jeudi 29 septembre 2022

La Fiesta Nacional del Teatro commence aujourd’hui à Resistencia [à l’affiche]


A partir de ce soir, la Fiesta Nacional del Teatro s’empare de toute l’Argentine : la FNT est un gigantesque festival organisé par l’Instituto Nacional del Teatro, qui dépend directement du ministère de la culture du gouvernement fédéral.

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Dans le cadre de la politique de décentralisation assumée par le gouvernement de Alberto Fernández, l’ouverture de la fête se fera à Resistencia, la capitale de la province de Chaco, une des provinces du grand nord argentin parmi les plus oubliées dans tous les domaines, y compris culturel et touristique. C’est une œuvre de la province de Corrientes qui ouvrira la manifestation, autre province du nord mais nettement moins oubliée pour sa part (elle dispose d’un grand atout touristique, la Laguna Iberá, de deux trésors patrimoniaux, le chamamé et le lieu de naissance du général José de San Martín et de deux spécialités gastronomiques, les agrumes et la yerba maté).

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Cette 36e édition de la FNT se tiendra jusqu’au 6 octobre prochain. Grande fête culturelle en perspective, en espérant que les Argentins s’y précipiteront plutôt que de rester chez eux…

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© Denise Anne Clavilier


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Pour aller plus loin :

lire l’article de Página/12
lire l’article de El Litoral sur l’œuvre choisie pour ouvrir la fête
lire la présentation du festival sur le portail officiel du gouvernement argentin

Les élèves et les étudiants se rebiffent à Buenos Aires [Actu]

"Répression à domicile", dit le gros titre
en faisant allusion aux visites de la police
chez les parents des jeunes manifestants
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A Buenos Aires, lorsque les collégiens, les lycéens ou les étudiants sont mécontents, ils occupent leur établissement. Que ce soit pour contester les méthodes d’enseignement, l’autoritarisme du chef d’établissement, des faits de maltraitance de la part de tel ou tel membre du personnel éducatif ou administratif, etc. Or depuis quelques jours, les occupations se multiplient. Actuellement, la Ville autonome de Buenos Aires compte entre onze et vingt-cinq écoles occupées (selon la couleur politique de la source), dont le prestigieux Colegio Nacional, situé à Monserrat, par lequel est passée toute l’élite portègne depuis l’époque coloniale, ainsi que plusieurs écoles supérieures, dont Lenguas Vivas, celle qui forme les professeurs de langue et les interprètes. Tout cela pose bien sûr des problèmes de sécurité, puisque les élèves empêchent alors le personnel de travailler, mais aussi de scolarité, notamment lorsqu’il s’agit de groupes scolaires qui réunissent deux niveaux, primaire et secondaire, et où les écoliers sont eux aussi privés de cours parce que les grands bloquent l’accès à l’établissement.

Adolescents et étudiants s’opposent actuellement à la politique scolaire du gouvernement municipal (droite libérale), qui passe son temps à prendre des mesures contraires à celles du gouvernement national (gauche péroniste).

Depuis cette années, les lycéens sont en particulier obligés de faire un stage en entreprise, pompeusement baptisé « stage de familiarisation avec le monde du travail ». Officiellement, l’objectif est de les aider à s’orienter dans la jungle des métiers. Or beaucoup des adolescents qui sont passés par ces stages s’y sont vus confier des tâches matérielles sans aucune dimension formatrice comme de laver la vaisselle ou de servir du café aux salariés. Bref, ils ont été utilisés comme des larbins, gratis en prime, et ils n’ont ni appris ni vu grand-chose d’intéressant sur ce qu’est le travail en entreprise (même s’il fait très peu de doute qu’il s’agit là de contraintes couramment imposées à de nombreux jeunes peu qualifiés lorsqu’ils entrent sur le marché du travail).

