jeudi 10 juillet 2025

Prisonnière chez elle, Cristina aura été plus présente que Mileí à la fête nationale [Actu]

Cristina hier à son balcon (photo Emanuel Fernández, Clarín)
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Tandis que Javier Mileí, seul, célébrait piteusement, sans Te Deum, à Buenos Aires et dans un lieu inhabituel, le quartier de Palermo, qui n’existait même pas en 1816, la fête de l’Indépendance, la gauche de gouvernement s’était rassemblée malgré le froid intense, à Parque Lezama, un grand espace vert dans le vieux quartier de San Telmo, contemporain, lui, de la Révolution de Mai 1810, sous le slogan Argentina con Cristina (l’Argentine avec Cristina).

La foule hier, au Parque Lezama (photo Leandro Teysseire, Página/12)
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Une foule dense était là pour chanter, crier et proclamer des slogans politiques autour de l’indépendance du pays, sérieusement mise à mal par la politique incohérente et court-termiste de Javier Mileí. Des figures importantes à gauche ont fait leur apparition, parmi lesquelles deux enfants volés sous la dictature et retrouvés grâce au travail de mémoire et de recherche de Abuelas de Plaza de Mayo qui jouent aujourd’hui un rôle éminent au sein de l’opposition.

Clou du rassemblement, tous ont pu écouter un message audio de leur leader qui s’adresse désormais régulièrement à eux grâce à la technologie depuis l’appartement où elle est retenue en résidence surveillée. Elle a critiqué vertement le président entre autres pour avoir récemment à nouveau endetté le pays auprès du FMI à une hauteur encore jamais vue (et sans aval du Congrès), ce qui réduit considérablement cette marge de manœuvre de l’Argentine que les révolutionnaires avaient voulu garantir en déclarant l’indépendance il y a 219 ans.

Une autre vue de la foule au Parque Lezama (photo Emanuel Fernández)
A gauche, on aperçoit les bulbes de l'église orthodoxe de San Telmo
derrière les fumées de barbecues
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Après la fête à San Telmo, une partie de la foule a pris la direction d’un autre vieux quartier tout proche, celui de Constitución (appelé Concepción à l’époque coloniale), où réside Cristina, qui est apparue au balcon pour saluer ses partisans, vêtue d’un sweet-shirt barré d’un grand ARGENTINA en lettres capitales dorées. En voilà de la com. politique. C’est autre chose que Javier !

Página/12 a décidé de titrer sur le scandale de la crypto-monnaie :
de sombres transferts de fonds sont apparus au cours
de l'enquête, impliquant les principaux interlocuteurs du président
En haut, le Parque Lezama et une citation de Cristina :
"Jamais nous n'avons eu un tel degré de dépendance"
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Et pendant ce temps-là, sans son frère, Karina Mileí négociait un accord électoral avec le PRO, le parti libéral de l’ex-président Mauricio Macri, pour les élections en Province de Buenos Aires, que les péronistes de leur côté aborderont unis, selon un accord auquel les ténors des différents courants du mouvement sont parvenus hier, à La Plata. Raison pour laquelle on ne les a pas vus au Parque Lezama...

© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :

lire l’article de Página/12
lire l’éditorial de Página/12 intitulé La voz (le voix), sur cette manière qu’a trouvée Cristina de rester la maîtresse des horloges de la politique argentine dans l’opposition (elle est très forte, tout de même !)
lire l’article de Clarín