Les thérapeutes, qui étaient
censés veiller sur Diego Maradona, el 10, D10S, à sa sortie de clinique après une
opération au cerveau dont l’utilité est fort contestée et qui
étaient en charge de sa santé lorsqu’il est décédé dans un
abandon invraisemblable, étaient en train de passer en jugement
depuis plusieurs semaines à San Isidro, banlieue cossue de Buenos
Aires où les faits se sont produits.
Or
il y a quelques jours, on a découvert que la présidente du tribunal
avait signé un contrat pour faire de ce procès retentissant une
juteuse série documentaire dans laquelle elle aurait tenu la vedette
et pour laquelle elle était filmée à tout moment, avant, pendant
et après les audiences. Personne n’en savait rien avant cette
découverte fortuite. Pire que cela encore : la série
documentaire était d’ores et déjà scénarisée de bout en bout,
avec une histoire déjà découpée en séquences narratives et
cinématographiques, avec un commentaire en voix off écrit de A à Z
et avec un dénouement comportant des condamnations déjà fixées.
La
juge vient donc d’être débarquée et le procès est suspendu. On
ne sait ni si ni quand il pourra reprendre, ce qu’il en sera des
audiences qui ont déjà eu lieu ni ce qu’il adviendra de
l’ensemble du dossier, alors que les débats avaient fait
apparaître la gravité du délaissement du patient et le maintien à
distance des membres de sa famille dès qu’un Maradona impotent
avait été (fort mal) installé dans cette maison inconfortable, où
il n’a survécu que quelques jours.
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Sous la photo de la juge seule dans un couloir du palais de justice de San Isidro : "Maradona : dessaisissement de la juge au scandale" Cliquez sur l'image pour une haute résolution |
C’est un scandale considérable, comme le montrent ces Unes, car il met à nouveau à jour le rare degré de corruption auquel s’est abaissée une partie de la magistrature. Or cette fois-ci, c'st au vu et au su du monde entier, eu égard à la personnalité de la victime des crimes, délits et manquements professionnels qui arrivent dans le prétoire.
Pour
aller plus loin :
lire
l’article
principal de Página/12
lire
l’article
de Página/12 qui donne le scénario complet du
documentaire avorté (ce n’est pas le seul quotidien à révéler
l’intégralité de l’« œuvre »)
lire
l’article
de La Prensa
lire
l’article
principal de La Nación
lire
l’article
de La Nación sur l’avalanche de plaintes et de demandes
de révocation de la magistrate
Clarín
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