"Flammèches d'inflation", dit le gros titre de ce journal d'opposition Cliquez sur l'image pour une haute résolution |
C’est un tout petit peu mieux
qu’en juillet où le taux moyen général était de 7,4 points mais
cela reste insupportable pour la grande majorité des Argentins comme
j’ai pu le constater sur place.
Synthèse générale de l'étude du mois d'août Cliquez sur l'image pour une haute résolution |
Le niveau de prix est à peu près
illisible que ce soit pour l’alimentation ou les autres biens de
consommation. Plus personne ne s’y retrouve, pas mêmes les
commerçants. A côté de la campagne gouvernementale, Precios
Cuidados, dont on ne trouve pas partout tous les produits, les enseignes de
la grande distribution multiplient les opérations de promotion, chacune les siennes, ce qui ajoute encore à la confusion.
Un
groupe comme Carrefour semble prendre un peu plus de risques que ces
concurrents en fixant pendant trois mois les prix d’une sélection
de produits de première nécessité, très facilement repérables
dans les rayons, mais peu nombreux. Chez Coto, on s’arrache les
cheveux : les promotions changent avec les jours de la semaine
et visent des catégories de consommateurs différents. C’est ainsi
que les lundis et les mercredis, les plus de 60 ans ont droit à 15 %
de rabais sur certaines catégories de produits, dont les fruits et
les légumes frais, mais pas les yaourts ou la yerba mate… Il faut
donc aller acheter ses fruits et légumes chez Carrefour et filer sur
Día ou Coto pour acheter le café, les pâtes sèches ou la yerba. A
peine supportable dans une ville très bien servie en points de vente
comme Buenos Aires et bien entendu impossible dans une agglomération
plus modeste, comme Villa Mercedes, dans la province de San Luis !
Une folie.
Infographie résumant l'ensemble des variations Cliquez sur l'image pour une haute résolution |
Ce mois-ci, l’alimentation hors
tabac et boissons alcoolisées présente une augmentation supérieure
à la moyenne générale. La culture (spectacles, librairies,
disques, etc.) se retrouve en-dessus de ce taux charnière avec une
augmentation de 5 %, comme l’éducation. L’habillement en
revanche vrille en affichant un 9,9 % d’augmentation moyenne
sur l’ensemble du territoire.
Sur douze mois cumulés,
l’inflation atteint désormais les 78,5 % mais la plupart des
personnes avec lesquelles j’ai pu discuter du problème prédisent
une inflation à 100 % annuelle à la fin de l’année. L’INDEC
semble un peu plus optimiste puisqu’il estime à 56,4 %
l’inflation cumulée depuis le 1er janvier dernier.
Quand on regarde les variations régionales, on constate que Buenos Aires et sa région se trouvent dans la moyenne générale tandis que les deux régions du nord, à l’ouest et à l’est, elle monte jusqu’à 7,6 points. Les quatre autres catégories, les deux plus inflationnistes, les deux moins inflationnistes, sont différentes dans toutes les régions. Ce qui renforce donc l’impression de confusion généralisée et d’instabilité pathologique.
Synthèse des variations locales Cliquez sur l'image pour une haute résolution |
Et cela rend les Argentins très
moroses. Je ne les avais encore jamais vus aussi déprimés et aussi
renfermés sur eux-mêmes, eux qui sont tout l’inverse d’habitude,
même au cœur des crises sans fin qui les affectent régulièrement.
Pour aller plus loin :
Ajout du 16 septembre 2022 :
lire
cet
article de Página/12
sur l’augmentation des prix dans le secteur touristique où
l’inflation atteint déjà les 100 % l’an dans au moins deux
régions. Página/12 a mis l’info sur sa une de ce matin ci-dessous (au centre
de la colonne de gauche), avec le jeu de mots habituel : « Dans
le tourisme, les prix décollent ». Le gros titre est consacré à la première réapparition publique officielle de Cristina Kirchner après l'attentat raté contre sa vie.
Cliquez sur l'image pour une meilleure résolution |