Elle passe le chapeau, dit le gros titre
avec ce montage à partir d'une photo de Soledad Acuña
qui ramasse la monnaie !
Une de Página/12 hier
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Excédée par ces occupations d’école qui progressent de quartier en quartier, la très contestée ministre de l’Éducation du Gouvernement de la Ville Autonome de Buenos Aires, Soledad Acuña, dont on ne compte plus les propos provocateurs hostiles aux classes populaires de la société portègne, a décidé de porter plainte contre les parents des élèves qui manifestent. Et les premiers parents ont reçu hier la visite des policiers qui les ont interrogés, avec, disent-ils, assez peu de délicatesse. Certains parents d’élèves entrent donc dans la contestation et soutiennent désormais d’autant plus ouvertement leurs enfants et la conscience politique dont ils font preuve.

Rappelons qu’en Argentine, depuis quelques années, les mineurs disposent du droit de vote dès l’âge de 16 ans, avec pour seule différence par rapport aux adultes que leur vote est facultatif alors que celui des majeurs est obligatoire (au moins en théorie, parce que le taux d’abstention est aussi fort qu’en France). Il n’est donc pas si mauvais que cela que ces jeunes électeurs fassent preuve de sens politique, même si certains d’entre eux sont à coup sûr manipulés par des formations politiques péronistes et des syndicats ultra-politisés. Mais cela ne veut pas dire que les manifestants n’aient pas de bonnes raisons de s’opposer à ce qu’on leur impose et ces tentatives de récupération font intégralement partie de toute initiation des jeunes à la vie politique.

Les parents des mineurs impliqués dans l’occupation des écoles encourent des amendes. Bien évidemment, dans le contexte actuel d’inflation géante, c’est une menace qui fait un peu peur pour le budget familial.

© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :

lire l’article principal de Página/12 qui fait sa une de cette information

La pauvreté a touché 36 % de la population au premier semestre [Actu]

"L'indigence a augmenté et Cristina Kirchner
demande des mesures à Massa [le ministre de l'Economie]"
En dessous du gros titre, un mouvement social coriace
dans l'industrie pneumatique
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Au cours du premier semestre de cette année, la pauvreté a touché 36,5 % de la population globale argentine selon le rapport publié hier par l’INDEC, l’institut national de statistiques. Ce chiffre est en baisse par rapport à celui que l’INDEC avait donné au même moment l’année dernière : la pauvreté atteignait alors 40,6 % des Argentins.

Mais si le taux de pauvreté a globalement baissé depuis un an, celui de l’indigence est à nouveau en hausse. A la fin juin 2021, il était de 10,7 ; à la fin de l’année dernière, il était descendu à 8,2 et il est maintenant remonté à 8,8 % de la population totale.

Infographie de synthèse du rapport
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50 % des enfants argentins (jusqu’à 14 ans) souffrent de pauvreté ou d’indigence. C’est un chiffre qui évolue à toute vitesse. Toujours dans le même sens : il grimpe. Parmi les adultes, les plus nombreux à être touchés par la pauvreté et l’indigence se trouvent dans la population active, dans la tranche d’âge allant de 30 à 64 ans. Les retraités se voient eux aussi rattrapés par la pauvreté : le taux de personnes touchés est maintenant de 12 %. L’inflation y est pour beaucoup : elle détruit le pouvoir d’achat de cette catégorie.

Cette étude est faite sur la base de 31 agglomérations réparties sur tout le territoire argentin.

© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :

lire le rapport complet de l’INDEC (téléchargeable en pdf comme d’habitude)

mercredi 28 septembre 2022

María Graña et Esteban Morgado se produisent au Teatro Astros [à l’affiche]

La première date a vite été complète.
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La chanteuse María Graña, qui a annoncé l’année dernière son prochain retrait de la scène, et le guitariste Esteban Morgado, à la tête de son ensemble, se produiront demain, jeudi 29 septembre 2022, à 20h30, au Teatro Astros, avenida Corrientes 746.

Prix des places : 3 000 et 4 000 $ ARG selon l’emplacement (dans un théâtre à l’italienne).

La chanteuse a commencé sa carrière il y a un demi-siècle, avec l’orchestre de Osvaldo Pugliese. Elle donne actuellement ses derniers récitals et offre au public ses tangos les plus emblématiques, ceux qu’il associe à sa voix et son interprétation comme les grands classiques Caserón de tejas (la grande maison aux tuiles) et Canción desesperada (chanson désespérée). Ce n’est plus l’heure des audaces et des innovations.

