Affiche sur le bâtiment, extraordinaire sur le plan architectural, de la Biblioteca Nacional |
Le 25 mars 1977, le
journaliste, écrivain, dramaturge, essayiste, militant des droits de
l'homme et de la démocratie, était assassiné dans la rue, dans le
quartier de San Cristóbal à Buenos Aires, par des sbires de la
dictature, qui s'était installée un an auparavant, après le putsch
du 24 mars 1976.
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En avril 1976, Rodolfo
Walsh avait lancé son Agence de Presse Clandestine (ANCLA), avec
trois autres journalistes, un homme et deux femmes. En moins d'un an,
l'ANCLA a publié 200 dépêches pour dénoncer ce qu'il se passait
en Argentine et en particulier l'usage que la Junte militaire faisait
du campus militaire de l'ESMA, une école de mécanique de la marine
transformée en centre de détention clandestin et de torture.
Son dernier texte, Carta
abierta de un escritor a la Junta Militar (lettre ouverte d'un
écrivain à la Junte militaire), est une pièce centrale de
l'exposition monté à l'ex-Esma. C'est un original tapé à la
machine prêté par le journaliste et président du CELS, Horacio
Verbitsky, un militant anti-dictature qui est l'une des figures
fortes de la rédaction de Página/12 et l'un des compagnons de lutte
de Rodolfo Walsh.
Rodolfo Walsh, assis à gauche, au centre et tous les regards convergent vers lui |
Deux hommages lui sont
rendus en ce moment à Buenos Aires, l'un à la Biblioteca Nacional,
qui expose des manuscrits, des épreuves corrigées et commentées de
sa main, des articles, des éditions originales de ses œuvres et
l'autre au Centro Cultural Haroldo Conti, appelé aussi Museo de la
Memoria, le centre culturel du Secrétariat d'Etat aux Droits de
l'Homme installé dans l'un des pavillons de l'ex-ESMA, que Cristina
Kirchner a converti en campus culturel consacré aux droits de
l'homme et à la mémoire des victimes des années de plomb.
Pour aller plus loin :
lire l'article de Página/12 du 20 mars sur la manifestation du CC Haroldo Conti
lire l'entrefilet de Página/12 du 22 mars sur l'exposition à la BN, Los oficios de la palabra (les métiers, les rôles des mots) – le quotidien est
gêné aux entournures car ces manifestations sont organisées sous
un gouvernement qu'il déteste et qu'il tâche de délégitimer en le
taxant d'anti-démocratique (1)
lire l'article de Clarín
consulter le site Internet du Conti
(1) La difficulté est
d'autant plus forte que Walsh était de gauche en son temps, que la
gauche (nationaliste) se l'est approprié et l'a confisqué pendant
plus de quarante ans. Or après un tel délai, l'homme cesse
d'appartenir à un courant de pensée partisan, il appartient à
l'histoire du pays. Et c'est ce que Mauricio Macri et un bon nombre
de ses ministres (en particulier Pablo Avelluto, à la Culture, Susana Malcorra à
la diplomatie, Claudio Avruj aux droits de l'homme) font vivre cette
évolution nécessaire et normale avec le passage des générations.