lundi 28 février 2011

La chanteuse argentine Marina Cedro à l'Espace Tango Negro le 10 mars [ici]

Affiche diffusée par Tango Negro

L'auteur-compositrice-interprète et pianiste Marina Cedro sera à l'Espace Tango Negro à Paris, 71 rue Rochechouart, M° Anvers ou Barbès, le jeudi 10 mars 2011, à 19h30, pour un concert à découvrir absolument, au sein d'un groupe baptisé Tango Alterado et composé du clarinettiste Diego Losa et de deux percutionnistes.

Une manière de jouer bien particulière, une voix superbe et une manière bien à elle de reprendre les classiques, comme en témoignent ses versions des tangos Afiches et Maquillaje, que vous pouvez écouter sur sa page Myspace.

Elle a étudié la musique au Conservatoire National de Buenos Aires et le théâtre et la danse au Centro Cultural San Martín. Côté poésie, elle s'est formée à travers les ateliers littéraires donnés au Centro Cultural Rojas, toujours à Buenos Aires, dont elle a donc suivi la plupart des bonnes pistes...

Pour réserver :
téléphone : 06 29 63 65 76 ou 01 73 75 05 42

Pour en savoir plus :
consulter le site trilingue de Marina Cedro (espagnol, français, anglais)

Le trio Escolaso à l'Espace Tango Negro lundi en huit [ici]

Photo diffusée par les artistes

C'est un très beau trio de guitaristes et un chanteur qui feront escale lundi 7 mars à 19h30 au pied de la Butte Montmartre, à l'Espace Tango Negro : El Escolaso et Nicolás Argonz.

El Escolaso s'est formé à Rosario en Argentine et se partage entre l'Argentine et l'Espagne.

Ce sera leur seul concert à Paris dans la tournée qu'ils effectuent en Europe actuellement.

Participation aux frais : 10 € par personne.

Espace Tango Negro, 71 rue Rochechouart, 75009 Paris, M° Barbès ou Anvers.
par téléphone :06 29 63 65 76 ou 01 73 75 05 42

Affiche diffusée par Tango Negro

Pour en savoir plus sur El Escolaso : 
visitez leur site Internet quadrilingue (espagnol, anglais, français, allemand)

vendredi 25 février 2011

Une après-midi pour analyser et découvrir quelques styles chorégraphiques en mars [à l'affiche]

L'association des professeurs, danseurs et chorégraphes de tango argentin, l'AMBTCA, vous invite à une session d'analyse des styles chorégraphiques avec vidéos et familles des danseurs qui parleront de leurs souvenirs.

Les couples de danseurs dont le style pourra être analysé et admiré sont Cacho Mantegazza et Isabel dans le tango Tigre Viejo, Adela dite La Gallega (1) et Tito, dit El Sastre (2) pour la milonga Meta Fierro, et Juan Belsito et Nina, dont l'AMBCTA n'a pas donné le titre de l'oeuvre interprétée.

Cette première session aura lieu le vendredi 4 mars 2011 à 17h, à Carlos Pelligrini 385, 2ème étage, dans le micro-centro (quartier de Monserrat).

Pour plus d'informations, consulter le site de l'AMBTCA. Sous le lien, vous trouverez l'article portant sur cette manifestation. Vous pouvez consulter à tout instant le site de l'AMBCTA, que vous trouverez en lien permanent dans la rubrique Eh bien, dansez maintenant !, dans la partie inférieure de la Colonne de droite.

(1) comprendrez l'Espagnole (ou la descendante d'Espagnols)
(2) comprenez le tailleur (le métier artisanal consistant à réaliser des costumes d'hommes).

Joven Tango annonce la couleur pour mars 2011 [à l'affiche]

Cliquez sur l'image pour obtenir une meilleure résolution et pouvoir lire

L'association uruguayenne Joven Tango prépare sa rentrée et annonce son programme pour le mois de mars, le traditionnel mois de la rentrée dans l'hémisphère sud. Ils annoncent même leur soirée du 10 avril, où Joven Tango organise l'hommage traditionnel au tango La Cumparsita avec, en vedette cette année, la figure de Juan D'Arienzo, qui en fit un célèbre arrangement en 1937 qui sauva le tango de l'abîme où le poussait la vogue immodérée du fox-trot, et celle de Francisco Canaro, le local de l'étape. Bien qu'il ait fait toute sa carrière et qu'il soit arrivé à Buenos Aires en bas-âge, Francisco Canaro n'en reste pas moins un Uruguayen de naissance et cela, les Uruguayens ne l'oublient jamais.

Cet hommage aura lieu dans la Salle Zitarrossa, l'une des plus prestigieuses de Montevideo, à 20h30, avec deux formations, dont une, le Quinteto Pirincho, viendra de Buenos Aires pour l'occasion. L'autre, qui joue à la manière de D'Arienzo, est un ensemble local, la Orquesta Nelson Alberdi.

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Bonne lecture.

Pour en savoir plus sur Joven Tango, cliquez sur leur nom dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search, ci-dessus, pour sélectionner l'ensemble des articles que je leur ai consacrés. Vous pouvez aussi aller directement consulter leur site, que vous trouverez dans la rubrique Eh bien, dansez maintenant !, dans la partie basse de la Colonne de droite, parmi les liens vers les sites extérieurs.

Un nouvel article dans Tout Tango : retour sur ma causerie à Caen en octobre dernier [ici]

Cliquez sur l'image pour l'obtenir en plus haute résolution

Le 9 octobre dernier, j'étais invitée par l'association Tempo Tango pour parler de l'histoire du tango comme je le fais ici et là, à Paris et ailleurs, depuis la sortie de Barrio de Tango, le recueil bilingue de tangos argentins que j'ai fait éditer au Jasmin en mai 2010 (voir mon Retour sur images du 17 novembre 2010 et mon article du 22 septembre 2010).

Serge Davy, le président de l'association, en a fait un compte-rendu dans différents media, dont le numéro actuel de la revue trimestrielle Tout Tango, éditée à Montpellier pour toute la communauté du tango francophone européen.

Un grand merci à lui et à tous les adhérents de Tempo Tango qui m'ont fait un si chaleureux accueil dans cette très belle chapelle désaffectée où se tenait notre rencontre, en plein centre historique de la ville normande.

Vous pouvez consulter le site de Tempo Tango dans la rubrique Eh bien, dansez maintenant !, dans la partie basse de la Colonne de droite, où vous trouverez aussi le site Internet de la revue Tout Tango.
Pour consulter les informations sur les échos que mes conférences et mes livres trouvent dans les media, cliquez sur le mot-clé media dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search, ci-dessus.
Pour tout savoir sur mes activités, conférences, livres, organisation de concerts et rencontres littéraires, cliquez sur le mot-clé ABT (pour Agenda de Barrio de Tango), dans ce même bloc Pour chercher, entre le titre et le corps de chaque article.

jeudi 24 février 2011

Luis Salinas à Clásica y Moderna demain soir [à l'affiche]


C'est un grand guitariste de jazz qui se produira demain soir à 22h, à Clásica y Moderna, le Bar Notable du sud de Recoleta que vous commencez à bien connaître si vous lisez régulièrement ce blog.

Luis Salinas aime aussi interpréter les tangos, valses et milongas du répertoire et il le fait très bien. Comme son ami le bandonéoniste Walter Ríos qui passe lui aussi d'un bord à l'autre sans coup férir. Alors n'hésitez pas à le découvrir en commençant par ses pages sur Internet et ensuite en y allant (Callao 892), si vous vous trouvez sur place, bien sûr.

Pour aller plus loin :
Vous connecter au site de Luis Salinas (pour y découvrir un certain nombre de ses enregistrements, dont plusieurs tangos classiques)
Vous connecter à la page Myspace de Luis Salinas (attention : elle n'est pas mise à jour).

mardi 22 février 2011

La rentrée de Lucrecia Merico à ECuNHi [Actu]

La chanteuse Lucrecia Merico, qui sera ce soir à Clásica y Moderna avec Valeria Shapira, pour une nouvelle représentation de Las Minas del Tango Reo, reprendra le lundi 4 avril son atelier d'interprétation vocale et de répertoire du tango, au Centre Culturel ECuNHi fondé par Madres de Plaza de Mayo (Avenida del Libertador, 8465).

Ce sera tous les lundis de 17h30 à 21h30, pour un coût mensuel de 120 $. C'est le guitariste Tony Gallo qui accompagnera les élèves et le professeur.

Les inscriptions ont commencé hier et le bureau est ouvert tous les jours en semaine de 15h à 19h.

