![]() |
Cristina hier à son balcon (photo Emanuel Fernández, Clarín) Cliquez sur l'image pour voir l'inscription sur le sweet |
Tandis que Javier Mileí, seul,
célébrait piteusement, sans Te Deum, à Buenos Aires et dans un
lieu inhabituel, le quartier de Palermo, qui n’existait même pas
en 1816, la fête de l’Indépendance, la gauche de gouvernement
s’était rassemblée malgré le froid intense, à Parque Lezama, un
grand espace vert dans le vieux quartier de San Telmo, contemporain,
lui, de la Révolution de Mai 1810, sous le slogan Argentina con
Cristina (l’Argentine avec Cristina).
![]() |
La foule hier, au Parque Lezama (photo Leandro Teysseire, Página/12) Cliquez sur l'image pour une meilleure résolution |
Une foule dense était là pour chanter, crier et proclamer des slogans politiques autour de l’indépendance du pays, sérieusement mise à mal par la politique incohérente et court-termiste de Javier Mileí. Des figures importantes à gauche ont fait leur apparition, parmi lesquelles deux enfants volés sous la dictature et retrouvés grâce au travail de mémoire et de recherche de Abuelas de Plaza de Mayo qui jouent aujourd’hui un rôle éminent au sein de l’opposition.
Clou du rassemblement, tous ont
pu écouter un message audio de leur leader qui s’adresse désormais
régulièrement à eux grâce à la technologie depuis l’appartement
où elle est retenue en résidence surveillée. Elle a critiqué
vertement le président entre autres pour avoir récemment à nouveau
endetté le pays auprès du FMI à une hauteur encore jamais vue (et
sans aval du Congrès), ce qui réduit considérablement cette marge
de manœuvre de l’Argentine que les révolutionnaires avaient voulu
garantir en déclarant l’indépendance il y a 219 ans.
Après la fête à San Telmo, une
partie de la foule a pris la direction d’un autre vieux quartier
tout proche, celui de Constitución (appelé Concepción à l’époque
coloniale), où réside Cristina, qui est apparue au balcon pour
saluer ses partisans, vêtue d’un sweet-shirt barré d’un grand
ARGENTINA en lettres capitales dorées. En voilà de la com.
politique. C’est autre chose que Javier !
Et pendant ce temps-là, sans son frère, Karina Mileí négociait un accord électoral avec le PRO, le parti libéral de l’ex-président Mauricio Macri, pour les élections en Province de Buenos Aires, que les péronistes de leur côté aborderont unis, selon un accord auquel les ténors des différents courants du mouvement sont parvenus hier, à La Plata. Raison pour laquelle on ne les a pas vus au Parque Lezama...
Pour aller plus loin :
lire l’éditorial de Página/12 intitulé La voz (le voix), sur cette manière qu’a trouvée Cristina de rester la maîtresse des horloges de la politique argentine dans l’opposition (elle est très forte, tout de même !)
lire l’article de Clarín