samedi 31 janvier 2015

Nouvelle augmentation pour les retraites [Actu]

Página/12 et les jeux de mots dans le gros titre !
"Une augmentation de poids"
qui s'entend à la fois comme Prise de poids et Une augmentation qui compte
Dans la manchette principale, les suites de l'enquête sur la mort du juge Nisman

Comme tous les ans, deux fois par an, en été et en hiver, la Présidente Cristina Kirchner vient d'annoncer, dans une grande conférence de presse depuis le Salón de las Mujeres de la Casa Rosada, le palais présidentiel à Buenos Aires, l'augmentation des minimaux de retraite d'un peu plus de 18%, pour atteindre la somme plancher de 3 821,73 pesos par mois, soit 81% du salaire minimum officiel (en Argentine, comme une part importante de l'économie est souterraine, le salaire minimum est souvent une pure fiction). Cette décision concerne le système de retraite par répartition que Cristina a institué comme système de base dans les premières années de son premier mandat, en 2009.

Première annonce politique de l'année, en dehors de son apparition la semaine dernière lorsqu'elle a reçu les associations juives parties civiles dans le dossier de l'attentat contre l'AMIA, après la mort violence du procureur en charge de l'affaire.

Cette augmentation entrera en vigueur en mars et s'ajoutera à celle qui avait été implantée en septembre. Depuis 2003, à l'arrivée au pouvoir de son mari, immédiatement après le krach de l'économie nationale à Noël 2001, ces minimums ont été augmentés de 2 500 %, ce qu'elle affiche naturellement dans le bilan économique de leur politique à tous les deux et comme un pied de nez aux tentatives de quelques fonds spéculatifs de mettre le pays à genoux une deuxième fois.

Bien entendu, l'opposition tente de crier à l'opération électoraliste. C'est oublier que la loi votée en 2009 prévoie cette révision semestrielle dans un pays qui subit 25% d'inflation par an depuis 2001.

Le gros titre porte sur les analyses ADN de la scène du crime
L'augmentation des pensions est réduite au petit titre à côté de la fille qui se fait tatouer
Dans la manchette du haut, à gauche, le changement de direction du Teatro Colón 

Página/12 fait de cette information sa une, sans oublier de traiter les avancées de l'étrange décès du procureur (1).
Clarín et La Prensa préfèrent braquer les projecteurs sur l'affaire du juge, qui a été enterré hier, au cimetière juif de La Tablada, tout en continuant d'y impliquer la Présidente avec des arguments qui partent de plus en plus en vrille et s'éloignent du pas à pas de l'enquête judiciaire.
La Nación n'en touche presque pas un mot, préférant des spéculations interprétatives sur la tenue vestimentaire, les mimiques et le ton employé par la Présidente pendant sa conférence de presse, tenue dans un style inimaginable en Europe (et digne, il est vrai, d'un meeting politique) et retransmise en direct par tous les médias publics nationaux.

Pour aller plus loin :
lire l'article de La Nación, qui inclut l'intégralité du discours de la Présidente, depuis le canal Youtube de la Casa Rosada ! On pourra y constater qu'elle ne fait aucune référence au scandale de cet étrange suicide ou non moins bizarre homicide, qui pourrait être un fait crapuleux ou un coup monté. Et peut-être a-t-elle eu tort de ne pas en parler, eu égard à l'émotion que l'événement suscite dans la saison estivale. L'article de La Nación est agrémenté d'un tweet ordurier à un degré inouï d'un informaticien au service du juge qui est le dernier à lui avoir parlé avant qu'on ne retrouve son corps dans la salle de bain (comme toujours dans ce type de situation, l'homme se retrouve au centre des soupçons et passe un très mauvais quart d'heure), un tweet auquel la Présidente fait allusion dans son discours pour dénoncer ce comportement incompatible avec la démocratie.



(1) S'il y a dix jours, les experts n'avaient pu conclure ni au suicide (faute de poudre sur les doigts de la victime) ni au meurtre (faute de trace d'intervention d'un autre homme), hier, les analyses des prélèvement sur la scène de crime ont montré que dans la salle de bain où le corps a été retrouvé gisant dans son sang, on ne pouvait trouver que l'ADN du juge. Ce qui fait de plus en plus penser à un suicide. D'autant que le juge avait emprunté son arme à l'un de ses gardes du corps, dont il se servait comme de factotums (ils lui rendaient tellement de services divers et variés qu'ils n'avaient même plus le temps d'assurer sa sécurité), qu'il avait menti à son ex-femme sur les motifs qui lui faisaient écourter ses vacances en Europe avec leur fille et qu'il était en lien direct avec des personnes qui semblent avoir été des agents ou des officiers de services secrets (argentins ou étrangers), dont un journaliste qui s'est empressé d'aller se réfugier... en Israël plutôt que de répondre à la justice argentine dans le cadre de l'enquête. Cela fait tout de même beaucoup !

