jeudi 1 septembre 2022

Página/12 célèbre les 150 ans du Martín Fierro [Disques & Livres]

"Le poème sans fin", titre le supplément
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A travers son supplément hebdomadaire Universidad, Página/12 revient aujourd’hui sur les 150 ans de la grande épopée argentine qu’est le Martín Fierro, grand poème composé de centaines de strophes d’octosyllabes pour raconter la vie mouvementée et tragique à bien des égards d’un pauvre gaucho à l’époque où la República Conservadora (gouvernement oligarchique de 1860 à 1880) s’efforçait de sédentariser ces ouvriers agricoles qui avaient pour coutume de traverser le pays d’est en ouest et du nord au sud en fonction des saisons et des travaux agraires, transportant avec eux leurs idées considérées comme subversives et anarchistes et leur conception de la liberté, eux qui refusaient d’accepter les conditions indignes que leur proposaient les grands propriétaires qui louaient leurs bras et leurs talents.

José Hernandez

Aqui me pongo a cantar

al compás de mi vigüela
que el hombre que lo desvela
una pena estrordinaria
como la ave solitaria
con el cantar se consuela


Ici, je me mets à chanter
au rythme de ma guitare
car l’homme que tient éveillé
une peine extraordinaire
comme l’oiseau solitaire
se console en chantant.
(Traduction © Denise Anne Clavilier)


Ainsi commence cette épopée du grand poète José Hernández (1834-1886) qui a donné son nom à de nombreuses bibliothèques et tant d’autres institutions consacrées à la culture écrite dans toute l’Argentine. Tous les habitants du pays connaissent par cœur cette somptueuse strophe d’introduction. Ils l’apprennent à l’école comme nous apprenons La cigale et la fourmi.

Page de garde de la précieuse première édition
conservée par la Biblioteca Nacional Mariano Moreno
à son siège de Recoleta
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Jusqu’à la fin de l’année, de nombreuses institutions vont multiplier les conférences, colloques et autres célébrations académiques pour saluer cette œuvre qui est à l’Argentine ce que le Don Quichotte est à l’Espagne ou le théâtre de Shakespeare à l’Angleterre. C’est cette information qui fait l’objet de l’article de une du nouveau numéro de Universidad.

Fin de l'exergue et début du poème
dans l'édition originale de 1872
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© Denise Anne Clavilier


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