vendredi 31 août 2018

Manifestation des universitaires et des étudiants [Actu]

Le gros titre parle de la crise économique mais la photo principale
est réservée à la manifestation universitaire, sous une pluie battante
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Hier, en fin de journée, le monde de l'université publique était dans la rue, à Buenos Aires, suite à un mot d'ordre de grève national, lancé il y a plusieurs semaines, contre les coupures budgétaires qui asphyxient l'enseignement et la recherche.
Le moins qu'on puisse dire est que la manifestation a été un franc succès. A tel point que malgré l'actualité économique et gouvernementale, tous les quotidiens nationaux, de droite comme de gauche, s'en font l'écho, voire la mettent à leur une !

En gros titre, le gouvernement en soins intensifs
Le gouvernement est symbolisé par la Casa Rosada,
qu'on appelle aussi Casa de Gobierno (nous dirons "Présidence")
sachant que l'équipe des ministres s'appelle Gabinete et non Gobierno

Les étudiants ont soutenu leurs enseignants, eux-mêmes soumis à un régime salarial draconien. Alors que l'inflation sur l'année va dépasser les 30%, le gouvernement leur a accordé une augmentation de seulement 15%, soit moins que ce qui a été accordé aux autres catégories de salariés lors des négociations annuelles tripartites syndicats, organisations patronales et gouvernement.

Pour aller plus loin :
lire l'article de Clarín sur l'affluence à la manifestation
lire l'article de Clarín sur la participation des enseignants comme des étudiants
lire l'article de La Nación sur l'affluence à la manifestation
lire l'article de La Nación sur la participation des étudiants

L'Argentine bascule dans la crise, sans remède [Actu]

"Où est le disjoncteur ?" demande le gros titre
pour débrancher la folle hausse du dollar
Pour une fois, La Prensa adopte le ton inventif et imagé de Página/12
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Au lendemain du bond du dollar au détriment du peso argentin (qui a terminé la journée d'hier à plus de 40 pour 1) et du retour du président Mauricio Macri de New York, où il a engagé, sans le dire, une renégociation avec le FMI, sans calmer les marchés pour autant (tout au contraire), tous les journaux reconnaissent que le gouvernement subit un échec grave, que la situation du pays est pire que celle qu'avait laissée la précédente majorité (pourtant taxée d'incompétence par l'actuel pouvoir en place) et que le gouvernement se trouve dans l'impasse, qu'il ne sait plus quoi faire pour résoudre les problèmes qui s'accumulent et qu'il n'y a plus de consensus en son sein sur la stratégie à adopter, d'autant plus que d'anciens ministres de l'économie, aujourd'hui révoqués, prennent la parole publiquement pour manifester leur méfiance sur la capacité de leurs successeurs à s'en sortir.

Trois mois après l'accord de prêt initial, la renégociation signe l'impuissance des pouvoirs publics à maîtriser l'économie du pays (alors que le président s'était vanté de conduire celui-ci à la prospérité en l'espace d'un mandat), l'échec de la solution qu'était le recours au FMI et elle ne pourra entraîner qu'une politique de rigueur encore plus injuste que celle qui était déjà mise en œuvre depuis plus d'un an. D'un jour à l'autre, on s'attend à un remaniement ministériel, d'autant plus imminent qu'il semble réclamé à voix basse par le Fonds monétaire lui-même. De surcroît, le chaos s'installe dans les rayons des supermarchés puisque certains fournisseurs refusent désormais de vendre à la grande distribution, dans l'attente d'une meilleure visibilité sur leur propre trésorerie.

Après une nouvelle dévaluation record, le gouvernement
prépare des mesures économiques
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Cette fois-ci, la crise est donc bien là. Le gouvernement continue à tenir un discours lénifiant façon méthode Coué, mais quelques grandes voix politiques appellent à enfin parler vrai. Parmi elles, celle de María Eugenia Vidal, la gouverneure de la Province de Buenos Aires (majorité de droite néolibérale, ex-seconde de Mauricio Macri), qui reconnaît que la situation est en train de dévaster la vie quotidienne des gens ordinaires.

Le ministre de l'économie repart à New York dès lundi (ce qui veut dire que le déplacement du président n'a pas suffi) et cette fois-ci, plus personne ne peut se cacher qu'il s'agit d'aggraver les conditions de l'emprunt, qui avait pourtant déjà été accordé à des exigences qui diminuaient beaucoup la capacité du pays à investir (puisque le FMI confond volontairement dépenses et investissements) et par conséquent également à exercer sa souveraineté.