María Graña est accompagnée pour ces derniers tours de chant par le quatuor avec lequel elle se produit depuis une vingtaine d’années : un guitariste, Esteban Morgado ; un violoniste, Enrique Condomí ; un bandonéoniste, Walter Castro et un contrebassiste, Horacio "El Mono" Hurtado.

Ce tour de chant s’intitule Volvió una noche (autre titre d’un autre classique du répertoire).

Aujourd’hui, il semblait rester encore des places. Le précédent concert s’est tenu à guichet fermé.

Página/12 propose une courte interview des deux artistes dans son supplément culturel quotidien de ce matin.

© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :

lire l’article de Página/12
lire la présentation du spectacle sur le site de réservation en ligne Entrada Uno.

mardi 27 septembre 2022

Un homme de l’opposition torpille la diplomatie uruguayenne pendant qu’un proche du président trafique des passeports au bénéfice de Russes [Actu]

En haut, juste sous le titre :
"Ukraine : un dirigeant du FA déclenche une réaction dure
à cause de son activité comme observateur des référendums"
Au centre, avec la photo (du jour de la prestation de serment) :
"Le parquet précise les chefs d'accusation contre le chef de la Sécurité"
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Hier, montrant une nouvelle fois que ses autorités sont remarquablement informées, l’Ukraine a dénoncé une huitaine de pays étrangers qui se sont impliquées dans les simulacres de référendum dans les oblasts ukrainiens partiellement occupés par les Russes. Parmi ces pays dont des ressortissants se trouvent dans les zones d'occupation en qualité de pseudo-observateurs des scrutins illégaux, il y a un détenteur de passeport uruguayen (1). Il s’agit d’un responsable du Frente Amplio, la formation uruguayenne qui rassemble toute la gauche du pays et qui a tenu pendant quinze ans la présidence du pays juste avant l’élection de Luis Lacalle Pou, l'actuel président de droite libérale. Cet homme jeune, qui arbore fièrement un fin collier de barbe, fait partie du comité des relations étrangères du FA. Il bénéfice actuellement d’un congé qu'il emploie à faire des études à Moscou d’où il s’est rendu en zone de guerre. Il a tenté de se justifier avec des déclarations qui relèvent soit d’un cynisme odieux soit d’une incompétence crasse.

Ce matin, le ministère des Affaires étrangères d’Uruguay a dû publier un communiqué tout ce qu’il y a de plus officiel pour se désolidariser publiquement de la démarche personnelle illégale effectuée dans un pays étranger par ce représentant de l’opposition. A l’ONU, à l’occasion de l’assemblée générale, le ministre a même réclamé très officiellement que la Russie se retire de l’Ukraine ; c’est sans doute la prise de position solennelle la plus nette de la part de ce pays depuis le début de l’attaque à grande échelle contre Kiyv, il y a sept mois. Il est vrai que tout récemment, à Samarcande puis à New-York, la Chine s’est clairement désolidarisée de la Russie, le gouvernement uruguayen n’a donc plus à craindre de mettre en danger ses négociations avec Beijing au sujet d’un prochain accord de libre-échange entre les deux pays. Depuis la dénonciation officielle, le personnel diplomatique et consulaire ukrainien a dû se démultiplier à Montevideo pour apaiser la situation.

Le gros titre dit : "Le parquet décide ce mardi
s'il inculpe ou non le chef des gardes du corps de Lacalle"
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Aujourd’hui, devant la gravité des faits, les réactions des opinions publiques dans le pays et hors de ses frontières et la crédibilité internationale désormais acquise par l’Ukraine, le Frente Amplio lâche son militant russophile.

Au même moment, alors que le monde entier a depuis une semaine les yeux fixés sur les files d’attente formées par les insoumis russes aux frontières de leur pays, un scandale inouï et connexe éclate à Montevideo : le chef de la sécurité du président Luis Lacalle Pou est compromis dans un trafic de faux papiers qui permettaient à des citoyens russes d’obtenir un passeport uruguayen ! Ce week-end, le garde du corps accompagnait le président à l’étranger pour un week-end de détente. Il a été arrêté hier à la descente de l’avion à la stupéfaction du chef de l’État qui assure qu’il ignorait tout (la stupéfaction se lit sur son visage).

