vendredi 28 septembre 2018

Hugo Rivas ce soir à la Academia Nacional del Tango [à l'affiche]


Tous les vendredis soir, à 19h30, la Academia Nacional del Tango propose un concert intitulé Maestros en Concierto dans la salle de los Angelitos Horacio Ferrer, au premier étage de son siège, Avenida de Mayo 833.

Ce soir, 28 septembre 2018, ce sera le compositeur et guitariste Hugo Rivas qui se produira.

L'entrée est payante : 250 $ ARG par personne.

Página/12 cite un père de la patrie [Actu]

Ces sans-abri à Buenos Aires affichent un carton qui dit :
"Non à l'accord avec le FMI"

Ce matin, le journal d'opposition Página/12 a choisi pour gros-titre une célèbre phrase historique : Si tu vois le futur, dis-lui de ne pas venir. Les derniers mots de Juan José Castelli, mourant, très jeune, à 48 ans, vaincu par ce qui a été diagnostiqué comme un cancer fulgurant.

La Nación a choisi de titrer sur l'augmentation de la pauvreté
qui atteint désormais 27,3% de la population
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Juan José Castelli est un des héros de la gauche révolutionnaire. Il était né en 1764 dans une famille de notables de Buenos Aires. Son père était un médecin italien, sa mère était issue d'une famille argentée de long enracinement dans la future argentine. C'était un juriste. Il fut l'un des idéologues les plus radicaux de la révolution de Mai 1810. Une sorte de Robespierre de l'Argentine, sans la Terreur. Il fut aussi en quelque sorte chroniqueur de presse, écrivant dans le tout premier périodique du Río de la Plata, le Télegrago Mercantil, fondé à l'initiative de Manuel Belgrano (1770-1820) (1), son cousin au second degré, qui était alors le secrétaire de la Corporation des Marchands (consulado real).
Contrairement à son cousin, Castelli n'a pas vu l'indépendance. Il est mort en plein processus révolutionnaire, en 1812, avant même la convocation de l'Assemblée de 1813 qui allait poser les principes des droits de l'homme en Argentine. C'était un 12 octobre, l'anniversaire de la découverte du Nouveau Monde par Christophe Colomb.
Le désespoir de Castelli à l'heure de la mort impressionne beaucoup nos contemporains car, sur les deux siècles suivants, la politique argentine s'est acharnée à le justifier : soixante ans de guerre civile au XIXe siècle, cinquante ans de coups d'Etat divers et variés au XXe siècle pour installer des dictatures plutôt brutales dans l'ensemble et particulièrement sanguinaire en ce qui concerne la dernière et une invraisemblable séries de crises économiques jusqu'à celle qui vient d'éclater par le fait d'un gouvernement passablement cynique, dont de très nombreux ministres gardent leur fortune (importante) dans des comptes à l'étranger...

Clarín fait presque exactement le même gros-titre
en remplaçant le taux de pauvreté par son taux d'augmentation (2%)
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Página/12 utilise donc cette citation célèbre pour illustrer les informations du jour : une hausse conséquente de la pauvreté dans tout le pays, un dollar qui a désormais dépassé les 41 pesos avant que soit mis en place un cours flottant (entre 34 et 44 pesos pour 1 dollar) et le président qui vient d'annoncer que les Argentins n'avaient encore rien vu ! Comme à chaque fois qu'une décision financière est annoncée par le gouvernement, la devise nationale dévisse, ce qui ne tarde pas à entraîner de nouvelles mesures de rigueur pour la vie quotidienne de la classe moyenne et des défavorisés.

Pour aller plus loin sur cette triste actualité :
lire l'article de Página/12 sur le cours du peso
lire l'article de Página/12 sur la dernière prise de parole publique du président Mauricio Macri
lire l'article de Clarín sur le cours du peso (il est illustré par une photo montrant un passant photographiant le tableau lumineux d'un bureau de change annonçant les taux exorbitants atteint par la devise nationale)
lire l'article de La Nación sur la paupérisation de la population argentine
lire l'article de La Nación sur le cours du peso
Clarín et La Nación expriment des opinions de droite. Les deux quotidiens s'étaient réjouis, et c'est peu dire, de l'élection de l'actuel président.



