Installé dans une demeure d'un membre de la famille Saavedra, qui donna au pays le président de la Primera Junta, premier organisme de gouvernement qui succéda au dernier vice-roi à partir du 25 mai 1810, le Museo Histórico de Buenos Aires Cornelio de Saavedra, dans le Parque General Paz, à l'extrémité sud-ouest du quartier de Saavedra, participera à la Noche de los Museos, ce samedi 12 novembre 2011, à partir de 20 h, avec deux spectacles en entrée libre et gratuite.
A 20h, une comédie historique et musicale sur les peuples autochtones, qu'en Argentine, aujourd'hui, on appelle los pueblos originarios, pour ne pas dire indiens (parce qu'on n'est pas en Inde) ni aborigènes (ça, c'est l'autre dénomination, mais en français, elle nous paraît plutôt réservée au continent australien !). Bref, ces peuples représentent une telle variété culturelle et ethnique que l'Argentine ne sait pas encore très bien aujourd'hui comment désigner avec respect ceux qu'elle a si longtemps tenus dans le mépris le plus total.
Du coup, le spectacle porte un titre tout à fait imprononçable pour un francophone normalement constitué, OriginariaMente Argentina, qui joue sur les mots à partir de l'adjectif déjà cité et du substantif féminin mente qui désigne l'esprit, la pensée, le caractère, la personnalité morale d'un individu ou d'un groupe. Le spectacle se propose de revisiter 15 000 ans d'histoire de ces peuples, depuis l'arrivée des tout premiers hommes sur le territoire argentin (les fouilles archéologiques l'ont fixée à 13 000 ans avec J.C. environ) jusqu'à nos jours, en passant probablement par la catastrophe humaine et démographique que fut pour les Amérindiens l'arrivée chez eux de nos ancêtres européens, avec leur ambition civilisatrice... et génocidaire (1).
Le spectacle est accompagné d'une musique originale créée pour lui.
A minuit, un cantautor (auteur-compositeur-interprète), qui a fait des études de lettres à l'Université de Buenos Aires, Martín Pastor, donnera un concert accompagné par six musiciens (batterie, percussions, saxophone, basse...).
L'entrée du musée se trouve rue Crisólogo Larralde, au numéro 6309. C'est tout au bout du bout du monde mais les collections du musée valent le coup du détour, très, très loin du centre ville.
(1) Voir à ce propos mon petit article du 11 octobre 2011, où je commentais un dessin de Miguel Rep sur la dernière nuit de tranquilité des Indiens avant l'arrivée de la caravelle d'un certain aventurier génois, le 12 octobre 1492. L'article a dû toucher l'artiste puisqu'il me fait l'honneur de l'avoir reproduit tel quel dans son propre blog. Muchisimas gracias, Maestro.