mercredi 28 janvier 2015

Fin de cycle à La Plata pour chanteur et marionnettiste [à l'affiche]


Le chanteur Nicolás Choco Ciocchini et la marionnettiste Julieta García réunissent leurs talents dans la nuit du jeudi de janvier dans le patio de La Bicicletería, esquina 117 y 40, à La Plata, à 21h, en plein air

Ils présentent ensemble l'album 11 derivas, sans pause, un spectacle de sons et de silences, de lumières et de jeux d'ombre.

La dernière représentation se tiendra demain, jeudi 29 janvier 2015. Connaissant les artistes, je ne doute pas que ça doit être très beau et plein d'originalité.

lundi 26 janvier 2015

Au festival de Cherbourg [Retour sur Images]

Le 20 janvier à l'Hôtel de Ville

Mardi et mercredi dernier, j'étais à Cherbourg-Octeville puis à Tourlaville pour présenter la haute figure du général José de San Martín (1778-1850) dans le cadre du festival Cinemovida, organisé par l'association normande La Mancha, présidée par Jean-Marie Ciamporciero, et soutenu entre autres par la Mairie de Cherbourg-Octeville, l'Espace Culturel Leclerc, Radio Bleue Cotentin et l'hôtel Balladins Cherbourg.

Présentation par Monsieur le Président... 

Entre le drapeau argentin démesuré, tiré du trésor municipal et destiné ordinairement à flotter au vent face au port, et la gigantesque cheminée récupérée dans les ruines d'une abbaye cherbourgeoise disparue sous les bombes du débarquement, j'ai présenté une conférence (1) sur le héros des droits de l'homme que fut San Martín tout au long de sa vie et tout particulièrement pendant la révolution sud-américaine (1810-1830). La salle était bien remplie malgré la neige fondante qui tombait dehors.

Avec Serge Davy, le lendemain

Le lendemain, à l'hôtel, j'ai répondu aux questions de Serge Davy, de l'association caennaise Tempo Tango, qui anime une émission en ligne sur son site Internet. Il y a un peu plus de quatre ans, en octobre 2010, j'avais déjà été invitée à Caen par Tempo Tango, qui avait installé ma conférence dans la très belle ancienne église du Vieux Saint-Sauveur... Un beau souvenir pour tout le monde.
Lorsque l'émission sera disponible, j'en informerai bien entendu les lecteurs de ce blog.


Dans l'après-midi, j'ai dédicacé mes ouvrages sur l'Argentine à l'Espace culturel Leclerc de Tourlaville tout en y animant une dégustation de mate, avec un échantillonnage de yerba mate tiré de mes réserves personnelles, soit des marques qui ne sont pas disponibles sur le marché européen. A côté de moi, j'avais donc fait afficher les cartes des deux Provinces productrices pour que le public puisse situer les coopératives productrices : Colonia Liebig (Playadito), Andresito et La Obereña.
Mes cinq ouvrages sur la culture argentine restent disponibles dans cette très belle librairie située à l'entrée de l'hypermarché. L'Espace culturel Leclerc pratique la réduction légale de 5% sur tous les livres, sans condition d'adhésion à un programme de fidélité.


L'Espace avait aussi fait venir la jeune association La Tangomanie pour des démonstrations chorégraphiques qui se répéteront mercredi prochain, 28 janvier (2). Un petit mot en particulier pour saluer cette association qui rassemble des danseurs humbles, hyper-sympathiques, qui ne cherchent pas à éblouir la galerie mais interprètent la musique en l'écoutant à deux et dansent avec une technique tranquille qu'ils construisent sans hâte et qui présente donc une solidité que l'on trouve rarement à Paris. Tout cela paraît être le "B A ba" du tango argentin mais en bien des endroits, en France et ailleurs en Europe, où la vogue du tango se développe trop souvent au détriment de l'authenticité, cela tient plus de la théorie que d'une pratique effective. A La Tangomanie, c'est le cas et cela mérite de forts applaudissements. J'encourage donc mes lecteurs à visiter leur site Internet.



Pour aller plus loin :
consulter la page Facebook de l'Espace Culturel Leclerc
consulter le site Internet de La Tangomanie.


