C'est avec cette phrase, qu'on peut traduire par "Mais l'honneur du ballon est resté sauf", que Maradona avait présenté ses excuses à ses supporters lorsqu'il a pris, il y a de nombreuses années, sa retraite sportive définitive.
Appelé à la tête de la sélection argentine, il y a un an, dans l'espoir de sauver la situation, parce que l'équipe était très mal en point et en grand danger de ne pas être classifiée pour la Coupe du Monde de l'année prochaine, el Diez (son surnom) semble bien n'avoir pas réussi à relever le défi qui lui était proposé. L'équipe argentine, qui subit actuellement les épreuves de barrage, n'a plus que deux matchs à jouer dans cette ultime étape avant la Coupe : l'avant-dernier match de barrage se jouera à Buenos Aires, au stade du River Plate, dans le quartier de Belgrano, samedi prochain, contre le Pérou. Puis il y aura le match, terrible, fratricide, 100% rioplatense, contre l'Uruguay, la semaine prochaine.
Hier, après un entraînement peu convaincant de l'équipe d'Argentine à Ezeiza, Maradona a laissé entendre qu'il pourrait démissionner en cas d'échec, à l'issue du match contre l'Uruguay. Pour le moment, il souhaite rester à la tête de l'équipe pour tenir son engagement envers les gars (los muchachos). Il ne change rien à l'équipe pour les matchs qui viennent. "Je m'arrange avec ce que j'ai sous la main", a-t-il déclaré. En revanche, après le match avec l'Uruguay, il promet de dire leurs quatre vérités aux dirigeants de la Fédération argentine de Football (Asociación Argentina de Fútbol).
Les places les plus chères pour la rencontre avec le Pérou samedi se vendent comme des petits pains (1) aux guichets du stade lui-même et du Luna Park. Les places vont de 370 pesos, à mi-hauteur du virage San Martín et Belgrano (du nom de l'esquina que suit le virage), à 80, au 3ème niveau de la droite qui longe Centenario. Les autres prix sont de 120 $ au niveau 1 du virage Centenario et Sivori, 140 au niveau 2 de ce virage, 180 au niveau 3 du virage San Martín et Belgrano et 320 au niveau 1.
Les places dites populaires, les moins chères, 40 $, ne seront en vente que vendredi, uniquement au stade, entre 6h et 19h, c'est-à-dire pendant que le public qui pourrait s'offrir ces places travaille. Il est vrai que ce match se jouera au stade de l'équipe de Palermo, pas au stade Bombonera de La Boca...
Daniel Paz et Rudy conjurent le sort avec leur dessin d'aujourd'hui à la une de Página/12 :
Le journaliste : Diego, comment on va s'en sortir devant le Pérou ?
Maradona : Bon, hé ! Ça va comme ça, le football !... Il y a la misère (2), le réchauffement global, il y a les guerres... et tout ce dont on parle, c'est de football. Non mais, qu'est-ce qui nous arrive en Argentine ? (3)
(Traduction Denise Anne Clavilier)
(1) se vendre comme des petits pains : venderse muy bien y rápido
(2) la misère : l'archevêque de Buenos Aires, ce week-end, au grand pélerinage de Luján, et déjà quelques jours avant au sein d'une commission ecclésiale ad hoc, vient de tenir des propos très médiatiques (à défaut d'être vraiment nouveaux) sur les ravages de la pauvreté et de la misère en Argentine et le peu d'efficacité de la politique mise en place par les pouvoirs publics pour y remédier.
(3) Maradona est connu pour ses prises de position politiques assez explosives. Néanmoins depuis qu'il est sélectionneur national, il n'a pas provoqué de scandale sur ce plan. En revanche, il a eu des paroles très belles lundi pendant la veillée mortuaire de Mercedes Sosa (lire l'article de Página/12 sur les propos de plusieurs personnalités dont Diego Maradona).