrait être supérieure à 30%, avant de se raviser et de proposer d'abord 15% puis, plus récemment encore, 20%, devant la grogne du haut commandement), réduction de la masse salariale de l'Etat, vente du foncier public (comme en Grèce, qui a même dû vendre certaines îles) et des actions détenues par la trésorerie de l'administration de la sécurité sociale, augmentation des prix du gaz, de l'électricité, du transport et du carburant, coupes claires dans les travaux engagés par le secteur public, dans les transferts budgétaires au bénéfice des provinces (ce qui correspond officiellement à la garantie d'une solidarité intra-argentine) (1) et dans le financement des entreprises de l'Etat.

Et en prime, le FMI a publié un communiqué pour avertir l'Argentine que l'alternance politique pourrait mettre en danger la mise en œuvre du prêt. Si ce n'est pas un déni de la souveraineté du peuple argentin, c'est quoi ?

De plus en plus, on lit dans la presse, et pas seulement dans les colonnes de Página/12, des analyses sur le risque qu'encourt à nouveau l'Argentine de se retrouver en défaut de paiement, sur le plan économique cette fois-ci (pas comme la dernière fois, où c'était le résultat technique d'une décision d'un juge régional new-yorkais, et non pas d'une incapacité de continuer à rembourser la dette). Or l'Argentine préside cette année le G20, dont elle recevra le sommet des chefs d'Etat et de gouvernement en décembre prochain !

Pour en savoir plus :
lire l'article de Página/12 sur le FMI
lire l'article de Página/12 sur la fin le statut fiscal réservé aux petites exploitations agricoles familiales pour soutenir leur activité
lire l'article de La Nación sur les conditions imposées par le FMI
lire l'article de Clarín sur le communiqué du FMI



(1) Il arrive assez souvent que ces transferts soient distribués en fonction de la couleur politique du gouvernement provincial. C'était très fréquent, pour ne pas dire systématique, sous la présidence de Cristina Kirchner. En revanche, il semblerait que cette pratique peu démocratique ait disparu sous l'actuel président.

mardi 10 juillet 2018

Grosse bébête du Triasique découverte à San Juan [Actu]

Photo CTyS/AFP

C'est une nouvelle découverte que des paléontologues argentins ont faite, à Caucete, dans la province de San Juan, sur un gisement de fossiles trouvé en 2015 et qui vient tout juste de donner lieu à publication sur le site Internet de la revue Nature, l'une des plus prestigieuses revues scientifiques du monde (Grande-Bretagne).

La découverte a droit au gros titre
et le défilé militaire provincial à Caucete à la photo
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Un fossile d'un dinosaure, qui n'est pas le plus grand jamais découvert (ce record-là est encore détenu par la Patagonie argentine) mais qui est bien le plus ancien, au point qu'il fait remonter les dates du début du règne de ces charmants animaux sur notre planète d'une trentaine de millions d'années. Ces os ont entre 205 et 2010 millions d'années.

Schéma publié par Clarín
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L'équipe est composée de chercheurs de l'institut et du musée de sciences naturelles de l'Université nationale de San Juan, de l'Université nationale de La Matanza, dans la province de Buenos Aires (1) et du Conicet, centre national de recherche et de technologie. Le nouveau dino a été baptisé en latin Ingentia prima (le premier géant).

L'un des points capitaux de cette découverte relève du processus biologique de croissance lié au type de tissu osseux analysé chez cet individu qui était encore un juvénile tout près d'arriver à l'âge adulte. Un grand ado !

Gros titre sur la découverte
et petite photo de la partie civile du défilé à Caucete
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La province est dirigée par un péroniste et cela se voit
dans les titres très critiques vis-à-vis de la politique nationale

Le presse nationale et la presse locale se font l'écho de cette découverte que le journal britannique a publiée hier, jour de fête nationale en Argentine.

Pour aller plus loin :
lire l'article de El Zonda, quotidien de la province de San Juan
lire l'article de El Diario de Cuyo, autre quotidien sanjuanino
Du point de vue scientifique :
lire le communiqué en anglais de l'agence de presse scientifique et technique argentine CtyS
lire l'article en anglais de Nature (l'accès à l'article complet est bien entendu payant)



(1) Une de ces universités publiques de la banlieue sud dont la gouverneure (de droite) María Eugenia Vidal trouve qu'elle est en surnombre parce que « quand on est né dans la pauvreté, tout le monde sait qu'on ne va pas à l'université », ce sont ses propos. Belle conception du caractère émancipateur de l'éducation et de la culture !

Un 9 Juillet qui ne s'en laisse pas conter [Actu]

Le Palais et la rue, dit le gros titre
En haut, on voit que Macri a revêtu les attributs de sa charge
Il a ici l'écharpe.
A d'autres moments de la matinée, on voit qu'il portait aussi le bastón de mando

Comme on pouvait le penser, la manifestation patriotique contre le recours au financement par le FMI, c'est-à-dire contre un nouvel engagement dans le surendettement du pays, qui l'a, la dernière fois, conduit à la catastrophe pour tout le monde et surtout les plus modestes, a rencontré un franc succès. La Avenida del 9 de Julio était noire de monde.