(1) Celle que je répéterai au Lions Club de Versailles le mercredi 18 février prochain. Encore que je ne fasse jamais deux fois la même conférence puisque je ne lis pas. J'improvise à partir d'un plan que j'ai sous le yeux et des réactions de la salle (je développe les éléments dont je vois, grâce au langage gestuel des gens, qu'ils intéressent le public)
(2) Le lendemain et le surlendemain, il y aura au restaurant de l'Université Cherbourg-La Manche (liée à l'Université de Caen) une dégustation de spécialités argentines (dulce de leche, empanadas, mate), suivie vendredi d'une dégustation œnologique (c'est San Martín le tout premier qui a développé et fait monter en gamme la viniculture dans sa province de Cuyo, aujourd'hui Mendoza, San Juan et San Luis).

Tango et cinéma : une conférence de Solange Bazely à Paris [ici]


Solange Bazely, spécialiste du bandonéon et du cinéma de et sur le tango argentin, donnera une conférence payante à Paris, le dimanche 8 février 2015, à 17h, en préambule de la soirée milonga organisée par Contradanza, à La Bellevilloise, au 21 rue Boyer, dans le 20ème arrondissement.

Entrée : 10 € (conférence seule)
10 € pour la milonga elle-même, de 18h30 à minuit.

Les adhérents bénéficient d'un tarif réduit pour l'ensemble.

Voir les informations sur l'affiche.
Pour en savoir plus sur Solange, l'une des animatrices et initiatrices du festival Tangopostale à Toulouse, cliquez sur son nom dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search, ci-dessus.

Syriza à la une des journaux argentins [Actu]

"La Grèce a voté contre ses vautours"
(allusion aux hedge funds -fondos buitres- qui voudraient ruiner l'Argentine)
En rouge : "L'Europe a changé".

Plusieurs journaux argentins mettent la victoire de Syriza sur leur une aujourd'hui, après le résultat (attendu) des élections générales grecques.

La place hiérarchique dévolue à cette information de la lointaine Europe par les différentes rédactions est tout à fait représentative de leur positionnement politique dans le paysage argentin.

Sous le titre, en haut à droite :
"L'Europe en alerte : la gauche radicale a gagné en Grèce"

Cela n'étonnera personne que Página/12 lui donne toute la place. Página/12 combat férocement les politiques économiques soutenues par le FMI et qui ont détruit les économies des pays latino-américains, comme elles l'ont fait avec la Grèce et menacent de le faire aussi avec plusieurs pays de l'Union Européenne : l'austérité payée par les classes les plus défavorisées tandis que les comptes en banque et les portefeuilles boursiers des plus riches grossissent...

Les résultats helléniques émeuvent beaucoup moins La Prensa et La Nación.

"La gauche radicale gouvernera en Grèce"
Le titre principal est réservé à la campagne électorale de Daniel Scioli,
probable candidat FpV (kirchneriste)
La troisième photo illustre un titre sur la chasse aux fraudeurs fiscaux même l'été...

En Uruguay, l'information ne fait pas recette. Seule La República s'y intéresse et encore, en deuxième place, la première étant occupée par une interview du président sortant, lequel emploie une nouvelle fois son vocabulaire rabelaisien...

Dans la manchette gauche :
"L'Europe tremble : en Grèce, c'est le parti Syriza qui a gagné.
Il envisage de ne pas payer la dette"
Les gros titres sont pour Mujica dont la phrase entre guillemets est :
"L'argent, je m'en tape le coquillard"
(et encore : j'adoucis !)

Vous pouvez consulter les articles que ces journaux ont publiés sur ce sujet en consultant leurs sites Internet, en lien permanent dans la rubrique Actu, dans la partie basse de la Colonne de droite de Barrio de Tango.

samedi 24 janvier 2015

Le festival national de folklore de Cosquín s'ouvre aujourd'hui [à l'affiche]


Tandis qu'à Corrientes, dans le nord-est du pays, s'achève ce week-end le festival [du Mercosur] du Chamamé (voir mon article du 13 janvier 2015), à l'ouest, dans la Province de Córdoba, s'ouvre ce samedi le festival de musique rurale de Cosquín, ancienne station thermale reconvertie en centre de rendez-vous estival entre le public et les musiciens, puisque, depuis quinze ans, la ville propose aussi un festival de rock à la mi-février.

C'est donc parti pour neuf jours de concerts, récitals, démonstrations de danse, tables-rondes, conférences, projections cinématographiques, ateliers, stages, cours, etc... Même si la polémique va son train puisque c'est la première édition concoctée par la nouvelle commission culturelle et un budget réputé en baisse (d'où l'absence de quelques poids lourds parmi les artistes).