Or cette fuite en avant intervient alors que l'Argentine préside le G20 pour la première fois depuis l'instauration de cette instance de concertation internationale !

Pour aller plus loin :
lire l'article de Página/12, qui a envoyé le gouvernement en soins intensifs sur sa une
lire l'article de La Nación sur les projets du gouvernement devant la nouvelle hausse du dollar
lire l'article de La Nación sur les conséquences de la crise des changes dans le domaine de la grande distribution

jeudi 30 août 2018

Le dollar repart à la hausse en Argentine [Actu]

Au milieu de la crise, Página/12 garde son humour (acerbe)
et sa créativité graphique et langagière !
A l'envers, c'est le visage du président Macri

Depuis la fin de la semaine dernière, le peso argentin chute à nouveau face au dollar.
Hier, la devise US avait atteint les 34 pesos argentins, ce qui représente une hausse considérable depuis la stabilisation de juillet à 28-29 pour 1 USD. Ce soir, le billet vert est vendu au comptoir de certaines banques du quartier d'affaires de Buenos Aires à plus de 40 pesos.

"Pour freiner la hausse [du dollar], Macri demande à nouveau
de l'argent au FMI, contre une baisse supplémentaire du déficit"
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"Le FMI a confirmé son appui à Macri
mais le dollar a tout de même monté jusqu'à 34,40 [pesos]"
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Au début de la semaine, le président Mauricio Macri était allé lui-même renégocier à New York le débit du robinet du FMI et le Fonds monétaire vient d'accepter d'avancer la date de versement de la prochaine échéance. Jusqu'à présent, c'était des ministres qui se chargeaient de l'intendance. Cette fois-ci, le chef d'Etat s'engage lui-même dans ces démarches humiliantes, tout en maintenant un discours lénifiant sur la solidité économique et la solvabilité du pays, soi-disant pour tranquilliser les marchés. Qui ne semblent pas sensibles à cette stratégie. Et d'ailleurs, peu de gens, y compris dans la presse de droite (majorité), gardent la foi dans cette description d'une situation dont tout le monde reconnaît maintenant qu'elle correspond à une crise de plus en plus insoluble.

"Pied de nez des marchés"
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Pour en savoir plus :
lire l'analyse de Página/12 (opposition) sur la hausse du dollar
lire l'article de Página/12 sur la perte de confiance généralisée dans l'économie argentine
lire l'article de La Prensa (droite catholique), qui souligne que la reprise de la hausse du dollar répond à une prise de parole du président
lire l'article de La Nación (droite libérale) sur l'humiliation suprême : le peso argentin vaut désormais moins que la devise uruguayenne (Clarín a publié un article similaire)
lire l'article de La Nación sur le cours du dollar relatif au peso argentin
lire l'analyse de Clarín (droite financière) sur la perte de confiance mondiale dans l'économie argentine

dimanche 26 août 2018

Un nouveau documentaire sur Piazzolla sort jeudi à Buenos Aires [à l'affiche]

Le titre dit : "à la pêche au Astor"

Le film s'intitule Piazzolla, los años del tiburón (les années du requin) et se penche sur la personnalité difficile, conflictuelle et mégalomane, du grand compositeur et bandonéoniste de Mar del Plata dans son environnement familial et professionnel.
Des images et des sons d'archives viennent illustrer le long métrage où le réalisateur, Daniel Rosenfeld, a pu compter sur la collaboration de Daniel Piazzolla, le fils, musicien lui aussi et qui ne put jamais se dégager de l'ombre portée par le génie de son père (qui ne sut pas non plus lui faire de la place). La fille de Astor Piazzolla, Diana, écrivaine et militante des droits de l'Homme, en désaccord grave avec son père (1) et disparue il y a neuf ans, est présente elle aussi grâce à des enregistrements privés de sa voix.

Le film s'adresse à un large public argentin et non pas au public d'amateurs éclairés qui savent déjà tous des enjeux du parcours piazzollien et de ses relations plus que difficiles avec les autres musiciens de tango de son temps, tandis que le reste du monde, notamment l'Europe, lui ouvrait les bras sans réserve.