(1) Manuel Belgrano (1770-1820), autre héros de la Révolution, plus important encore et idéologiquement plus nuancé que Castelli, que l'on honore sous toutes les formes pour son rôle crucial dans la création du drapeau national et pour son labeur totalement désintéressé au service de la liberté et du peuple au point que malgré son grade de général il est mort dans la plus extrême pauvreté, un modèle éthique auquel les gouvernants du pays, devenu indépendant, ont très vite tourné le dos.

mercredi 26 septembre 2018

Faire d'une pierre deux coups ! [Actu]

Un gros titre en forme de jeu de mots :
"Même Caputo a fait grève / s'est arrêté"
En haut, Luis Caputo. En bas, la gare de Constitución à Buenos Aires
et les arrêts de bus vides

Hier, l'Argentine a été paralysée par une grève générale comme le pays en a peu connue depuis longtemps : pas de transports publics, pas de services publics, la plupart des commerces fermés (banques, supermarchés d'enseigne de la grande distribution, assurances) ainsi que les écoles, les universités et des hôpitaux au service perturbé. Des rues vides dans la plupart des grandes villes à commencer par Buenos Aires. Le mot d'ordre venait de la CGT mais les autres syndicats avaient eux mêmes mis leurs adhérents à contribution dès lundi en fin d'après-midi.

Sur la photo centrale, on reconnaît la même gare sous un autre angle
Encore plus impressionnant !
D'ordinaire, c'est noir de monde et de véhicules !
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C'est la quatrième grève générale depuis l'arrivée au pouvoir national de Mauricio Macri, il y a moins de trois ans. Comme le fait remarquer, dans les colonnes de Página/12, la journaliste d'opposition María Seoane, ancienne directrice de Radio Nacional, il n'y a eu que cinq grèves générales sous les trois mandats de Néstor puis Cristina Kirchner (2003-2015). Cette comparaison est une information en soi.

Pendant ce temps, le président Macri était à New York pour l'assemblée générale de l'ONU, devant laquelle il a tenu hier un discours de onze minutes plein d'autosatisfaction et de commentaires embarrassés attribuant l'actuelle crise de son pays à de grands changements. Des euphémismes. Auparavant, il avait reçu un prix d'une organisation financière qui récompense les dirigeants qui mettent en œuvre ses théories ultra-libérales de déréglementation tous azimuts. Pour fêter cela, le président argentin a dansé... pendant que le peuple de son pays était déjà dans la rue. C'est charmant ! Les dirigeants syndicaux ne sont pas prêts de lui pardonner une telle marque de mépris à l'égard des gens dont sa politique est en train de détruire le présent et l'avenir.

En photo centrale, une grande artère de Buenos Aires
étrangement livrée aux deux roues !
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De surcroît, c'est le moment que le gouvernement national a "choisi" pour révoquer le gouverneur de la Banque Centrale, Luis Caputo, un homme de confiance de Mauricio Macri, qui a cru pouvoir ralentir la chute du peso en vendant à tour de bras les dollars de la réserve nationale (1), et nommer à sa place le numéro 2 du ministère de l'Economie, un choix qui semble avoir été dicté par FMI, pendant que Macri négociait à New York avec Christine Lagarde, à grands renforts de commentaires spécieux (2), les nouvelles conditions du prêt milliardaire déjà accordé il y a quelques mois. Quelques heures après l'annonce des changements à la tête de la Banque Centrale, le FMI annonçait publiquement l'accord avec l'Argentine. On ne dit pas mieux la perte de souveraineté du pays au profit du Fonds, comme cela s'est produit, il y a quelques années, en Grèce, et dans tous les pays au secours desquels le Fonds s'est officiellement porté.