Cet atelier a donné lieu l'année dernière à l'enregistrement d'un disque, avec quelques uns des élèves du troisième âge, Señales de Vida (voir mon article du 10 février 2011 sur le téléchargement de six des pistes de ce CD).

Les trente ans de radio de Víctor Hugo Morales [Actu]

C'est un journaliste de très grand talent que saluent aujourd'hui les pages culturelles de Página/12, un journaliste politique averti, qui recueillit l'un des derniers grands coups médiatiques de Néstor Kirchner, un commentateur sportif exalté et un animateur d'émissions culturelles, dont une s'intitula El Polaco es Gardel (comprendre : "Roberto Goyeneche est la perfection faite homme", ou "Roberto Goyeneche et Gardel, c'est tout un").

Il y a trente ans, des producteurs argentins s'en allèrent tirer de prison le jeune homme qui y croupissait pour une bagarre un soir de match (de football, bien sûr). Presque en même temps, Maradona donnait ses premiers shoots sous les couleurs du Boca Juniors. Et c'est le commentaire du plus célèbre but de Maradona qui a fait entrer Víctor Hugo Morales dans la légende radiophonique argentine et hispano-américaine, le fameux "Diegol ! Diegol ! [...] Gracias Dios por estas lágrimas". C'était en 1986, Diego Maradona venait de marquer le deuxième but de l'Argentine contre l'Angleterre au Mexique, au Stade Aztèque. Le premier, vous le saviez déjà, je ne vous apprends rien, qu'il venait de marquer, il l'a appalé La Mano de Dios. Celui-ci fut El Gol del Siglo (le but du siècle). C'est dans ces quelques secondes d'envolée lyrique de Victor Hugo Morales désignant Maradona comme un Barrilete Cósmico (cerf-volant cosmique), une métaphore que le poète Alorsa reprit dans sa chanson Para verte gambetear, hommage à Diego Maradona (1).

Hasta la llegada de Víctor Hugo, los grandes del relato futbolístico nacional (Fioravanti, Muñoz, Veiga) se limitaban a mencionar al jugador que llevaba la pelota, su posición en la cancha, los probables receptores y poco más. Explotaban recién a la hora del grito del gol. Pero antes de que la pelota golpeara las redes, contaban lo justo y lo necesario. En cambio, Víctor Hugo metió todos los ingredientes futboleros en la cancha y en el aire de la radio. Y de esa mezcla apasionada y apasionante surgió un relato que muy pronto atrapó al oyente argentino y que sigue atrapándolo, tres décadas más tarde. Cuando el fútbol, la vida y la radio son otros, no necesariamente mejores.
Daniel Guiñazú, in Página/12

Jusqu'à l'arrivée de Víctor Hugo, les grands du commentaire footballistique national (Fioravanti, Muñoz, Veiga) se limitaient à mentionner le joueur qui avait la balle, sa position sur le terrain, les destinataires probables et pas grand chose de plus. Ils n'explosaient qu'au moment où éclatait le cri du but. Mais avant que la balle frappe les filets, ils racontaient le strict nécessaire. Tout au contraire, Víctor Hugo a fourré tous les ingrédients footeux sur le terrain et sur les ondes de radio. Et de ce cocktail passionné et passionant a surgi un commentaire qui a très vite capté l'auditeur argentin et qui le capte toujours, trois décennies plus tard. Quand le football, la vie et la radio sont différents, pas nécessairement meilleurs.
(Traduction Denise Anne Clavilier)

Et si au lieu de souffler trente bougies, on se repassait ce fameux commentaire de 1986, en VO, grâce à You Tube (et avec des sous-titres en espagnol, ça aide à comprendre)... Voir aussi mon article du 19 novembre 2008 sur ce texte historique (en version bilingue).

Voir aussi le site de Víctor Hugo Morales, que j'ai placé en lien permanent dans la Colonne de droite, dans la rubrique Actu, dans la partie inférieure.

(1) traduit dans Barrio de Tango, recueil bilingue de tangos argentins, ed. du Jasmin, mai 2010, p 158. Vous pouvez l'écouter dans la liste d'écoute consacrée à Barrio de Tango, qui compte désormais 98 morceaux, sur ma page Myspace (cliquez sur l'onglet Playlists pour y accéder).

lundi 21 février 2011

Tangos d'hier et d'aujourd'hui : le programme du samedi 26 février 2011 [ici]

Prenant appui sur ce qui se passe lors des Rendez-vous littéraires du samedi et des conférences, je persiste à explorer dans ces premières séances de Tangos d'hier et d'aujourd'hui la thématique de l'amour dans le tango-canción (tango à texte, en français). Une thématique qui lui est fortement associée, parfois jusqu'au cliché et à la caricature, et dont, en se penchant sur les textes, on discerne sans peine l'immense variété et l'inépuisable richesse littéraire, musicale, culturelle et sociologique.

Le Rendez-vous du 26 février 2011 sera donc consacré à une première approche d'un des poètes fondateurs du tango-canción (1) : Homero Manzi (1907-1951), avec deux de ses plus célèbres titrs sur ce thème, Fuimos (2) et, si nous avons le temps, Milonga triste.

Un seul auteur et deux compositeurs, José Dames pour Fuimos et Sebastián Piana pour Milonga triste, deux musiciens dont le nom nous est peu connu parce qu'ils ne furent pas à la tête de leur propre orchestre. Pourtant Sebastián Piana est vraiment un créateur primordial, un pilier porteur de la construction du répertoire, comme j'aurai l'occasion de l'exposer.

4ème de couverture d'un disque de Susana Rinaldi, A Homero Manzi
(avec une citation du tango Malena)

On profitera aussi de ces deux morceaux ou seulement du premier, pour aborder les figures des deux chanteuses fabuleuses, qui sont deux légendes vivantes du tango, Nelly Omar et Susana Rinaldi, dont vous savez, grâce à l'actualité culturelle traitée dans Barrio de Tango (ce blog), qu'eles sont toutes les deux en activité. Pourtant, la première fêtera en septembre ses 100 ans.

Ce tango et cette milonga nous feront entrer dans l'oeuvre très autobiographique sans être jamais anecdotique ni indiscrète d'un poète au spectre expressif très vaste, depuis les métaphores presque surréalistes, ou du moins oniriques, de Fuimos, jusqu'au dépouillement extrême de Milonga triste.

Après une première découverte de Roberto Goyeneche, ce sont deux nouvelles grandes voix qu'il faut connaître.

Rendez-vous le samedi 26 février 2011, à 18h, à l'Académie Esprit Tango, 3 rue des Vignoles, 1er étage, 75020 Paris, M° Avron.
Participation : 15 € par personne.

Pour la bonne organisation de la rencontre, il vous est demandé de vous inscrire dès à présent par mail (dactango@hotmail.fr). Un grand merci à tous ceux qui ont la courtoisie de se plier à cette demande et de nous faciliter ainsi la tâche de préparation.

Pour en savoir plus sur ces Rendez-vous littéraires, cliquez sur le mot-clé RVL dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search, ci-dessus.
Pour en savoir plus sur l'ensemble des rencontres littéraires que j'anime, pour le moment uniquement à Paris, cliquez sur le mot-clé CLT.
Pour en savoir plus sur mes conférences, cliquez sur le mot-clé ABT (pour Agenda de Barrio de Tango).
Pour lire l'ensemble de mes articles sur l'Académie Esprit Tango, cliquez sur le mot-clé AET.

(1) On peut dire que le tango-canción a eu cinq poètes fondateurs, par l'envergure de leur oeuvre : Pascual Contursi (1888-1932), le créateur en 1916, avec le tango Mi noche triste, abordé lors du Rendez-vous du 5 février 2011 et que j'ai mis au programme du Café littéraire de l'Espace Tango Negro, à Paris, que j'animerai le mardi 1er mars prochain à 20h, Enrique Cadícamo (1900-1999), Celedonio Esteban Flores (1896-1947), Enrique Santos Discépolo (1901-1951) et Homero Manzi (1907-1951).
(2) Fuimos fait partie des 231 textes de tango regroupés dans Barrio de Tango, recueil bilingue de tangos argentins, que j'ai publié aux Editions du Jasmin en mai 2010. A la page 214.

Daniel Perez et Marie Crouzeix donnent trois concerts cette semaine [ici]

L'Auvergne part en Argentine cette semaine. Le guitariste argentin Daniel Perez et sa partenaire française, la flûtiste Marie Crouzeix, que les lecteurs de Barrio de Tango connaissent bien désormais, donneront trois concerts à la fin de la semaine, au sein de trois formations différentes.