Le film sortira jeudi prochain à Buenos Aires. Página/12 profite de ce dimanche pour mettre en une de son supplément Radar une longue interview du réalisateur, illustrée d'une double photo, celle d'un Piazzolla déambulant sur les quais de Seine à Paris, clope au bec, un jour d'hiver, dans les années 70 ,et d'un Astor en bras de chemise en train de pêcher dans le Río de la Plata, un loisir qu'il tenait de son grand-père, un ancien pêcheur de Campanie parti s'installer en Argentine au début du 20ème siècle.

Pour aller plus loin :
lire l'article de Página/12

Ajout du 30 août 2018 :
lire cette nouvelle interview du réalisateur dans le supplément culturel de Página/12

Ajout du 31 août 2018 :
lire cet article de Página/12 qui n'en finit décidément pas d'aimer ce film !

Ajout du 4 septembre 2018 :
lire cet entrefilet de La Prensa



(1) Un jour, Piazzolla a accepté une invitation à dîner à la Casa Rosada et il a partagé la table du dictateur Rafael Videla, non parce qu'il était d'accord avec le régime mais parce qu'il était assez indifférent à la politique, tout en se disant de droite (dans un monde du tango profondément ancré à gauche). Sa culture générale peu développée lors de sa jeunesse, marquée par son indifférence pour la situation sociale misérable faite aux musiciens, tant à New York où il avait grandi qu'à Buenos Aires, ne lui permettait pas d'y comprendre grand-chose ni même de s'y intéresser vraiment. Et sa grande ignorance de l'histoire de l'Argentine (largement partagée par ses compatriotes) ajoutait encore à la confusion...

lundi 6 août 2018

Le Plenario du Festival [à l'affiche]


Ce soir, lundi 6 août 2018, à 19h30, la Academia Nacional del Tango ouvre ses portes pour une conférence légère où le bandonéoniste, compositeur et chef d'orchestre Osvaldo Piro racontera ses souvenirs avec Alfredo Gobbi et Aníbal Troilo, qui l'ont formé.

Osvaldo Piro sera avec son ex-femme, la chanteuse Susana Rinaldi, l'une des vedettes de la programmation du prochain Festival de Tango de la Ville Autonome de Buenos Aires, qui s'ouvre jeudi prochain (1).

La soirée, au Palacio Carlos Gardel, est d'accès libre et gratuit (le festival aussi d'ailleurs).



(1) Pour des raisons indépendantes de ma volonté, je ne serai pas en mesure de publier quoi que ce soit le 9 août, ni en ce qui concerne l'ouverture du festival de tango (dont toutes les places sont certainement déjà épuisées) ni en ce qui concerne le vote de la loi dépénalisant l'avortement au Sénat, qui semble disposé à faire échouer ce projet de loi (ce qui n'est peut-être pas pour déplaire au Président, qui semblerait avoir fait le pari d'emblée de cet échec). Reprise probable de la publication sur Barrio de Tango dans le cours de la dernière semaine du mois d'août.

dimanche 5 août 2018

Les églises chrétiennes investissent la 9 de Julio [Actu]

Clarín consacre le gros titre à des déclarations faites en justice
par un acteur des dessous-de-table empochés par des ministres kirchneristes
mais la photo est pour la manifestation
et vous voyez qu'il y avait du monde !
Ce qu'on voit au centre, ce n'est pas un drapeau argentin, c'est le toit des abri-bus
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Hier, les églises chrétiennes, catholique et évangéliques, avaient appelé à manifester contre le projet de dépénalisation de l'avortement qui fera l'objet d'un vote au Sénat le 8 août prochain (1), après des débats houleux qui ont fait changer d'opinion un bon nombre d'élus.

Si la Chambre a voté à une honorable majorité il y a quelques semaines en faveur de cette modification du code pénal, le résultat au Sénat reste très incertain.

Remarquez en bas à gauche le petit article sur l'histoire de la franc-maçonnerie !
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Depuis que le projet de loi est sur le bureau de la chambre haute, les anti-avortement n'ont cessé de faire entendre leurs voix, avec parfois des arguments musclés et surtout un recours abusif à l'émotivité, comme ces baudruches en forme de fœtus qu'ils trimbalent un peu partout et des écrits sentimentalistes sur le sort d'un fœtus avorté. Exactement le même genre de lutte par la violence symbolique qu'on a connue en France au moment du débat sur la loi Veil. De grands rassemblements priants ont aussi eu lieu, notamment sur le parvis de la basilique nationale de Luján.