Pas d'image (sauf celle du coach national, Sampaoli) mais un gros titre :
"Macri a admis pour la première fois ds erreur dans son politique
mais il a validé le chemin emprunté"
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A l'autre bout du pays, le président Mauricio Macri, qui n'a pas montré le bout de son nez au Te Deum, a adressé à la nation, depuis la maison historique où fut signée la déclaration d'indépendance, un discours où il a reconnu à demi-mots qu'une partie de la situation économique terrible qui affecte l'Argentine est due à des erreurs dans sa politique. C'est assez exceptionnel pour être salué. Mais il semblerait bien que cela ne changera en rien la dite politique. Et c'est assez drôle aussi parce qu'au même moment ou à peu près, son clone français, Emmanuel Macron, faisait semblant lui aussi de battre sa coulpe dans un haut-lieu historique, le château de Versailles. Ces deux-là se ressemblent de plus en plus alors qu'ils sont produits par des histoires et des traditions politiques très différentes les unes des autres...

L'image est pour les familles thaïlandaises
Le gros titre dit : " Macri a reconnu [quelques] erreurs personnelles
et sollicité la coopérations des politiques et des patrons"
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Et Mauricio Macri a bien fait, si j'ose dire car cela manque manifestement de courage une nouvelle fois (1), de ne pas se montrer à la cathédrale de Tucumán car l'archevêque Mgr Carlos Sánchez lui a sonné les cloches, et en carillonnant, au sujet de la loi qui va dépénaliser l'avortement, ce à quoi l'Eglise s'oppose, au nom de la foi et du concept anthropologique qui est lié au credo catholique. Mais c'était la vice-présidente qui était là et elle ne l'a pas pris pour elle car elle s'est publiquement déjà prononcée contre la loi, contre laquelle elle votera le 8 août prochain au Sénat, qu'elle préside. Plusieurs autres personnalités de la majorité ont profité des Te Deum dans leur ville ou leur province pour afficher des options anti-avortement ou pro-gestation inconditionnelle, à tel point que le gouvernement a dû se fendre d'un communiqué pour affirmer que le président n'entend pas appliquer son veto à cette loi une fois qu'elle sera définitivement approuvée par la Chambre haute.

"Nous subissons un orage", dit le gros titre
(une phrase du discours présidentiel)
sur fond de patio de la Casa Histórica de Tucumán
avec la vice-présidente dans son fauteuil et la première dame dans une pose top-model
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Dans la presse du jour, seul Página/12 montre la foule (impressionnante) des manifestants. Dans les autres journaux nationaux, c'est à peine si l'on évoque l'événement.

Pour aller plus loin :
lire l'article de Página/12 sur la manifestation
lire l'article de Página/12 sur le discours du président
lire l'entrefilet de Página/12 sur la présence dans la manifestation de représentants des familles du sous-marin ARA San Juan avec qui des gens sont allés partager un chocolat chaud (on est en plein hiver en Argentine et à Buenos Aires, on a plutôt froid)
lire l'article de La Prensa sur la manifestation
lire l'article de La Prensa sur le discours présidentiel
lire l'article de La Nación sur le discours présidentiel
lire l'article de Clarín sur le même sujet



(1) Cela fait trois fois cette année qu'il se défile ainsi : la première le 20 juin, lorsqu'il a annulé au dernier moment sa venue à Rosario pour la cérémonie officielle en l'honneur du drapeau et de son créateur, Manuel Belgrano, et la deuxième, la semaine dernière, lorsqu'il a annulé, là encore à la dernière minute, le défilé militaire qui devait avoir lieu hier, de peur d'être confronté au mécontentement des forces armées devant la politique salariale pingre qu'il leur applique, en cette année où la Marine a perdu un de ses bâtiments dans des conditions indignes d'une démocratie, avec 44 membres d'équipage à bord, qui n'ont toujours pas reçu l'hommage de la nation, huit mois après leur disparition.

lundi 9 juillet 2018

Caminos y Sabores ce week-end [Actu]

Les délicieuses et très variées pommes de terre andines
"Passion pour ce que nous mangeons"

Le Salon de la gastronomie argentine, Caminos y Sabores (chemins et goûts), se tient pendant ce long week-end de trois jours.

Liqueur de gingembre (de la marque patagonienne La Scala)

Depuis vendredi, il a attiré beaucoup de monde dans les pavillons d'exposition de La Rural dans le quartier de Palermo, à Buenos Aires.

La traditionnelle picada argentine : charcuteries, olives et fromages
à picorer avec un verre de vin ou une pinte de bière
Le visuel a été conçu alors que l'Argentine était encore dans le Mundial
"Picada du Mundial : Passion pour notre Sélection"

Le mauvais temps a bien aidé : le public est venu trouver un peu de chaleur alors qu'il pleuvait beaucoup sur la capitale argentine.

La récolte de la yerba mate pour la boisson nationale
"Passion pour ce que nous produisons"

Pour aller plus loin :
découvrir la manifestation à travers son site Internet et sa page Facebook