mercredi 28 mai 2025

Rebondissement dans le « procès Maradona » : la présidente est débarquée [Actu]

"Que D10S [Dieu le 10] lui pardonne", dit le gros titre
avec deux jeux de mots : D10S, qui est ancien,
et perdonar qui veut dire à la fois pardonner, absoudre et gracier
La photo représente la juge sur fond de palais de justice à San Isidro
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Les thérapeutes, qui étaient censés veiller sur Diego Maradona, el 10, D10S, à sa sortie de clinique après une opération au cerveau dont l’utilité est fort contestée et qui étaient en charge de sa santé lorsqu’il est décédé dans un abandon invraisemblable, étaient en train de passer en jugement depuis plusieurs semaines à San Isidro, banlieue cossue de Buenos Aires où les faits se sont produits.

"Quelle honte !" s'exclame le gros titre à droite
sur une photo de la jolie juge à la cervelle de moineau
En bas : audience présidentielle pour RFK, l'affreux jojo
qui sert de ministre de la Santé à Trump,
photographié hier à côté de Mileí et avec la tronçonneuse.
Quels crétins !
Le gros titre principal parle des gros billets que le gouvernement
aimerait bien que les Argentins sortent de dessous le matelas
pour les investir dans l'économie brinquebalante du pays
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Or il y a quelques jours, on a découvert que la présidente du tribunal avait signé un contrat pour faire de ce procès retentissant une juteuse série documentaire dans laquelle elle aurait tenu la vedette et pour laquelle elle était filmée à tout moment, avant, pendant et après les audiences. Personne n’en savait rien avant cette découverte fortuite. Pire que cela encore : la série documentaire était d’ores et déjà scénarisée de bout en bout, avec une histoire déjà découpée en séquences narratives et cinématographiques, avec un commentaire en voix off écrit de A à Z et avec un dénouement comportant des condamnations déjà fixées.

"Maradona : sur un nouveau scandale, la juge
a dû s'en aller. Décision à venir sur ce qu'il se passera pour le procès",
dit le gros titre au-dessus du visage de la juge démie
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La juge vient donc d’être débarquée et le procès est suspendu. On ne sait ni si ni quand il pourra reprendre, ce qu’il en sera des audiences qui ont déjà eu lieu ni ce qu’il adviendra de l’ensemble du dossier, alors que les débats avaient fait apparaître la gravité du délaissement du patient et le maintien à distance des membres de sa famille dès qu’un Maradona impotent avait été (fort mal) installé dans cette maison inconfortable, où il n’a survécu que quelques jours.

Sous la photo de la juge seule dans un couloir
du palais de justice de San Isidro :
"Maradona : dessaisissement de la juge au scandale"
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C’est un scandale considérable, comme le montrent ces Unes, car il met à nouveau à jour le rare degré de corruption auquel s’est abaissée une partie de la magistrature. Or cette fois-ci, c'st au vu et au su du monde entier, eu égard à la personnalité de la victime des crimes, délits et manquements professionnels qui arrivent dans le prétoire.

© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :
lire l’article principal de Página/12
lire l’article de Página/12 qui donne le scénario complet du documentaire avorté (ce n’est pas le seul quotidien à révéler l’intégralité de l’« œuvre »)
lire l’article de La Prensa
lire l’article principal de La Nación
lire l’article de La Nación sur l’avalanche de plaintes et de demandes de révocation de la magistrate
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