On peut se faire une idée du programme dans la presse :
Le festival dispose aussi d'un site Internet qui présente la totalité du programme.

vendredi 23 janvier 2015

San Martín, héros des droits de l'homme : une conférence au Lions Club de Versailles [ici]

Ma prochaine conférence aura pour cadre le Lions Club de Versailles et ses entretiens du mercredi, le 18 février 2015, en soirée.

Au CCC Floreal Gorini, en septembre 2014
pour la présentation des mes travaux sur San Martín à Buenos Aires

J'y évoquerai la figure emblématique du général José de San Martín et son œuvre politique pendant la révolution sud-américaine, une œuvre émancipatrice qu'il prolongea avec sa discrétion habituelle dans son exil européen, à Londres, Bruxelles puis Paris, jusqu'à sa mort, à soixante-douze ans, à Boulogne-sur-Mer, sous la Seconde République (17 août 1850).

Contrairement à la conférence donnée cette semaine à Cherbourg ouverte à tous au Festival Cinemovida, de l'association La Mancha, cette causerie est réservée aux membres du club et leurs éventuels invités.



Les Editions du Jasmin organisent ensuite une dédicace-vente de mes ouvrages sur l'Argentine.

Pour découvrir le Lions Club et ses activités de solidarité et de bienfaisance, en France et hors de nos frontières, vous pouvez consulter le site Internet de l'organisation en France.

Aujourd'hui, c'est le Día nacional de la Música [à l'affiche]


Pour la première fois, l'Argentine fête aujourd'hui le Día nacional de la Música (fête nationale de la musique) et rend à cette occasion hommage au grand rockeur disparu, Luis Alberto Spinetta, décédé en février 2012 (voir mon article du 9 février 2012 au lendemain de sa mort) et né un 23 janvier, d'où le choix de cette date pour fixer la célébration.

Luis Alberto Spinetta aurait eu soixante-cinq ans aujourd'hui. De nombreux hommages se tiendront un peu partout dans le pays.

La manifestation principale à Buenos Aires réunira de nombreux musiciens de renom qui pourront s'exprimer sur leur métier et les conditions de son exercice. Ce rassemblement proposera plusieurs récitals au Parque de la Memoria, à Palermo.

Página/12 consacre un article à l'événement et à la mémoire du musicien qui aura tant marqué la musique populaire urbaine argentine.

Un blog, en espagnol, a récemment été ouvert en hommage au Flaco, comme ses admirateurs surnommaient Spinetta.
Les ayant-droits de l'artiste tiennent également une page Facebook en souvenir de lui.

Profitez aussi de l'occasion pour découvrir à travers Internet ce nouveau lieu dédié depuis 2011 aux droits de l'homme et aux victimes du terrorisme d'Etat à Buenos Aires en visitant son site Web et sa page Facebook. Il s'agit d'une initiative du Gouvernement de la Ville Autonome de Buenos Aires, dont le Chef, Mauricio Macri, n'a toutefois pas hésité, en décembre (cf. mon article du 15 décembre dernier), à traiter la militance actuelle des droits de l'homme d'arnaque, entre autres amabilités de campagne électorale (législative et gouvernementale).

lundi 19 janvier 2015

Página/12 rend hommage à Bernard Maris [Economie]


Hier, dans le supplément économique hebdomadaire de Página/12, la rédaction a présenté, sous forme d'une sélection de citations, un portrait de l'économiste hétérodoxe assassiné à Charlie Hebdo et de ses analyses sur notre monde, à partir d'une compilation publiée en 2001 (dans une très mauvaise traduction en espagnol d'après le supplément).

Rappelons juste l'une des activités de Bernard Maris que le journal argentin ignore visiblement : il avait souvent pris part aux débats de C dans l'air sur France 5 et il était chroniqueur à France Inter et quel chroniqueur ! Il manque maintenant cruellement à la station de service public et ses collègues d'antenne ont bien du mal à se remettre du trou béant qu'il laisse dans la grille...

Pour lire l'article argentin, cliquez sur le lien.

Le best-off revu et corrigé de Les Luthiers au Gran Rex cet été [à l'affiche]

Depuis le vendredi 9 janvier et pour toute la durée de ce premier mois de 2015, le groupe Les Luthiers présentent une anthologie de ses plus grands succès sur la scène du Teatro Gran Rex, avenida Corrientes 857.

Le titre est à lire à haute voix :
"Vieux faismoirires"

Le spectacle se donne tous les vendredis et samedis à 21h.

Les places vont de 150 à 500 $ ARG, selon l'emplacement dans la salle.

Un spectacle pour se tordre de rire avec la musique (1)

Découvrez Les Luthiers sur leur site Internet et leur page Facebook.

