"Dévotion au Gaucho Gil : environ 400.000 fidèles sont venus de tout le pays", dit le gros titre sur une photo prise à l'arrière de la procession Cliquez sur l'image pour une haute résolution |
Contrairement à la Difunta Correa, dont je vous parlais récemment à l’occasion de l’offrande de la coupe du monde de football par le président de la fédération argentine de retour du Qatar, le Gauchito Gil est un personnage historique dont on commémore cette année les 145 ans de la mort.
Cet ouvrier agricole itinérant (gaucho) a pris part à la guerre que l’Argentine a menée contre le Paraguay dans la seconde moitié du 19e siècle.
Cette année, c’est environ
trois cent mille personnes (400 000 dit le journal local) qui ont participé au pèlerinage
populaire qui rend hommage à ce saint non officiel à grand renfort
de tissus rouges : foulards, rubans et bannières… Cette
canonisation non canonique provient d’un miracle posthume attribué
à ce journalier qui volait les riches pour distribuer ses butins aux
pauvres : il aurait guéri le fils du bourreau qui l’a exécuté
après un procès expéditif façon Far-West.
La bénédiction à l'arrivée au cimetière |
Au Gauchito Gil, on confie désormais ses espoirs et l’on prononce des vœux sur sa tombe. Il s’agit d’un culte populaire qui procède du même syncrétisme que le culte de la Difunta. Cela se passe de l’autre coté du pays : à Mercedes, dans la province de Corrientes, dans le nord-est de l’Argentine.
Une messe tout ce qu’il y a de
plus canonique est célébrée le matin dans l’église de Mercedes,
en l’occurrence par l’évêque lui-même, puis après une
procession jusqu’au cimetière croix en tête, une bénédiction
est prononcée sur le site du sanctuaire. Pour cette ville
correntine, le 8 janvier est ainsi une date qui ne passe pas
inaperçue sur le calendrier touristique de l’été austral.
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Comme pour la Difunta, le culte du Gauchito Gil est surtout présent dans sa province mais on peut le trouver dans de très nombreux autres coins en Argentine. Ce que l’on sait de sa vie présente quelques points communs avec l’épopée qui fonde la littérature argentine : El Gaucho Martín Fierro, de José Hernández.
Pour aller plus loin :
Ajout du 11 janvier 2023 :
lire
cet
article du supplément
que Página/12
consacre toutes les semaines à la culture underground, No