Que tout soit pour complaire au FMI, proclame sarcastiquement le gros titre
En bas : "la grève-piège"
Le quotidien renvoie gouvernements et syndicats dos à dos
L'article du haut commence par ces mots :
"Au milieu du boxon suicidaire qui caractérise l'actuel gouvernement [...]"
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C'est le troisième gouverneur de la Banque Centrale nommé par cette majorité gouvernementale depuis la prestation de serment du président, le 10 décembre 2015, et l'homme détient 44% de sa fortune dans des paradis fiscaux. Encore un ! Et il en est fier, comme les autres...

D'après Clarín, c'est Caputo lui-même qui a dû prendre son téléphone pour convaincre le président que seul son départ permettrait d'arriver à un accord avec le FMI. La conversation aurait durer deux heures.

Pour aller plus loin :
lire l'article de Página/12 sur le changement de gouverneur (le journaliste remarque que les deux hommes sortent de la même université privée argentine qui forme et formate à tour de bras des financiers ultra-libéraux orthodoxes)
lire l'article de Página/12 sur les positions peu conciliantes des différents syndicats qui exigent maintenant des changements dans la politique sociale et économique du gouvernement (des réclamations qui ne seront jamais satisfaites tant que cette majorité sera au pouvoir, c'est-à-dire jusqu'à au moins la fin de l'année suivante)
lire l'éditorial de María Seoane dans Página/12
lire l'article de La Prensa sur les postures des syndicats après le succès de la grève
lire l'éditorial écœuré de La Prensa sur la gouvernance de la Banque Centrale, une analyse très sévère sur les personnalités nommées successivement à sa tête, des "oiseaux de passage" (nous dirions "des mercenaires") plutôt que "des hommes d'Etat"
lire l'article de Clarín sur les positions des syndicats
lire l'article de Clarín sur la conversation téléphonique d'hier entre Caputo et Macri
lire l'article de La Nación sur les positions des syndicats
lire l'article de La Nación sur le changement à la tête de la Banque Centrale



(1) Autre scandale de ce gouvernement : on a surpris ce gouverneur de la Banque Centrale en train de prendre le soleil sur une plage au Brésil pendant un long week-end (dû à une fête nationale) pendant que le peso faisait le grand plongeon par rapport au dollar. On aurait aimé qu'il soit à son bureau en train de défendre la devise nationale. La photo circule et Página/12 la publie à chaque fois qu'il en a l'occasion.
(2) Mauricio Macri s'est produit de "rendre tous les Argentins amoureux de Christine". Ce n'est pas la première fois que le président argentin se laisse aller à des propos sexistes. C'est un habitué du genre. Ce qui est étonnant, c'est qu'il ose ce genre de métaphore dans un tel contexte. Inutile de dire que Página/12 ne laisse pas échapper l'occasion de se payer sa tête.

jeudi 20 septembre 2018

Le cycle sur Villoldo continue ce soir à la Academia Nacional del Tango [à l'affiche]


L'académie propose une fois par mois une conférence sur la vie et l'œuvre du chanteur, payador et compositeur Villoldo, traditionnellement surnommée el padre del Tango (même s'il n'est pas exactement le père du genre, qui a jailli d'un mouvement culturel très largement partagé dans Buenos Aires tout au long du dix-neuvième siècle).

Ce soir, jeudi 20 septembre 2018, à 18h30, l'exposé portera sur les rapports de Villoldo et du tango avec l'ancienne puissance coloniale, l'Espagne.

Pour l'occasion, on écoutera plusieurs morceaux que Villoldo n'a jamais enregistrés et deux extraits de zarzuela, l'opérette typiquement espagnole qui a beaucoup inspiré le tango argentin.