Ils seront de retour à Buenos Aires (teatro Gran Ituzaingo) avec un autre spectacle, Lutherapía, les 16 et 17 avril, après une tournée qui les mènera en Espagne, qui leur a accordé la nationalité au titre du talent.


(1) Mieux vaut tout de même comprendre un peu l'espagnol : les textes, notamment les présentations, sont vraiment très drôles. Des parodies très fines.

samedi 17 janvier 2015

Festival clownesque au Haroldo Conti [à l'affiche]


A partir d'aujourd'hui et tous les samedis et dimanches jusqu'à la fin du mois de février, le Centre Culturel Haroldo Conti, situé sur le campus de l'Ex-Esma, propose un festival gratuit de clowns, en commençant ce soir à 19h par une conférence avec quelques grands maîtres de l'art.

Les activités sont d'accès libre et gratuit dans la limite des places disponibles.

Spectacles et rencontres avec échanges d'idées entre les artistes et le public, avenida Libertador 8151 à Palermo.

Pour en savoir plus :
lire l'interview de la clown Yanina Frankel, qui clôturera la manifestation, dans Página/12.

Teatro en las plazas : un festival tout public et en plein air [à l'affiche]

La Ville Autonome de Buenos Aires propose depuis cette semaine un festival itinérant intra-urbain autour de deux comédies musicales à thématique historique.


Il s'agit d'une part de Patriotas, Historia secreta de una revolución, une pièce sur le Café de Marco, aujourd'hui disparuqui fut, sur l'actuelle Plaza de Mayo (1), le lieu de rendez-vous des futurs révolutionnaires entre 1801 et 1810, comme le Procope ou les cafés de la place Royale le furent à Paris, et d'autre part de Belgrano, el defensor de los pueblos soberanos, un divertissement musical centré sur la personne de Manuel Belgrano (1770-1820), important juriste penseur des droits de l'homme en Argentine qui se transforma en général, d'abord heureux (en 1811 et 1812), puis très malheureux (à partir de 1814), pendant la guerre d'indépendance.

Tous les mardis et les mercredis jusqu'à la fin des vacances d'été, ces deux pièces vont se transporter sur les places des différents quartiers de Buenos Aires, pour des représentations à ciel ouvert, d'accès libre et gratuit. La fidélité aux événements historiques est branchée sur le courant alternatif, la vraisemblance peut parfois s'être fait porter pâle... Ces pièces nous racontent la geste mythologique de la naissance du pays.

Le programme exact, le calendrier et l'itinéraire de la manifestation est à disposition du public sur le site Internet Festivales de Buenos Aires, qui possède aussi sa page Facebook.


(1) En 1801, elle s'appelait encore Plaza Mayor comme partout en Espagne et dans l'Empire puis à partir de 1807, après la résistance victorieuse à la première tentative d'invasion britannique, ce fut la Plaza de la Victoria, pendant toute la phase révolutionnaire et indépendantiste.

Un cycle de conférences sur l'histoire du tango au Café Vinilo [à l'affiche]


Le tangologue et critique musical et chorégraphique Carlos Bevilacqua, ancien de la rédaction de Página/12 et de l'émission Fractura Expuesta, aujourd'hui éditeur et principal contributeur du site Melografías, sur toutes les musiques argentines, propose tous les samedis du mois de février 2015 une formation, non diplômante bien entendu, autour de l'histoire du tango, intitulée El tango, música de tres siglos (c'est vous dire jusqu'où il fait remonter la naissance du genre !).

Ces séminaires se tiendront au Café Vinilo, Gorriti 3780, à Palermo.

Il est demandé de s'inscrire à l'avance, le cycle ne pouvant commencer sans un minimum d'une demi-douzaine de participants. L'inscription engage le participant sur la totalité du mois (il ne sera pas procédé à des remboursements ni complets ni partiels).
Prix : 800 $ ARG.

Pour s'informer et s'inscrire, consultez le site de l'animateur.

Luis Filipelli à Clásica y Moderna [à l'affiche]


Le chanteur Luis Filipelli sera à Clásica y Moderna, Callao 892, le mercredi 21 janvier 2015 à 21h, pour présenter le contenu du récital qu'il donnera lors de sa tournée européenne en mars, où il est attendu dans différentes villes d'Espagne (sans doute pour profiter du festival de Grenade), à Paris et dans d'autres villes d'Europe qu'il ne précise pas.