La Nación met aussi l'accent sur les affaires de corruption
et consacre sa photo du bas à la manifestation
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Mais on avait rarement vu autant de monde envahir ainsi la grande Avenue du 9 de Julio par des mouvements classés comme conservateurs. La célèbre avenue a bien davantage l'habitude des défilés des progressistes (syndicats et partis de gauche).

Pour en savoir plus :
lire l'article de Página/12, dont le ton aigre et méprisant, que je trouve très déplaisant pour un journal qui prétend défendre la démocratie et le pluralismes (ces journalistes se montrent incapables de rapporter objectivement les choses dès qu'il s'agit d'idées qu'ils ne partagent pas et font preuve en outre d'une invraisemblable inculture en matière d'histoire du christianisme - ils ne sont pas les seuls,  je vous le concède)
lire l'article de La Prensa, qui insiste sur la part prise dans l'organisation par les églises évangéliques (peut-être pour universaliser l'appel du magistère catholique à voter contre le projet de loi, un appel que le quotidien soutient tous les jours dans son édition imprimée et sur son site Web)



(1) Pour des raisons indépendantes de ma volonté, je ne serai sans doute pas en mesure de publier quoi que ce soit les 8 et 9 août prochain. Donc pas de une de journaux sur le résultat, quel qu'il soit.

samedi 4 août 2018

Nouvelle identification pour Abuelas [Actu]


Hier, l'association Abuelas de Plaza de Mayo a présenté le 128e petit-enfant identifié et retrouvé. L'homme de quarante-deux ans avait été enlevé par des sbires de la dictature militaire lorsqu'il avait cinq mois. Sa mère, militante d'un mouvement révolutionnaire et guérillero, reste disparue. La famille vivait à Tucumán.

L'aîné de la fratrie, qui avait été enlevé à l'âge de six ans, avait réussi à fuir sa famille soi-disant adoptive, une première fois en vain, en se rendant à la gare des bus où il savait que son oncle travaillait. Mais la seconde fois fut la bonne : il était arrivé à l'hôpital où son père et son oncle, accompagné du cadet, qui n'avait que deux ans, avaient pu aller le récupérer et prouver le lien de famille.

C'est la deuxième fois qu'on retrouve une personne de Tucumán.

Seuls Página/12 et Clarín évoquent l'événement, dans une actualité dominée par les révélations sur le système de corruption kirchneriste.

Pour aller plus loin :
lire l'article de Página/12 sur la conférence de presse de Abuelas
lire l'article de Página/12 sur l'aventure du frère aîné

vendredi 3 août 2018

Le CAFF propose un festival de tango alternatif [à l'affiche]

La nouvelle famille du tango, dans la salle du CAFF

Alors que le Festival officiel du Tango de la Ville de Buenos Aires, accompagné du concours de danse surnommé el Mundial, se prépare (il aura lieu du 9 au 22 août dans les lieux désormais habituels, soit un créneau du calendrier très avancé par rapport aux années précédentes), le CAFF propose à partir d'aujourd'hui et jusqu'à la fin du mois un autre festival, avec une grande diversité de propositions (milongas, conférences, salon du livre, concerts, spectacles de poésie et de théâtre, exposition), dans sa salle de la rue Sánchez de Bustamante, à quelques centaines de mètres au nord du célèbre centre commercial de l'Abasto.


Une soixantaine d'artistes solistes et de groupes se succéderont.

Ce festival est autogéré par les artistes, comme le CAFF fonctionne en coopérative.


Le programme est à découvrir sur la page Facebook de la manifestation.

Pour en savoir plus :
lire l'article de Página/12, qui en fait la une de son supplément culturel quotidien


Ajout du 28 août 2018 :
lire l'article de Página/12 à la fin du festival

Tragédie à Moreno et indifférence gouvernementale [Actu]


Hier matin, à l'heure du petit-déjeuner que les écoles publiques offrent aux enfants les plus démunis, une bonbonne de gaz de la cuisine a explosé dans une école de Moreno, dans la Province de Buenos Aires. L'explosion a fait deux morts, l'un des gardiens du bâtiment et la sous-directrice, une enseignante entièrement dévouée à son métier, disent aujourd'hui ses collègues et ceux qui l'ont connue.

