Au centre historique de Buenos Aires, une Plaza de Mayo débordante de monde Cliquez sur l'image pour une meilleure résolution |
Avant-hier, les soutiens de
Cristina Kirchner ont rempli les places et les avenues de toutes les
villes d’Argentine et bloqué les déplacements dans le centre de
la capitale fédérale. Des appels à manifester ont été lancés
aussi pour demain lundi mais il est possible que l’élan se perde
un peu.
A Rosario, la deuxième ville du pays Cliquez sur l'image pour une haute résolution |
Ce qui était manifeste
vendredi, c’est que seuls se sont mobilisés les partisans et les
électeurs de Cristina. Le reste de l’opinion publique et du
personnel politique s’est tenu à distance et demeure passablement
critique devant toute cette agitation. A part quelques voix isolées,
celle de trublions de la démocratie, après un round de négociations pour la galerie, l’opposition, en tout cas celle de gouvernement, à la Chambre des Députés a fini, par accepter de voter avec la majorité une résolution
solennelle condamnant cette tentative de meurtre, tout cela à main levée et avec une
absence notable : celle de Máximo
Kirchner, ancien chef du groupe péroniste
à la Chambre basse, dont
était issu l’appel à
cette session extraordinaire
un samedi midi. Le propre
fils de la victime ne s’est donc pas déplacé pour venir voter
cette motion !
Aujourd’hui,
les bizarreries de l’affaire s’accumulent dans
ce début d’instruction,
ce qui laisse
planer un doute de mauvais
aloi sur la vraie
nature des faits, un
doute qui est apparu dès vendredi à l’aube :
le suspect garde le silence devant le juge d’instruction ; les
experts judiciaires ont trouvé son
téléphone portable remis en configuration usine (par qui ? nul ne le sait) ; toutes les données semblent donc perdues ; l’emploi du
temps des gardes du corps de la vice-présidente n’est pas conforme
au protocole de protection d’une telle personnalité et leurs
réactions au moment des faits semblent peu professionnelles, à tout
le moins assez peu efficaces.
"L'agresseur refus de parler et on enquête sur les manquements des gardes du corps" Cliquez sur l'image pour une haute résolution |
L’attention des citoyens n’aura finalement que très peu dévié des questions brûlantes de l’actualité. Un bon nombre de tarifs ont subi jeudi leur traditionnelle hausse de début de mois, ce qui pourrit la vie de tout le monde. Quant au procès de Cristina pour les malversations et les faits de corruption en bande organisée dans les travaux publics de la province de Santa Cruz, il reprend son cours demain comme si de rien n’était. Ce sont les avocats de la défense qui s’expriment actuellement et les plaidoiries vont encore occuper plusieurs journées.
Pour
aller plus loin :
lire l’article principal d’hier dans La Prensa
lire l’article principal d’hier dans Clarín
lire l’article principal d’hier dans La Nación
Ajout du 5 septembre
2022 :
L’instruction progresse. Hier en fin de journée,
la juge a placé son travail sous le sceau du secret ce qui, en
Argentine, n’est pas de droit pour toute instruction comme c’est
le cas dans la plupart des procédures en Europe. Ce sceau du secret
est ici généralement employé pour préparer des arrestations et/ou
des perquisitions à l’insu des intéressés. La magistrate suit
actuellement la piste d’un attentat commis en bande. Dans son
viseur, elle a un groupe d’extrême-droite anti-kirchneriste, très
marqué par une idéologie simili-nazi dont les tatouages du suspect
et l’arsenal trouvé chez lui constituent les premiers indices. Les
enregistrements des caméras de surveillance de la ville, au coin des
deux rues où les faits se sont produits, et ceux des militants qui
filmaient la scène au pied de l’immeuble ont démontré la
présence de complices dans la foule, juste avant l’attaque.
Le
spectre de l’attentat simulé s’éloigne donc ce matin au profit
d’un crime organisé par une bande de pieds-nickelés ou - et
ce serait plus grave - par de terroristes poursuivant un but politique. C’est ainsi que cette nuit, la police fédérale argentine (PFA) arrêté
la compagne du principal inculpé. Dès le début, le comportement de
cette jeune femme de seulement 23 ans avait intrigué tout le monde.
Elle a été
appréhendée à la gare de Palermo, dans le nord de Buenos Aires,
non loin de la scène de crime, alors qu’elle semblait prendre la
fuite et qu’elle avait modifié son apparence en se teignant les
cheveux en blond.
Pour aller plus loin :
lire l’article
de Página/12
lire
l’entrefilet
de La
Prensa
lire
l’article
de Clarín
lire
l’article
de La
Nación
"Le loup et la meute", dit le gros titre en référence à la théorie du loup solitaire qui circulait depuis vendredi pour expliquer le crime Cliquez sur l'image pour une meilleure résolution |