Pour ce concert à Recoleta, il sera accompagné de son directeur musical, Leonardo Andersen.

mercredi 14 janvier 2015

La Nación met les survivants de Charlie Hebdo à sa une [Actu]

Le plus ancien quotidien d'Argentine, la vénérable Nación, porte-parole emblématique de la droite nationale, met aujourd'hui sur sa une une photo de la conférence de presse des survivants de Charlie Hebdo pour présenter le numéro paru ce matin et déjà épuisé dans les kiosques en France (on annonce au moment même où je mets ceci en ligne qu'une nouvelle impression porte le numéro à cinq millions d'exemplaires).

en cliquant sur le lien

Hier, le même journal avait publié en avant-première la une de l'hebdomadaire.

C'est aussi aujourd'hui que la presse argentine publie les explications du ministre des Affaires étrangères sur son absence à la marche à Buenos Aires : il était à Paris à titre privé et est allé marcher incognito entre Nation et République dimanche... Dommage qu'il ne se soit pas manifesté à titre officiel, il aurait été le seul représentant de l'Amérique du Sud et l'Argentine aurait été représentée à plus haut niveau que les Etats-Unis eux-mêmes.

mardi 13 janvier 2015

Mariel Martínez présente son cinquième disque à Madrid [ici]


La chanteuse argentine Mariel Martínez, accompagnée de son groupe, La Porteña Tango Trío, présente en ce moment dans la capitale espagnole son cinquième album, Buenos Aires, cuando lejos me ví, qui tire son titre d'un célèbre tango créé par Carlos Gardel, La canción de Buenos Aires (1).

Il s'agit à nouveau d'un disque Melopea, produit par Litto Nebbia depuis Villa Urquiza, à Buenos Aires, où la chanteuse est née et a grandi, comme son directeur musical et compagnon, le guitariste Alejandro Picciano.

Vous pouvez découvrir (et même acheter) ce nouveau CD en vous connectant au site Internet de l'artiste, qui dispose également d'une page Facebook.


(1) La canción de Buenos Aires fait partie du corpus de letras de tango que j'ai traduites dans Barrio de Tango, recueil bilingue de tangos argentins, Editions du Jasmin, mai 2010 (page 205).

Chamamé et accordéon à Palermo [à l'affiche]

Le musicien Raúl Barboza, entouré de deux autres musiciens, se présente tous les jeudis de ce mois, à 21h, avec son accordéon (1), au Café Vinilo, Gorriti 3780, à Palermo, pour faire résonner le chamamé mésopotamien (2) au cœur de la capitale argentine.

Prix des places au Café Vinilo : 200 $ ARG. On peut réserver sur le site Internet de l'établissement.
.


Lundi 19 janvier 2015, dans la Province de Corrientes, Barboza sera aussi au festival du Chamamé, la 25ème édition cette année, ce qui permet quelques jeux de mots dans la présentation.

Entrée : 50 $ ARG par personne et par soirée.

Le chamamé est LE genre des Provinces de Misiones, Corrientes et Entre Ríos et Raúl Barboza, qui s'est installé en France depuis près de trente ans, en est l'un des représentants, lui qui mêle la culture aborigène guaranie, qui est la sienne et qui devient de plus en plus emblématique de cette région de l'Argentine, avec l'éclectisme parisien et celui qui caractérise Buenos Aires, où il se pose dans un appartement qu'il y possède pour passer l'été austral loin des frimas septentrionaux.

A Página/12, il raconte ce matin sa vie en France dont il n'a pas pris la nationalité. L'interview doit dater de quelques jours car l'on n'y trouve pas la moindre allusion aux événements qui viennent de secouer la capitale française.

Pour en savoir plus :
Vous pouvez également découvrir la musique et la personnalité de Raúl Barboza en consultant son site Internet trilingue français, anglais et espagnol.


(1) Le chamamé raffole de l'accordéon, qu'il ne faut donc pas confondre avec le bandonéon, ni avec l'accordéon du tango, qui existe, grâce à l'influence italienne. De nombreux chamameceros en ont fait leur instrument fétiche. Et comme ailleurs en Argentine, la guitare, hérité à la fois de l'Espagne et de l'Italie, est très fréquente également.
(2) On appelle Mesopotamia ou Litoral cette bande de terre qui monte vers le nord de l'Argentine entre les cours de l'Uruguay à l'est et du Paraná à l'ouest, coincée entre la République Orientale de l'Uruguay et le Paraguay.

lundi 12 janvier 2015

La torpeur de l'été a repris le Río de la Plata [Actu]

"La France debout"
(mais on pourrait aussi entendre la France à pied)

On sent que c'est l'été à Buenos Aires, où il règne une chaleur accablante, comme à Montevideo. La presse et la population réagissent mollement au dimanche un peu spécial qui a été vécu en France et dans le reste de l'hémisphère nord, plongée dans l'hiver et donc en état de se manifester, même dans la froidure moscovite.