Jeudi 24 février 2011, à 20h : concert gratuit du Trio PUC (Daniel Perez, Claudia Urrutia, la chanteuse chilienne du groupe, et Marie Crouzeix), au bar-restaurant L'Adresse, place du Mazet à Clermont-Ferrand. Le concert a lieu dans un restaurant marocain. Il vous est donc recommandé de réserver à l'avance pour pouvoir dîner (tel : 04 73 92 31 57)

Vendredi 25 février à 21h : soirée dansante... Milonga animée par le Petit Orchestre Atypique de Tango (Daniel Perez, Marie Crouzeix et le contrebassiste Fabrice Gouterotà La Table d'Hôte, 30 rue Jules Guesdes, à Gerzat (63360). Le concert est gratuit. Ce soir-là, à côté de sa carte habituelle, la Table d'Hôte proposera aussi aussi tapas et cocktails (avec ou sans alcool). Réservation au 04 73 24 39 93.

Affiche diffusée par les artistes

Dimanche 27 février à 17h : concert conjoint des deux duos Taquetepa (Daniel et Marie) et A Tue Tête, à l'Arthé Café, Sauterre, à Manzat (63410). Renseignements et réservation au 04 73 33 58 12.

Pour en savoir plus, visitez les différentes pages Myspace animée par Marie et Daniel :
Page de Taquetepa
Sans oublier la page Myspace du duo A tue tête.

Et bonnes soirées !

Festival Radio CAFF : le programme de la seconde semaine [à l'affiche]

Nouveau programme cette semaine pour la fin du 1er Festival de Tango de Radio CAFF avec concerts organisés au Club Atlético Fernández Fierro, Sánchez de Bustamente 764, dans le quartier de l'Abasto, et retransmis en direct par Radio CAFF (en streaming) et La Voz de las Madres (AM 530 en voie hertzienne), via Fractura Expuesta en streaming.

Jeudi 24 février 2011 à 22h : Diego Schissi Quinteto et Orquesta El Arranque, avec retransmission en direct par La Voz de las Madres.
Entrée : 35 $ avec location à l'avance (Café Musetta, Billinghurst 894, esquina Tucumán) ou 40 $ le jour même à la caisse du CAFF

Vendredi 25 février 2011, à 22h : Orquesta Típica Agustín Guerrero et Orquesta Típica Ciudad Baigón, avec retransmission sur Radio CAFF et Fractura Expuesta (mais sans retransmission hertzienne)
Entrée : 30 $ avec location à l'avance ou 35 $ le jour même à la caisse du CAFF

Samedi 26 février 2011, à 22h : Conjunto Falopa et La Chicana, avec retransmission sur Radio CAFF et Fractura Expuesta (sans retransmission hertzienne)
Entrée : 40 $ avec location à l'avance ou 50 $ le jour même à la caisse du CAFF.

Pour écouter les concerts en direct sur streaming (attention : les heures données sont celles de Buenos Aires, il y a 4 heures de décalage quand l'Europe est en heure d'hiver), vous disposez des liens avec Fractura Expuesta et Radio CAFF dans la rubrique Ecouter de la partie inférieure de la Colonne de droite.

Les dettes pas très nettes de la Ville de Buenos Aires [Actu]

C'est Página/12 qui révélait hier cette nouvelle affaire surréaliste liée à la gestion de la Ville de Buenos Aires par Mauricio Macri, le leader du PRO (droite libérale), dont je vous rappelle (mais vous ne l'aviez pas oublié) qu'il envisage sérieusement de se présenter à l'élection présidentielle du printemps prochain (octrobre 2011).

Mauricio Macri avait contracté il y a un peu moins d'un an, au nom de la Ville bien entendu, un prêt de 475 millions de dollars (1), soit 1843 millions de pesos argentins, pour accroître le réseau du métro portègne (subte), sur les deux lignes historiques A et B (qui traversent Buenos Aires parallélement d'est en ouest, l'une sous Avenida Rivadavia, l'autre sous Avenida Corrientes) et la plus récente ligne H (qui traverse la ville perpendiculairement), à travers un programme financier à très haut taux d'intérêt, joliment baptisé Bono Tango S8 (2). Mais l'argent n'a pas pu être employé à cet effet, parce que les travaux sur ces lignes n'ont pas été habilités. Qu'à cela ne tienne, Mauricio Macri a alors décidé de transférer ces fonds pour partie sur des travaux dans les écoles (jamais réalisés) et pour l'autre partie, à AUSA, la société concessionnaire des autoroutes pour des mises en sécurité de certains passages à niveau (il y en a beaucoup en plein ville, qui coupent les rues et les avenues. A l'heure de pointe, je n'ai même pas besoin de vous en décrire les inconvénients et les dangers). Travaux de voirie jamais réalisés eux non plus. Résultat : l'argent ainsi emprunté a été converti en bons du trésor, pour un tiers (600 millions de pesos), au taux de 12%, et le solde sur un placement fixe de Banco Ciudad, rapportant 6,5% l'an. L'inflation nationale étant autour de 20% les bonnes années, de 25 les autres, Página/12 estime que la Ville a déjà perdu 30 millions de pesos rien que dans cette opération de trésorerie. Le tout sans que les décisions n'aient reçu toutes les autorisations législatives en bonne et due forme que prévoie pour ce type de transfert la constitution de la Ville.

Les seuls intérêts de cette dette inutilement contractée s'élèvent, toujours d'après le quotidien, à quelque 235 millions de pesos. Or le budget que la Ville consacre à l'éducation est de 107 millions et celui consacré aux programmes de logement (qui font tant défaut à Buenos Aires, comme l'ont bien montré les émeutes de décembre à Villa Soldati et dans les quartiers environnants) s'élève quant à lui à 74 millions de pesos.

Edifiant, non ?

Du coup, chauffée à blanc, la rédaction de Página/12 a décidé ce lundi de tirer à volonté sur Macri. Elle fait donc sa une sur le contenu de quelques révélations Wikileaks relatives aux relations, que les Argentins ont l'habitude de qualifier de carnales (charnelles), entre Macri, avec ses ambitions présidentielles, et l'Ambassade des Etats-Unis, dont il avait déjà annoncé en août, devant la Legislatura, qu'il avait sollicité l'autorisation, avant de nommer son chef de la Sécurité (le surnommé El Fino Palacios, Palacios l'élégant, déjà sous les barreaux depuis plusieurs mois pour le scandale des écoutes illégales des victimes de l'attentat de l'AMIA).

Le fait que le Chef du Gouvernement de la Ville de Buenos Aires en réfère à une ambassade étrangère était déjà en soi une aberration politique difficile à admettre. Mais les câbles sortis par Wikileaks indiqueraient que Macri se serait livré en plus à une véritable cabale contre le Gouvernement de son propre pays pour faire valoir ses atouts à lui de champion du marché international, du libre-échange, de la dérégulation du marché et de serviteur des intérêts économiques du géant septentrional. Ce faisant, Mauricio Macri s'inscrirait une fois de plus dans la tradition économico-politique dont l'ultra-libéralisme est solidaire en Argentine, celle de la Generación del Ochenta et de la Década Infame (voir à ce sujet mon Vademecum historique, dans les Petites chroniques de la partie médiane de la Colonne de droite), une tradition qui consiste à livrer, sans aucun scrupule ni remord de conscience, les ressources de l'Argentine aux super-puissances économico-stratégiques de l'heure, Angleterre pour la Generación del Ochenta (gouvernement oligarchique un brin maffieux des années 1880 à 1916) puis Angleterre – Etats-Unis sous la Década Infame (1930-1940/1943) et pour finir Etats-Unis tout seuls entre la chute de Juan Domingo Perón et la fin de la Dictature (1955-1983), avec une petite décennie de revenez-y sous le mandat de Carlos Menem, dan les années 1990.

Cet héritage de la Generación del Ochenta, Mauricio Macri l'avait presque revendiqué en décembre dernier, lorsqu'il a tenu des propos ouvertement xénophobes pour se dédouaner de ses responsabilités politiques et sociales concernant les émeutes qui faisaient alors rage dans le quartier sud de Villa Soldati (voir mon article du 10 décembre 2010 à ce propos et l'ensemble de mes articles sur ces émeutes).

La plupart de ces pratiques de gestion financières font actuellement l'objet de plaintes en cours d'instruction et pour certains d'entre elles, elles ont même donné lieu à condamnation du Gouvernement de la Ville de Buenos Aires. Mais peu importe : Mauricio Macri continue son chemin et prépare sa campagne électorale.

Pour aller plus loin :
lire l'article de Página/12 d'hier sur le devenir du prêt perdu
lire l'article de Página/12 de ce matin sur les fuites de Wikileaks, qui ont inspiré à ses astucieux titreurs un gros titre en forme de citation des Beattles (3) (Con una ayudita de mis amigos, With a little help of my friends, Avec un peu d'aide de la part de mes amis).

