C’était l'une de ses promesses électorales : Mileí voulait libéraliser la vente d’armes, puisque les armes, après tout, c’est comme les bonbons, c’est des produits qui se vendent.
Il est en train de passer aux actes. Il a commencé à baisser l’âge minimum pour l’achat d’une arme, qui est passé au début de son mandat de 21 à 18 ans. Maintenant, il supprime l’organisme d’État qui contrôlait et enregistrait les permis de port d’arme et leur possession effective chez les particuliers, l’Agence nationale des matériels contrôlés (ANMAC), pour faire renaître un organisme antérieur qui avait prouvé son manque d’efficacité, le RENAR (Registro Nacional de Armas).
Le RENAR new-look dépendra du ministère de la Sécurité, dirigé par Patricia Bullrich, la créatrice de la doctrine Chocobar, qui prétend que tout policier qui fait usage de son arme est a priori considéré comme en légitime défense, ce qui inverserait la charge de la preuve (cela reste un slogan, la loi n’a pas évolué à ce propos). Selon le décret signé par Javier Mileí, le RENAR n’aura aucune compétence pour contrôler la détention des armes, il ne fera qu’enregistrer leur existence et leurs propriétaires.
C’est un demi-siècle de patient travail législatif pour discipliner la vente, la détention et l’usage des armes que le président entend envoyer en l’air.
Les associations qui luttent contre le développement de la violence dans la société argentine sont vent debout et font pression sur les parlementaires pour qu’ils annulent le décret présidentiel. Davantage d’armes en circulation, c’est plus de suicides, plus de féminicides, plus de meurtres en général et un risque considérable de voir arriver sur le sol argentin les meurtres de masse comme ils existent aux États-Unis dans les écoles, les universités, les centres commerciaux et en général partout où du monde se rassemble et où un dingue peut tirer dans le tas pour faire des morts.
Aujourd’hui, Página/12 semble le seul quotidien à s’émouvoir de ce décret.
Pour
aller plus loin :
lire
l’article
de Página/12