Un gros titre sur des comportements inciviques dans une zone balnéaire
et la photo de Paris en dessous - la une saute du coq à l'âne

Si presque tous les journaux des deux capitales sud-américaines mettent la marée humaine des places parisiennes de la Nation et de la République en une de leur édition de ce lundi, les quotidiens uruguayens ne font pas allusion à la moindre manifestation de solidarité dans les rues de Montevideo. Quant à la marche qui s'est tenue à Buenos Aires, le long de l'avenue du 9 juillet et devant les grilles de l'Ambassade de France, elle n'a réuni qu'un millier de personnes -il est vrai que depuis Noël, de nombreux Portègnes ont déserté leur ville, pour se réfugier au bord de la mer à Mar del Plata ou Bahía Blanca ou dans la campagne dans ce qu'on appelle là-bas l'Intérieur. Et dans cette petite manifestation, aucune personnalité de la majorité kirchneriste n'a fait acte de présence, pas même des représentants des ONG des droits de l'homme.

La même photo sur Clarín mais un gros titre en cohérence
avec l'image

Clarín et La Nación s'en offusquent mais jouent sur du velours en dénonçant cette absence pour le moins inattendue. Página/12 n'y fait même pas allusion, comme si cette manifestation avait été boycottée par la majorité, pour des raisons sur lesquelles je n'ai pas d'information pour le moment. C'est pour l'heure un grand mystère pour moi.

Un autre choix de photo et un titre cohérent
qui occupe la majeure partie de la une
"Rejet de la terreur"

Hier, Página/12 publiait dans ses pages une analyse très fine de l'économiste Aldo Ferrer, ancien ambassadeur en France. Une analyse très dure à lire pour nous mais que j'ai toutefois trouvée très convaincante. Il y a dresse un parallèle (que n'aurait sans doute pas renié le regretté Bernard Maris) entre la montée de la violence fanatique de l'anarchisme au début du vingtième siècle et celle à laquelle nous assistons d'une déviance ultra-sanglante se réclamant de la révélation coranique : dans les deux cas, on assiste à un renforcement des inégalités économiques, entre une petite minorité qui ne cesse de s'enrichir et une immense majorité qui ne cesse de s'appauvrir. Là où les deux situations divergent, c'est que dans les années 1900, cette inégalité croissante avait pour cadre chaque pays à l'intérieur de ses frontières alors qu'aujourd'hui, elle se joue à l'échelle internationale et même planétaire et tout le monde peut le savoir et le constater grâce aux médias.

"Contre la peur"

Pour aller plus loin :
lire l'éditorial de Aldo Ferrer dans l'édition de Página/12 d'hier
lire l'article principal de Página/12 sur la marche de Paris
lire l'article de Clarín sur le même sujet
lire l'article de La Nación
lire l'article de La Prensa
Chacun des titres argentins proposent plusieurs articles sur cette affaire. Je laisse au lecteur le choix d'aller y piocher à sa guise.

La Nación n'a pas donné autant de place que d'autres
à l'événement ni à l'image
Mais c'est elle qui a choisi la plus belle photo, non ?

En Uruguay :
voir l'article matrice dans El País
lire l'article de El Observador.
Pour le moment, La República ne parle pas de Paris.

Ajout du 14 janvier 2015 :
Le ministre des Affaires étrangères argentin explique son absence à la marche à Buenos Aires : il était dimanche à Paris, où il a pris part à la marche républicaine non pas dans les rangs des représentants officiels mais au milieu du simple public, en qualité de personne privée puisque c'était à ce titre qu'il se trouvait en France. Lire à ce sujet l'article de Página/12, celui de Clarín, celui de La Nación et celui de La Prensa.
Ceci dit, vu de Paris, il aurait intégré les rangs officiels, le geste n'aurait été mal reçu ni en France ni en Europe. Après tout, il aurait été le seul représentant de l'Amérique du Sud. Cela valait le coup ! Bizarre...

dimanche 11 janvier 2015

Je suis Charlie [ici et dans le monde entier]

Aujourd'hui, grande manifestation silencieuse à Paris pour défendre la liberté et la démocratie et rendre hommage aux victimes des attentats des 7, 8 et 9 janvier 2015 à Paris et à Montrouge.

Comme tous mes compatriotes et au-delà d'eux :


A Buenos Aires, le ministère de la culture portègne appelle à un rassemblement solidaire au tout jeune musée de l'Humour, demain, lundi 12 janvier 2015, à 19h.



