vendredi 14 juin 2019

Et voilà le n° 130 soutenu par un gardien de but [Actu]

"Merci de n'avoir pas cessé de me rechercher"
une déclaration du petit-fils recherché sert de gros titre

Comme promis lundi dernier, l’association Abuelas de Plaza de Mayo a présenté en conférence de presse l’homme qui vient de retrouver son identité de naissance : il s’agit de Javier Matías Darroux Mijalchuk, dont les parents, Elena Mijalchuk et Juan Manuel Darroux, ont tous deux disparus en décembre 1977.

Javier avait été abandonné dans la rue à l’âge de cinq mois, il avait été recueilli et adopté. L’association recherche maintenant son petit frère ou sa petite sœur puisque Elena était enceinte de deux mois au moment de son enlèvement.

Le quarantenaire a raconté aux journalistes son questionnement, son indifférence initiale à ses origines et les instances de sa femme et de ses amis qui lui ont remontré que peut-être des membres de sa famille biologique pouvaient le chercher et avaient besoin de le retrouver. C’est pour eux qu’il a fini par se soumettre aux prélèvements d’ADN qui lui ont ouvert les portes de son histoire et lui ont permis de faire la connaissance de son oncle, qui le cherchait depuis 40 ans.

Dans la salle, pour la première fois, avait pris place un VIP qui voulait savoir ce qu’était une conférence de presse de Abuelas quand l’association annonçait une identification : un gardien de football de l’équipe nationale, qui joue actuellement au Mexique, El Patón Guzmán, qui profite de toutes les occasions sur le terrain pour afficher son adhésion à la lutte pour les droits de l’homme et la réparation des crimes de la Dictature militaire.

Pour en savoir plus :
lire l’article de La Nación

Ajout du 20 juin 2019 :
lire cet article de Página/12 où un psychanalyse commente les dysfonctionnements dans la famille adoptive du nouveau petit-fils retrouvé. Des dysfonctionnements qui peuvent alerter les enfants adoptés et les conduire à se poser les bonnes questions sur leur naissance.

Ajout du 11 juillet 2019 :
lire cet article de Clarín d'hier sur la remise en question du caractère de victime de la dictature de Javier Matías Darroux, dont le père aurait travaillé pour la Préfecture navale (donc dans les forces armées) au moment de son enlèvement et dont la disparition n'a fait l'objet d'une plainte en justice qu'en 1999. Le gouvernement veut lui refuser l'indemnisation financière qui est versée aux victimes, à condition qu'elles figurent dans la liste établie au retour de la démocratie par la CONADEP. Il faut attendre pour savoir de quel côté se trouve l'affaire tordue, du côté de l'association et du côté du Secrétariat d'Etat aux Droits de l'homme de Claudio Avruj. Tout cela est très trouble en cette période de campagne électorale alors que les arguments de la majorité sont loin d'être cohérents et très propres.