lundi 9 janvier 2023

Enorme succès du pèlerinage du Gauchito Gil à Mercedes [Coutumes]

"Dévotion au Gaucho Gil : environ 400.000 fidèles
sont venus de tout le pays", dit le gros titre
sur une photo prise à l'arrière de la procession
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Contrairement à la Difunta Correa, dont je vous parlais récemment à l’occasion de l’offrande de la coupe du monde de football par le président de la fédération argentine de retour du Qatar, le Gauchito Gil est un personnage historique dont on commémore cette année les 145 ans de la mort.

Cet ouvrier agricole itinérant (gaucho) a pris part à la guerre que l’Argentine a menée contre le Paraguay dans la seconde moitié du 19e siècle.

Cette année, c’est environ trois cent mille personnes (400 000 dit le journal local) qui ont participé au pèlerinage populaire qui rend hommage à ce saint non officiel à grand renfort de tissus rouges : foulards, rubans et bannières… Cette canonisation non canonique provient d’un miracle posthume attribué à ce journalier qui volait les riches pour distribuer ses butins aux pauvres : il aurait guéri le fils du bourreau qui l’a exécuté après un procès expéditif façon Far-West.

La bénédiction à l'arrivée au cimetière

Au Gauchito Gil, on confie désormais ses espoirs et l’on prononce des vœux sur sa tombe. Il s’agit d’un culte populaire qui procède du même syncrétisme que le culte de la Difunta. Cela se passe de l’autre coté du pays : à Mercedes, dans la province de Corrientes, dans le nord-est de l’Argentine.

Une messe tout ce qu’il y a de plus canonique est célébrée le matin dans l’église de Mercedes, en l’occurrence par l’évêque lui-même, puis après une procession jusqu’au cimetière croix en tête, une bénédiction est prononcée sur le site du sanctuaire. Pour cette ville correntine, le 8 janvier est ainsi une date qui ne passe pas inaperçue sur le calendrier touristique de l’été austral.

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Comme pour la Difunta, le culte du Gauchito Gil est surtout présent dans sa province mais on peut le trouver dans de très nombreux autres coins en Argentine. Ce que l’on sait de sa vie présente quelques points communs avec l’épopée qui fonde la littérature argentine : El Gaucho Martín Fierro, de José Hernández.

© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :

lire l’article de El Litoral, le journal local (édition de Corrientes)

Ajout du 11 janvier 2023 :
lire
cet article du supplément que Página/12 consacre toutes les semaines à la culture underground, No