Il est fort instructif de regarder les unes des journaux nationaux et de constater l'absence de réaction de la part du gouvernement fédéral, que cela ne semble pas concerner : le président et la gouverneure présidaient aujourd'hui une manifestation officielle d'ordre social (nouvelles dispositions pour les retraités avec l'argent de la Sécurité sociale) et ils n'ont même pas rendu hommage aux deux victimes, parler du risque encouru par les enfants, de la peur rétrospective des parents d'élèves, du traumatisme du corps enseignant de l'Etat devant une telle tragédie. Pas un mot, pas une minute de silence, mais des mines réjouies et une claque dans le public pour les applaudir.

La Prensa titre (en bas) : la corruption tue, chapitre mille
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Quant au ministère de l'Education de la province, il a mis en place une commission d'enquête et on pointe déjà des coupables : des gens qui auraient mal fait leur travail parce qu'ils étaient corrompus.

Tous les journaux rappellent que les habitants avaient déjà dénoncé les risques de l'installation, qui a explosé lorsque la sous-directrice a allumé la lumière dans la salle du petit-déjeuner, quelques secondes avant que les premiers enfants n'y entrent.

Clarín a mis deux photos sur sa une.
La plus grosse est consacrée à un chauffeur des Kirchner passé aux aveux
la seconde, toute petite, reprend les faits de Moreno, avec le corps du gardien
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Dans la même journée, les nouvelles désastreuses s'accumulent :
  • la chute de 8,1% de la production industrielle du pays, le pire chiffre depuis la crise de Noël 2001 où l'Argentine avait fait faillite (les chiffres viennent de l'INDEC, l'institut officiel des statistiques)
  • un accident sur la voie publique à Puerto Madero, le quartier le plus huppé et le plus cher de Buenos Aires, où une grue mal arrimée est tombée en causant la mort d'un chiffonnier
  • l'état de services de santé, très impactés par la politique de rigueur qui met en danger la continuité des soins en dialyse pour les insuffisants rénaux dans tout le pays.

La Nación met tout sur le chauffeur qui a déposé
sous le tout nouveau statut de repenti en matière de corruption
En dessous, c'est de la pub !
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Depuis quelques jours, la presse concentre son travail politique sur de nouvelles déclarations fracassantes qui mettent en cause la corruption des Kirchner, mari et femme (seule Cristina aura a rendre des comptes à la justice puisque Néstor est mort en 2010).

Pour en savoir plus :
sur l'accident de Moreno
lire l'article de Página/12 de l'édition imprimée
lire l'article de Página/12 sur le discours du président, un peu trop léger aux yeux de ce quotidien de l'opposition
lire l'article de La Prensa, qui voit dans l'accident le fruit de la corruption (alors même que l'enquête judiciaire ne fait que commencer et que la présente majorité est aux affaires, dans la province comme au niveau fédéral, depuis plus de deux ans et demi)
lire l'article de La Nación qui aborde le problème par le biais de la grève déclenchée par un syndicat enseignant qui manifeste ainsi sa colère devant les moyens misérables qui sont accordés aux écoles pour faire face au fléau social qu'est la faim dans les classes défavorisées (La Nación est le seul quotidien qui ne met rien de l'accident à sa une de ce jour)
lire l'article de Clarín, qui met comme La Nación l'accent sur la réaction syndicale à l'occasion des obsèques de la sous-directrice qui se sont tenus aujourd'hui
sur l'activité industrielle
sur la situation des centres de santé
lire l'article de Página/12

Ajouts du 5 août 2018 :
lire cet article de Página/12 : le quotidien a fait son enquête sur l'enchaînement des décisions ou des inerties qui a mené à l'accident fatal et met personnellement en cause la gouverneure de la province et son ministre de l'éducation
lire cet article de Clarín qui dénonce d'apparents retraits de documents dans les archives du conseil scolaire, l'administration en charge des bâtiments scolaires de Moreno

Ajout du 7 août 2018 :
les inspections de sécurité dans la province ont détecté des problèmes de gaz dans huit écoles primaires sur 10 (soit une trentaine d'établissements) dans une ville proche de Luján (General Rodríguez). A ce propos, lire l'article de Página/12 qui fait sa une d'aujourd'hui sur les suites de la tragédie.

Ajout du 8 août 2018 :
les manifestations d'hommage aux deux victimes et de protestation devant l'abandon par l'Etat des écoles publiques dans les quartiers défavorisés continuent. Il ne se passe pas un jour sans qu'il y ait au moins un rassemblement. Lire cet article de Página/12 sur celui qui s'est tenu hier devant le siège du ministère de l'Education nationale à Buenos Aires.