"Des manœuvres de passeports impliquent
le chef des gardes du corps présidentiels", dit le gros titre
L'expression du président (photo) en dit long sur sa surprise
ou alors c'est un très bon acteur !
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Pourtant le bonhomme n’est pas blanc-bleu. De façon assez difficilement compréhensible pour une personne de confiance si proche d’un chef d’État, il accumule les antécédents délictueux : une vingtaine d’affaires louches qui l’impliquent ont pu être identifiées dans les archives policières et judiciaires uruguayennes. Voilà vingt-trois ans que ce type fait partie du personnel de la famille Lacalle qu’il avait commencé à servir en 1999 en qualité de chauffeur de maître.

Une instruction judiciaire est lancée. L’homme est en garde à vue et sera sans doute placé sous écrou sous peu.

© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :

Sur l’incident dans le Donbass
lire l’article de El País (droite libérale)
lire l’article de El Observador
lire l’article de El Diario R/GrupoRmultimedio, ex-La República (Frente Amplio pro-Poutine)
lire l’article de La Nación (journal argentin de la droite libérale)
Sur le trafic des faux papiers

Ajout du 28 septembre 2022 :
Le Frente Amplio a préféré hier s’abstenir de prendre la moindre mesure contre ce directeur de son conseil des Affaires étrangères, parti faire des études à Moscou et envoyé par la Fédération de Russie pour légitimer son occupation du territoire ukrainien. L’organisation politique reste dans l’ambiguïté même si son président a affirmé que sa formation n’avait aucune responsabilité dans le rôle que le militant a joué dans la procédure russe en Ukraine. Il parle lui-même d’« invasion russe ».

Il y a un embarras visible dans le parti ! En revanche, pour taper sur le président et son garde du corps indélicat (et viré dès hier), ils répondent tous présents...
Pour aller plus loin :
lire l’article de El País
lire l’article de El Diario R/GrupoRmultimedio



(1) Outre l’Uruguay, les pays concernés sont la Russie (on n’est jamais mieux servi que par soi-même !), la Biélorussie, la Syrie, l’Égypte, le Brésil, le Venezuela, le Togo et l’Afrique du Sud. Rien que des pays crédibles pour fournir des observateurs impartiaux aux yeux de Poutine.

samedi 24 septembre 2022

Adieu à Carlitos Bála (1925-2022) [Actu]

Une des pages culturelles de Página/12
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Le clown, comédien et musicien Carlos Balá a fait rire, chanter et rêver tout le monde, les grands et les petits, à la télévision, dans une émission enfantine qui tient dans le cœur des Argentins la place que le Club Dorothée, un peu plus tardif, tient dans celui des Français. De lui, il reste une image unique : cette coupe de cheveux à la Jeanne d’Arc surmontant une bouille rigolarde. Seules les rides sur son visage ont peu à peu permis au public de voir le temps passer.

Dans la nuit de jeudi à vendredi, sa mort, après une courte hospitalisation qui n’augurait rien de bon en milieu de semaine, fait un peu l’effet, l’assassinat en moins, de la disparition d’un personnage comme Cabu en France, qui avait comme lui conserver cette coupe de cheveux très datée.

Balá était citoyen illustre de la Ville de Buenos Aires. A ce titre, la chambre législative de la Ville, la Legislatura, a ouvert ses portes pour abriter la chapelle ardente qui s’est tenue hier après-midi et a reçu de très nombreuses visites, de personnalités connues, comme du grand public des anonymes qui a formé une longue file d’attente autour du bâtiment dans le cœur historique de Buenos Aires. Ses obsèques se sont tenues aujourd’hui dans la plus stricte intimité familiale.