(1) Au-delà des montants de la vie quotidienne, en Argentine, on compte en dollars. C'est une monnaie plus stable que le peso argentin, affecté par l'inflation nationale, d'environ 20% par an.
(2) Pour mémoire : en annonçant le programme du 12ème Festival de Tango de Buenos Aires en août 2010, Mauricio Macri avait provoqué la colère de nombreux artistes en désignant le tango comme "la soja de la Ciudad de Buenos Aires". Quand on sait que le soja est en train d'envahir la terre arable argentine pour remplir les poches des exportateurs tout en vidant l'assiette des Argentins, faute d'élevage et de culture de céréales, de fruits et de légumes, le choix en mars et avril 2010 de ce programme et de ce nom n'est pas un pur hasard ni une fantaisie poétique. Voir mon article du 5 août 2010 sur l'annonce du Festival en août 2010 et celui du 7 août 2010 sur l'une des réactions que cette formule choc a provoquée à gauche.
(3) Le scandale Wikilieaks a aussi arrosé l'Argentine en son temps, avec la publication de câbles très grossiers à l'égard de l'actuelle présidente et de son défunt mari, et je n'en ai pas touché un seul mot dans Barrio de Tango, ce blog, parce que ces révélations n'étaient pas plus éclairantes sur la politique argentine que ne l'ont été sur nos politiques en Europe celles touchant nos gouvernants, qu'ils soient français, belges, italiens, espagnols, anglais ou allemands, pour ne pas les mentionner tous. Un tissu de banalités et de on-dit plutôt imprécis et tout aussi renseigné que n'importe quel article écrit par un bon journaliste connaissant son métier. Ce qui a montré surtout la piètre compréhension des pays étrangers qu'avait le Department of State sous la présidence de George W. Bush et peut-être encore aujourd'hui. En Argentine, des circonstances particulières et tout à fait exceptionnelles ont obligé la porte-parole de l'Ambassade des Etats-Unis à présenter des excuses publiques à la Présidente et Hillary Clinton à se manifester auprès de la Casa Rosada, puisque les câbles rendus publics portaient atteinte à la vie privée du couple Kirchner et calmoniaient Néstor Kirchner, décédé quelques semaines auparavant, le 27 octobre 2010, ce qui avait soulevé une vive émotion populaire en Argentine et provoqué de nombreux hommages de la part des pays voisins, sans parler d'un deuil personnel très douloureux pour la Chef d'Etat argentine qui n'en avait pas moins repris ses activités très vite avec une dignité que personne ne peut honorablement lui nier (voir mes articles sur le décès de Néstor Kirchner et ses développements dans le pays et le sous-continent).

samedi 19 février 2011

Tributo a mí mismo : un tour de chant de Lucio Arce par chanteurs interposés [à l'affiche]

C'est à un récital un peu particulier que nous invite l'auteur-compositeur-interprète Lucio Arce à l'Hostel Cultural Terrasa, Corrientes 3594, vendredi 25 février 2011 à 21h30, a la gorra (1).

Affiche diffusée par Lucio Arce (cliquez dessus pour une meilleure résolution)

Le spectacle s'appelle modestement Tributo a mí mismo (ce qui se comprend assez facilement, surtout avec les pitreries auxquelles se livre l'ami Lucio sur cette affiche plutôt marrante, à moins que vous ne soyez désespérément allergique à l'humour argentin et à l'humour en général, de quelque pays que ce soit).

Il a invité autour de lui un certain nombre d'artistes amis qui tous chanteront ses chansons (avec des intervertions sur l'affiche) :
Facundo Radice et Bruma Ottavianelli
Santiago Alvarez (harmonica)
le Dúo Púa Abajo et le Dr Romero (harmonica aussi).

Si vous êtes à Buenos Aires, il ne faut pas rater un truc pareil (Lucio parle parfaitemnet l'anglais des Etats-Unis et comprend assez bien le français : donc vous pourrez le saluer de ma part).

Ajout du 22 février 2011 : Lucio Arce fait savoir qu'il y a un changement de lieu. On passe de Almagro à San Cristobal. Le concert sera donné au Teatro Orlando Goñi (du nom d'un des grands pianistes de Troilo), situé Cochabamba 2536, une rue coincée entre Avenida San Juan et l'Autoroute 25 de Mayo. D'où un changement de photo, ci-dessus, aujourd'hui.

Pas d'autre article aujourd'hui : à 18h, j'anime un nouveau Rendez-vous littéraire Tangos d'hier et d'aujourd'hui, à l'Académie Esprit Tango, 3 rue des Vignoles, Paris 20ème (M° Avron), autour de la letra de Toda mi vida et, si on a le temps, de Como dos extraños, deux textes de José María Contursi, sur une musique l'un de Aníbal Troilo, l'autre de Pedro Laurenz, deux grands bandonéonistes devant l'Eternel, à la suite du premier rendez-vous, le 5 février dernier, où nous avions scruté Mi noche triste, du papa, Pascual Contursi, letra historique sur laquelle je reviendrai, au Café littéraire qui s'ouvrira le mardi 1er mars, à 20h, toujours à Paris, mais cette fois-ci à l'Espace Tango Negro (voir mon article d'hier à ce sujet). Ce soir, on saute à la génération suivante, tout en continuant d'explorer la même thématique littéraire, l'amour déçu et malheureux (voir mon article du 7 février 2011 sur ce deuxième Rendez-vous parisien).

(1) a la gorra : l'expression se trouve traduite dans la Trousse lexicale d'urgence, que j'ai mise à disposition dans la partie médiane de la Colonne de droite.

Rentrée des classes à Joventango [Actu]

Cliquez sur l'affiche pour l'ouvrir en meilleure résolution et lire le contenu

Pour la rentrée de mars 2011, l'association uruguayenne qui fait référence en matière de tango, Joventango, lance de nouveaux ateliers, avec le professeur Carlos Lobos, sur une nouvelle piste de danse (entièrement refaite pendant l'été), tous les jeudis à 18h30 et à 20h, à partir du jeudi 3 mars, pour niveau débutant et intermédiaire d'abord, puis pour niveau avancé, plus tard dans la soirée.

Les inscriptions sont ouvertes. Toutes les informations sont sur l'affiche. Vous trouverez le lien vers le site Internet de Joventango dans la Colonne de droite, dans la rubrique Eh bien, dansez maintenant !, dans la partie inférieure de la Colonne, celle réservée aux liens vers les sites externes.

vendredi 18 février 2011

Café littéraire à l'Espace Tango Negro à partir de mars [ici]

A partir du mardi 1er mars 2011, à 20h, j'animerai un café littéraire autour du répertoire du tango, comme une première approche de la littérature argentine, à l'Espace Tango Negro, 71 rue Rochechouart, Paris 9ème (M° Anvers).



Pourquoi parler ici d'approche de la littérature argentine ? N'en ferais-je pas un peu trop pour ce qui n'est que de la chanson, ne manqueront pas de se demander bon nombre d'internautes lorsqu'ils tomberont, par hasard ou par curiosité, sur cet article ou sur ce blog. Eh bien, aussi curieux que cela puisse paraître à notre expérience européenne, non, ce n'est pas exagéré, loin de là.

Le tango, tout art populaire qu'il est, constitue en effet, avec la grande geste versifiée Martín Fierro (1) et l'oeuvre du poète et dramaturge Evaristo Carriego (1883-1912) qui l'ont précédé de quelques années, la pierre angulaire du patrimoine littéraire des Argentins et en partie également de celui des Uruguayens, tant là-bas c'est l'art populaire qui est le moteur de la vie culturelle autochtone et non pas, comme de ce côté-ci, de l'Atlantique, l'art des élites, qui impressionne le peuple et trop souvent le détourne de la culture, pourtant accessible à tout un chacun. En Argentine, l'oeuvre d'un Julio Cortázar (Bruxelles, 1914 - Paris, 1984) est pétrie des letras de tango et parsemée de citations de Manzi, de Cadícamo, de Discépolo, de Le Pera..., alors même que cet écrivain a beaucoup vécu à l'étranger, plus que dans son pays. Les paroliers du rock argentin eux-mêmes payent régulièrement et dévotement leur tribut à cet héritage national, ce qui justifie amplement l'inscription du genre au patrimoine culturel immatériel de l'humanité, votée par l'UNESCO en septembre 2009 (voir mon article du 30 septembre 2009 à ce sujet).