Entre libre et gratuite au siège de l'institution.

lundi 17 septembre 2018

Nouvel hommage à Horacio Molina [Actu]

Photo Nora Lezano (pour Página/12) : Horacio Molina chez lui, en août 2007

Pour rendre hommage au chanteur Horacio Molina qui nous a quittés la semaine dernière, Página/12 a republié hier, dans son supplément dominical Radar, une longue interview que le gentleman tanguero lui avait accordée en août 2007.

A relire avec tendresse tout en écoutant le chanteur sur Todo Tango par exemple.

Le museo Mitre fête les 150 ans de la présidence Sarmiento [à l'affiche]


Petit clin d'œil aux amis sanjuaninos avec cette annonce d'une conférence qui se tiendra demain, mardi 18 septembre 2018, à 18h, à Buenos Aires, au museo Mitre (consacré à un autre président argentin), sur la présidence de Domingo Faustino Sarmiento (San Juan, 1811 – Asunción, 1888).

Ce grand sanjuanino fut un homme politique très important dans la structuration de l'Etat dans l'Argentine tout juste indépendante et encore engluée dans la guerre civile. Il fut aussi un grand théoricien de la pédagogie, au point de concevoir l'école obligatoire dans son pays. Il fut enfin un très grand écrivain.

La conférence est en accès libre et gratuit, au Museo Mitre, consacré à Bartolomé Mitre (1821-1906), dans la maison que celui-ci habita à Buenos Aires, dans ce qui est aujourd'hui le quartier financier, qu'on appelle "la City".

Les poètes à l'honneur ce soir à la Academia [à l'affiche]

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Ce soir, lundi 17 septembre 2018, à 19h30, le Plenario de la Academia Nacional del Tango, avenida de Mayo 833, sera consacré aux poètes et animée par le poète Eugenio Mandrini.

Le tango rituel rendra hommage au chanteur récemment disparu Horacio Molina.

Entrée libre et gratuite comme d'habitude.

jeudi 13 septembre 2018

Initiation à Roberto Arlt à Paris [ici]


Demain, vendredi 14 septembre 2018, à 20h, à El Clan Destino, dans le 20e arrondissement de Paris, Solange Bazely présentera sa nouvelle création de lecture musicale en compagnie du pianiste Blas Rivera, autour des célèbres et emblématiques chroniques de l'écrivain portègne Roberto Arlt intitulées Eaux Fortes de Buenos Aires.

Libre participation.

Réservation par téléphone ou mail recommandée.

Viviana Scarlassa et Pepo Ogivieki au Café Borges demain [à l'affiche]


La chanteuse Viviana Scarlassa continue à présenter son nouveau disque dans tout Buenos Aires et au-delà. C'est dans ce cadre qu'elle se produira demain, vendredi 14 septembre 2018, à 21h30, accompagnée au piano par le compositeur Pepo Ogivieki, au Borges, rue Borges 1975, dans le quartier de Palermo.

Droit au spectacle : 200 $ ARG.

Suelo Natal présente huit chansons entièrement arrangées par Diego Schissi.

Ariel Prat présente son nouveau disque à La Paila [à l'affiche]


L'auteur-compositeur interprète Ariel Prat prépare un album qu'il intitulera Herencia Negrada (Héritage noirci). Il le présentera samedi 15 septembre 2018, à 22h, au restaurant La Paila (spécialités du nord-ouest argentin), Costa Rica 4848 dans le quartier de Palermo.

Il sera accompagné de ses musiciens, Los Perdidos (les perdus).

Droit au spectacle : 200 $ ARG avec réservation anticipée ou 250 $ le soir même.

mercredi 12 septembre 2018

Adieu à Horacio Molina [Actu]


Il avait un style bien à lui, très élégant, très distingué, auquel il ne renonça jamais malgré le peu de reconnaissance qu'il lui valut parmi tant de chanteurs de qualité. Horacio Molina était né à Almagro, un quartier du centre de Buenos Aires, en 1935, le quartier du San Lorenzo, le club de football dont son oncle avait été président. Horacio Molina nous a quittés hier. Il laisse deux filles.

