"L'inflation reste dynamique et très haute : 5,1% le mois dernier et un record en 32 ans" Cliquez sur l'image pour une haute résolution |
C’est avec une certaine
impatience que les observateurs attendaient l’étude mensuelle de
l’INDEC, l’institut national argentin de statistiques, sur
l’évolution de l’inflation pour avoir avec les chiffres de
décembre les totaux de l’année. Personne ne s’attendait à un
miracle et il n’y en a pas eu. Toutefois les pires prédictions ne
se sont pas réalisées : l’inflation annuelle manque de 5
points le doublement des prix sur l’année 2022.
Tableau synthétique de l'inflation mensuelle sur les différents postes étudiés par l'INDEC Cliquez sur l'image pour une haute résolution |
L’année dernière, l’inflation
moyenne générale valable pour tout le pays s’établit donc à
94,8 %. C’est le pire résultat enregistré depuis trente-deux
ans (entre temps, il est vrai, l’INDEC a revu sa méthodologie et y
a introduit beaucoup plus de rigueur et moins de manipulations des
chiffres en faveur du gouvernement en place). Les trois ans du mandat
en cours ont d’ores et déjà dépassé le triste score d’inflation
obtenu par Mauricio Macri au cours de ses quatre années de
présidence ultra-libérale et super-endettée, sans Covid ni crise
systémique mondiale mais à cheval sur les deux méthodologies de
calcul de l’INDEC.
Pour le seul mois de décembre,
avec ses 5,1 % de moyenne générale, l’inflation argentine
accuse une légère et nouvelle accélération par rapport au taux
alors très en retrait observé le mois dernier : 4,9 %.
Au-delà de ces taux généraux, on observe de grands écarts entre
rubriques, depuis le secteur de la restauration-hôtellerie à 7,2 %
jusqu’à celui de la téléphonie (3,4%), comme entre régions.
Tableau synthétique de toutes les variations Cliquez sur l'image pour une haute résolution |
Sans surprise cette fois-ci,
c’est à nouveau Buenos Aires et son bassin de vie qui l’emportent
en matière de taux d’inflation moyenne toutes rubriques confondues
quand les différents postes de dépenses montrent des écarts
modérés (tout étant relatif en la matière).
"Les prix volent haut", dit le gros titre En-dessous, le ministre de l'Economie cliquez sur l'image pour une haute résolution |
En revanche, dans les autres
régions, des écarts considérables apparaissent entre les deux
rubriques les plus affectées (présentées à gauche) et les deux les
moins touchées (présentées à droite). Champions toutes catégories
de la hausse mensuelle, les transports publics de la région de Cuyo
(Mendoza, San Juan, San Luis) atteignent un démentiel 18 %
tandis que l’alimentation, un poste traditionnellement très
inflationniste, n’apparaît nulle part dans ces variations
régionales, ni parmi les postes les plus touchés ni parmi ceux qui
le sont le moins.
L'inflation région par région Cliquez sur l'image pour une haute résolution |
Appréciée au niveau de tout le
pays, l’inflation appliquée à l’alimentation reste légèrement
inférieure à la moyenne générale nationale. Serait-ce un indice
que le nouveau programme de gel de prix, Precios Justos, porte
ses premiers fruits ? On aimerait le croire. L’avenir nous le
dira peut-être.
Ainsi que l’on pouvait s’y
attendre au début d’une nouvelle année électorale (chaque année
impaire), la presse fait ses choux gras de ces chiffres
catastrophiques pour le gouvernement en place, qui, reconnaissons-le,
n’aura pas été aidé par la conjoncture mondiale : dette
surdimensionnée héritée du président sortant, pandémie
interminable, sécheresses à répétition qui ont détruit de
nombreuses récoltes, asséché des fleuves larges de plusieurs
kilomètres et tuent actuellement des troupeaux bovins pour finir
avec cette épouvantable guerre de la Russie contre l’Ukraine qui a
déclenché la crise systémique dans laquelle tous les pays se
débattent depuis au moins six mois.
Un rayon d'hypermarché consacré aux conserves du programme Precios Justos |
Pour aller plus loin :
lire l’entrefilet de La Prensa
lire l’article de Clarín (en pages 3 et 4 !)
lire l’article de La Nación