Le principe des Cafés littéraires de l'Espace Tango Negro est le même que celui des Rendez-vous littéraires de l'Académie Esprit Tango : une rencontre autour d'un ou deux textes de tango, dans des versions bilingues, pour apprécier la musique de l'original et l'inventivité de la langue d'une part et la richesse de la signification (grâce à la traduction en français) d'autre part, avec tout ce que le texte dit aussi entre les lignes, le trésor de ces perles historiques, sociologiques et culturelles que cachent les vers, tantôt réalistes, tantôt oniriques, tantôt allégoriques, et presque toujours revendicatifs ou du moins nettement protestataires. Aucune connaissance antérieure n'est nécessaire : on peut donc venir sans connaître l'espagnol (2), sans connaître ni savoir lire la musique, sans savoir chanter, sans savoir danser le tango, sans savoir danser du tout. Et il ne s'agit pas non plus d'apprendre à écrire des tangos et surtout pas de nous prendre pour des Argentins (ce qui est le plus sûr moyen de devenir des Argentins d'opérette. Alors, même si le ridicule ne tue pas, on évitera d'y tomber bêtement).

Au programme de ce premier Café littéraire, qui sera un vrai café avec de quoi se désaltérer et grignoter au cours d'un partage à la bonne franquette comme à Buenos Aires (3), j'ai mis le père de tous les tangos, sa majesté Mi noche triste, un incontournable classique de Pascual Contursi sur une partition de Samuel Castriota, immortalisé par Carlos Gardel, qui l'enregistra dès 1917 (4). Il est difficile en effet de s'intéresser à la poésie du tango et à la poésie populaire du Río de la Plata sans passer d'abord par cette porte d'entrée.

Lors du premier Rendez-vous littéraire de l'Académie Esprit Tango, le 5 février dernier, ce texte, sous son apparente simplicité, a inspiré beaucoup de questions et de remarques judicieuses. Lors de ma conférence de mardi dernier, le 15 février, à l'occasion de la présentation de mes deux livres à l'Espace Tango Negro (voir mon article du 5 février 2011), l'attitude du public, pendant et après la conférence, m'a confirmée cette soif d'aller loin dans la découverte et de dépasser les apparences et les clichés, dont vous n'êtes pas dupes. Je ne suis donc pas certaine que nous aurons le temps de regarder plus que cette letra historique, considérée comme le tout premier tango-canción ou tango à texte (en 1916). A toutes fins utiles, je prépare néanmoins Milonga sentimental et qui viendra verra...

Ce choix n'est pas fait au hasard, il existe en effet des liens entre Mi noche triste et Milonga sentimental, des liens thématiques, des liens historiques et en plus de ces liens, Milonga sentimental fera le pont avec le thème qui occupera tout le reste du mois de mars et sans doute une partie du mois d'avril : l'héritage noir du tango tel qu'il fut et qu'il continue d'être assumé, voire recherché et interrogé par les artistes de tango, tant les poètes que les compositeurs. L'Espace Tango Negro en est le témoignage par excellence à Paris, par son nom et par,encore plus, par l'oeuvre de son animateur, le musicien et peintre Juan Carlos Cáceres, un des compositeurs qui interrogent ces racines à travers tous ces disques, dont le tout prochain, Noche de Carnaval, à paraître en mars chez Mañana, apportera encore la preuve (5).
Comme dans les Rendez-vous littéraires, nous profiterons des textes pour aller regarder ce qui se passe du côté des interprétations musicales de ces morceaux, des arrangements et des différentes versions qui ont marqué l'histoire du tango et formé l'oreille musicale et la sensibilité poétique des Argentins et des Uruguayens. Tout cet humus culturel qui fait qu'ils ont des références bien à eux que nous avons à découvrir si nous voulons profiter de toute la richesse et de toute la saveur au plus près de ce qu'il dit et de ce qu'il chante.

Il est demandé une participation aux frais de 15 € par personne. Nombre de places limité.
Pour la bonne organisation de la rencontre, il vous est donc demandé de réserver par mail (6) en donnant votre nom, votre prénom, celui de vos accompagnants (le cas échéant) et si possible une adresse, pour la bonne tenue de la facturation (dactango@hotmail.fr).

Pour découvrir le lieu et son esprit, précipitez-vous la semaine prochaine au concert que Juan Carlos Cáceres donnera avec ses invités, le saxophoniste et clarinettiste argentin David Marcos, et le guitariste, argentin lui aussi, Hugo Díaz Cardenas, le jeudi 24 février, à 20h. Nous nous y retrouverons. Sur ce concert, voir mon article du 14 février 2011

Mes deux livres sont en vente à l'Espace Tango Negro et pourront donc être acquis au cours des Cafés littéraires (si vous voulez en acheter un pendant un concert, prévenez l'Espace Tango Negro par mail en réservant votre place. Cela facilitera l'organisation de la soirée pour Alicia Zadán qui s'occupe de mettre tout ça en musique).

(1) Martín Fierro, grand roman épique en vers, de José Hernández, a été publié pour la première fois en 1872. Il est à l'identité culturelle argentine ce que Don Quichotte est à celle de l'Espagne et ce que l'oeuvre de Molière est à celle de la France. Et parmi ces grands fondateurs, il convient aussi de rappeler le souvenir du poète Almafuerte, de son vrai nom Pedro Bonifacio Palacios (1854-1917), un Borges avant l'heure mais autodidacte, lui...
(2) D'autant plus que le tango est l'un des phénomènes moteurs du lent mais très profond processus de différenciation linguistique qui sépare de plus en plus et de manière irréversible depuis 120 ans la langue parlée en Argentine de celle pratiquée en Espagne, et qui nous est légitimement plus familière.
(3) café, thé, infusion ou soda, en fonction des goûts et de la température extérieure, avec petits fours secs. Et pourquoi pas une rueda de mate ? Aimeriez-vous goûter à cette boisson nationale, de forte amertume, surprenante pour nos palais, partagée par les Argentins et les Uruguayens ? Du point de vue organoleptique, le mate est à la fois un coupe-faim naturel, un tonique léger (qui n'empêche pas de dormir), une excellente protection contre les caries et un désaltérant puissant, en particulier sous sa forme glacée que l'on apprécie sous l'été caniculaire et humide du Río de la Plata.
(4) Mi noche triste, traduit et présenté dans Barrio de Tango, recueil bilingue de tangos argentins, ed. du Jasmin, avec 230 autres letras de tango, à la page 18.
(5) Sur l'héritage noir du tango tel que l'assume et le revendique Juan Carlos Cáceres, voir l'ensemble des articles que j'ai déjà consacrés à ce musicien en cliquant sur son nom dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search, ci-dessus, et en particulier l'article que j'ai publié sur son livre, Tango negro, la historia negada, édité en juin 2010 chez Planeta, à Buenos Aires, et pour lequel il a donné une interview à Página/12 (voir mon article du 26 juin 2010)
(6) Les adresses mails ainsi récoltées ne font l'objet d'aucune revente à des organismes commerciaux et ne serviront pas à vous harceler de propositions. Elles permettront en revanche de vous avertir de possibles changements de programme ou de date pour que vous ne vous déplaciez pas en vain.

La rentrée se prépare à la Academia Nacional del Tango : Seminario Homero Expósito [Actu]

La Academia Nacional del Tango a entamé les inscriptions pour le 1er quadrimestre 2011 du Séminaire Homero Expósito, qui forme des paroliers et poètes de tango, sous la coordination de Alejandro Martino, responsable de la bibliothèque de cette institution, installée sur la célèbre Avenida de Mayo.

Dans ce séminaire, on retrouve comme professeurs Alejandro Martino, qui est responsable des cours de versification, et Ernesto Pierro, Bibi Albert, Marcela Bublik et Raimundo Rosales, qui donnent les cours de poétique (1).

Le séminaire est complété par des conférences, ouverte au grand public (mais payantes), données par des artistes représentant différente disciplines, comme Javier González (guitariste et compositeur) (2), Horacio Ferrer (poète et historien), Carlos Andreoli (auteur-compositeur-interpréte), Eugenio Mandrini et Héctor Negro (1), tous deux poètes...

Cette nouvelle session commence le vendredi 1er avril 2011. L'inscription est ouverte du lundi au vendredi de 16h à 20h, dans les locaux de la Academia (Avenida de Mayo, 833, 3ème étage). Les élèves qui s'inscriront en février bénéficieront de 25% de réduction sur le prix du quadrimestre.

Pour en savoir plus sur cette formation, cliquez sur le mot-clé "Taller letrista", dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search, ci-dessus, ou sur l'un ou l'autre des noms des artistes qui y figurent également.