Il y a quelques années, j'ai eu la chance de le connaître. Sa courtoisie exquise était en rapport avec son style vocal et musical. Il avait passé les années de la dictature miliaire en France, il avait vécu à Paris. Il parlait admirablement notre langue et il aimait la parler. Je n'avais plus de nouvelles de lui depuis plusieurs années, depuis qu'une douleur articulaire avait envahi ses mains et je n'ai jamais su s'il avait pu s'en défaire.

Horacio Molina en exil, sur les bords de la Seine
en bas du Quartier Latin

Ce matin, l'actualité politique et institutionnelle occupe beaucoup les pages des journaux. Seuls Página/12 et Clarín lui rendent l'hommage qui lui est dû, Clarín ajoutant sur son site une sélection de morceaux enregistrés à écouter en ligne.

Horacio Molina s'en va avec la discrétion qui aura marqué sa vie et sa carrière...

Pour aller plus loin :

mardi 11 septembre 2018

Experiencia Piazzolla cette semaine à la Ciudad Konex [à l'affiche]


Ce soir, mardi 11 septembre 2018, s'ouvre à la Ciudad Cultural Konex, Sarmiento 3131, dans le quartier de Balvanera, une série de concerts consacrée à la musique de Astor Piazzolla, revisitée par des musiciens d'aujourd'hui, Experiencia Piazzolla, dirigée par le petit-fils du grand compositeur, lui-même artiste de jazz. La manifestation prendra fin dimanche.

Entrée : à partir de 300 $ ARG.

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Au programme : les chanteuses Julia Zenko, Julieta Venegas, Elena Roger ou Ligia Piro (la fille rockeuse de la chanteuse Susana Rinaldi et le bandonéoniste et compositeur Osvaldo Piro), le pianiste Nicolás Guerscherg, le contrebassiste Juan Pablo Navarro, Pipi Piazzolla lui-même avec son groupe de jazz Escalandrum.

Pour aller plus loin :
consulter le site du CC Konex, sur lequel il est possible de réserver ses places en ligne, et sa page Facebook.

vendredi 7 septembre 2018

Ariel Prat à La Pista Urbana ce soir [à l'affiche]


Le murguero, auteur-compositeur-interprète Ariel Prat et le poète Bebe Ponti seront ce soir, vendredi 7 septembre 2018, à 21h30, sur la scène de La Pista Urbana, Chacabuco 874.

Au programme, de la chanson engagée (à gauche) d'autant plus virulente que la crise frappe à nouveau de plein fouet l'Argentine sous un gouvernement néolibéral.

Spectacle et dîner ou au moins consommation à prévoir.

mardi 4 septembre 2018

Remaniement gouvernemental et coupes claires dans tous les budgets publics [Actu]

La photo centrale montre le gouvernement resserré d'aujourd'hui
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Depuis samedi, les rumeurs allaient bon train : le président envisageait un grand remaniement et toute une série de mesures de rigueur pour complaire au FMI, avec lequel il entend renégocier le prêt accordé en juin.

En fait, le remaniement n'en est pas un au sens européen du terme. Il a simplement rétrogradé une dizaine de ministères en secrétariat d'Etat, ce qui devrait entraîner des déménagements et des baisses d'effectifs, notamment parmi les personnels d'administration et d'accueil. La recherche scientifique et la culture perdent leur statut de ministère de plein droit, alors que leur élévation récente prenait en considération les avancées dans le développement du pays sous Cristina Kirchner.

