"Le poème sans fin", titre le supplément Cliquez sur l'image pour une meilleure résolution |
A
travers son supplément hebdomadaire Universidad,
Página/12
revient aujourd’hui sur les 150 ans
de la grande épopée argentine qu’est le Martín
Fierro, grand poème
composé de centaines de
strophes d’octosyllabes
pour raconter la vie mouvementée et tragique à bien des égards d’un pauvre gaucho à l’époque
où la República Conservadora (gouvernement oligarchique de 1860 à
1880) s’efforçait de sédentariser ces ouvriers agricoles qui
avaient pour coutume de traverser le pays d’est en ouest et du nord
au sud en fonction des saisons et des travaux agraires, transportant
avec eux leurs idées considérées comme subversives
et anarchistes et leur
conception de la liberté, eux
qui refusaient d’accepter
les conditions
indignes que leur proposaient
les grands propriétaires qui
louaient leurs bras et leurs talents.
Aqui
me pongo a cantar
que el hombre que lo desvela
una pena estrordinaria
como la ave solitaria
con el cantar se consuela
Ainsi
commence cette épopée du grand poète José Hernández
(1834-1886) qui a donné son nom à de nombreuses bibliothèques et
tant d’autres institutions consacrées à la culture écrite dans
toute l’Argentine. Tous les habitants du pays connaissent par cœur
cette somptueuse strophe d’introduction. Ils l’apprennent à
l’école comme nous apprenons La cigale et la fourmi.
Page de garde de la précieuse première édition conservée par la Biblioteca Nacional Mariano Moreno à son siège de Recoleta Cliquez sur l'image pour une haute résolution |
Jusqu’à
la fin de l’année, de nombreuses institutions vont multiplier les
conférences, colloques et autres célébrations académiques pour
saluer cette œuvre qui
est à l’Argentine ce que le Don Quichotte est à l’Espagne
ou le théâtre de Shakespeare à l’Angleterre. C’est cette
information qui fait l’objet de l’article de une du nouveau
numéro de Universidad.
Fin de l'exergue et début du poème dans l'édition originale de 1872 Cliquez sur l'image pour une haute résolution |
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