Il s'agit d'un musée très récent, puisqu'il a ouvert en juin 2012 sur la Costanera Sur, Avenue des Italiens, à Puerto Madero.

Pour en savoir plus :
lire le communiqué officiel du Gouvernement de la Ville Autonome de Buenos Aires.

vendredi 9 janvier 2015

Nouvel hommage de Página/12 à Raúl Zaffaroni et à ses combats juridiques [Actu]

Raúl Zaffaroni (photo Adrián Escandar, Infobae)

Au-delà des six articles sur l'attentat contre Charlie Hebdo qui occupent les premières pages de son édition de ce matin, au surlendemain de l'événement et une une très éprouvante sur le caractère sanglant de l'attaque contre l'hebdomadaire, Página/12 rend un nouvel hommage à Raúl Zaffaroni après son départ volontaire de la Cour Suprême argentine.

Un sociologue et quatre juristes retracent la carrière du haut magistrat, son savoir académique, son engagement sur les questions sociales, son don pour le pluralisme (si rare en Amérique du Sud) et sa militance en faveur de la tempérance en matière de répression de la délinquance et de la criminalité au profit du développement de la prévention par la justice sociale.

C'est impressionnant et pour nous, en France en ces jours de deuil et d'union nationale, et plus largement en Europe.
C'est une contribution à la réflexion qu'il nous faudra reprendre lorsque nous reviendrons à la réalité politique difficile de notre pays, une fois que nous aurons dépassé notre émotion légitime. Pour l'heure, nous sommes tous hébétés, dans l'attente du dénouement des recherches policières et par conséquent nous ne sommes guère en état de réagir rationnellement de bout en bout.

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jeudi 8 janvier 2015

Con la vida convertida en noticiero (Alejandro Szwarcman) [Actu]

Yo también tengo ese miedo cuando pienso
en mis calles, en la gente que yo quiero
por si un día despertamos aturdidos
con la vida convertida en noticiero...

extrait de Libro de Quejas (Cahier de réclamation),
tango de Alejandro Szwarcman et Mony López

Moi aussi cette peur je l’ai quand je pense
À mes rues, aux gens que j’aime
Au cas où un jour nous nous réveillerions groggys,
Notre vie transformée en gros-titre à la une...

Traduction © Denise Anne Clavilier,
in Deux cents ans après, revue Triages, Tarabuste Editions

Uruguay

Aujourd'hui, les principaux quotidiens de part et d'autre du Río de la Plata titre sur la tragédie qui s'est produite en France, à Paris. J'ai légèrement modifié la photo principale à la une de El País par respect pour le fonctionnaire de police abattu de sang-froid et dont j'estime que l'ensemble des médias ont raison de flouter l'image, ou à tout le moins le visage. Les médias étrangers n'ont pas cette pudeur qu'ils ont eux aussi quand il s'agit de leurs compatriotes.

Argentine
La une de Página/12
Dans la manchette, Paz et Rudy ont repris le slogan français : "Nous sommes Charlie"

Les articles sont trop nombreux pour que j'en fasse état ici. Dans les journaux argentins, ils occupent plusieurs pages. L'information semble un tout petit moins développée dans les quotidiens uruguayens mais elle se déploie néanmoins sur plusieurs articles. Le lecteur de Barrio de Tango trouvera ces articles dans les liens situés dans la rubrique Actu en partie inférieure de la Colonne de droite.

Uruguay
La photo de une a été retouchée par mes soins
Sous le gros titre : "Ils ouvrent le feu au cri de Allah est grand !"
Pour agrandir l'image, cliquez dessus

Argentine
"Le massacre dans une revue française indigne le monde"


Argentine
Pour une fois, la une est reproduite très tôt sur le site Internet du quotidien

Uruguay
"Condamnation uruguayenne de l'horrible attentat qui endeuille toute la France"
Cette une semble rendre compte d'une actualité banale.
Elle met sur le même plan l'attentat et un fait divers crapuleux local.
Dans le monde entier, la presse libre s'est pourtant sentie visée par l'attentat...

Argentine
Un choix sémantique conscient.
En Argentine, le mot barbarie est politiquement très chargé.
Il rappelle l'opposition faite par Sarmiento (1811-1888)
dans son livre Facundo, civilización y barbarie
qui opposait l'Amérique américaniste
(représentée par Facundo Quiroga, 1788-1835, et tous les fédéraux)
au raffinement de l'Europe,
la seule civilisation envisageable pour lui, dont Paris était alors un emblème

En Argentine, hier soir, la TV Pública a consacré l'intégralité de son journal de 20h, le grand journal du soir, Visión 7, aux événements en France.