samedi 14 septembre 2024

Vu d’Ukraine, bien sûr, c’est différent ! Nouvelle interiew de Zelensky dans Clarín [ici]

Photo Présidence de l'Ukraine
La journaliste argentine (Clarín) est au centre, avec les lunettes
sur les cheveux
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Autant en Argentine, Mileí représente de plus en plus maintenant la catastrophe qu’il provoque dans le pays, autant le point de vue ukrainien est différent. Mileí est en effet l’un des quelques chefs d’État qui ont officiellement et publiquement pris parti pour le pays agressé, comme c’est le cas au Chili, en Uruguay, au Pérou et en Equateur alors que comme Mileí, les présidents péruvien et équatorien menacent eux aussi la continuité de l’État de droit dans leur pays.

Une nouvelle conférence de presse s’est tenue cette semaine à Kiyv : elle a mis en présence des journalistes sud-américains et le président ukrainien. C’était un voyage de presse organisé par le Ministère des Affaires étrangères ukrainien dans le cadre des rencontres de la Plateforme Crimée qui prépare le retour de la presqu’île aun sein de l’Ukraine indépendante après la victoire.

Clarín publiait hier une synthèse pleine page des propos présidentiels avec un titre qui exagère beaucoup le contenu des réponses de Zelensky : il aurait soutenu Mileí et condamné Lula.

Ce n’est pas tout à fait cela. Si Zelensky a en effet dénoncé l’alignement de Lula sur les positions russes, il en a donné une explication économique et non pas idéologique qui préserve l’avenir (la dépendance d’un certain nombre de pays du continent à la Russie qui alimente leur marché intérieur sans qu’ils puissent s’en dégager facilement, et ce n’est pas faux).

Quant à Mileí, le chef d’État ukrainien fait le minimum diplomatique, là encore pour préserver l’avenir : Mileí a, déclare-t-il, répondu positivement à toutes ses demandes, ce qui est déjà un motif de reconnaissance de la part de l’Ukraine. Zelensky prend bien soin de ne pas répondre à la question de la journaliste qui relevait que la production et la livraison de munitions par l’Argentine, suite à la signature d’un accord international entre les deux ministres de la Défense a cet effet, ne se sont jamais concrétisées.

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Et d’ailleurs, Mileí avait promis de se rendre en Ukraine. On attend toujours ! Et il avait même renoncé à se rendre en juin en Suisse, à la Conférence pour la Paix, avant de changer d’avis une nouvelle fois et d’être présent. Curieusement, cela s’est traduit par une décoration que lui a remise Zelensky sur place et Mileí adore les décorations et les récompenses. Il est capable de faire, aux frais de la princesse, un nombre de kilomètres considérables pour recevoir ce genre de gratification, même lorsqu’elle vient d’un groupuscule inconnu au bataillon.

Il est donc intéressant de confronter l’article de Clarín, qui n’a même pas trouvé légitime d’annoncer l’interview en une, et la vidéo dont un extrait sous-titré en espagnol est intégré dans l’article en ligne.

© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :
lire l’article de Clarín