Né à La Chacarita, Balá avait étrenné son talent humoristique dans le bus qui traversait son quartier avant de gagner ses lettres de noblesse dans le monde du spectacle professionnel. Ce matin, toutes les nécrologies citent ces débuts pour le moins originaux. A la fin de sa vie, sa réussite professionnelle lui avait permis de s’installer dans un quartier beaucoup plus chic, celui de Recoleta. Página/12 en fait même l’axe de son hommage du jour sous le titre « Carlitos Balá, du bus au statut de star ».

Carlitos Balá,
la frange la plus connue de l'Argentine
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Son grand âge faisait de Carlitos Balá un grand témoin de l’histoire de l’Argentine au 20e siècle mais il n’en a pas fait pour autant un acteur engagé. Prudemment, il a toujours ménagé la chèvre et le chou, la démocratie et le pouvoir militaire. Du coup, tout le monde peut s’y retrouver aujourd’hui sans prendre aucun risque.

Mon ami Alorsa, né en 1970 et décédé en 2009, avait cité le personnage dans l’une de ses chansons, Clase 70 (promo 70), que j’avais eu bien du mal à comprendre et donc à traduire pour Deux cents ans après, le Bicentenaire de l’Argentine à travers le patrimoine littéraire du tango (Tarabuste Éditions, 2010).

Malgré le caractère très prévisible de l’événement, Clarín ne présente pas d’article sur l’événement dans sa version imprimée, même si celui-ci est annoncé en une. Et les autres titres traitent l’info très loin dans la pagination de leur édition papier. Peut-être parce qu’un clown, qui plus est lié à l’enfance, ne mérite pas plus dans la politique éditoriale de la presse argentine.

© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :

mercredi 21 septembre 2022

Le quintette belge Sónico à l’affiche du CCK cet après-midi [à l’affiche]

Le quintette photographié chez lui à Bruxelles


Le quintette Sónico a été fondé en Belgique par le contrebassiste argentin, Ariel Eberstein, et se produit cet après-midi au Centro Cultural Kirchner où il présente un nouvel album en hommage à Eduardo Rovira, l’un des grands musiciens à avoir rejoint les formations de Astor Piazzolla. Ce nouveau disque est sorti il y a deux ans et la pandémie ne permet que maintenant de la présenter en Argentine.

Le quintette est formé par deux Argentins, un États-Unien, un Belge et un Français. Ils sont ensemble en tournée à travers l’Argentine à la stupéfaction des locaux qui apprécient leur fidélité à l’esprit du véritable tango, notamment celui de Piazzolla dans ce disque et ce spectacle où ils font revivre la rencontre des deux musiciens en 1966.

Jaquette du disque
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C’est la troisième tournée du groupe en Amérique latine. Le disque est disponible sur les plateformes numériques.

Página/12 consacrait ce matin l’un de ses articles à ce concert et à son créateur.

© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :

vendredi 16 septembre 2022

Alejandro Apo rend hommage à Héctor Negro sur Malena [à l’affiche]

Alejandro Apo lit LES MEILLEURS TANGOS


Aujourd’hui, à l’occasion du septième anniversaire de sa disparition, l’animateur Alejandro Apo rend hommage au poète Héctor Negro (1) sur la radio Malena, la radio tango du groupe médiatique Octubre (actionnaire majoritaire de Página/12).

L’émission est disponible sous forme de podcast téléchargeable, en espagnol bien entendu.

© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :

lire l’annonce dans Página/12 qui donne accès à l’émission.



(1) Héctor Negro fait partie des dix poètes présentés dans Deux cents ans après, le Bicentenaire de l’Argentine à travers le patrimoine littéraire du tango, qui constitue le numéro spécial 2010 de la revue Triages, Tarabuste Éditions (France).

jeudi 15 septembre 2022

Alfredo Arias sort son film sur Evita [à l’affiche]

L'affiche rédigée en français
au festival de Biarritz
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Présenté au Festival de cinéma latino-américain de Biarritz et distingué au BAFICI, le festival de cinéma de Buenos Aires plus tôt dans l’année, le long métrage Fanny camina (les déambulations de Fanny) de Alfredo Arias et Ignacio Masllorens sort cette semaine sur grand écran dans la capitale argentine.

