En
Argentine, et singulièrement à Buenos Aires, une ville qui a connu
depuis l'entre-deux-guerres une fantastique croissance de la
psychanalyse et de la psychothérapie, il existe une forte production
éditoriale dans le domaine de l'auto-développement (autoayuda) et
une vulgarisation à tout crin de la psychologie en tout genre et surtout des pratiques comportementalistes à la sauce Etats-Unis. Les
auteurs font assaut de théories, les unes sérieuses les autres tout
à fait fumeuses, et les éditeurs assaut de marketing pour vanter le
caractère révolutionnaire de la dernière révélation en date,
celle de leur auteur, celle qui apportera au lecteur la solution éprouvée à
tous ses problèmes existentiels...
Miguel
Rep s'en gausse ce matin dans la vignette qu'il publie sur Página/12,
en faisant, comme à son habitude, parler les livres d'une bibliothèque aux trois plus hautes étagères rangées à la va comme je te pousse :
- Il
faut faire ce que je dis.
- Ah
non ! Tout l'inverse !
- Je
me suis vendu à des milliers d'exemplaires. Pourquoi voulez-vous
qu'on ne me suive pas, moi ?
- C'est
moi qui ai la solution.
- Et
moi, en tant que livre, qui va m'aider ?
- Moi,
comme ouvrage de la catégorie essai, je préfère les livres
d'autodestruction.
- Moi,
il n'y a plus personne pour me lire.
(Traduction
Denise Anne Clavilier)