(1) Marcela Bublik (née en 1957), Raimundo Rosales (né en 1954), Héctor Negro (né en 1934) et Horacio Ferrer (né en 1933) ont chacun un chapitre consacré à plusieurs de leurs oeuvres (une dizaine environ pour chacun), en vers pour tous et en prose aussi pour les deux derniers, dans ma nouvelle anthologie bilingue, qui constitue le Supplément 2010 de la revue Triages, Deux cents ans après, le Bicentenaire de l'Argentine à travers le patrimoine littéraire du tango, publiée le 26 janvier 2011, par Tarabuste Editions, avec le concours du Conseil National du Livre. Cette nouvelle anthologie fera l'objet d'une deuxième présentation le 5 mars à Paris, à l'Académie Esprit Tango, 3 rue des Vignoles, M° Avron (entrée libre et gratuite), après celle du 15 février 2011, à l'Espace Tango Negro, à Paris également (voir mon article du 5 février 2011 sur ce sujet)
(2) Javier González, vous le connaissez aussi comme chef de la Orquesta Escuela de Tango do Conservatoire de Morón, dans la banlieue sud de Buenos Aires. Il m'a gracieusement offert, pour Deux cents ans après, deux partitions qui illustrent deux tangos qu'il a co-signés avec le poète Alejandro Szwarcman, qui fut jusqu'à la fin de l'année 2009 l'un des deux coordinateurs de ce Séminaire.

Un hommage à Horacio Ferrer hier avec Las Baldosas que cantan [Actu]

Hier, jeudi 17 février à 15h15, s'est ouverte une série de cérémonies officielles autour de Las Baldosas que cantan (1). Il s'agit de rendre hommage en 100 dalles commémoratives aux mensurations impressionnantes (2 m x 1,20) à différents artistes qui ont chanté Buenos Aires. Hier, le premier hommage était pour le Maestro Horacio Ferrer, qui était présent, avec le dévoilement d'une plaque consacrée à Balada para un loco (2), l'un des chefs-d'oeuvre co-signés avec Astor Piazzolla, dans l'avenue Callao à la hauteur du n° 1224, une section de cette artère dont il est question dans la letra de ce tango refondateur, créé en novembre 1969.

On attendait Mauricio Macri à cette manifestation, ce qui ne manquera pas de faire ricaner bien des artistes, auxquels il rend la vie si difficile depuis qu'il est arrivé à la tête du Gouvernement de la Ville de Buenos Aires, comme je vous en parlais encore hier dans un article concernant le conflit social durable qui secoue le Teatro Colón, l'opéra de la capitale argentine (voir mon article du 17 février 2011 à ce sujet).

Affiche diffusée par Avelino Tamargo
(cliquez sur l'image pour une meilleure résoulution, lisible)

Las Baldosas que cantan verront la pose et le dévoilement de ces dalles en divers endroits de la ville pour rappeler une oeuvre musicale liée au lieu ainsi marqué. La liste des artistes honorés est fort inégale, on y met sur le même plan Horacio Ferrer et Cacho Castaña, qui sera sans doute honoré pour Café la Humedad, esquina Gaona y Boyacá (3).

Las Baldosas que cantan fait partie d'une campagne intitulée Amor a Buenos Aires et destinée à marquer les liens de la ville avec ses artistes, de tango ou de rock. Elle est une initiative d'un groupe d'élus de la Legislatura Portaña et de la Chambre des Députés nationale.

Sur l'annonce diffusée par les services du député Avelino Tamargo, à l'initiative de l'opération, vous pouvez voir à quoi ressemble la première dalle, qui donne l'intégralité de la letra de Balada para un loco. L'oeuvre le méritait bien à coup sûr. Ses co-auteurs aussi. On fêtera très bientôt les 90 ans de la naissance de Astor Piazzolla.

Du coup, pourquoi ne pas écouter ce chef d'oeuvre, grâce à l'encyclopédie argentine et tanguera en ligne Todo Tango, dans les deux versions de référence que sont celle de Amelita Baltar, avec le texte initial, où c'est la femme qui décrit la scène délirante, à la troisième personne, et celle qu'a enregistrée dès l'année suivante Roberto Goyeneche (tant et si bien que l'enregistrement du Polaco est antérieur à celui de la créatrice, le couple Piazzolla-Baltar ayant été comme pris de court par le chanteur et la maison de disques, enthousiasmés). La version masculine, où c'est l'homme qui déroule son propre délire, à la première personne, est celle que j'ai traduite dans Barrio de Tango (le livre). Ce changement de personne grammaticale change du tout au tout la dimension littéraire du poème, qui fit son effet en son temps et continue de surprendre ceux qui le découvre grâce à des traductions partout dans le monde (sur le 40ème anniversaire de Balada para un loco et les célébrations qui l'ont marqué, reportez-vous à mon article du 28 novembre 2009 et au Retour sur images du 11 décembre 2009, rédigé par Solange Bazely, pour Barrio de Tango, le blog).

(1) Las baldosas que cantan : les dalles qui chantent. Les dalles en question sont celles qui couvrent les trottoirs de Buenos Aires et les patios dans les maisons individuelles.
(2) Balada para un loco est présenté, en version bilingue, espagnol-français, dans une traduction qui m'a valu de nombreux encouragements de la part du Maestro Ferrer, dans Barrio de Tango, recueil bilingues de tangos argentins, ed. du Jasmin, mai 2010, p 316.
(3) Café La Humedad a failli faire partie de Barrio de Tango. J'y ai renoncé au dernier moment pour inclure une autre letra, d'un autre auteur, parce que je ne pouvais pas ajouter une nouvelle page à ce volume qui devenait trop gros. Café la Humedad est l'une des très belles chansons que l'on doit à Cacho Castaña, qui n'a pas écrit que des chefs-d'oeuvre, loin de là. C'est pourquoi je tique un peu quand je vois cette manifestation l'honorer à l'égal d'un écrivain aussi constant qu'un Horacio Ferrer, surtout s'ils sont une centaine d'artistes à être ainsi distingués.

Une comédie musicale des années 80 demain au pied de l'Obélisque [à l'affiche]

Demain soir, samedi 19 février 2011, à 20h, heure locale, pour clore le cycle culturel estival intitulé La Cuidad al Aire Libre (la ville à l'air libre), Buenos Aires offre un grand spectacle à étincelle gratuit au pied de l'Obélisque, sur la Plaza de la República (à l'angle des avenues 9 de Julio et Corrientes) : ce sera la comédie musicale argentine, Tango Argentino, créée à Paris en 1983 puis à Broadway, ce qui le consacra et lui permit de faire le tour du monde dans les années 80, dans les derniers temps de la grande crise que traversa le tango depuis les années 60 jusqu'au début des années 1990, où il est rené de ses cendres, tel qu'on le connaît maintenant. Le spectacle n'atteignit lui-même Buenos Aires qu'en 1992.

Participeront au spectacle la grande danseuse María Nieves, créatrice avec son compagnon d'alors du tango de scène (Juan Carlos Copes), le danseur de scène Miguel Ángal Zotto (qui donne tout l'été un spectacle Puro Tango, au Teatro Metropolitano, voir mon article du 7 janvier 2011 à ce sujet), le danseur et professeur Carlos Copello, le couple milonguero mythique Gloria y Eduardo Arquimbau, et les chanteurs Raúl Lavie et María Graña. Le tout placé sous la direction de Claudio Segovia, le metteur en scène qui en fut le concepteur.

Ajout du 20 février 2011 : lire l'article de La Nación de ce matin, après l'événement qu'aucune pluie n'est venu remettre en cause.
Lire l'article de Clarín de ce matin

Retour aux sources ce soir pour Noelia Moncada [à l'affiche]

La chanteuse Noelia Moncada retourne ce soir chanter au Bar La Biela, Quintana 600, dans le quartier de La Recoleta. Il y a 9 ans, elle y donnait des récitals tous les week-ends avec le guitariste Pablo Covacevich, a la gorra (1).

Ce soir, elle y revient avec le pianiste Matías Alvárez dans le cadre d'une série de concerts organisés dans les Bares Notables de la ville de Buenos Aires, Jóvenes notables (les jeunes incontournables).

Ce sera à 19h30, ce soir, vendredi 18 février 2011. Si vous êtes à Buenos Aires, ne loupez pas ce concert...

Pour en savoir plus sur Noelia Moncada, cliquez sur son nom dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search, ci-dessus. Vous trouverez son site Internet dans la partie inférieure de la Colonne de droite, dans la rubrique Grillons, zorzales et autres cigales.

(1) a la gorra : à la casquette. En français, au chapeau. Voir aussi la Trousse lexicale d'urgence dans la partie médiane de la Colonne de droite.