Sept séances exceptionnelles au cœur d’un des plus impressionnants théâtres publics de Buenos Aires, le Teatro San Martín, avenida Corrientes 1530, dans la Sala Leopoldo Lugones. Tous les soirs à 18h, d’aujourd’hui jusqu’au 23 septembre 2022, au prix général de 450 $ ARG (avec une réduction réservée aux étudiants et aux retraités, sur justificatif, soit une entrée à 250 $ ARG).

"Fanny Camina - Ville fantôme", dit le gros titre
à la une du supplément culturel quotidien de Página/12
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Ce film se saisit de la figure d’une étoile du cinéma argentin, l’actrice Fanny Navarro qui connut Evita Perón, dont on célèbre les 70 ans de la mort cette année. Fanny Navarro devint une péroniste engagée. Arias la fait se promener dans Buenos Aires, perdue dans le temps, ni sous Perón ni aujourd’hui ou un peu tout cela à la fois, et à travers cette déambulation, les deux cinéastes évoquent la figure mythique qu’est devenue Evita dans l’imaginaire et la mémoire collective des Argentins.

Il s’agit d’une coproduction franco-argentine.

Alfredo Arias a fait appel à ses acteurs préférés, comme toujours !

Página/12 saisit l’occasion et interviewe les auteurs, tout en consacrant deux pages au film.

© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :

lire l’article principal de Página/12 en une de son supplément culturel quotidien
lire l’article annexe de Página/12
lire la présentation du film par le Festival de Biarritz (en français)
lire la fiche du film dans l’encyclopédie en ligne du cinéma argentin, Filmaffinity (en espagnol)
lire la présentation du film sur le portail du Complejo Teatral de la Ciudad de Buenos Aires, auquel appartient le San Martín.

¡Hola Argentina! consacre son numéro du 15 septembre à « Isabel II » [Disques & Livres]

Publicité dans La Nación du jour (page 15)
"La reine est morte, une légende est née
Va le chercher chez ton marchand de journaux"
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¡Hola Argentina!, hebdomadaire imprimé sur papier glacé par le groupe médiatique La Nación, est l’une des revues people et presse du cœur les plus importantes sur le marché argentin. Il était impossible qu’elle ne sorte pas un numéro spécial à l’occasion de la disparition d’Elizabeth II.

C’est donc fait ce matin à grand renfort de publicité à l’intérieur même du quotidien La Nación.

Ce numéro exceptionnel comporte 130 photos que la rédaction a considérées comme les plus belles ou les plus emblématiques de la souveraine tout au long des 96 ans de son existence passée en revue sur les 44 premières pages du numéro. Le reste se partage entre un reportage sur les premières cérémonies funèbres, puis sur ses joyaux les plus étincelants, puis sur ses voyages officiels, puis sur le jubilé de juin et le sketch avec l’ours Paddington, puis Balmoral avant, pour finir, deux pages de pub, beaucoup moins nombreuses que d’habitude, histoire toutefois de rentabiliser ce numéro de 76 pages en tout, dont une page consacrée à l’un des autres magazines du groupe.

L’autre annonceur, une marque de chaussures et d’accessoires de mode qui vient d’ouvrir une boutique dans la banlieue chic de Buenos Aires, a dû y laisser une petite fortune.

On a beau vivre à l’autre bout de la planète, le charme d’une monarchie désuète mais riche de ses traditions séculaires opère donc tout de même sur les esprits.

© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :


Ajout du 22 septembre 2022 :
Et une semaine plus tard, ils ont remis cela avec ce numéro historique presque intégralement consacré aux obsèques de la reine.

"Son peuple lui dit adieu
l'histoire la prend dans ses bras
Va le chercher chez ton marchand de journaux"
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L’inflation du mois d’août atteint les 7 % [Actu]

"Flammèches d'inflation", dit le gros titre
de ce journal d'opposition
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C’est un tout petit peu mieux qu’en juillet où le taux moyen général était de 7,4 points mais cela reste insupportable pour la grande majorité des Argentins comme j’ai pu le constater sur place.

