Hier, de nombreux scientifiques du CONICET, le centre national de recherche scientifique et technologique argentin, se sont rassemblés au Pôle Scientifique de Buenos Aires pour manifester leur colère et exprimer leurs revendications en faveur d’un service public de la recherche, une nécessité si l’Argentine prétend compter dans le monde.
Or ce n’est pas du tout le chemin choisi par Javier Mileí dès sa prise de fonction. Tout au contraire : suppression des bourses de recherche, coupes claires dans les budgets des universités et des laboratoires du Conicet, suppression de postes en quantité astronomique, fermeture de départements entiers. Et maintenant, dénigrement des études supérieures sur la chaîne de télévision publique destinée aux enfants, Paka Paka nouvelle mouture !
Avec cela, le ministre de la Santé vient de dérouler le tapis rouge
à son homologue des États-Unis,
le plus catastrophique rejeton de la dynastie Kennedy, et ils ont
annoncé tous les deux que l’Argentine confirmait son retrait de
l’OMS. Mileí suit Trump dans tous ses délires !
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Il se trouve qu'une vague de froid roule sur l'Argentine et qu'il a neigé dans certaines provinces du sud Cliquez sur l'image pour une meilleure résolution |
Les manifestants ont profité du succès du film El Eternauta,
adaptation d’une célèbre bande-dessinée de science-fiction
homonyme, signée par un scénariste disparu en 1977 sous la dernière
dictature militaire, Héctor Germán Oesterheld, et dont le premier
épisode est paru en 1958, alors qu’un gouvernement à la main des
États-Unis dirigeait
l’Argentine, après le coup d’État contre Perón, pourtant
démocratiquement élu pour un second mandat. Or il se trouve que
l’acteur qui joue le rôle principal, Ricardo Darín, ne cache pas
son opposition au gouvernement en place. Tout s’aligne donc pour
que les allusions à l’œuvre soient très lisibles pour tout le
monde là-bas (un peu moins pour nous en Europe). C’est de là que
viennent ces masques de plongée ou de scaphandre arborés par les
manifestants, un attirail propre à la bande dessinée, et ce slogan,
qu’ils lui ont emprunté : « Personne ne se sauve
soi-même ».
Et preuve que l’inquiétude se répand dans le monde intellectuel argentin : même certains journaux de droite font écho à la manifestation là où, il n’y a pas longtemps, seul Página/12 en aurait parlé.
Pour aller plus loin :
lire l’article
de Une de Página/12,
sur la manifestation
lire l’article
de Página/12
sur la réaction du Forum latino-américain pour le droit universel à
la santé contre l’alignement de l’Argentine sur les positions
criminelles de Trump et ses ministres en la matière
lire l’article
de La
Prensa
lire l’article
de Clarín