En photo le président Macri, sortant de la Casa Rosada,
avec un visage plus que contrarié
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On parlait aussi beaucoup de certains départs, dont celui de Lino Barañao (recherche scientifique et technologique) et de Jorge Faurie (Affaires étrangères). Mais ces deux pointures gardent leur marocain, même s'il semble, à en croire les journalistes, que de nombreuses tractations ont eu lieu en coulisse pendant tout le week-end, le président cherchant un remplaçant à Faurie (un excellent diplomate, qu'on a cherché à échanger contre des personnalités qui n'avaient ni sa compétence ni son expérience) et Barañao exigeant des garanties sur le budget qui lui avait été alloué et les projets engagés. Rien de tout cela n'a été confirmé par les intéressés, qui n'ont fait aucun commentaire. Un autre poids lourd du gouvernement fait les frais de cette réorganisation : Hernán Lombardi, le patron de l'audio-visuel public national, du Centro Cultural Néstor Kirchner (CCK) et du parc thématique itinérant Técnopolis (une des grandes réussites culturelles du mandat de Cristina Kirchner). Autre victime : le ministre de la culture, qui passe, comme celui de la Recherche, sous l'autorité du ministre de l'Education.

En photo principale, Mauricio Macri, hier, pendant son discours enregistré
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Quant aux mesures de rigueur qui ont été annoncées, elles touchent tous les ministères et comprennent aussi l'implantation de nouvelles taxes sur les exportations de matières premières, notamment agricoles, l'une des principales sources de devises du pays, le secteur traditionnellement le plus puissant de la vie économique et politique nationale. Dans un discours enregistré, à deux reprises, le président a supplié les exportateurs de comprendre qu'il s'agissait d'une nécessité vitale pour le pays, d'une mesure d'urgence. Il faut au moins cela pour qu'ils consentent enfin à à faire preuve de solidarité avec leur propre pays ! Dans une formule marquante, le chef d'Etat a aussi reconnu, enfin, la gravité de la crise : cette crise n'est pas une crise de plus mais il faut que ce soit la dernière, allusion à la série de catastrophes que le pays a connues depuis les années 1930. Il a aussi reconnu que les mesures annoncées allaient aggraver la pauvreté, déjà en forte augmentation depuis son arrivée au pouvoir, il y a bientôt trois ans, alors qu'une de ses plus fortes promesses électorales avait été l'éradication du phénomène.

"Le gouvernement dévalué", au-dessus d'une photo minuscule
du président et de ses principaux ministres

Le gouvernement a toutefois annoncé un objectif tout aussi peu accessible : le déficit 0 à l'horizon 2019, une année qui sera aussi celle des nouvelles élections pour les exécutifs au niveau national et provincial. Bon courage à ceux qui voudront se représenter !

La une des pages culturelles de Página/12
"La culture dévaluée"
et sur le bandeau rouge : "La culture, ça ne se rapetisse pas !"

D'autant que le discours de Mauricio Macri a eu à nouveau un effet dévastateur sur le marché des changes avec une nouvelle hausse du dollar US, montrant que la confiance semble envolée pour longtemps.

Pour en savoir plus :
lire l'article principal de Página/12, qui tape là où ça fait mal, avec une violence partisane très pénible dans ces circonstances qui appelleraient un peu de retenue et de patriotisme

lundi 3 septembre 2018

Hommage à Raúl Garello ce soir au Palacio Carlos Gardel [à l'affiche]


Ce soir, lundi 3 septembre 2018, à 19h30, la Academia Nacional del Tango rend hommage à un grand du tango de la seconde partie du vingtième siècle : le compositeur, arrangeur, chef et bandonéoniste Raúl Garello.

Les musiciens de son sextuor, sa dernière formation, évoqueront son souvenir et on sortira son bandonéon, celui qu'il avait hérité de son maître Aníbal Troilo, pour rendre bien visible la filiation artistique si importante pour les deux.

Par ailleurs, à l'occasion du quatre-vingtième anniversaire de la disparition du chanteur Agustín Magaldi, un tableau le représentant rejoindra les collections du Museo Mundial del Tango Horacio Ferrer.

Entrée libre et gratuite, comme d'habitude, au 833 avenida de Mayo, 1er étage.