Synthèse générale de l'étude du mois d'août
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Le niveau de prix est à peu près illisible que ce soit pour l’alimentation ou les autres biens de consommation. Plus personne ne s’y retrouve, pas mêmes les commerçants. A côté de la campagne gouvernementale, Precios Cuidados, dont on ne trouve pas partout tous les produits, les enseignes de la grande distribution multiplient les opérations de promotion, chacune les siennes, ce qui ajoute encore à la confusion.

"L'inflation se maintient très haut : en août,
elle a été de 7% et en 2022 de 56,4%" dit le gros titre
au-dessus d'une photo des fumées d'incendie
qui couvrent la région de Rosario (province de Santa Fe)
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Un groupe comme Carrefour semble prendre un peu plus de risques que ces concurrents en fixant pendant trois mois les prix d’une sélection de produits de première nécessité, très facilement repérables dans les rayons, mais peu nombreux. Chez Coto, on s’arrache les cheveux : les promotions changent avec les jours de la semaine et visent des catégories de consommateurs différents. C’est ainsi que les lundis et les mercredis, les plus de 60 ans ont droit à 15 % de rabais sur certaines catégories de produits, dont les fruits et les légumes frais, mais pas les yaourts ou la yerba mate… Il faut donc aller acheter ses fruits et légumes chez Carrefour et filer sur Día ou Coto pour acheter le café, les pâtes sèches ou la yerba. A peine supportable dans une ville très bien servie en points de vente comme Buenos Aires et bien entendu impossible dans une agglomération plus modeste, comme Villa Mercedes, dans la province de San Luis ! Une folie.

Infographie résumant l'ensemble des variations
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Ce mois-ci, l’alimentation hors tabac et boissons alcoolisées présente une augmentation supérieure à la moyenne générale. La culture (spectacles, librairies, disques, etc.) se retrouve en-dessus de ce taux charnière avec une augmentation de 5 %, comme l’éducation. L’habillement en revanche vrille en affichant un 9,9 % d’augmentation moyenne sur l’ensemble du territoire.

"Les prix indomptables", dit le titre secondaire
Le principal, en bas, est consacré à l'arrestation
d'un nouveau complice dans la tentative d'assassinat
contre Cristina Kirchner, fin août.
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Sur douze mois cumulés, l’inflation atteint désormais les 78,5 % mais la plupart des personnes avec lesquelles j’ai pu discuter du problème prédisent une inflation à 100 % annuelle à la fin de l’année. L’INDEC semble un peu plus optimiste puisqu’il estime à 56,4 % l’inflation cumulée depuis le 1er janvier dernier.

"Avec 7% en août, l'inflation continue sans frein
et a déjà atteint son sommet le plus haut depuis 30 ans"
En-dessous, l'arrestation du nouveau suspect
dans l'enquête pour l'attentat contre Cristina
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Quand on regarde les variations régionales, on constate que Buenos Aires et sa région se trouvent dans la moyenne générale tandis que les deux régions du nord, à l’ouest et à l’est, elle monte jusqu’à 7,6 points. Les quatre autres catégories, les deux plus inflationnistes, les deux moins inflationnistes, sont différentes dans toutes les régions. Ce qui renforce donc l’impression de confusion généralisée et d’instabilité pathologique.


Synthèse des variations locales
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Et cela rend les Argentins très moroses. Je ne les avais encore jamais vus aussi déprimés et aussi renfermés sur eux-mêmes, eux qui sont tout l’inverse d’habitude, même au cœur des crises sans fin qui les affectent régulièrement.

© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :

lire le rapport de l’INDEC (institut national des statistiques)

Ajout du 16 septembre 2022 :
lire
cet article de Página/12 sur l’augmentation des prix dans le secteur touristique où l’inflation atteint déjà les 100 % l’an dans au moins deux régions. Página/12 a mis l’info sur sa une de ce matin ci-dessous (au centre de la colonne de gauche), avec le jeu de mots habituel : « Dans le tourisme, les prix décollent ». Le gros titre est consacré à la première réapparition publique officielle de Cristina Kirchner après l'attentat raté contre sa vie.

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