Nouvelle présentation de mes livres à Paris le samedi 5 mars 2011 [Disques & Livres]

Affiche de la causerie (imprimable jusqu'en format A3 - Cliquez sur l'image pour obtenir la résolution originale)

Le samedi 5 mars 2011, à 18h, à l'Académie Esprit-Tango, à Paris, je donnerai une seconde causerie sur l'histoire du tango-canción (le tango à texte, comme nous dirions en français), à la suite de la parution de ma deuxième anthologie bilingue de chansons et poésie populaire de Buenos Aires, Deux cents ans après, le Bicentenaire de l'Argentine à travers le patrimoine littéraire du tango, paru dans la revue Triages, dont elle constitue le Supplément 2010, chez Tarabuste Editions (rue du Fort, Saint-Benoît-du-Sault, dans l'Indre, France).

~ Entrée libre et gratuite ~
Académie Esprit Tango
3 rue des Vignoles
75020 Paris M° Avron

A la suite de la conférence, les danseurs pourront bien entendu prendre part à la traditionnelle pratique, qui commence à 18h et se poursuit jusqu'à minuit, au prix de 9 € l'entrée (boisson non alcoolisée à volonté comprise).

Mes deux ouvrages seront en vente, au prix respectif de 24,90 € pour Barrio de Tango (ed. du Jasmin) et 20 € pour Deux cents ans après (Tarabuste éditions).

Pour en savoir plus sur la conférence, vous pouvez vous reporter à mon article du 5 février 2011 qui annonçait sa première édition, à l'Espace Tango Negro, mardi 15 septembre 2011.

Le samedi après-midi à 18h, sauf les week-ends où je me rends à l'un ou l'autre salon du livre de France ou de Navarre et ceux où je donne une conférence, j'anime à l'Académie Esprit Tango un rendez-vous littéraire pour découvrir en profondeur une ou deux oeuvres du Tango d'hier et d'aujourd'hui (entrée : 15 €).

Pour en savoir plus sur mes conférences, cliquez sur le mot-clé Dédicaces et conf BdT dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search, ci-dessus.
Pour en savoir plus sur les Rendez-vous littéraires du samedi à l'Académie Esprit Tango, cliquez sur ce lien ou sur la vignette dans l'Agenda de Barrio de Tango, dans la Colonne de droite.
Pour en savoir plus sur les Cafés littéraires que j'animerai les mardis soir, à 20h, à l'Espace Tango Negro, à partir du 1er mars 2011, cliquez sur ce lien ou sur la vignette dans l'Agenda de Barrio de Tango.
Pour en savoir plus sur Deux cents ans après, cliquez sur le mot-clé "ant Triages" dans le bloc Pour chercher ou sur la photo de la couverture dans la Colonne de droite.

jeudi 17 février 2011

L'Orchestre Municipal de San Martín dissous sans préavis [à l'affiche]

L'orchestre municipal de San Martín, dans la banlieue nord-ouest de Buenos Aires, vient d'être mis en cessation de paiement sans préavis, ce qui est vécu par les musiciens comme une faute grave de la part du Maire de San Martín vis-à-vis de la culture et du droit du travail.

L'orchestre organise un grand concert à ciel ouvert le samedi 5 mars à 20h, à San Martín, sur la place principale, à l'angle des rues Belgrano et Intendente Campos, face à l'agence du Banco Provincial et appelle les artistes et le public à venir leur apporter leur soutien dans le conflit qui les oppose désormais à la Mairie de ce chef lieu de département de la grande ceinture de Buenos Aires.

Les chanteurs María Viviana et Reynaldo Martín participeront à la manifestation, ainsi que le chef de l'orchestre qui n'est autre que Pascual Cholo Mamone, bandonéoniste et compositeur d'un certain renom, pour ne pas dire d'un renom certain...

Cet orchestre, je vous en avais parlé pour la première fois il y a un an parce qu'il avait été programmé au Festival des Orchestres municipaux au Centro Cultural de la Cooperación Floreal Gorini, à Buenos Aires (voir mon article du 10 février 2010), mais finalement, le concert n'avait pas eu lieu, parce que Cholo Mamone était malade.

Les conseils de Maldito Tango aux organisateurs de milongas [Coutumes]

Le blog Maldito Tango, hébergé sur le site de La Nación, propose depuis quelques jours quelques conseils pour les organisateurs de milonga. A lire dans le texte pour plus d'authenticité...

Tout y passe : de la qualité du sol, à la qualité du bar, sans oublier la présence d'un bon DJ. Puis viennent les considérations sur les difficultés administratives que les Argentins rencontrent auprès des bureaucraties municipales pour obtenir les autorisations d'ouverture du bal et plusieurs anecdotes vécues là-bas...

A lire pour le dépaysement ou pour comprendre comment ça se passe, là-bas...

Où manger les meilleures empanadas de Buenos Aires ? - Une enquête interactive de La Nación [Coutumes]

C'est une enquête auprès des lecteurs de son supplément gastonomique en ligne que le quotidien La Nación lançait avant-hier sur ce sujet crucial : où peut-on manger les meilleures empanadas, ces chaussons farcis hérités de la gastronomie galicienne, dans la capitale argentine ?


Et comme il est impossible d'avoir un avis objectif sur ce sujet, le quotidien propose aussi dans la même annonce une liste des ingrédients à acheter pour la faire à la maison et une vidéo didactique présentant des trucs de cuisinier pour les réaliser vous-mêmes, en les fourrant à la viande ou à la humita (une purée de maïs bien jaune, dans des empanadas de section carrée). Une bonne manière pour vous de tester, en seulement 2mn 56, votre compréhension de l'espagnol argentin et de l'accent portègne. Pour une recette plus complète, voir aussi mon article du 11 novembre 2009 sur cette spécialité si typiquement argentine (version cuisson au four. Il existe aussi une cuisson à la friture, comme en Espagne).

Pour aller plus loin :
lire l'entrefilet de La Nación

Le conflit se durcit au Teatro Colón [Actu]

Depuis décembre 2010, le Teatro Colón est en grève, plus ou moins perlée, plus ou moins longue, pour protester contre des licenciements disciplinaires qui ont été décidés par le Gouvernement de la Ville Autonome de Buenos Aires contre quelques syndicalistes qui avaient conduit un premier mouvement de grève plus tôt dans la saison et que le Gouvernement va même jusqu'à poursuivre en justice pour troubles à la programmation de l'opéra.

De nombreuses représentations ont ainsi dû être annulées, dont quelques soirées avec des vedettes internationales prestigieuses.

Avant-hier, une délégation des deux orchestres, l'orchestre résident du Colón et l'orchestre philarmonique de Buenos Aires s'est installée au soleil, sur le trottoir, devant l'entrée du théâtre pour donner un concert à ciel ouvert et dénoncer une nouvelle fois ce qu'ils estiment être la persécution dont ils sont l'objet de la part de Mauricio Macri. Ils demandaient une augmentation salariale et la suspension de toutes les mesures disciplinaires prononcées contre leurs collègues.

La grève a donc repris et menace désormais la saison 2011 du plus prestigieux théâtre lyrique d'Amérique Latine et l'une des toutes premières scènes du monde.

Ce n'est pas la première manifestation d'artistes contre ce Gouvernement portègne qui décidément n'aime pas les artistes. Entre le non paiement de la prime des écrivains (voir mon article du 6 février 2010), le non-paiement du salaire des danseurs du corps de ballet du Teatro San Martín (voir mon article du 12 février 2010) ou l'abandon des orchestres municipaux en général (voir mon article du 24 octobre 2010) et de l'orchestre de tango de la Ville de Buenos Aires en particulier (voir mon article du 10 juillet 2010, les scandales se succèdent les uns aux autres en parallèle avec les problèmes rencontrés dans les écoles, dont les plafonds tombent sur la tête des élèves ou dont le chauffage ne fonctionne pas en hiver et les problèmes rencontrés dans le secteur sanitaire, dont la hausse de la mortalité infantile depuis l'arrivée au pouvoir de Mauricio Macri apporte la triste preuve (voir mon article du 14 février 2011 à ce sujet).

Pour aller plus loin sur la grève au Colón :

Tango Revelado, une exposition à Montevideo - Article n° 2000 [Retour sur images]

Depuis le 19 juillet 2008, date de mon premier article dans Barrio de Tango, c'est la première fois que je consacre un article numéroté à l'Uruguay, cette autre patrie du tango qui peine à se faire connaître comme telle, écrasée qu'elle est par le voisin occidental... Et cet article est donc le 2000ème !

C'est aussi le premier article numéroté que je consacre aux clichés que m'envoie, avec tant de délicatesse et de gentillesse, le photographe uruguayen Pablo Vignali, dont vous avez déjà apprécié les reportages sur le Carnaval de Montevideo et sur la prise de fonction, en mars 2010, du Président José Mujica (voir mon article du 2 mars 2010).

Il y a quelques jours, avec tout un lot de photos sur l'ouverture du Carnaval 2011 que j'ai publiée au début de ce mois (voir mon article du 9 février 2011), Pablo Vignali m'a aussi envoyé quelques vues sur une exposition à l'air libre qui se tenait en janvier à Montevideo, dans le Parque Rodó, qui dispose d'une photogalerie réservée à ce genre de manifestation. L'exposition était intitulée Tango Revelado, La fotografía como testigo del tango en Uruguay (Tango Révélé, la photographie comme témoin du tango en Uruguay).

Et cette exposition mérite quelques explications, à commencer par celles que l'on doit à des lecteurs européens sur le personnage qu'est, du côté oriental des fleuves Uruguay et Río de la Plata, un certain Carlos Gardel...

Un Carlos Gardel très jeune, qui garde encore les traces de l'obésité de son adolescence

En effet, si pour le reste du monde, Argentine et France comprises bien sûr, Carlos Gardel ne fait qu'un avec le petit Charles Romuald Gardés, né le 11 décembre 1890 et dont les archives de l'Etat-Civil de Toulouse garde trace aujourd'hui encore, en Uruguay, il s'agit de quelqu'un d'autre. Un personnage mystérieux dont la date de naissance peut varier de plusieurs années entre 1882 et 1887 et dont le lieu de naissance est toujours le même : la ville de Tacuarembo, dans le nord de l'Uruguay. J'ai expliqué en quelques mots d'où surgit cette différence qui ne peut manquer de nous intriguer dans un chapitre que j'ai consacré à cette affaire, dans Barrio de Tango, recueil bilingue de tangos argentins, paru en mai 2010 aux Editions du Jasmin. Ce n'est ni le lieu ni l'heure de partir dans ce sens. Intéressons-nous plutôt, pour une fois, à cette version que les Argentins appellent uruguayenniste et qui tient tant à coeur aux habitants de ce petit pays d'Amérique du Sud, qu'ils sont prêts à démonter toutes les preuves qu'on leur apporterait du contraire, y compris des analyses génétiques, qu'on se garde bien de faire. 1) c'est inutile, car cela ne convaincra personne du côté uruguayen, or du côté argentin, on est déjà convaincu, et en France, cela n'importe à personne, à part aux Argentins et aux Uruguayens qui vivent sur son sol 2) c'est très cher et ce n'est donc pas la peine de jeter l'argent dans le Río de la Plata.

L'Uruguay comme l'Argentine est un pays en pleine construction de son identité nationale. Dans un tel processus, qui s'étale sur plusieurs centaines d'années, tous les historiens et tous les anthropologues savent qu'un peuple a besoin de se créer des figures tutélaires et des mythes fondateurs. Ce sont ces mythes fondateurs que les Sud-Américains se forgent en ce moment même, dans ces tous premiers siècles de leur existence de pays indépendants. Ces mythes fondateurs que nous avons nous aussi construits il y a plusieurs siècles, comme Charlemagne en France (et en Allemagne, où il est quelqu'un d'autre), Guillaume Tell en Suisse, Till Eulenspiegel en Belgique, de part et d'autre de la frontière linguistique qui cause tant de soucis actuellement.

Dans leurs panthéons nationaux réciproques, l'Argentine et l'Uruguay partagent un même héros militaire, le Général José de San Martín, dont les restes reposent à Buenos Aires, comme ceux de Carlos Gardel. A côté de San Martín (1878-1850), les Uruguayens vénèrent un autre héros de leur indépendance, le Général José Gervasio Artigas (1764-1850), l'exact contemporain de San Martín, quoique que son aîné de 14 ans. Comme San Martín, Artigas est surnommé El Libertador. Comme San Martín, il est mort en exil, lui au Paraguay, son homologue en France. Comme San Martín, ses restes reposent bien dans un lieu symbolique de la capitale, mais c'est de la ville de Montevideo qu'il s'agit en l'occurrence. Artigas repose en effet depuis 1977 (sous la Dictature de 1973-1985) dans un mausolée construit sur Plaza Independencia, qui est à Montevideo ce que la Plaza de Mayo est à Buenos Aires. Et dans le Panthéon, en commun aussi avec l'Argentine, les Uruguayens ont placé Carlos Gardel, dont on s'accorde à dire, de part et d'autre du Río de la Plata, qu'il est mort le 24 juin 1935, à Medellín, en Colombie, et c'est bien le seul point, avec la reconnaissance du talent, sur lequel s'accordent les deux pays voisins à son sujet. Or autant l'appartenance à l'Argentine de Carlos Gardel ne fait aucun doute au regard des Argentins puisqu'il y a toujours vécu à Buenos Aires, même s'il n'y est pas né, ce qui n'est pas de nature à gêner les Argentins, qui se savent descendants des bateaux, selon une bonne et fameuse blague mexicaine (1). En revanche, l'appartenance à la nation uruguayenne de Carlos Gardel ne peut s'expliquer que s'il est né sur le sol national, car Carlos Gardel n'a que passé fort peu de temps en Uruguay, il n'y a pas été à l'école, il n'y a pas fait ses débuts, il n'y a pratiquement jamais enregistré. Il y a passé quelques vacances, comme le faisaient déjà de nombreux Argentins aisés, et y a donné quelques concerts. Or Carlos Gardel, pour des raisons que j'ai expliquées dans Barrio de Tango (le livre), portait à sa mort des papiers officiels le faisant naître à Tacuarembo, une ville située au nord de l'Uruguay, vers la frontière avec le Brésil. Les Uruguayens s'attachent donc à cette indication et n'en démordront pas, quoi qu'en disent les Argentins. La chose est pourtant fort peu documentée. On a bien trouvé un jour un acte de naissance qui parle d'un certain Carlos Gardel mais les données qu'il comporte ne collent pas avec celles du passeport. Cela n'empêche pas Tacuarembo d'organiser tous les ans un festival de tango en hommage à l'artiste et d'exhiber avec fierté la maison natale du Zorzal, que les Urugayens disent Oriental tandis que les Argentins le préfèrent Criollo (2).

Cette volonté uruguayenne de s'approprier Carlos Gardel, alors que les preuves de sa naissance à Toulouse abondent et répondent à tous les critères de fiabilité acceptés par les historiens du monde entier, a l'art d'agacer souverainement les Argentins,qu'ils vivent au pays ou dans la diaspora, et laissent les Européens bouche-bée devant ce qu'ils voient comme une aberration des plus bizarres. Et pourtant, non, ce n'est pas une aberration, c'est la construction d'un mythe fondateur et le mythe fondateur n'a que faire de la vraisemblance méthodologique de l'historien. C'est bien autre chose qui se joue ici, qui dépasse la rationalité individuelle pour rejoindre la pensée magique la plus authentiquement humanisante, celle qui soude les hommes entre eux pour se construire ensemble un avenir fondé sur un passé reconnu par tous (et peu importe qu'il soit la vérité historique. Mieux vaut qu'il n'ait rien à voir avec elle d'ailleurs). Acceptons donc une fois pour toute qu'il y ait deux Gardel, un pour les Uruguayens et un autre pour les Argentins et le reste du monde. Et visitons avec respect la maison natale de Carlos Gardel à Tacuarembo après ou avant de nous recueillir devant la plaque commémorative que la municipalité de Toulouse a fait apposer sur le mur de la maison de la rue du Canon d'Arcole où il a passé les premiers mois de sa vie (3).

Et maintenant, continuons notre promenade au soleil. En plein hiver septentrional, ça va nous faire du bien !

Tango et cinéma en Uruguay

La chanteuse et actrice Libertad Lamarque


Una orquesta típica


(1) Les Mexicains descendants des Aztèques, les Péruviens des Incas et les Argentins des bateaux.
(2) El Zorzal Criollo, le zorzal sud-amércain. El Zorzal Oriental, le zorzal uruguayen. Le zorzal est un petit passereau réputé pour son chant et qui sert, comme le rossignol sous nos latitudes, à désigner les bons chanteurs. C'est notre grive musicienne.
(3) La question est si délicate que Horacio Ferrer, qui est né en Uruguay et a donc la nationalité uruguayenne, mais dont la mère était était argentine et qui se sent donc Argentin de naissance, nationalité qu'il a acquise en 1984 par naturalisation, parvient à ne jamais se prononcer sur ce point. Voir à ce sujet sa très belle Fábula para Gardel (musique de Astor Piazzolla), que j'ai traduite dans Deux cents ans après, le Bicentenaire de l'Argentine à travers le patrimoine littéraire du tango, Supplément 2010 de la revue Triages, Tarabuste Editions.